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Habakuk
Hamilton Smith
STEM Publishing
Table des matières abrégée :
Table des matières détaillée :
3.1 Ch. 2:1 et réponse de l’Éternel dans 2:2-20
La prophétie d’Habakuk diffère des autres prophéties dans la mesure où elle ne s’adresse pas directement à Israël ou aux nations, et elle ne comporte aucune date spécifique. Il est cependant évident qu’Habakuk a vécu à une époque où le peuple de Dieu avait complètement failli, de sorte que la main de Dieu était sur lui en jugement gouvernemental.
La prophétie prend la forme d’un dialogue entre le prophète et l’Éternel, dans lequel le prophète, accablé dans son esprit par tous les manquements du peuple de Dieu, jette son fardeau sur l’Éternel, pour non seulement découvrir qu’il est soutenu par l’Éternel dans sa douleur (Ps. 55:22), mais il est finalement amené à se réjouir en l’Éternel dans les lieux élevés (Hab. 3:18-19).
Dans les premiers versets, nous apprenons l’angoisse du prophète qui confesse à l’Éternel la basse condition du peuple de Dieu. Son esprit est troublé, non seulement par la méchanceté des nations, mais aussi par le mal régnant au sein du peuple de Dieu. Dans le cercle même qui aurait dû être marqué par la douceur et la justice, la paix et la concorde, il voit la violence et la corruption, les querelles et les disputes.
De plus, il constate qu’il n’y a aucune puissance au sein du peuple de Dieu pour faire face au mal. Ils n’utilisent pas la parole de Dieu, car il doit admettre que la loi est impuissante, et que la justice ne s’exerce jamais (1:4). Les méchants ont l’ascendant, c’est pourquoi tout jugement auquel ils parviennent est erroné ou perverti.
De plus, à en juger par les apparences extérieures, il semblerait que l’Éternel n’entende pas le cri des pieux, ni ne sauve Son peuple de leurs douleurs (1:2).
En présence de toutes ces douleurs, le prophète gémit en esprit (1:3a), car la parole de Dieu permet de gémir, mais jamais de grogner (Rom. 8:22-27). De plus, le prophète adresse ses gémissements au Seigneur. Hélas ! trop souvent, nous avons tendance, en tant que croyants, à discuter entre nous des manquements des autres croyants dans un esprit d’amertume où les gémissements deviennent de la grogne ou des plaintes quant à la manière d’agir de Dieu avec Son peuple. Ainsi, les paroles de plainte entre nous peuvent trahir soit un esprit caché de rébellion contre Dieu, soit un effort pour s’exalter en rabaissant les autres. Tant mieux pour nous, si nous échappons à ces pièges en épanchant l’angoisse de nos esprits et les exercices de nos âmes devant l’Éternel.
Dans les versets qui suivent, nous avons la réponse de l’Éternel au cri de cette âme angoissée. Cette réponse met en évidence ce qui occupe une place si importante dans la prophétie d’Habakuk, à savoir les actions gouvernementales de Dieu, tant à l’égard de Son peuple défaillant qu’à l’égard du monde mauvais.
Dieu ne peut être indifférent au mal. Lorsque Son peuple est tombé dans une basse condition morale, Dieu doit soit l’abandonner, soit agir en châtiment. Nous vivons dans un jour de grâce, mais la grâce ne met pas de côté le gouvernement de Dieu. Comme aux jours d’Habakuk, le peuple de Dieu est tombé, et l’Église est en ruine en tant que témoin de Dieu responsable ; il en résulte ce que l’apôtre Pierre rappelle, à savoir que «le temps est venu de commencer le jugement par la maison de Dieu ; et s’il commence par nous, quelle sera la fin de ceux qui n’obéissent pas à l’Évangile de Dieu ?» (1 Pierre 4:17). Ce gouvernement de Dieu peut ne pas prendre la forme d’une intervention directe, car c’est le jour de la grâce patiente de Dieu, et Christ attend que Ses ennemis soient mis comme marchepied de Ses pieds. Néanmoins, Dieu ne peut être indifférent au mal et il reste vrai que les hommes récoltent ce qu’ils ont semé.
