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Vue rétrospective complète du voyage au désert ; Nombres 33

 

H.L. Heijkoop

 

Table des matières :

1     Rappel de l’Exode et de Nombres 1 à 20

2     Ch. 33 — Rappel des étapes sans les défaillances ; le côté de Dieu et notre responsabilité

3     Ch. 33:1 — L’Égypte, un premier aspect du monde

4     Ch. 33:1b — sortis sous la main de Moïse et Aaron

5     Ch. 33:2 — Le chemin où Dieu nous conduit

6     Ch. 33:3 — Partis de Ramsès

7     Ch. 33:3 — La Pâque, ou la séparation du monde par le sang de l’Agneau

8     Ch. 33:3 — Sortis d’Égypte « aux yeux de tous les Égyptiens »

9     Ch. 33:3 — Sortis d’Égypte « à main levée »

10       Ch. 33:8a — La traversée de la Mer Rouge amène au désert

11       Ch. 33:8b-10 — Mara, et de nouveau la Mer Rouge

12       Ch. 33:38 — Mort d’Aaron

13       Ch. 33:49 — La vraie appréciation de la valeur des choses

14       Mer Rouge, Pâque et Jourdain

15       L’accomplissement des conseils de Dieu ; ce que Christ est envers les Siens

 

Les sous-titres ont été ajoutés par Bibliquest

 

1                        Rappel de l’Exode et de Nombres 1 à 20

Ce chapitre nous présente toutes les étapes du cheminement des fils d’Israël à travers le désert, depuis le point de départ en Égypte, jusqu’à l’aboutissement, le Jourdain, qui les séparait encore de la terre promise. Mais l’histoire de ces 40 ans n’est pas décrite ici à la manière des chapitres précédents des Nombres ou d’Exode 12. À partir d’Exode 12, après la Pâque, nous trouvons l’histoire de la sortie d’Égypte, de la traversée de la Mer Rouge, puis le voyage à travers le désert, jusqu’au Mont Sinaï (Ex. 19). Les ch. 10 à 22 v. 1 du Livre des Nombres nous relatent comment ils ont poursuivi leur voyage à travers le désert, jusqu’au bord du Jourdain. Tous ces chapitres nous fournissent une description entièrement différente de celui que nous avons lu. Ils nous montrent ce qu’est l’homme pratiquement, et aussi ce que Dieu est pour l’homme.

Pensons, à cet égard, à Exode 12, où l’agneau égorgé mettait en sécurité les premiers-nés d’Israël vis-à-vis du jugement qui s’exerça sur l’Égypte. Là où le sang avait été appliqué sur les deux poteaux et les linteaux des maisons, l’ange exécuteur du jugement passait par-dessus. Ensuite, ayant quitté l’Égypte au commandement de Dieu, ils se mettent à désespérer en arrivant à Pi-Hahiroth, ayant devant eux la Mer Rouge, des montagnes de chaque côté, et les Égyptiens derrière eux. Ils pensent être perdus, et oublient Dieu. Puis ils voient la fidélité de Dieu renouvelée, qui, malgré une impossibilité apparente, leur fait passer la Mer Rouge, tandis que le Pharaon s’y noie avec toute ses armées. Là-dessus, au chapitre 15, ils chantent le cantique de la foi et de la rédemption. À la fin de ce même chapitre, ils murmurent et se plaignent de ne pas avoir d’eau potable. Au chapitre 16, ils murmurent parce qu’ils n’ont pas de pain, et disent : « Ah ! que ne sommes-nous morts par la main de l’Éternel, dans le pays d’Égypte » (16:3). Au chapitre 17, ils se plaignent à nouveau de ne pas avoir d’eau à boire. Mais chaque fois, Dieu pourvoit à leurs besoins en surabondance.

Au chapitre 10 des Nombres, ils quittent l’endroit merveilleux où Dieu a conclu Son alliance avec eux, les a pris pour Son peuple, et est venu au milieu d’eux pour habiter dans la tente magnifique construite pour Lui selon Ses instructions. Cette tente manifestait Sa gloire au moyen de l’or, de l’argent et des matériaux précieux. À la suite de cela, ils eurent avec Lui les rencontres magnifiques au cours desquelles Il leur ouvrit Son cœur, et leur donna les choses magnifiques que nous trouvons dans la deuxième partie de l’Exode, et dans tout le Lévitique : d’abord le Tabernacle, puis la sacrificature, puis les sacrifices, — toutes des choses qui parlent de l’œuvre merveilleuse que le Seigneur Jésus allait accomplir dans Sa vie et dans Sa mort sur la terre — puis toutes les choses glorieuses décrites dans le Lévitique et dans les neuf premiers chapitres des Nombres !

Nous arrivons ensuite à Nombres 10:33 au moment où ils se mettent en route pour le pays promis par Dieu. Mais avant de se mettre en route, nous voyons que même Moïse n’estime pas suffisante la direction de l’Esprit Saint (la nuée) et les trompettes (la Parole de Dieu). Il demande de l’aide à son beau-frère, qui n’avait jamais appartenu au peuple de Dieu. Ensuite, Marie et Aaron, la propre sœur et le propre frère de Moïse, prennent parti contre lui, malgré la place éminente occupée par tous deux au milieu du peuple.

Au chapitre 11, le peuple murmure de nouveau. La raison ne nous en est pas donnée dans les premiers versets, mais on la trouve plus tard : ils méprisaient la manne précieuse, le pain donné par Dieu, et ils soupiraient après la nourriture d’autrefois en Égypte.

Au chapitre 13, le peuple refuse d’entrer dans le pays promis par Dieu. Bien que Dieu leur ait promis d’être auprès eux, et de leur donner le pays, ils ont peur, et veulent retourner en Égypte. Au chapitre 14, après que Dieu leur ait dit qu’ils n’entreraient pas dans le pays, ils essaient quand même. Ainsi se poursuit cette histoire. Au chapitre 16, on a le soulèvement de Coré, Dathan et Abiram, une rébellion contre Moïse et Aaron. Au chapitre 19, on a les prescriptions sur la génisse rousse, le remède de Dieu contre les souillures contractées au désert. Au chapitre 20, on est déjà à la dernière année du voyage, avec la mort de Marie et d’Aaron.

