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L’APOTRE PIERRE
ET SON MINISTÈRE
aux PREMIERS JOURS de L’ÉGLISE (Actes 1 à 6)
Henri ROSSIER (notes incomplètes)
ME 1977 p. 19 / 47 / 107 / 159
Table des matières :
1 Une période de transition — Actes 1
4 Pierre administrateur du royaume des cieux — Actes 2, 37 à 47
7 Caractère de l’évangile de Pierre
9 Pierre et la sainteté dans l’Assemblée (ch. 5)
10 L’ordre dans l’Assemblée (ch. 6)
Il est temps, semble-t-il, de nous acquitter d’une promesse faite il y a 30 ans à propos de l’histoire de Simon Pierre (Simon Pierre par H. R., p. 4 — M. E. 1888, p. 18). Le Ministère de l’apôtre, que nous n’abordions pas alors, est rempli d’instruction pour tous les chrétiens auxquels il ne suffit pas d’être chrétiens, mais qui ont compris que Dieu nous a confié à tous une mission dont l’apostolat nous offre les traits principaux. Non pas que le chrétien puisse prétendre, le moins du monde, à l’inspiration dans son service — l’inspiration étant réservée à ceux, apôtres ou non, qui devaient être les fondements de l’Assemblée par leur enseignement, comme le Seigneur en était le seul fondement en vie spirituelle, en vie de résurrection. Mais, à part l’inspiration, le ministère apostolique nous offre tous les éléments du témoignage et du ministère chrétiens, dans le Saint Esprit qui en est le moteur, le directeur et la puissance : la même vie éternelle, le même don du Saint Esprit, la même puissance de cet Esprit en nous, puissance qui n’a de limites que celles que le vieil homme lui impose ; la même séparation du monde, les mêmes affections, le même dévouement, le même chemin, le même but, le même Objet !
Puisse l’exemple de Pierre apôtre nous servir d’enseignement. Comme lui, nous avons reçu de la divine puissance toutes les choses qui regardent la vie et la piété (2 Pierre 1:3-11) : ajoutons, comme lui, ces choses l’une à l’autre de sorte que l’entrée dans le royaume éternel de notre Seigneur et Sauveur Jésus Christ nous soit richement donnée, comme à lui.
Le chapitre 1 des Actes nous présente une période transitoire, de courte durée, dans le ministère de Pierre et des autres apôtres avec lui. Ce chapitre, suite immédiate de l’évangile de Luc, est écrit par le même auteur inspiré. Déjà les disciples avaient eu les yeux ouverts pour reconnaître le Seigneur, et l’intelligence ouverte pour entendre les Écritures (Luc 24:31, 45). Le soir même de la résurrection, ils avaient en outre reçu des bénédictions infinies en rapport avec cet événement capital du christianisme. Le message de Marie de Magdala leur avait apporté la certitude de leurs relations de famille avec leur Sauveur et de leur union avec Lui dans ses propres relations avec son Dieu et son Père. Réunis les portes fermées, ils avaient eu le privilège de voir le Seigneur venir se placer au milieu de leur assemblée. L’intelligence et la réalisation de ce grand fait étaient réservées aux jours qui devaient suivre la Pentecôte, mais d’ores et déjà le nouveau fruit de la résurrection : le Seigneur au milieu d’eux, leur était révélé. Il leur avait dit : Paix vous soit ! en leur montrant ses mains et son côté, leur signifiant ainsi que, par sa mort, la paix avec Dieu leur était acquise. Sur la base de cette même paix, comme point de départ de leur mission, il les envoyait maintenant comme le Père l’avait envoyé lui-même. Leur apostolat avait désormais pour objet un Christ ressuscité et non point seulement un Christ vivant ici-bas.
Ensuite le Seigneur souffle en eux et leur dit : «Recevez l’Esprit Saint». Ce n’était pas encore le don du Saint Esprit, la «puissance d’en haut» dont ils devaient être revêtus (Luc 24:49), ni l’habitation personnelle du Saint Esprit en eux, mais la communication d’une vie qui mettait l’âme en relation avec le Dieu qui s’était révélé à elle. Cette vie, «soufflée en eux «par le Seigneur lui-même, était bien différente de la «respiration de vie «que Dieu souffla dans les narines d’Adam et qui fit de lui une âme vivante, capable d’entrer en relation avec son créateur. Elle les rendait capables d’entrer dans la jouissance des relations nouvelles qui leur étaient acquises par l’oeuvre désormais parfaite de leur Sauveur. Ils recevaient en même temps l’administration du pardon des péchés ici-bas, pardon que le Seigneur avait exercé tant de fois sous leurs yeux et qu’ils allaient maintenant exercer en son absence (Actes 2:38 ; 3:19 ; 10:43 ; 13:10, 38 ; 22:16).