Au temps d’Habakuk, le peuple de Dieu était tombé, et les nations étaient marquées par la violence et la corruption. Au milieu de ces maux, le prophète est appelé à contempler l’œuvre solennelle du jugement de Dieu. Derrière tout ce qui se passait parmi les hommes, Dieu était à l’œuvre, et l’homme de Dieu doit regarder au-delà des œuvres des hommes pour voir l’œuvre de Dieu (1:5).
Aujourd’hui, nous vivons dans les derniers jours décrits par l’apôtre Paul, lorsque la chrétienté professante sombre rapidement au niveau du paganisme, comme on peut le voir clairement en comparant 2 Tim. 3:1-5 avec Rom. 1:21-32. En ces temps périlleux, il incombe au croyant d’observer ce que Dieu fait en châtiment à l’égard de Son peuple et en jugement gouvernemental à l’égard du monde.
À l’époque d’Habakuk, Dieu avait suscité les Chaldéens pour cette œuvre de jugement gouvernemental. Néanmoins, il nous est dit que la condition du peuple de Dieu était si basse qu’il ne voulait pas croire le témoignage de Dieu quant à Sa propre œuvre. Ils refusaient de voir la main de Dieu derrière leurs ennemis qui étaient utilisés pour leur châtiment. Nous savons que l’apôtre cite ce passage dans sa prédication de l’évangile à Antioche. Il leur annonçait la grâce de Dieu qui proclame le pardon par Christ, et que tous ceux qui croient sont justifiés de tout. Puis il cite immédiatement le prophète Habakuk pour les mettre en garde contre le fait de mépriser l’œuvre de la grâce par incrédulité, comme leurs ancêtres avaient méprisé l’œuvre de gouvernement par incrédulité (Actes 13:41).
Cependant, en dépit de l’incrédulité de l’homme, l’œuvre de Dieu se poursuit, soit en grâce soit en gouvernement. Ainsi, à son époque, le prophète apprend que Dieu a suscité les Babyloniens pour exercer Son œuvre de gouvernement (1:6). Les Babyloniens étaient loin de penser qu’ils avaient été élevés au sommet de la puissance simplement pour être un instrument dans la main de Dieu pour châtier Son peuple et contenir les maux des nations. Pourtant, il en fut ainsi à l’époque du prophète, et il en a été de même à maintes reprises dans l’histoire du monde, lorsque des tyrans impitoyables ont eu pour un temps la permission de poursuivre leur carrière d’agression sur les nations environnantes.
Cette nation des Chaldéens est décrite comme une nation acharnée et impétueuse, marquée par la cruauté et la violence (1:6-9). Avec une énergie agressive, ils marchaient par la largeur de la terre pour s’emparer de domiciles qui ne leur appartenaient pas (1:6b). Ils inspiraient la terreur et l’effroi par leurs actes d’épouvante, dans lesquels ils faisaient eux-mêmes la loi sans aucun respect pour les coutumes des nations (1:7). Ayant sombré en-dessous du niveau de l’homme naturel, des animaux sauvages et féroces sont utilisés comme figures pour illustrer la férocité inhumaine avec laquelle ils s’attaquaient aux nations (1:8). Pour un temps, ils allaient tout emporter devant eux ; les rois et les princes allaient être mis de côté, et toute forteresse serait renversée (1:10).
Puis, à l’apogée de leur carrière de conquérants, ils changeraient d’état d’esprit ; non contents de détruire impitoyablement les hommes, ils passeraient à l’offense contre Dieu. Ne voyant pas qu’ils n’étaient que des instruments dans la main de Dieu, ils s’enorgueilliraient de leurs propres succès, ils rejetteraient le vrai Dieu et érigeraient un dieu à leur guise, et adoreraient leur propre puissance. C’est ce qui arriva quand Nebucadnetsar dit : «N’est-ce pas là Babylone la grande, que j’ai bâtie pour être la maison du royaume par la puissance de ma force et pour la gloire de ma magnificence ?» (Dan. 4). Il a dû apprendre, comme tous les autres tyrans du cours de l’histoire, que le Dieu qui l’avait élevé pour s’occuper de ceux qui L’offensaient, l’abattrait lui aussi lorsqu’à son tour il offenserait le vrai Dieu en revendiquant pour lui-même des honneurs divins.