Il n’est pratiquement rien dit des 38 ans intermédiaires. Mais ces quelques chapitres peignent un tableau exact de ce que fut le peuple : uniquement infidélité, incrédulité, rébellion, etc…, et le jugement de Dieu en gouvernement.

 

2                        Ch. 33 — Rappel des étapes sans les défaillances ; le côté de Dieu et notre responsabilité

Au chapitre 33, on trouve le côté de Dieu au sujet du voyage. Rien n’est mentionné des défaillances du peuple. Ce chapitre est la réalisation pratique de ce que les Israélites chantaient en Exode 15, dans le cantique de la foi : « Jah est ma force et mon cantique, et il a été mon salut… tu as conduit par ta bonté, ce peuple que tu as racheté ; tu l’as guidé par ta force, jusqu’à la demeure de ta sainteté » (Exode 15:2, 13). Le voyage tout entier est décrit dans ce chapitre, même si nous n’avons que les noms des lieux où ils ont fait halte. Le voyage commence en Égypte, et se termine au Jourdain. Je ne peux pas parler maintenant de la signification de tous les noms cités. Nous y trouverions certainement des enseignements précieux, mais je me limiterai à quelques lieux où le peuple s’est arrêté, d’une part au début et d’autre part à la fin du voyage. J’insiste encore sur le fait particulièrement remarquable que, dans ce chapitre, il n’est rien mentionné des défaillances du peuple.

Il est vrai que nous ne pouvons nier le côté de notre propre responsabilité : il est très clairement décrit en Hébreux 3 et 4, justement en relation avec notre sujet. En rapport avec ce côté de la responsabilité, tous les hommes au-dessus de 20 ans durent mourir au désert sous le gouvernement de Dieu, sauf Josué et Caleb. Même Moïse, ce grand serviteur de l’Éternel, mourut, pour ne pas avoir cru l’Éternel, et ne pas l’avoir sanctifié (Nombres 20:8-12). Tous les hommes autres que Caleb et Josué, avaient failli ! Tout croyant, qui a appris à se connaître lui-même et sa propre faiblesse quant à la réalisation pratique de sa position en Christ, le comprendra aisément. Pourtant, Dieu introduit le peuple dans le pays ! Certes, il s’agit des fils, une nouvelle génération. Les pères périrent sous le gouvernement de Dieu. Dieu accomplit et achève Son œuvre et Ses décrets de grâce et d’amour. Il amène Son peuple à l’héritage glorieux qu’Il leur a préparé. On le voit clairement dans cet exemple, en comparant Nombres 1:45-47 et Nombres 26:51. En Nombres 1, on a le nombre des hommes (c’est-à-dire en figure, ceux qui voulaient réaliser pratiquement leur position, et qui, par conséquent, furent incorporés à l’armée) qui partirent pour commencer le voyage dans le désert, à savoir 603550 hommes. À la fin du voyage, au moment où ils franchirent le Jourdain, il y avait 601703 hommes. Il y avait donc 1820 hommes de moins que 38 ans auparavant, bien que, de ceux qui partirent, il n’en restât que deux ! Dans les deux nombres qui viennent d’être mentionnés, les Lévites ne sont pas comptés, ni ceux qui servaient journellement dans le Tabernacle. Quelle merveille de la grâce de Dieu !

Cela n’enlève rien à la responsabilité des croyants collectivement et individuellement. Quand nous regardons à la réalisation pratique de notre position céleste, personnellement ou collectivement pour ceux qui se disent chrétiens, nous ne pouvons que dire en soupirant : tout est gâté par notre faute, tout est perdu. Comment Dieu peut-Il encore accomplir ce qu’Il s’est proposé, comme nous le lisons par exemple en Éphésiens 5:25-27, à savoir que Christ se présentera son épouse, l’Assemblée, à Lui-même, glorieuse, sans tache ni ride ? En Romains 8:29, le propos de Dieu est que nous soyons conformes à l’image de Son Fils. La chrétienté, dans son ensemble, est entièrement mondanisée et infidèle au Seigneur. Et que voyons-nous chez nous-mêmes, qui professons être séparés du monde et de la chrétienté mondaine, et ne désirer nous rassembler qu’au seul nom du Seigneur Jésus ?

Ne voyons-nous pas aussi la tiédeur et la ruine parmi nous ? Où se trouve la réalisation des principes conformes à l’Écriture, qui sont le fondement même de notre rassemblement ? Je n’entends pas tellement par là les formes extérieures, même si celles-ci sont souvent défectueuses, mais bien l’obéissance et l’amour envers notre Seigneur et Sauveur, qui n’a reçu ici sur la terre qu’une croix et un tombeau. Dans le baptême, nous avons publiquement pris place avec Lui : le réalisons-nous dans notre vie quotidienne ? Nous L’avons pris pour Seigneur (Philippiens 2:11 ; Romains 10:9). Le réalisons-nous dans notre vie quotidienne ? Lorsque nous voyons les choses ainsi tant pour nous-mêmes que pour les croyants avec lesquels nous marchons, pouvons-nous faire autre chose qu’être affligés et nous écrier : Seigneur, nous ne comprenons pas que tu ne nous aies pas mis de côté déjà depuis longtemps, et que tu en aies pris d’autres plus fidèles à notre place ?

Il reste vrai cependant que Son amour réalisera ce qu’Il s’est proposé. Il se présentera l’Assemblée glorieuse, sans tache ni ride, même si nous ne pouvons pas comprendre cela avec notre intelligence humaine et nos sentiments humains. L’Écriture nous le dit. Si nous avons appris à mieux Le connaître, alors nous savons qu’Il le fera.

Il y a des choses spéciales en relation avec ce qui vient d’être rappelé. La plus importante est celle dont nous avons été occupés ce matin : la mort du Seigneur Jésus. Elle est le fondement de toute bénédiction, aussi bien pour nous, les croyants, que pour la création toute entière (Colossiens 1:19-21). Sa mort est aussi la base du jugement de ceux qui ne ploient pas les genoux devant Lui, et n’implorent pas sa grâce. En Galates 1:3-5, nous trouvons dans un seul verset tout le contenu de notre chapitre, et même de notre sujet : « … notre Seigneur Jésus Christ, qui s’est donné lui-même pour nos péchés, en sorte qu’il nous retirât du présent siècle mauvais, selon la volonté de notre Dieu et Père, auquel soit la gloire aux siècles des siècles ! Amen ». Fondamentalement, Il nous a retirés du monde, et Il nous introduira là où nous serons complètement en dehors du monde, y compris corporellement (Jean 17:11, 14, 24). Nous ne sommes pas seulement retirés du système mauvais dont l’Égypte est une figure ― l’Égypte représente le monde qui pense pouvoir se passer de Dieu —. Dieu doit, selon son conseil défini, nous retirer de l’ensemble de la création, y compris de l’univers que Dieu a créé et qui reflète Sa gloire, mais qui est souillé par le péché, tant par l’homme que par Satan et par ses démons. Tel est le but ultime de Dieu. Cela nous est représenté par des ombres dans les types de l’Ancien Testament.