Telle était donc la position des disciples, depuis la résurrection jusqu’au jour où le Seigneur fut «élevé au ciel après avoir donné par l’Esprit Saint des ordres aux apôtres qu’il avait choisis». Toutes leurs bénédictions revêtaient un caractère spirituel ; ils avaient la vie par l’Esprit, l’intelligence par l’Esprit, et une grande joie en était la conséquence (Jean 20:20 ; Luc 24:52) ; mais ils n’avaient pas encore la bénédiction complète. La puissance leur manquait (Luc 24:49). Ils ne devaient l’avoir que lorsqu’ils seraient baptisés de l’Esprit Saint, que lorsque cette Personne divine serait venue faire sa demeure chez chacun d’eux, en même temps qu’habiter au milieu d’eux, car dès que l’Esprit est donné il devient en nous une source de puissance (Actes 1:8).
Jusque-là donc, c’était un intérim ou période transitoire, fort bénie sans doute, mais n’ayant pas encore le caractère permanent que le christianisme revêt depuis la Pentecôte. On le remarque aisément dans ce premier chapitre des Actes. Si l’Esprit leur donnait la jouissance de leurs relations célestes, il ne leur enseignait pas encore toutes choses ni ne leur rappelait toutes les choses que le Seigneur leur avait dites ; il ne leur annonçait pas encore les choses à venir, dont leur question au Seigneur en Actes 1:6 trahit l’ignorance. Ces fonctions du Saint Esprit, le Seigneur les leur avait annoncées d’avance (Jean 14:26 ; 16:13) et ils en attendaient encore la réalisation. En vertu de cette période transitoire, le conseil, comme fruit de l’Esprit (2 Tim. 1:7), manquait encore aux apôtres et il ne leur vint que par la suite ; mais, ensemble avec les disciples, ils pouvaient déjà se réunir, vaquer ensemble à la prière, rechercher enfin la direction de la Parole pour prendre une décision selon Dieu, car n’ayant pas la direction immédiate de l’Esprit, ils avaient par l’Esprit l’intelligence des Écritures.
L’apôtre Pierre devient l’agent de cette période de transition. Il se lève au milieu des disciples et montre dans ses paroles l’intelligence qu’il avait reçue pour comprendre les Écritures (Luc 24:45). «II fallait», dit-il, «que fût accomplie cette écriture que l’Esprit Saint a dite d’avance par la bouche de David, touchant Judas». Comme il avait bien compris le : «Il fallait» de la grâce (Luc 24:46) et le «Il fallait» de l’accomplissement des Écritures au sujet de Christ ! II insiste ici sur l’accomplissement de ces mêmes Écritures quant au traître Judas (le : «il fallait» du jugement). L’Esprit Saint en avait parlé d’avance par la bouche de David. Pierre aurait pu citer d’autres passages, mentionnés par le Seigneur lui-même (Ps. 41:9 ; Jean 13:18) sur le caractère de Judas. Au v. 18 l’acquisition du champ lui est attribuée, tandis que ce n’était pas lui qui l’avait acquis (Matt. 27:7). Ici tout en décrivant le jugement terrible qui a atteint le traître, l’apôtre est occupé de ce que la Parole prescrit en vue de reconstituer un témoignage complet quant au ministère, à la mort — de là le il faut du v. 21 — et à la résurrection de Christ. Le témoignage des disciples devait avoir pour sphère le service de Christ sur la terre : le baptême de Jean en était le point de départ, et son élévation d’avec les disciples au ciel (dont la résurrection était le prélude) en était le terme. Les apôtres choisissent deux témoins qui répondent à ce caractère et les présentent au Seigneur. L’Esprit ne leur était pas encore donné pour opérer directement ce choix : c’est le sort qui décide ou plutôt, c’est par le sort que le Seigneur décide. Cette pratique était bien connue, ordonnée et approuvée par la loi (Lév. 16:7-10 ; 1 Sam. 14:42 ; Néh. 10:34 ; Josué 14:2 ; 18:10 ; Luc 1:9). Après le don du Saint Esprit, on ne voit plus rien de semblable (voyez 6:1 à 5).
Il est utile de constater ici que ces pratiques sont encore en usage dans certaines communautés chrétiennes, unies souvent à une piété véritable, mais prouvant clairement que ces chrétiens n’ont réalisé ni l’affranchissement de la loi, ni surtout la liberté que leur confère le don du Saint Esprit et la puissance qui l’accompagne.
Dès le premier pas de sa nouvelle carrière, Pierre donne l’exemple complet d’un témoin. II l’est devant et avec ses frères et il l’est devant le peuple. Jusqu’au don du Saint Esprit, les apôtres avaient été préparés pour le témoignage public dont Christ est de fait le seul objet. N’est-il pas remarquable qu’ils ne soient pas appelés à être témoins d’un Christ mort sur la croix, mais d’un Christ vivant dans le ciel, après avoir été serviteur dans un chemin de souffrances et d’abaissement, d’un Christ ressuscité nous ouvrant les relations d’enfants avec son Père, d’un Christ céleste donnant le Saint Esprit en puissance.