Le prophète avait déversé sa plainte devant l’Éternel (1:2-4) ; et l’Éternel avait répondu à l’angoisse de son âme en l’assurant que, derrière la cruauté terrible et épouvantable (1:6-7) de l’ennemi contre le peuple de Dieu et les nations, Dieu Lui-même accomplissait une œuvre de châtiment gouvernemental (1:5-11).
Dans les versets suivants (1:11-17), nous entendons le prophète s’adresser de nouveau à l’Éternel, non pas comme auparavant pour déverser l’angoisse de son âme à cause de la basse condition du peuple de Dieu, mais pour faire appel à Dieu à cause de la méchanceté de ceux à qui il avait été permis de châtier le peuple de Dieu. Les paroles finales de l’Éternel laissent clairement entendre que la nation méchante à qui il avait été permis d’envahir les pays des autres, finirait par mettre de côté le vrai Dieu et par faire de sa propre puissance un faux dieu (1:11,16).
Le prophète se saisit immédiatement de ce blasphème pour faire appel à Dieu en vue du jugement de cette nation méchante. Ils peuvent renier le vrai Dieu, mais, demande le prophète, «N’es-tu pas de toute ancienneté, l’Éternel mon Dieu, mon Saint ?» Dieu peut-il, en cohérence avec Sa propre gloire et Sa sainteté, être indifférent à la méchanceté de ceux qui Le défient en s’arrogeant des pouvoirs divins ? Impossible ! Le prophète s’incline devant ce que l’Éternel a dit, et confesse que le peuple de Dieu a subi les châtiments de l’Éternel en vue de leur correction, mais ajoute-t-il : «Nous ne mourrons pas» (1:12). Si Dieu agit en châtiment envers Son peuple, c’est pour qu’ils vivent en cohérence avec Lui-même ; s’Il traite Ses ennemis en jugement, c’est pour leur destruction à toujours, selon ce qu’ils méritent. Il voit donc clairement qu’en dépit des succès apparemment écrasants des Chaldéens, ceux-ci étaient en réalité sur la voie du jugement, — même si, entretemps, ils étaient utilisés par Dieu pour le jugement des autres.
Le prophète fonde ses conclusions, non pas simplement sur la méchanceté de l’ennemi, mais sur la sainteté de Dieu. Dieu a «des yeux trop purs pour voir le mal, et Il ne peut contempler l’iniquité». Dieu veut-Il regarder et garder le silence lorsque l’ennemi blasphème Dieu, et qu’il agit perfidement avec les nations, et avec plus d’injustice que ceux qu’il est chargé de châtier ?
Cette nation méchante traitait les hommes comme s’ils n’étaient que des poissons de la mer, ou des reptiles, qui n’ont pas de chef pour les guider ou les protéger (1:14). S’étant emparés des faibles et des impuissants, ils s’en servaient pour se procurer une bonne portion et de la nourriture succulente pour eux-mêmes (1:16b). En outre, leur péché le plus grave était de faire un dieu de la puissance par laquelle ils avaient obtenu leurs succès (1:16a), et de mettre ainsi de côté le vrai Dieu.
Le prophète résume son plaidoyer en demandant s’il leur sera permis de continuer à massacrer les nations et à adorer leur filet.
Après avoir clos son appel à l’Éternel, le prophète prend position sur sa tour de guet pour regarder et entendre ce que Dieu allait faire et dire. Il agit en accord avec l’exhortation de veiller et prier (Luc 21:36 ; Éph. 6:18). Il ne veille pas simplement pour voir ce que les hommes feront, et ainsi se laisser guider par la vue ; il veille pour voir ce que Dieu dira, et ainsi marcher par la foi.
Dans les versets 2 à 20 du ch. 2, nous avons la réponse de l’Éternel à l’appel du prophète ; une réponse qui est pleine de réconfort pour le peuple de Dieu en tout temps d’épreuve. Les paroles de l’Éternel présentent une vision du jugement qui va atteindre les ennemis du peuple de Dieu, avec une vision de la bénédiction dont ces jugements prépareront l’arrivée, lorsque «la terre sera remplie de la connaissance de la gloire de l’Éternel, comme les eaux couvrent le fond de la mer» (2:14).