Il est vrai que dans ces types, nous ne trouvons pas toute la vérité de Dieu. Celle-ci ne pouvait pas être révélée dans l’histoire du peuple terrestre de Dieu. Le Fils de Dieu n’était pas encore venu, dans Sa grâce infinie, sur la terre. L’œuvre de la croix, seule base sur laquelle pouvaient se réaliser les conseils de Dieu, n’était pas encore accomplie. Dieu n’a été parfaitement révélé que dans la vie et la mort du Seigneur Jésus (Jean 1:18) ; c’était là « Dieu manifesté en chair » (1 Timothée 3:16), et c’est pourquoi la pleine vérité ne pouvait pas encore être alors révélée. Cependant, dans les figures de l’Ancien Testament, le pays est une image des lieux célestes, dans lesquels nous sommes déjà maintenant établis avec Christ (Éphésiens 2:6). Tout cela se trouve dans le Deutéronome, et surtout dans le livre de Josué.

Nombres 33 nous montre le peuple de Dieu, racheté d’Égypte par Dieu lui-même, et conduit par Lui à travers le désert pour recevoir finalement les bénédictions promises. Pour nous cela signifie que nous partageons avec le Seigneur Jésus tout ce qui découle de Sa mort et de Sa résurrection. Or puisque notre chapitre présente le côté de Dieu, il n’y a pas la moindre trace de la réalisation si défectueuse de la part du peuple, mais seulement le chemin par lequel l’Éternel les a amenés au bord du Jourdain. Ainsi en sera-t-il pour nous, lorsque nous serons manifestés devant le tribunal de Christ, immédiatement après le retour du Seigneur. Chacun de nous verra alors personnellement, comment le Seigneur a dirigé sa vie, et que les circonstances que nous avons dû traverser auront toutes été utilisées par Lui pour nous faire croître dans la connaissance de Lui-même et de Ses pensées. C’est ainsi que nous aurons appris, qu’en nous, c’est-à-dire dans notre vieille nature, il n’habite aucun bien. Nous aurons appris à réaliser la vérité que nous sommes morts avec Christ, et que nous n’avons plus rien à faire avec cette vieille nature. C’est là ce que représente la traversée de franche volonté du Jourdain, pour pouvoir réaliser de l’autre côté, que nous vivons dans les lieux célestes, bien que nos corps soient encore sur la terre. Cela signifie aussi que nous nous approprions notre position de mort avec Christ, non seulement en vue du jugement de Dieu sur nos péchés et notre nature pécheresse au point qu’il ne reste plus de jugement à exercer contre nous, mais que nous nous l’approprions en réalisant dans notre vie pratique journalière que nous sommes morts et ressuscités.

 

3                        Ch. 33:1 — L’Égypte, un premier aspect du monde

Au verset premier, nous trouvons le début du voyage : « Ce sont ici les traites des fils d’Israël, qui sortirent du pays d’Égypte, selon leurs armées, sous la main de Moïse et d’Aaron ». Le nom hébreu pour l’Égypte, est Mitsraïm qui signifie aussi : « double restriction ». Combien ce nom reflète bien le caractère de l’Égypte ! L’Égypte est un désert pour la plus grande partie de son territoire, car il n’y pleut guère. Mais le Nil traverse le pays dans toute sa longueur, et il assure une certaine fertilité à une étroite bande de terre de chaque côté du lit du fleuve, en la recouvrant par inondation lors de crues annuelles. Il s’ensuit que les Égyptiens ne se sentent pas dépendants de la pluie du ciel, comme c’est le cas au pays d’Israël (Deutéronome 11:8-15). Dans le même courant de pensée, nous entendons le Pharaon dire : « Mon fleuve est à moi, et je me le suis fait » (Ézéchiel 29:3), à quoi Dieu répond : « parce que le Pharaon a dit : Le fleuve est à moi, et moi je l’ai fait, c’est pourquoi, voici, j’en veux à toi et à tes fleuves, et je ferai du pays d’Égypte, des déserts d’aridité et de désolation… » (Ézéchiel 29:9-10). Il ne veut pas reconnaître que l’eau du Nil provient, en définitive, de l’eau du ciel tombée très loin dans le sud de l’Égypte.

Quelle image claire du monde qui s’est détourné de Dieu ! Il peut bâtir toute une industrie, travailler les minerais et le fer, construire des maisons, et fabriquer des instruments de musique (Genèse 4:20-22). Mais tout cela, le monde ne peut le faire que parce que Dieu a placé les matières premières dans la création, et parce qu’Il a donné des pluies et des saisons fertiles (Actes 14:17). Si Dieu retenait la pluie aux sources du Nil, toute l’Égypte deviendrait un désert inhabitable. Maintenant, Dieu rachète Son peuple hors du monde, pour l’introduire dans Son pays.

 

4                        Ch. 33:1b — sortis sous la main de Moïse et Aaron

Nous trouvons encore une disposition importante au v. 1 : Le peuple sortit « sous la main de Moïse et d’Aaron ». Moïse est un type du Seigneur Jésus, comme le prophète, comme maître qui enseigne, qui annonce la Parole de Dieu avec autorité (Deutéronome 18:15-19 ; Actes 3:21-23). Aaron est aussi un type du Seigneur Jésus, mais comme sacrificateur représentant continuellement le peuple de Dieu devant Dieu, pour qu’il reçoive miséricorde et grâce et secours au moment opportun (Hébreux 3:1 ; 4:14-16 ; 7:24-28 etc.).