Nous voici au grand jour de la Pentecôte, la deuxième des trois grandes fêtes israélites. La première était la Pâque, avec les Pains sans levain, rappelant la sortie d’Égypte. La troisième était «la fête de la récolte, à la fin de l’année» (Ex. 34:29) : elle avait lieu au 7° mois, après la jubilation du premier jour et les propitiations du dixième jour, et se célébrait conjointement avec la fête des tabernacles, à partir du 15° jour. L’antitype de cette troisième fête, à la différence des deux autres, est encore à venir ; elle était le témoignage, une fois la moisson et la vendange rentrées, qu’ils avaient été pèlerins mais qu’ils avaient été amenés dans le repos de la terre promise.
La Pentecôte, elle, ou «fête des semaines» — ou encore «fête de la moisson des premiers fruits de la terre» ou «des premiers fruits de la récolte» , ou «jour des premiers fruits» — avait lieu 50 jours après l’offrande de la «gerbe des prémices», qui avait lieu peu après la Pâque (*).
(*) Sur ces fêtes, voir : Ex. 23:16 ; 34:22 ; Lév. 23 ; Nomb. 28:29 ; Deut. 16. II est intéressant de noter que la dédicace du temple de Salomon a eu lieu lors de la fête de la récolte, au 7° mois (2 Chron. 7:1-3 et 10), alors qu’ici, en Actes 2:3, 4, nous avons, le jour de la Pentecôte, la dédicace d’une nouvelle maison, une maison spirituelle, la maison de Dieu puisque Dieu y habite, mais une maison faite de pierres vivantes, qu’en un instant le divin architecte a bâtie, et où il laisse place indéfiniment pour des pierres nouvelles. On remarquera aussi le contraste entre 1 Rois 8:11 et ce que nous avons ici.
Le souffle violent et impétueux dont il est question au v. 2 indique la présence d’une personne. Ce n’est pas un vent. C’est une puissance personnelle qui se fraie sa voie depuis le ciel sur la terre et cela dans une enceinte restreinte, où, prenant possession de personnes toutes préparées pour cela, elle enveloppe ceux qui sont les témoins à la fois du service, de la mort, de la résurrection et de l’enlèvement du Sauveur. Le souffle «remplit toute la maison». Il n’y a pas une seule place qu’il n’occupe. Les disciples sont constitués par là en un corps entièrement à part des autres.
Des «langues divisées comme de feu» se posent sur eux. Ce n’est pas là à proprement parler «être remplis de l’Esprit Saint», mais une puissance extérieure manifestée sur chacun. Les langues sont divisées. Le don du Saint Esprit ne change pas le jugement prononcé jadis sur l’homme lors de la tour de Babel, mais fait autre chose : il réunit en un les hommes divisés par le jugement en sorte qu’ils se comprennent maintenant et jouissent ensemble d’une bénédiction commune. Le feu des langues est le pouvoir pénétrant de la Parole discernant les pensées et les intentions du coeur. La même puissance qui produit l’unité de l’Esprit est comme un feu qui détruit tout ce qui est de la chair.
C’est l’Esprit s’emparant en puissance personnelle du domaine qui lui a été préparé par le Seigneur. C’est le Seigneur venant à eux en cette personne et ne les laissant pas orphelins. C’est aussi l’Esprit les revêtant, sous forme de langues, de puissance d’en haut en témoignage ; c’est encore l’Esprit en puissance ne permettant pas à la chair de se montrer, car ces langues sont de feu, prêtes à consumer toute manifestation charnelle. Enfin cette puissance est communiquée à chacun d’eux, de telle sorte que chacun en est rempli et devient le vase par lequel l’Esprit peut s’énoncer (v. 4). Il se trouve là à la fois une puissance sanctifiante sur eux en sorte qu’ils peuvent s’énoncer sans entraves mises par la chair — et une Personne faisant sa demeure en eux en sorte qu’il n’y ait place que pour cela. Il n’y a pas ici diffusion, dispersion en tous sens, comme si la Personne se divisait entre un grand nombre de vases ; l’admettre serait tout simplement la négation de cette personne divine. La Personne est comme versée intégralement dans chaque vase, chaque croyant en est et en reste le temple ; mais il y a effusion : ce sont les langues se posant sur chacun, le don miraculeux communiquant un témoignage au monde. Ce chapitre 2 confirme l’enseignement de 1 Cor. 14 : Les langues servent de signe, non à ceux qui croient, mais aux incrédules, à la différence de la prophétie qui est pour les croyants, tout en convainquant les incrédules que Dieu est réellement au milieu de nous.
Le Saint Esprit envoyé du Père nous met en rapport avec lui, en sorte que nous disons : Abba. Le Saint Esprit envoyé par le Fils nous révèle Ses gloires dans le ciel. Tout cela est individuel : le Saint Esprit, Dieu Esprit descendant sur la terre, habite dans chaque croyant, y demeure inséparable de l’esprit et du corps de celui-ci, et le scelle pour toujours. En même temps, et par là-même, il habite dans l’ensemble des croyants, formant ainsi l’Église, le corps de Christ qui en est la tête, en unité.