Le prophète est chargé d’écrire la vision avec une telle clarté, que celui qui la lit puisse être encouragé à courir avec patience la course qui est devant nous — pour reprendre l’exhortation du Nouveau Testament (Héb. 12:1). Tel est certainement le sens de ces mots.
Ensuite, nous sommes assurés de la certitude absolue de la vision. Il y a un temps déterminé pour le jugement des méchants et la délivrance du peuple de Dieu. Il se peut que nous devions attendre ce temps, mais il viendra certainement et ne tardera pas un instant au-delà du temps fixé.
Comme toujours, si Dieu, dans Sa miséricorde, tarde à exercer Son jugement, les méchants en profitent pour s’exalter et poursuivre leurs propres convoitises ; de même, nous sommes avertis qu’aux derniers jours, il y aura «des moqueurs, marchant selon leurs propres convoitises, et disant : Où est la promesse de Sa venue ?» (2 Pierre 3:3-4). Contrairement aux méchants, les pieux trouveront dans ce retard une occasion d’exercer leur foi, car «le juste vivra par sa foi» — un passage cité par l’apôtre dans l’épître aux Hébreux pour encourager les croyants à courir avec foi et patience, voyant qu’il n’y a que «peu de temps, et Celui qui doit venir viendra, et ne tardera pas» (Héb. 10:36-38 ; 12:1). Le peuple de Dieu, tant à l’époque du prophète que de notre temps, est ainsi exhorté à courir avec énergie spirituelle, et à attendre avec patience, et à vivre par la foi.
Après ces exhortations au croyant, l’Éternel prononce formellement le jugement, en cinq malheurs qui s’abattront sur les ennemis de Son peuple (2:5-19). On a d’abord les choses mauvaises exceptionnelles qui amènent ces mesures gouvernementales de Dieu. Enivré par sa propre vanité et son orgueil, cet ennemi bouillonnant ne se contente pas de rester dans son pays. Sa soif insatiable de domination sur les autres, le conduit à agir avec un désir infernal d’amener toutes les nations sous son contrôle.
L’oppression et l’injustice de cette nation crient haut et fort à Dieu pour qu’Il la juge. Comme l’Éternel s’était servi des Chaldéens pour châtier Son peuple et les nations, Il se sert maintenant des nations pour juger les Chaldéens. Car ce sont les nations qui sont utilisées pour proférer un proverbe railleur contre ces oppresseurs, et prononcer ces malheurs sur eux (2:6a).
Le premier malheur est suscité par la rapacité qui pousse l’ennemi à accroître ses possessions en s’emparant de terres qui ne sont pas à lui, malgré des «gages» qu’il ne garde pas. Une telle méchanceté unit les nations et celles-ci se soulèvent subitement contre lui, ce qui l’éveille et le tourmente, et il devient finalement une proie pour ceux qu’il a pillés en versant le sang et faisant violence.
Le second malheur est suscité par l’avidité qui pousse à dépouiller les autres pour établir sa propre maison, afin de placer «haut son nid» (2:9). Il cherche ainsi la suprématie sur les nations et à se mettre à l’abri des attaques. Pour ce faire, il n’hésite pas à couvrir de honte sa maison par la destruction de beaucoup de peuples (2:10). Des nations peuvent être écrasées et des millions de personnes tuées si cela lui permet d’assouvir sa soif de pouvoir. Mais il doit apprendre que toute cette impitoyable méchanceté se retournera contre lui et à sa honte. Les pierres mêmes et les poutres des maisons qu’il a détruites témoigneront contre lui et appelleront son jugement (2:11).
Le troisième malheur, prononcé contre cette nation qui a cherché à s’établir en puissance sur un fondement de sang versé et d’iniquité (2:12), nous dit que ces hommes tomberont sous le feu du jugement contre lequel ils s’épuiseront en vain (2:13). Le pouvoir universel sur les nations est réservé à l’Éternel : « Car la terre sera remplie de la connaissance de la gloire de l’Éternel, comme les eaux couvrent le fond de la mer» (2:14).