« La grâce et la vérité vinrent par Jésus Christ » (Jean 1:17). La vérité est la réalité de toutes choses. Dans la vie de Jésus sur la terre, on peut voir, comment l’homme doit vivre et servir Dieu (Jean 8:28). Et Dieu est révélé en Lui (Jean 1:18 ; 14:9). Lorsqu’Il était sur la terre, tout homme en fut éclairé (Jean 1:9). Nous avons le Seigneur Jésus et Ses paroles, dans la Parole de Dieu. C’est pourquoi il n’y a pas d’excuse pour l’homme qui dit qu’il n’est pas pécheur, que la grâce n’est pas nécessaire, et qu’en conséquence, il ne se convertit pas.

Mais nous-mêmes, qui avons réellement confessé nos péchés et notre culpabilité devant Dieu, et qui avons sur-le-champ reçu la vie éternelle par la nouvelle naissance, nous sommes trop faibles pour faire face au diable et à ses démons, ainsi qu’à la séduction du monde, et à l’activité de la chair en nous, ― bien que notre vie nouvelle n’ait d’autre désir que de servir le Seigneur Jésus et le Père. Nous sommes si faibles par nous-mêmes que, sans le secours du Seigneur, nous tomberions dans l’apostasie. Or l’apostasie est le seul péché pour lequel il n’y a pas de rémission : c’est ce qu’enseigne l’épître aux Hébreux (6:4-8 ; 10:26-31). Pourtant, même pour cela, la grâce de Dieu y a pourvu par le service de notre Seigneur Jésus comme souverain sacrificateur. Hébreux 7:24-25 nous dit qu’Il a une sacrificature qui ne se transmet pas, et « que, de là, vient qu’il peut sauver entièrement ceux qui s’approchent de Dieu par Lui, étant toujours vivant pour intercéder pour eux ». Par Son œuvre à la croix « il a rendu parfait à perpétuité ceux qui sont sanctifiés » (Hébreux 10:14). Et aussi, Hébreux 4:14-16 nous déclare : « Ayant donc un grand souverain sacrificateur qui a traversé les cieux, Jésus le Fils de Dieu, tenons ferme notre confession ; car nous n’avons pas un Souverain Sacrificateur qui ne puisse sympathiser à nos infirmités, mais nous en avons un qui a été tenté en toutes choses comme nous, à part le péché. Approchons-nous donc avec confiance du trône de la grâce, afin que nous recevions miséricorde et que nous trouvions grâce, pour avoir du secours, au moment opportun ».

Ainsi le livre de l’Exode présente la préparation au voyage vers l’héritage donné par Dieu. Le point de départ pour tout est la protection assurée par le sang de l’agneau égorgé. La sortie a lieu sous la conduite de Moïse et d’Aaron, ce qui est aussi une figure de Christ qui veut nous conduire dans toute la vérité, et qui nous donne la force pour nous tenir comme des sacrificateurs devant le trône gouvernemental de Dieu, (lequel est devenu pour nous un trône de grâce, à cause du sang du sacrifice pour le péché et pour le délit qui y a été aspergé), en sorte que jamais nous ne tombions définitivement (comp. Nombres 16:44-50). Pierre écrit que le juste est sauvé difficilement (1 Pierre 4:18). Toute la puissance de Dieu est nécessaire pour cela. Elle est dans les mains de notre Sauveur. C’est pourquoi il est certain que nous atteindrons notre héritage. C’est ce que nous présente notre chapitre.

Ce monde n’a eu pour Christ qu’une crèche, lorsqu’il est né, et à la fin de sa vie, il ne Lui a donné qu’une croix et un tombeau. Voilà le monde d’où nous avons été chacun tiré ! Oh, il est vrai que plusieurs d’entre nous ont eu le grand privilège d’avoir des parents chrétiens, et de grandir dans une famille de croyants. C’est une place particulière que celle d’enfants de parents croyants sur cette terre. Quant à leur position, ils n’appartiennent pas à ce monde. Ils sont saints, comme le dit 1 Corinthiens 7:14, ce qui veut dire : séparé. Dieu ne les voit pas comme appartenant à ce monde, mais comme appartenant à Sa maison et à Son royaume céleste ici-bas sur la terre. Certes, en eux-mêmes, ils ont la nature de ce monde, celle des incroyants. C’est pourquoi il leur faut se convertir. Le Seigneur les y conduit, le moment venu, comme nous le voyons ici, en les tirant de leur état. Cependant il faut qu’ils prennent conscience eux-mêmes de cela, et qu’ils fasse un choix pour eux-mêmes.

 

5                        Ch. 33:2 — Le chemin où Dieu nous conduit

« Et Moïse écrivit leurs départs, selon leurs traites, suivant le commandement de l’Éternel ; et ce sont ici leurs traites, selon leurs départs » (33:2). Voilà l’histoire du peuple, comme le Seigneur l’a écrite. Nous serons surpris quand, devant le tribunal de Christ, nous verrons toute notre vie avec Ses yeux à Lui. Nous verrons comment Il nous a conduits, quand nous sommes nés. Il a fixé quels seraient nos parents, dans quelle famille nous grandirions (Psaume 139:13-16). Puis Il nous a amenés à la conversion, où nous L’avons reçu comme Sauveur. Nous verrons ensuite comment Il nous a conduits dans toutes les circonstances de notre vie, y compris dans les difficultés où nous nous sommes mis par notre faute. Nous verrons qu’Il a envoyé dans notre vie des épreuves, rendues nécessaires au vu de nos défaillances, de notre folie, et de nos propres voies. Nous verrons les voies de propre volonté où nous nous sommes engagés, sans revenir en arrière et sans les confesser. Mais nous verrons aussi que les chemins où Il nous a conduits et qui étaient indispensables à cause de notre infidélité et de notre faiblesse, ont été exclusivement pour notre bénédiction. C’était Son chemin, celui par lequel il nous instruisait, pour nous rapprocher de Lui, afin que nous Le connaissions mieux, et que nous nous nourrissions dans la connaissance de Sa Personne, Lui notre Sauveur, et dans la connaissance du Père et de Ses pensées. Quand nous seront arrivés là, et c’est bientôt, nous aurons une connaissance du Père et du Fils, qui ne pouvait être acquise que sur le chemin où Il nous a conduits.