Le caractère que revêt ici l’Esprit est en rapport avec le témoignage. Il était venu sur Jésus comme une colombe, ne trouvant au milieu du «déluge» du péché dans ce monde qu’un seul lieu de refuge et de repos : une personne sainte, innocente, sans souillure, séparée des pécheurs. Il vient sur l’Église sous forme de langues de feu : la Parole en puissance réunissant ce que le péché avait divisé, jugeant tout mal, mettant à part et formant un témoignage de Christ dans ce monde, unissant en amour les frères pour en former une seule famille.
Par l’Esprit qui forme l’Église, celle-ci devient témoin des «choses magnifiques de Dieu». Magnifiques, elles le sont en effet ! Dieu, satisfait de l’oeuvre, déclare que par elle tout est accompli, que le péché est ôté, et il proclame la réconciliation. L’Esprit sort ici des limites du judaïsme pour s’adresser à toutes les nations sous le ciel. Le don des langues a remplacé en un sens la confusion des langues à Babel. Il ouvre la grâce à toutes les nations de manière à les réunir en un, au lieu de les disperser. Du moment qu’il est donné, c’est pour porter l’Évangile à toutes les nations.
Des témoins juifs du monde entier assistent à l’inauguration de cette maison (5 à 13). En 2 Chron. 7, les sacrificateurs ne pouvaient entrer dans la maison de l’Éternel parce que la gloire de l’Éternel la remplissait. Ici, au contraire, comme nous l’enseigne 1 Pierre 2:5, ceux qui sont constitués une sainte sacrificature sont les pierres vivantes dont est bâtie la Maison spirituelle en sorte que la gloire de Dieu, au lieu de les repousser, les remplit. Seuls ceux du dehors ne peuvent aucunement en faire partie.
Ces choses magnifiques de Dieu, Pierre va en être le témoin. Au v. 11 commence le sujet de ce témoignage, résumé au v. 36 qui est la conclusion de tout le discours de Pierre.
Les v. 11 et 13 font apparaître deux résultats de ce grand fait suivant l’état moral des auditeurs. Les uns y voient l’annonce des choses magnifiques de Dieu, les autres une manifestation de l’ivresse charnelle !
Le v. 14 met en évidence un très remarquable changement dans le caractère de Pierre. Autrefois, il avait coutume d’agir et de parler sans s’occuper des autres. Maintenant que l’Esprit le dirige et le fait parler, c’est en association avec les onze, leur porte-parole. Au chap. 3, c’est conjointement avec Jean (*), qu’il accomplit l’acte miraculeux. On ne trouve ici plus rien de lui-même, ni de ses expériences propres. Il est simplement le témoin de Jésus le Nazaréen et des résultats de son oeuvre. Ce n’est plus chez lui comme en Luc 24 l’intelligence ouverte pour comprendre les Écritures, mais la puissance du Saint Esprit appliquant celles-ci à des circonstances toutes nouvelles dans sa carrière.
(*) Déjà dans le passé, on le voit associé avec Jean : chez le souverain sacrificateur, pour courir ensemble, lors de la pêche, et dans Actes 1:13.
À partir du v. 15 de Actes 2, Pierre, s’appuyant sur l’Écriture, explique à tous le phénomène éclatant qui avait lieu. Ce n’était pas l’accomplissement de la prophétie de Joël. En effet le prophète avait décrit les effets de l’Esprit quand il sera répandu sur toute chair et il ne s’agissait pas ici de toute chair, mais seulement d’un Résidu juif constitué en maison de Dieu par le don du Saint Esprit. Ce don du Saint Esprit allait être conféré ensuite aux Samaritains par Pierre et Jean envoyés par les apôtres de Jérusalem, ch. 8:14. Puis il descendrait librement sur les nations après la prédication de Pierre (10:44).
Toutefois le point capital du discours de Pierre n’est pas l’explication du don du Saint Esprit, mais un témoignage à Jésus le Nazaréen. En vertu de la descente du Saint Esprit, il arriverait comme ce sera le cas à la fin, lors de l’accomplissement de la scène de Joël, que quiconque invoquerait le nom du Seigneur serait sauvé (v. 21). Ce fait allait aussi se réaliser dans ce même chapitre 2, v. 37 à 41. Pierre est donc témoin, par l’Esprit, d’un Christ approuvé de Dieu comme homme par des miracles, livré par le conseil défini et la préconnaissance de Dieu, en même temps que par l’iniquité des hommes, cloué à la croix et mis à mort — d’un Christ ressuscité, élevé au ciel comme étant fait Seigneur et Christ, et envoyant le Saint Esprit.
C’est un témoignage admirable et complet à Christ et à son oeuvre. Il a été exalté à la droite de Dieu. Il est Seigneur et Christ. Il a répandu le Saint Esprit — et Pierre déclare : Nous en sommes tous témoins (v. 32). La position céleste donnée par le Saint Esprit n’est pas décrite ici ; elle était réservée au ministère de Paul.