Un quatrième malheur est suscité par la vision de la corruption (2:15), suivie de la violence (2:17), qui marque les activités de l’ennemi. Par la tromperie et la ruse, ils séduisent les nations pour les mettre dans un état d’impuissance (2:15), et préparent ainsi le terrain pour les attaquer avec violence, afin de rechercher leur propre gloire (2:16a). À la fin, ils seront remplis de honte au lieu de gloire, lorsqu’ils devront boire la coupe du jugement de la main de l’Éternel (2:16). Ils seront accablés par la violence qu’ils ont exercée sur les autres (2:17).
Le malheur final de cette nation méchante est provoqué par son plus grand péché — un péché directement contre Dieu (2:18). L’idolâtrie et l’enseignement du mensonge, qui conduisent les hommes à se confier à un faux dieu, et donc à renier le vrai Dieu, apporteront un jugement accablant sur cette nation méchante.
Le jugement qui s’abat sur cette nation méchante établit le fait grand et béni que, malgré tous les manquements du peuple de Dieu et la méchanceté croissante du monde, «l’Éternel est dans le palais (ou : le temple) de Sa sainteté» (2:20a). En Sa présence, toute bouche ouverte dans la rébellion pour blasphémer Son saint Nom, devra enfin se taire (2:20b). Face au jugement à venir sur les méchants, «que toute la terre fasse silence devant Lui».
Dans la réponse de l’Éternel à l’appel du prophète, nous sommes ainsi assurés qu’au temps fixé par Dieu, Il traitera en jugement tout le mal du monde. Il peut y avoir un temps d’attente, qui appelle l’exercice de la foi, mais la foi est soutenue par l’assurance que, quoi qu’il arrive parmi les hommes, l’Éternel est dans Son saint temple, la ressource infaillible de Son peuple.
Après s’être tenu sur sa tour de guet et avoir entendu la réponse de l’Éternel à son appel, le prophète se met maintenant à genoux pour prier. Au milieu de tous ses exercices et épreuves, il se sert de la ressource infaillible que nous avons dans le Seigneur qui est dans Son saint temple. Il s’approche du trône de la grâce pour trouver du secours au moment opportun (Héb. 4:16).
Le prophète avait vu la faillite du peuple de Dieu et l’œuvre de l’ennemi au milieu de lui (3:2a). Maintenant, avec la sainte crainte de Dieu dans son cœur, il prie pour que l’Éternel agisse. Il peut dire : «Ô Éternel, fais revivre ton œuvre» (3:2b). Il ne prie pas pour un grand réveil public parmi le peuple de Dieu, qui pourrait les mettre en évidence, mais il désire ardemment voir l’Éternel agir au milieu de leurs épreuves, — voir l’Éternel agir avec miséricorde envers ceux qui, par leur défaillance, ont attiré sur eux le châtiment de l’Éternel (3:2c).
Puis, dans un langage sublime, il rappelle les différentes manières dont Dieu a agi, dans le passé, pour Sa propre gloire et la bénédiction de Son peuple (3:3-5). Il fait allusion à Théman et à Paran où il y avait eu les plus frappantes manifestations de la puissance et de la gloire divines, comme nous le savons par Deut. 33:2. «Devant lui» (« Il se tint là »), les ennemis de Son peuple ont été mis en déroute, et toute puissance adverse (« les montagnes antiques ») a été brisée (3:6).
Les demeures des païens étaient dans l’affliction, et leurs pays tremblaient (3:7) lorsque, à la parole de l’Éternel, «les verges de jugement (ou : de la discipline)» tombaient sur les nations (3:9). Toutes les puissances de la nature — les fleuves, les montagnes, le soleil et la lune (3:10-11), n’étaient d’aucune utilité pour arrêter l’œuvre de l’Éternel en jugement, lorsqu’Il marchait à travers le pays avec indignation, pour fouler les nations avec colère (3:12).
En agissant ainsi, l’Éternel ne se contentait pas de s’attaquer à la méchanceté des nations, mais Il œuvrait pour le salut de Son peuple — Son oint (3:13). À cette fin, les chefs de la méchanceté, qui venaient comme un tourbillon pour disperser et dévorer les affligés, furent renversés par la puissance de Dieu (3:14).