 

6                        Ch. 33:3 — Partis de Ramsès

« Ils partirent de Ramsès, le premier mois, le quinzième jour du premier mois » (v. 3). Ramsès était le lieu de la captivité. Les fils d’Israël avaient dû bâtir cette ville en Égypte. C’était une place forte pour les armées du Pharaon qui surveillaient et opprimaient le peuple d’Israël. Ils avaient dû construire eux-mêmes les forteresses de l’ennemi, et c’est ce que Satan fait encore aujourd’hui avec les croyants : il désire se servir des croyants pour dresser sur la terre ses forteresses, avec lesquelles il veut nous tenir en captivité dans ce monde.

 

7                        Ch. 33:3 — La Pâque, ou la séparation du monde par le sang de l’Agneau

Mais nous lisons plus loin au verset 3 : « Le lendemain de la Pâque, les fils d’Israël sortirent à main levée, aux yeux de tous les Égyptiens ». La Pâque sacrifiée nous rappelle le jugement qui va tomber sur ce monde. De même que Dieu frappa alors les premiers-nés dans tout le pays, de même, ainsi Il va consommer son jugement sur ce monde. En 1 Jean 5:19, nous lisons que le monde entier gît dans le méchant. Le seul moyen d’être épargné du jugement consiste à être protégé par le sang de l’Agneau.

Il est remarquable que le sang ne devait pas être appliqué sur le front ni sur la main, comme dans le cas du lépreux de Lévitique 14, mais sur les deux poteaux et le linteau de la porte, à l’entrée de la maison. Il y a là un enseignement important pour nous. Toute la maison devait être préservée du jugement de Dieu. Bien sûr, celui qui était visé en premier lieu étaient le premier-né dans cette maison. Mais, il n’y avait pas que le premier-né à être protégé du jugement de Dieu par le moyen du sang, mais aussi tout son entourage, sa famille, toute sa vie qui se déroulait dans la famille. C’est par ce moyen qu’Israël fut séparé des Égyptiens. Au milieu de la nuit, Dieu sortit et frappa tous les premiers-nés. Partout où le sang avait été mis sur les poteaux, et là seulement, le jugement passa outre, mais il atteignit toutes les maisons des Égyptiens. Ce jugement de Dieu arriva là comme figure du jugement général du monde. C’était le sang qui séparait le monde d’avec le peuple de Dieu. Comment pouvait-on voir cette séparation ? À l’intérieur des maisons, par le fait qu’aucun premier-né d’Israël n’était mort, et à l’extérieur, par le moyen du sang appliqué sur les poteaux des portes. C’est bien là la séparation par laquelle nous sommes, nous aujourd’hui sur cette terre, mis à part extérieurement du monde, comme le dit Romains 6, en ce que nous sommes identifiés à Christ mort, et ensevelis avec Lui. Vis-à-vis du monde, nous sommes unis avec le Christ mort qu’il a mis à mort. Nous sommes donc séparés du monde non seulement intérieurement et personnellement, mais c’est aussi extérieurement avec nos maisons que Dieu nous voit séparés du monde. Le sang protégeait tout ce qui entrait ou sortait des maisons.

 

8                        Ch. 33:3 — Sortis d’Égypte « aux yeux de tous les Égyptiens »

« … à main levée, aux yeux de tous les Égyptiens… » (v. 3). Ici aussi, il y a une leçon profondément pratique pour nous. À nous tous qui connaissons le Seigneur Jésus, je désire poser une question : les Égyptiens ont-ils tous vu que nous n’appartenons plus à ce monde ? savent-ils que nous avons quitté leur système, et que nous appartenons au Seigneur Jésus ? que nous appartenons à la famille de Dieu ? que nous n’appartenons plus à ce monde, mais à une nouvelle création, le monde de la résurrection, où nous avons été promu avec le Seigneur Jésus rejeté par le monde ? Tout cela, nous l’avons exprimé dans le baptême. Le baptême n’a rien à faire avec le ciel, mais avec notre position sur cette terre. Nous sommes baptisés pour Sa mort, et ensevelis avec Lui (Romains 6:3-4). Le baptême nous sauve dans le sens de ce que nous dit 1 Pierre 3:21 [or cet antitype vous sauve aussi maintenant, c’est-à-dire le baptême, non le dépouillement de la saleté de la chair, mais la demande à Dieu d’une bonne conscience, par la résurrection de Jésus Christ] ; bien sûr il ne sauve pas pour le ciel, mais pour cette terre ; autrement dit, nous accédons par le baptême à une position de privilèges ici-bas, sur la terre. Il est en même temps un signe manifeste de la séparation du monde. Dieu voulait que le monde voie que nous sommes séparés de lui, que nous ne lui appartenons plus, et que nous nous tenons du côté du Sauveur qu’il a rejeté. Le peuple n’est pas sorti en secret, mais devant les yeux de tous les Égyptiens.

 

9                        Ch. 33:3 — Sortis d’Égypte « à main levée »

Cette sortie a eu lieu à main levée : c’était la main du Tout-Puissant qui les conduisait. Le Pharaon ne voulait absolument pas les laisser aller, mais les retenir auprès de lui. Pourtant, après que Dieu eut frappé les premiers-nés de tous les Égyptiens, le Pharaon pria Moïse et Aaron, de se mettre en route et de partir (Exode 12:31). Mais ce ne fut pas tout : les fils d’Israël demandèrent aux Égyptiens des objets d’or et d’argent, et des vêtements, et ils obtinrent tout ce pour quoi ils avaient travaillé d’une manière si dure et terrible, et que les Égyptiens avaient accumulé grâces à ce travail. Mais quand le Pharaon vit le peuple se mettre finalement en route, il le poursuivit avec ses armées, afin de le frapper vers Pi-Hahiroth. C’était le moment où Dieu intervint. Il assécha la Mer Rouge pour que le peuple d’Israël puisse la traverser en sécurité. Quand le Pharaon, avec ses armées, essayèrent de poursuivre le peuple, ils périrent sous le reflux des masses d’eau de la Mer Rouge. Les Égyptiens virent là, la main levée de Dieu en faveur de Son peuple. Je pose encore une fois la question à chacun : les Égyptiens ont-ils vu chez nous des vies radicalement changées après que nous ayons fait la connaissance du Seigneur Jésus ? Les Égyptiens voient-ils que nous ne leur appartenons plus, mais que nous et notre maison appartenons au Seigneur qui a été rejeté sur la terre ? Nous trouvons ici dans ce verset le principe selon lequel le Seigneur a agi et agira. Même si tentions de tenir notre conversion secrète, le Seigneur Jésus prendrait bien soin que le monde s’en rende compte. Même si je tentais de me conformer au monde pour faire disparaître tout différence visible, même si je me comportais en tout de manière à passer inaperçu, là encore le Seigneur ferait en sorte que le monde constate que je ne suis pas comme lui. Il nous a retirés du présent siècle mauvais, et en vérité « selon la volonté de notre Dieu et Père, auquel soit la gloire, aux siècles de siècles ! Amen » (Galates 1:4-5).