Résumons les principaux objets du témoignage de Pierre dans ce discours : Le Saint Esprit donné rend témoignage (par un homme) à un Christ rejeté, à un Christ glorifié et à tout le résultat de son oeuvre. Dieu est pleinement satisfait au sujet du péché. Le Saint Esprit dit tout ce qu’il a entendu (Jean 16:13).
Pierre est aussi un évangéliste (2:36 à 41). De fait un témoin doit nécessairement porter l’évangile aux âmes — au Juif premièrement puis au Grec. L’évangéliste, comme le témoin présente Christ, mais en outre il dit : Repentez-vous.
Ainsi Pierre s’adresse en premier lieu à Juda et à Jérusalem, le v. 14 répondant d’abord aux moqueurs. C’est comme s’il leur disait : Si vous vous moquez de ceci, pourquoi ne pas vous moquer de Joël ? Ce que le prophète annonce précédera la grande journée du Seigneur. Vous assistez en ce moment à quelque chose d’analogue. Seulement aujourd’hui, c’est en grâce et le jugement n’a pas encore paru. Joël, nous l’avons vu, parle d’un événement qui n’arrivera pas à Israël seulement mais bien à toute chair sans prérogative de classe, d’âge ou de sexe. Ce n’est pas encore le jour où par la grâce de Dieu l’Esprit sera répandu sur toute chair, sauf qu’il va dépasser les limites d’Israël, mais déjà il est répandu sur ceux que Dieu appelle mes serviteurs, mes servantes, et non les comme dans Joël. Dans Joël, tous les signes de jugement précèdent la grande journée du Seigneur. Ici, il ne s’agit que de la manifestation de sa grâce et du salut offert à quiconque invoquera le nom du Seigneur. En effet, le grand sujet de tout ce discours c’est que Jésus le Nazaréen a été fait par Dieu Seigneur. C’est ce qu’annoncent deux prophéties de David — Ps. 16 et 110 — rappelées respectivement dans les v. 25 et 34. Et surtout cette proclamation finale : «Que toute la maison d’Israël donc sache certainement que Dieu a fait et Seigneur et Christ ce Jésus que vous avez crucifié» (v. 36).
Au v. 22, Pierre s’adresse non plus à Jérusalem et Juda, mais aux «hommes israélites». Le témoignage s’étend. Il commence par «Jésus le Nazaréen», présente ce que Dieu a fait de cet «homme», selon son conseil et sa préconnaissance, et ce que l’homme en a fait, le clouant sur la croix et le faisant «périr par la main d’hommes iniques». Mais il le présente lui-même. Quelle merveille de dépendance, d’obéissance, de foi, de confiance, d’assurance, d’espérance, de certitude, que la vie de Jésus ! Ce Jésus, Dieu l’a ressuscité après l’avoir livré. La prophétie a annoncé cette résurrection et tous en sont aujourd’hui les témoins. Oui, dit Pierre, ce Jésus que vous avez crucifié est Seigneur de David ; et Dieu lui parle comme à Dieu, à lui qui disait : «Ma bonté ne s’élève pas jusqu’à toi». Le grand mot ici est : résurrection. L’Esprit divin témoigne par ceux qu’il remplit que Jésus est Seigneur, et, parlant à Israël, qu’il est Christ. S’ils le reconnaissent comme tel, s’ils l’invoquent comme Seigneur, ils sont sauvés.
Nous verrons plus tard (ch. 10) Pierre évangélisant les Gentils, et le caractère de cette évangélisation. Mais nous constatons dès le début que les Actes sont une longue évangélisation, quel que soit l’instrument employé. Ici (2:21-41) un Juif évangélise les Juifs ; au ch. 8:5, un Helléniste (cf. 6:5) évangélise les Samaritains ; en 8:35, le même Helléniste évangélise un Gentil ; en 13:16-52, Paul, Juif, apôtre des nations, évangélise les Juifs, puis les nations. En 17:22 à 31, Paul évangélise devant les nations idolâtres ; en 24:24 à 26, il le fait devant Félix.
Aux v. 37 à 40 on voit le résultat de l’évangélisation de Pierre, adressée à tout le peuple (v. 22). La terrible conviction s’impose à eux que ce Jésus est Seigneur et Christ et que ce sont eux qui l’ont crucifié. Ils s’écrient : «Que ferons-nous ?» Ils se sentent en présence de la grande journée de l’Éternel, que, non sans but, Pierre avait citée d’après Joël (v. 20). Comment échapper ? Ils mesurent maintenant l’outrage qu’ils ont fait à une telle personne, mais il leur faut encore avoir part à son oeuvre et à ses effets. Que leur reste-t-il à faire ? À se repentir de l’outrage commis contre le Fils de Dieu, le Seigneur. À recevoir par la foi la rémission des péchés. À reconnaître le nom de Jésus Christ comme le seul moyen de salut. Tous leurs péchés dès lors sont ensevelis dans la mort de Christ. Et du moment qu’ils sont purifiés, ils ont part au baptême du Saint Esprit. Il y a ici les deux baptêmes. L’un pour la rémission des péchés, l’autre pour recevoir le don qui fait de nous des êtres nouveaux, vivants de la vie de Dieu, ne pouvant jamais le perdre — parfaits pour toujours devant Lui ! Ces hommes sont ainsi immédiatement séparés du monde. Ils étaient autrefois des iniques eux-mêmes (v. 23). Maintenant ils sont appelés à sortir de la génération perverse (v. 40) à laquelle ils n’appartiennent plus, car ils ont part à la vie de Dieu. Et c’est ainsi qu’on fait partie de la maison de Dieu.