Ces actions solennelles de Dieu en jugement des nations dans le passé pouvaient, certes, faire réaliser au prophète la faiblesse et la pauvreté du peuple de Dieu, et ainsi le faire trembler en présence des manifestations divines ; néanmoins, cela conduirait le prophète à «avoir du repos au jour de la détresse, lorsque l’envahisseur montera contre le peuple».
Le résultat des expériences du prophète se résume dans l’éclat sublime de louange par lequel se termine sa prophétie. Il avait appris les voies de Dieu en gouvernement, dans le châtiment de Son peuple et dans le jugement de leurs ennemis. Il avait eu une vision qui lui disait que toutes les œuvres de Dieu, en châtiment et en jugement, conduiraient au salut pour toujours de Son peuple et, par-dessus tout, à ce que la terre serait remplie de la connaissance de la gloire de l’Éternel. Il devrait peut-être avoir à attendre l’accomplissement de la vision, mais, vivant par la foi en cet avenir glorieux et en Celui qui l’accomplira, il est prêt à affronter toutes les épreuves du chemin. Le besoin peut lui faire face fixement, car les fruits de la terre peuvent manquer, les champs peuvent ne pas donner de pain, et les troupeaux ne pas donner de viande (3:17). Néanmoins l’Éternel est dans Son saint temple (2:20 ; le palais de Sa sainteté), et c’est en l’Éternel qu’il se réjouira, qu’il se réjouira du Dieu de son salut (3:18). Faible en lui-même, il trouvera sa force dans l’Éternel Dieu, qui lui permettrait de marcher dans des lieux élevés, bien au-dessus des distractions et des douleurs de la terre (3:19).
Combien il est encourageant de retracer le chemin par lequel cet homme ayant la crainte de Dieu a été amené à passer :
● après s’être trouvé sur sa face dans l’angoisse d’âme devant Dieu à cause des manquements du peuple de Dieu,
● à se mettre en observation sur la tour de guet, pour écouter les paroles de l’Éternel.
● Puis, ayant appris les pensées de l’Éternel, de le voir sur ses genoux en prière
● avec le résultat que finalement il marche sur les lieux élevés avec la joie dans le cœur et la louange sur les lèvres.
Nous vivons dans les temps difficiles des derniers jours où
● l’Église ayant manqué à sa responsabilité de témoigner pour Christ, le jugement commence dans la maison de Dieu ; et où
● le monde, ayant manqué à sa responsabilité de gouverner, est rempli de violence et de corruption, et, tout en continuant vers les jugements du jour de l’Éternel, il doit déjà récolter dans la douleur ce qu’il a semé dans la méchanceté.
En un tel jour, où la fin de toutes choses s’est approchée, il nous appartient certainement d’apprendre les leçons d’Habakuk, et d’être «sobres, veillant et priant» (1 Pierre 4:7). Il n’appartient pas aux croyants du temps de la grâce, d’appeler le jugement sur leurs ennemis ; mais, comme pour le prophète d’autrefois, dans toutes les peines que nous pouvons avoir à affronter, soit au sein du peuple de Dieu, soit dans le monde qui nous entoure, nous avons une ressource infaillible : «L’Éternel est dans son saint temple (le palais de Sa sainteté)». Christ demeure le Même, hier, aujourd’hui et éternellement. Il est «entré dans le ciel même, afin de paraître maintenant pour nous dans la présence (devant la face) de Dieu» (Héb. 9:24).
Comme le prophète autrefois, nous pouvons
● épancher devant Lui les exercices de nos âmes ;
● veiller pour voir Sa main à l’œuvre ;
● Lui exprimer tous nos besoins dans la prière ;
● et, dès maintenant, être conduits en esprit dans des lieux élevés au-dessus de toutes les tempêtes pour nous réjouir dans le Seigneur, et nous réjouir dans le Dieu de notre salut.
Puissions-nous donc, en temps voulu,
● être sur notre face dans la confession,
● sur la tour de guet pour apprendre la pensée du Seigneur,
● à genoux pour prier, et
● sur les hauts lieux pour louer.