 

10                  Ch. 33:8a — La traversée de la Mer Rouge amène au désert

« Et ils partirent de devant Hahiroth, et passèrent au milieu de la mer, vers le désert » (v. 8). Le peuple a maintenant définitivement quitté l’Égypte en traversant la Mer Rouge, et arrive au désert, un lieu entièrement stérile. Oui, l’Égypte était un pays fertile, avec deux à trois récoltes par an. Mais comme nous l’avons vu, l’Égypte est le pays de l’homme indépendant de Dieu, qui ne Lui demande rien et n’a pas besoin de Lui. Or c’est ce pays-là que le peuple de Dieu laisse pour marcher dans le désert. Le monde est-il aussi pour nous le lieu où notre Seigneur a été rejeté et où on ne Lui a donné qu’une croix et un tombeau ? Lorsque nous nous sommes fait baptiser, nous avons reconnu ceci : nous ne pouvons plus marcher avec ce monde. Le jugement de Dieu est suspendu au-dessus de lui, et va bientôt s’exécuter. Les deux seuls endroits de la terre où il ne peut plus y avoir de jugement de Dieu, parce que le jugement y a déjà été exécuté, sont : la croix et le tombeau de Christ — la croix où Dieu a jugé les péchés de tous ceux qui L’ont accepté par la foi, et Son tombeau. Lorsque nous sommes ensevelis avec Lui, il n’y a plus alors de jugement. Le tombeau parle de la mort, comme salaire du péché, et du jugement de Dieu sur le péché. Le désir du Seigneur Jésus pour chacun de nous qui Le connaissons vraiment, est que nous Lui soyons attachés ici-bas sur la terre, ce qui implique que nous prenions une place de réjection hors du monde, sous la croix et dans Son tombeau.

Nous voyons donc ici que le peuple a été séparé de l’Égypte en traversant la Mer Rouge. Celle-ci est une figure de la mort du Seigneur Jésus. Si nous lisons dans l’Écriture les passages qui nous parlent de Sa mort ou de ce qu’Il est mort, on est frappé de constater que cela est relié habituellement, non pas avec nos péchés, mais avec notre péché, notre nature pécheresse. Nos péchés sont lavés par le sang du Seigneur Jésus, mais pour la nature pécheresse, il n’y a pas de pardon : elle doit trouver sa fin dans la mort. Nous sommes crucifiés avec Christ ; nous sommes morts avec Lui. Dans quel but ? Parce que la nature mauvaise que nous avons, et que tout homme a par nature, ne peut pas être mise en relation avec Dieu. Dieu ne peut que condamner cette nature là.

La Mer Rouge est aussi une figure de la mort et de la résurrection du Seigneur Jésus. Le moyen de salut pour les fils d’Israël a été, pour les Égyptiens, leur jugement. De l’autre côté de la Mer Rouge, les fils d’Israël n’étaient plus en Égypte, mais au désert. C’est là que commence la mise à l’épreuve du peuple de Dieu. Le désert est une image très juste de ce qu’est devenu le monde pour le croyant. Le croyant ne trouve plus de nourriture au désert. Autrefois, nous pensions que le monde pouvait satisfaire nos besoins, et c’est bien encore le cas si l’on regarde à la vieille nature. Maintenant nous ne pouvons plus que le considérer comme le lieu où notre Seigneur s’est trouvé seul devant la haine des hommes, et où finalement il n’a eu qu’une croix et un tombeau. C’est le lieu où ils L’ont rejeté, bafoué, fouetté et crucifié. Dans ce monde, il n’y a rien pour le croyant ni pour la vie nouvelle que nous avons reçue.

 

11                  Ch. 33:8b-10 — Mara, et de nouveau la Mer Rouge

« Et ils allèrent le chemin de trois jours dans le désert d’Étham, et campèrent à Mara » (v. 8b). Le chiffre trois dans la Parole de Dieu, est toujours le chiffre d’une révélation complète. Nous connaissons Dieu en trois personnes, Père, Fils, et Saint Esprit, après que Dieu se soit révélé en Jésus Christ. La résurrection a eu lieu le troisième jour après que toute la puissance divine sur la mort ait été manifestée. Et pendant ces trois jours de cheminement dans le désert, le peuple d’Israël a appris à connaître le vrai caractère du désert. En Exode 15, nous voyons le résultat de cette leçon : ils ne trouvèrent pas d’eau, et ils murmurèrent. Mara signifie « amertume », et même si ce lieu est mentionné ici, leur incrédulité ne l’est pas. Tout ce que nous voyons ici, c’est que le Seigneur a continué à les conduire dans le voyage à travers le désert : « Et ils partirent de Mara et vinrent à Élim ; et à Élim, il y avait douze fontaines d’eau, et soixante dix palmiers ; et ils campèrent là ; et ils partirent d’Élim et campèrent près de la Mer Rouge » (v. 9-10). Le Seigneur les fit retourner vers la Mer Rouge : c’est comme s’ils revenaient vers l’Égypte. Il fallait apprendre tout à nouveau ce que signifiait être délivrés de l’Égypte, pour prendre à nouveau conscience de la mort et de la résurrection du Seigneur Jésus, par lesquelles ils étaient délivrés de l’Égypte. Seul le souvenir de Sa mort à la croix pouvait leur redonner cette conscience, après avoir fait les premières expériences du désert.

 

12                  Ch. 33:38 — Mort d’Aaron

Nous arrivons maintenant au v. 38 : « Et Aaron le sacrificateur monta sur la montagne de Hor, suivant le commandement de l’Éternel, et il y mourut en la quarantième année après que les fils d’Israël furent sortis du pays d’Égypte, le cinquième mois, le premier jour du mois ». Cela se produisit la quarantième année, c’est-à-dire la dernière année du voyage dans le désert, au cinquième mois. Aaron mourut donc quelques mois avant que le peuple quitte le désert et entre dans le pays. Aaron était le souverain sacrificateur au désert. Il les avait accompagnés dans la sortie d’Égypte, et était resté auprès d’eux dans toutes les circonstances du désert, leur portant secours et exerçant le service de sacrificateur : Il est en cela, comme déjà vu, un type du Seigneur Jésus, selon l’exposé qu’en fait l’épître aux Hébreux (voir spécialement Héb. 4:14-16).