Nous assistons ici à une scène dans laquelle nous voyons le Seigneur seul ajouter à l’Assemblée ; toutefois Pierre a les clefs du royaume, il l’administre, il est responsable de la partie administrative de l’oeuvre, selon Matthieu 16. II rend ici témoignage aux Juifs, il en agira de même plus tard envers les Gentils (Corneille). De même, il agit administrativement vis-à-vis du mensonge contre celui qui a formé l’Assemblée : le Saint Esprit. Il annonce que Dieu a fait Seigneur et Christ ce Jésus qu’ils ont crucifié (36) et qu’il reviendra en puissance pour accomplir les prophéties (3:20, 21). Dans le cas de Corneille et même pour la fondation de l’Église, Pierre ne prêche jamais que Jésus est le Fils de Dieu, mais Seigneur et Christ, juge des vivants et des morts. Dans cette administration, le ciel met un sceau sur les actes par lesquels il lie ou il délie sur la terre — et non dans le ciel.
N’est-il pas frappant que l’Écriture ne rapporte aucun discours public des disciples avant que le Saint Esprit soit donné ? Le Seigneur seul en prononce avant la croix, et aussi après.
Ici (ch. 2:40), Pierre conjure et exhorte, car il y a de tout dans sa prédication, et cependant elle ne présente jusqu’ici que le côté juif. Mais elle distingue : 1° le saint serviteur rejeté des hommes, exalté à la droite de Dieu ; 2° la génération perverse qui l’a mis à mort ; 3° un Résidu qui, atteint dans sa conscience, se reconnaît coupable de son rejet et se retire en hâte du milieu qui l’a rejeté.
Il est très frappant de remarquer dans tous ces chapitres les titres donnés à Jésus. Il est avant tout Seigneur et Christ (ch. 2). Puis il est le Nazaréen, le méprisé (peut-il venir quelque chose de bon de Nazareth ?) mais en même temps celui qui est entièrement séparé pour Dieu. Ensuite, il est désigné comme le serviteur, le saint serviteur.
Le mendiant boiteux dès le sein de sa mère et dépendant de tous, vivant d’aumônes, est un vrai type du peuple juif. Pierre étant associé à Jean (3:1, 3, 5, 8, 11) disparaît personnellement, cependant il agit seul en tant qu’administrateur, ch. 3, v. 6. Tout dépend de la foi, que ce soit la foi au nom de Jésus Christ le Nazaréen dans Pierre et Jean (voyez v. 16), ou la foi qui est par Lui, c’est-à-dire produite par Lui dans le coeur du mendiant. On voit le pouvoir instantané de Christ produisant cette foi dans un coeur qui, tout en ayant des besoins, n’en voit la satisfaction que dans les choses de la vie matérielle. Pierre, lui, n’a aucune de ces choses, mais il a le nom du méprisé, qui donne non pas du soulagement mais une complète guérison (v. 8). Le résultat c’est que le boiteux a trouvé non seulement la guérison mais la puissance : se tenir debout, marcher, sauter. Dès qu’il est guéri, c’est la marche et même le saut qui franchit l’obstacle ; c’est aussi la louange à Dieu, car cet homme n’attribue sa guérison qu’à Dieu seul, et non à Pierre et Jean — bien qu’il reconnaisse et apprécie les instruments que Dieu emploie.
L’évangile de Pierre contient d’abord la mise de côté absolue de l’homme, de sa puissance et de sa piété (Actes 3:12). D’où vient ce miracle ? Du Dieu d’Israël, du Dieu de leurs pères. Pourquoi ? parce qu’au sein de ce peuple infidèle, Il a trouvé un serviteur. Eux l’ont livré, renié et ont choisi un meurtrier à sa place. Remarquons qu’au ch. 3 Pierre insiste beaucoup plus sur leur péché qu’au ch. 2. Or qui ont-ils renié ? Le saint et le juste. Ils lui ont préféré un meurtrier. Bien plus, ils ont mis à mort Celui en qui est l’origine, la source de toute vie, en sorte que le monde est resté depuis lors privé de la fontaine de la vie. Voilà le côté de l’homme ; il est désespéré. Maintenant vient le côté de Dieu : Il «l’a ressuscité d’entre les morts» ! Le moyen d’avoir part à ce qui en découle, c’est la foi, tant la foi chez ses agents qui opèrent pour Lui, que la foi chez ceux qui Le reçoivent. Les arguments développés par l’apôtre sont donc : 1° La nécessité de la foi — 2° S’ils ont agi par ignorance, ainsi que leurs chefs, tout cela était pourtant dirigé par Dieu, car il fallait que son Christ souffrit — 3° Pourquoi ? Pour que leurs péchés fussent effacés (v. 19), ce qui est inséparable de l’oeuvre de la repentance et de la conversion — 4° C’est sur cette base du pardon des péchés qu’est fondé le rétablissement de toutes choses annoncé par les prophètes — 5° Les prophètes, à commencer par Moïse, avaient annoncé le Prophète par excellence qui ramènera le peuple à Dieu. Il s’agit de l’écouter : voilà l’évangile ; sinon, c’est le jugement — 6° Ce n’est toutefois pas seulement de jours futurs que les prophètes ont parlé (v. 24), c’est des jours actuels. Quelle importance avait par conséquent le jour d’«aujourd’hui» ! — 7° C’est donc bien à Israël que s’adresse tout d’abord l’Évangile, ainsi que les promesses faites à Abraham.
v. 26 : Israël n’ayant pas été ce serviteur attendu, Dieu a envoyé le sien annoncé par les prophètes ; son but en l’envoyant était de les bénir et pour qu’Il pût les bénir il était nécessaire que leur méchanceté prît fin.
Satan concentre ses forces à mesure que l’Esprit triomphe. Il suscite les Sadducéens (quand il s’agit de mener un suprême assaut contre la prédication de la résurrection de Christ) et de plus, avec eux tout le corps sacerdotal (4:6). En attendant, l’Église augmente. Ici (v. 4), cinq mille hommes, non plus des âmes (sans doute hommes et femmes) comme en 2:41.
Dans son 3° discours, Pierre insiste sur le Nom. Il ne reste que cela, mais il est tout-puissant. C’est le nom du Nazaréen, grande appellation qu’emploie Pierre en ces jours décisifs 2:22 ; 3:6 ; 4:10. Au v. 10 remarquons le contraste : de la part des hommes, la crucifixion — de la part de Dieu, la résurrection ; de la part des hommes, la pierre méprisée — de la part de Dieu la pierre angulaire (v. 11), seul moyen de salut sous le ciel, parmi les hommes. Le nom seul accomplit ce miracle de salut (12). Au v. 13 Pierre et Jean sont de nouveau ensemble devant le sanhédrin, comme jadis Aaron et Moïse l’étaient devant le Pharaon, pour accomplir des miracles et faire ainsi connaître en puissance le nom de l’Éternel. L’Esprit donne la hardiesse à ceux qui ne sont que des hommes illettrés et du commun — mais qui ont été avec Jésus. Jésus n’a pas changé leur apparence extérieure, mais le Saint Esprit, Dieu lui-même en nous, suffit ! Les chefs du peuple se concertent : le miracle est public, notoire ; ils ne peuvent le nier. Alors, mettons l’éteignoir sur le nom, la seule chose sur laquelle nous puissions agir ! Le sujet de la prédication est le Nom (8 à 12), l’opposition est au Nom (17:18). Maintenant (v. 19), Pierre et Jean répondent, font appel à la justice, puis ils vont vers les leurs — appellation de toute beauté !
Ces derniers parlent du nom du saint serviteur. Quelle belle expression ! Ils n’ont pas encore une complète révélation mais ils voient dans ce nom les prophéties accomplies (Ps. 2). Ils demandent la hardiesse pour annoncer la Parole, et la puissance pour lui rendre témoignage. Aussitôt, l’Esprit les remplit ; non qu’il soit en aucune façon donné à nouveau, mais il intervient pour supprimer tout obstacle à la puissance du témoignage. Ils demandaient la hardiesse, l’Esprit leur donne pleine hardiesse. Il n’y a, je le répète, nullement nouvelle effusion, bien que le lieu soit ébranlé, mais suppression de tout obstacle sur la terre. Le bref discours de Pierre dans ce chapitre est une manifestation de puissance plus grande que dans les chapitres précédents.
Dans tous ces chapitres, l’Esprit en Pierre exprime la pensée de tous. Il y a une communauté formée, «les leurs», entièrement distincte du reste et dont quelques-uns sont l’expression. Cela n’est pas donné à tous, mais tous considèrent ce qui est donné à Pierre comme venant de la même source dont ils participent : il ne s’agit point dans ces chapitres, de l’édification de l’Assemblée, mais c’est la pensée de l’Esprit dans l’Assemblée pour être portée au-dehors par ceux que l’Esprit désigne pour cela, et qui sont par cet Esprit les porte-parole des apôtres, des leurs, de toute l’Assemblée.