Pourquoi Aaron ne put-il entrer dans le pays ? Nombres 20:12 donne la réponse : si d’un côté Aaron est un type du Seigneur Jésus, d’un autre côté, comme Moïse, il n’avait pas sanctifié le nom de l’Éternel devant le peuple. L’infidélité d’Aaron n’est pas mentionnée dans notre chapitre 33. Son fils Éléazar devint souverain sacrificateur, ce qui n’est pas non plus mentionné ici. Le service de sacrificateur d’Aaron a pris fin, parce que ce service est en rapport avec le désert. Aussi longtemps que nous sommes sur la terre, nous avons besoin du service du Seigneur Jésus, qu’il exerce maintenant dans le ciel comme Souverain Sacrificateur. Quand nous serons au ciel, nous n’aurons plus besoin de ce service.

À la suite de l’entrée dans le pays, comme le livre de Josué la présente en type, une fois que nous avons franchi le Jourdain, c’est-à-dire une fois que nous réalisons dans nos cœurs que nous sommes morts avec Christ, et assis avec Lui dans les lieux célestes, et que nous nous tenons là par la foi, les cœurs remplis des choses de ce lieu là, nous avons alors besoin d’un autre service sacerdotal, celui d’Éléazar qui est un type du Seigneur Jésus dans Sa puissance de résurrection (voir l’exposé sur Nombres 4). Le Seigneur Jésus exercera ce service sacerdotal dans le règne millénaire, quand Il nous comblera nous aussi de Ses bénédictions. Il bénira aussi son peuple Israël, comme quand Melchisédec vint au-devant d’Abraham après la bataille, et lui donna du pain et du vin, c’est-à-dire de la nourriture et de la joie. Au ciel, il n’y a plus de désert, il n’y aura plus d’animaux offerts en sacrifice, plus de tente d’assignation, plus de rébellion comme en Nombres 16 ; il n’y aura plus besoin de service sacerdotal en liaison avec la génisse rousse, car il n’y aura plus de souillure. Là nous serons rendus parfaits, et tout y parle de la gloire du Père et du Fils. Là, il n’y aura plus de péché. Satan n’y sera pas, ni ses démons. Là nous n’aurons plus besoin du service sacerdotal d’Aaron. Bien sûr, je parle ici de ce que le ciel sera pour nous, quand nous aurons quitté la terre, et que le Seigneur Jésus nous aura introduits dans la maison du Père.

 

13                  Ch. 33:49 — La vraie appréciation de la valeur des choses

Pour terminer, j’aimerais encore considérer rapidement le verset 49 : « Et ils campèrent près du Jourdain, depuis Beth-Jeshimoth jusqu’à Abel-Sittim, dans les plaines de Moab ». Beth-Jeshimoth signifie « maison de dévastation », et Abel-Sittim, « plaine des acacias ». Il est bien connu que tout le bois utilisé pour construire le Tabernacle et les objets qu’il contenait, était du bois d’acacia. C’est là qu’est arrivé le peuple après 40 ans de désert ; Beth-Jeshimoth rappelle au peuple par un regard en arrière sur le voyage au désert, que ce monde est vraiment un désert. Ils ont maintenant appris, par expérience, son véritable état. Aucun de ceux qui viennent à connaître le Seigneur Jésus par la foi, ne peut savoir tout de suite quel est le vrai caractère de ce monde. Nous ne l’apprenons que par l’expérience. Nous pourrions le savoir, si nous croyions entièrement la Parole de Dieu. Alors dès l’instant où nous avons accepté le Seigneur Jésus, nous saurions ce qu’est véritablement le monde. Ce monde a rejeté le Seigneur Jésus, aussi bien le monde religieux que le monde politique, scientifique et philosophique. Cela ressort de l’écriteau en haut de la croix où était écrit : « Jésus le Nazaréen, le roi des Juifs ». L’hébreu était la langue du monde religieux, le latin celle du monde politique, et le grec celle du monde du savoir. Tout le système du monde, dans toutes ses variantes, a crucifié le Fils de Dieu. Tel est le vrai caractère de ce monde ! Si nous en étions toujours conscients, nous nous séparerions entièrement de ce monde, et nous ne le considérions plus que comme un désert, où il n’y a rien à trouver, selon les paroles du cantique : « ce monde est un désert où je n’ai rien à choisir » ! Tel est le résultat de l’expérience du désert.

Il est possible de ne l’apprendre que sur notre lit de mort. J’ai connu des croyants qui n’ont réalisé que là ce qu’est le monde, quand ils ont vu qu’ils ne pouvaient rien en emporter. Je me souviens d’un frère qui, quand il a su qu’il allait partir ― il a vécu encore six mois ― voulut mettre son fils au courant de ses affaires. Il me demanda d’assister à l’entretien à cause de mon expérience professionnelle. Une fois l’entretien terminé, il me dit : Bien sincèrement, tout cela ne m’intéresse plus. Autrefois ces choses étaient tout ce qui comptait pour lui. Mais il arrive le moment où nous quittons tout ici-bas, et alors nous voyons la vraie valeur de ces choses. Que Dieu fasse que Son but à notre égard soit atteint de bonne heure, comme nous le voyons ici en figure quand le peuple atteignit le Jourdain.