À peine l’Assemblée est-elle formée par la puissance du Saint Esprit que le mal se montre. Le péché d’Ananias et de Sapphira est, dans de telles circonstances, odieux : mentir au Saint Esprit ! Deux motifs sont en jeu : l’avarice qui tient à son argent, et le désir d’avoir une réputation, savoir le renom de tout sacrifier pour le Seigneur, en sacrifiant aussi peu que possible pour l’acquérir. Ces deux motifs conduisent au mensonge. Si cela avait été simplement devant les hommes, il pouvait arriver que personne n’en sût rien, et Ananias serait arrivé à ses fins ; mais mentir sous les yeux du Saint Esprit, cette personne invisible mais puissamment présente ! Mentir aux hommes est chose facile, mais mentir à Dieu ? Ananias et Sapphira sont convenus entre eux de «tenter l’Esprit du Seigneur», méconnaissant sa capacité de discernement, sa puissance de jugement, et ne reconnaissant pas eux-mêmes le caractère et la gravité de leur péché. Le premier agent en tout cela, Satan le père du mensonge, s’empare du coeur naturel. Il dit : Essayez, vous verrez qu’il n’en sortira que ce que vous voulez. Alors ils renient l’Esprit comme Personne, le considérant tout au plus comme une influence. C’est là le tenter. De fait c’est le renier.
Pierre, mis en avant pour délier sur la terre, est l’instrument employé pour que le mal soit jugé. Ce jugement est le moyen de tenir le monde en dehors et d’amener les croyants «à se joindre au Seigneur». Loin d’écarter, la sainteté attire ce qui est né de Dieu (14). Aussi, après ce miracle en jugement, avons-nous les miracles de la grâce en puissance (14 à 16). Ainsi la gloire de «Jésus» est restaurée et comme offerte au peuple s’il veut se repentir. Les miracles et les guérisons se font par tous, mais Pierre évidemment est le porte-parole et aussi en quelque sorte le porte-miracles.
v. 29 à 32 : La première fois les apôtres ont fait appel à la conscience et au jugement des chefs du peuple (4:19). Ici, ces derniers n’ont plus affaire qu’à Dieu et à sa volonté, opposée à celle des hommes. Eux sont sous un jugement inexorable : «Vous l’avez fait mourir, le pendant au bois» leur est-il dit. Voilà votre part et nulle autre. Le Dieu de nos pères a ressuscité Jésus, voilà sa part à Lui. Mais, chose merveilleuse, pourquoi ? 1° D’abord pour qu’il ait la première et seule place : «Dieu l’a exalté par sa droite «comme «prince». 2° Mais il est en même temps exalté pour être «sauveur» c’est la grâce pour vous, ses meurtriers. 3° Mais aussi afin de donner la repentance à Israël. Sans cela, pas de rémission des péchés. C’est donc le crime de l’homme et son jugement, mais le don de grâce de Dieu et ses résultats par suite de la repentance. Tout l’Évangile, la responsabilité de l’homme, son jugement, la grâce à salut, tient dans ce peu de paroles. Notre part à nous, disent-ils, c’est d’être des témoins, mais associés par là à cette personne : l’Esprit Saint. Là Pierre est encore mis en avant, mais non comme porte-parole. Tous ensemble parlent (v. 29).
Gamaliel prend leur défense. On aime à croire que cela lui fut compté. On l’écoute, mais comment ? En faisant battre les apôtres et en réitérant leur injonction. Quelle folie après ce qu’ils ont entendu ! et il en est ainsi parce que le coeur révolté de l’homme ne veut pas se rendre. Tout plutôt que se repentir !
En Ananias et Sapphira, l’Esprit réprimait l’hypocrisie. Ici l’Esprit produit l’ordre là où l’ennemi sème la division et trouble la paix de l’Assemblée.
Je ferai seulement remarquer que si, dans l’affaire d’Ananias et de Sapphira, l’Esprit de Dieu intervient directement par un apôtre pour juger le mal, dans l’affaire des Hellénistes et des Hébreux les apôtres remettent la chose à la responsabilité de l’Assemblée, afin que l’ordre soit rétabli et que le service de la Parole ne soit pas entravé. Alors l’Assemblée choisit — mais non sans l’exercice et le discernement que donne l’Esprit — sept hommes pour servir aux tables. Ensuite elle les présente aux apôtres. Eux donnent leur assentiment à ce choix par l’imposition des mains, mais nullement comme un acte dépendant de leur autorité, car ils le font dans la dépendance du Seigneur exprimée par la prière préalable.
Nous ne voyons nullement que les apôtres interviennent quand il s’agit des dons : Étienne et Philippe en sont des exemples. Tous deux étaient déjà en évidence parmi les sept à cause de leurs dons. La foi, l’Esprit Saint agissant sans entraves distinguent le premier ; aussi quand Étienne agit nous voyons son don se déployer librement et richement. Le don de l’Évangile caractérise le second, mais ni lui ni Étienne ne sont l’objet d’aucune consécration officielle, pas même un signe d’approbation des apôtres. C’est en dehors de l’homme qu’ils s’acquitteront de la tâche qui leur est confiée, le premier au prix de sa propre vie (ch. 7).
Dans sa prédication de Christ, le point de départ de Pierre est la terre, tandis que celui de Paul sera le ciel et la gloire. Pierre prêche que ce Jésus, rejeté par les Juifs, Dieu l’a élevé (Actes 2:32-36 ; 7:13, etc.) et Saul prêchera que Christ est le Fils de Dieu (9).