 

14                  Mer Rouge, Pâque et Jourdain

Le Jourdain est aussi une figure de la mort du Seigneur Jésus, mais avec une signification distincte de la Mer Rouge. La Mer Rouge représente le jugement sur le péché. Le Jourdain n’est pas une figure de la mort du Seigneur Jésus sous le jugement de Dieu, mais une figure de la fin de l’homme naturel. Nous ne sommes pas seulement morts avec Christ en rapport avec le péché (la Mer Rouge), mais aussi quant à tous nos intérêts naturels. Dans Sa mort, le Seigneur a donné Son sang. Une fois ressuscité, Il avait encore le même corps, et pourtant ce n’était pas le même corps, car il n’y avait plus de sang dedans. Il avait désormais un corps de résurrection, et maintenant au ciel, Il a un corps glorieux, que nous allons aussi recevoir bientôt (Philippiens 3:21)

La Mer Rouge nous présente la fin de l’homme dans sa responsabilité à l’égard de Dieu. Nous y apprenons que Dieu nous a jugé dans le Seigneur Jésus, et nous pouvons même dire, la Mer Rouge en relation avec l’agneau pascal. L’agneau pascal rappelle le jugement sur nos péchés, et la Mer Rouge le jugement sur notre nature pécheresse. Dieu ne nous voit plus dans notre état naturel++++ [en Adam], Il nous voit en Christ. C’est une découverte surprenante, une fois convertis, que Dieu ne nous voit plus dans ce que nous sommes en nous-mêmes, mais uniquement dans ce que nous sommes dans le Seigneur Jésus. Alors notre paix avec Dieu est affermie, et nous sommes heureux. Nous pouvons dire désormais : « Ayant donc été justifiés sur le principe de la foi, nous avons la paix avec Dieu, par notre Seigneur Jésus Christ » (Romains 5:1)

Et puis, nous savons aussi que nous avons accès à cette faveur dans laquelle nous sommes, et nous nous glorifions dans l’espérance de la gloire de Dieu. Cela va encore plus loin. C’est la fin de l’homme naturel. Alors, nous pouvons dire avec Paul : « je suis crucifié avec Christ ; et je ne vis plus, moi, mais Christ vit en moi ; et ce que je vis maintenant dans la chair, je le vis dans la foi, la foi, au Fils de Dieu, qui m’a aimé, et qui s’est livré Lui-même pour moi » (Galates 2:20). La fin de l’homme naturel nous est représentée par le Jourdain. Elle est une réalité dans notre vie quand toute pensée est amenée captive à l’obéissance du Christ (2 Corinthiens 10:5). C’est alors que nous voyons que Dieu a mis le sceau de la mort même sur ce qu’il y a de meilleur et de plus élevé dans la nature humaine. C’est alors que nous apprenons que même une bonne intelligence (ce qui n’est pas mauvais en soi), est placée sous une sentence de mort. Tous les dons naturels que nous possédons, font partie de l’homme naturel. Tout cela est sous la sentence de mort. La traversée du Jourdain correspond au fait de reconnaître la fin de l’homme naturel, et de le réaliser pratiquement. Tout ce qui est souillé par le péché, a trouvé sa fin dans la mort de Christ. Et, si nous avons fait l’expérience du désert, nous sommes aussi heureux de pouvoir nous considérer comme morts. On en retrouve l’expression en Josué 1 et 3, dans le temps de trois jours où le peuple a dû faire halte au bord du Jourdain. Ces trois jours nous parlent de la mort et de la résurrection du Seigneur Jésus. Il est resté trois jours et trois nuits dans le sein de la terre (Matthieu 12:40). Pour nous, ces trois jours de repos, représentent un témoignage complet à la mort du Seigneur et au fait que nous sommes morts avec Lui. Si nous l’avons compris, nous traversons le Jourdain de plein gré, et nous pouvons prendre possession du pays.

 

15                  L’accomplissement des conseils de Dieu ; ce que Christ est envers les Siens

Pour nous, tout est lié à la mort de Christ, notamment toutes nos bénédictions. Il nous conduit à travers le désert. Il accomplit les conseils définis de Son amour. N’a-t-Il pas promis à Abraham : « Sache certainement que ta semence séjournera dans un pays qui n’est pas le sien, et ils l’asserviront et l’opprimeront pendant quatre cents ans. Mais aussi, je jugerai, moi, la nation qui les aura asservis ; et après cela, ils sortiront avec de grands biens… Je donne ce pays à ta semence, depuis le fleuve d’Égypte, jusqu’au grand fleuve, le fleuve Euphrate » (Genèse 15:13, 14, 18). Par la foi, le peuple avait chanté après la traversée de la Mer Rouge : « Tu as conduit par ta bonté, ce peuple que tu as racheté ; tu l’as guidé par ta force, jusqu’à la demeure de ta sainteté » (Exode 15:13). Dans notre chapitre 33, on arrive finalement à ce même point, et on a le chemin pour y arriver. Les défaillances du peuple et ses infidélités ne sont pas mentionnées. De tous les manquements, Dieu sait, dans Ses voies, faire encore sortir de la bénédiction pour Son peuple, comme on le voit en Deutéronome 8 et 9. Nous lisons en Deutéronome 9:24 : « Vous avez été rebelles à l’Éternel, depuis le jour que vous ai connus », et plus haut, au verset 7 : « Souviens toi, et n’oublie pas, comment tu as excité à colère l’Éternel ton Dieu, dans le désert : depuis le jour où tu es sorti du pays d’Égypte, jusqu’à votre arrivée en ce lieu, vous avez été rebelles contre l’Éternel ». D’un autre côté, nous trouvons les soins de Dieu envers Son peuple, décrits si explicitement aux versets 2 à 8 du chapitre 8, ainsi qu’au verset 16. « Qui t’a fait manger dans le désert la manne que tes pères n’ont pas connue, afin de t’humilier et afin de t’éprouver, pour te faire du bien à la fin ». Ces soins de Dieu, nous apprenons à les connaître en Nombres 33. Dieu place encore une fois devant Israël, tout le chemin qu’ils ont parcouru pendant les 40 ans de voyage au désert. Nous recevrons aussi cette leçon, quand nous serons arrivés à la fin du voyage dans le désert. J’entends par là la perfection définitive pour chaque croyant, et pour nous tous ensemble, lorsque nous serons manifestés devant le tribunal de Christ.

Que Dieu nous accorde déjà maintenant ici-bas, personnellement et collectivement, de pouvoir entrer davantage dans les pensées de Dieu, en sorte que nous traversions le Jourdain et que nous prenions dès à présent possession du pays, parce que nous avons appris à connaître le chemin où Il nous a conduits. Toutes les circonstances du désert doivent nous amener jusqu’au point où, dans nos cœurs, nous soupirons après la réalisation pratique de ce que nous sommes délivrés de l’Égypte, de ce que ce monde est un désert où on ne peut rien trouver, mais où nous avons aussi appris, par les expériences du désert, qui Il est pour nous, dans Sa grâce, Sa fidélité et Son amour.