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Le service au désert
Nombres 3:29-32 ; 4:1-15 ; Philippiens 2:5-13 ; 3:8-21
H.L. Heijkoop
Les titres et sous-titres ont été ajoutés par Bibliquest.
Traduit de l’allemand, Aus dem Wort des Wahrheit, vol.2 p.32-47, Ed. Heijkoop verlag, 1983.
Table des matières :
1 Le livre des Nombres et l’épître aux Philippiens
3 Tâche des Kéhatites : porter les objets qui parlent de Christ
3.1 Signification de l’arche de l’alliance et de la table des pains de proposition. Unité du peuple
3.4 Résumé sur les objets du sanctuaire
4 Tâche des Kéhatites : couvrir les objets du tabernacle
4.1 L’ordre des couvertures du Tabernacle
4.2 Comment l’arche était couverte. Drap de bleu à l’extérieur
4.3 Gloire intérieure et extérieure du Seigneur
5 L’arche seulement portée par des hommes. Notre mission
6 Désir d’être près du Seigneur
7 Avoir le sentiment conscient de la présence du Seigneur
8 Ne faire que la volonté du Seigneur
9 La gloire extérieure du Seigneur mise de côté. Humanité et obéissance
10 Regarder toutes choses comme des ordures ou comme une perte
11 L’écharde dans la chair pour n’être occupé que du Seigneur
12 Réalité de notre désir de la venue du Seigneur
Nous trouvons le voyage à travers le désert aussi bien dans le livre des Nombres que dans l’épître aux Philippiens, cette dernière présentant toutefois davantage le caractère du Deutéronome où certes le peuple est encore dans le désert, mais où les cœurs sont remplis du pays et des choses qui s’y trouvent. À l’exception des onze premiers chapitres qui éclairent rétrospectivement le voyage dans le désert, le Deutéronome ne considère ensuite que ce qui se trouve dans le pays. C’est à cela qu’on reconnaît que le cœur du peuple en est entièrement rempli. Spirituellement, c’est la fin du voyage à travers le désert.
Le peuple se trouve encore dans le désert, mais dans les plaines de Moab, au bord du Jourdain qui constitue la frontière du pays. C’est le lieu où nous trouvons la force qui peut nous maintenir debout dans le désert, qui peut même nous faire traverser le désert victorieusement. Cette force, nous la trouvons d’abord dans ce qui a été la pensée du Christ Jésus, lorsqu’Il était ici-bas sur la terre, et ensuite, dans ce qu’Il est maintenant dans la gloire. Philippiens 2 nous décrit la manière dont le Seigneur est allé Son chemin sur la terre. Il n’a pas regardé comme un objet à ravir d’être égal à Dieu, mais Il s’est anéanti Lui-même, prenant la forme d’esclave, étant devenu obéissant jusqu’à la mort, à la mort même de la croix. La conséquence en a été que Dieu L’a fait Seigneur, et que le jour vient où tout genou se ploiera devant Lui et où toute langue confessera qu’Il est Seigneur.
En Philippiens 3, Paul écrit au sujet du moment où le Seigneur Jésus viendra nous enlever de ce monde. Il avait reçu cette révélation directement du Seigneur glorifié dans le ciel, il L’avait vu là, et sa vie pratique était en plein accord avec cela. Paul se trouvait véritablement dans l’état où se trouvait le peuple dans le Deutéronome, à savoir : encore dans le désert, mais le cœur rempli des choses à venir, ou plutôt, rempli de Celui qui vient, car il L’attendait ! Car il ne contemplait pas le Seigneur Jésus tel qu’Il était ici-bas sur la terre, mais tel qu’Il est présentement dans la gloire. Bien sûr, nous n’oublierons jamais ce que le Seigneur Jésus a été sur la terre, et comment Il a accompli l’œuvre merveilleuse de la croix. En Apocalypse 5, nous voyons dans le ciel l’Agneau comme immolé. Dans toute l’éternité nous Le verrons ainsi comme l’Agneau qui a été immolé. Mais maintenant, Il n’est plus immolé. En Apocalypse 5, nous voyons que toutes les créatures L’acclament, non seulement les 24 anciens (les croyants de l’Ancien et du Nouveau Testament), mais aussi tous les anges, toutes les créatures. Toute la création l’acclame, bien que, dans le temps actuel, elle ne soit pas encore affranchie, car ce qui est décrit en Apocalypse 5 a lieu peu après l’enlèvement de l’Église. Mais ceux qui sont dans le ciel, voient déjà le résultat complet de l’œuvre du Seigneur à la croix, et c’est la raison pour laquelle ils l’exaltent. Il viendra pour abolir le péché (Héb. 9:26), et pour ôter le péché du monde (Jean 1:29). Il réconciliera toutes choses avec Dieu (Col. 1:19-21). Parce qu’ils voient cela, ils peuvent exulter, même si tout n’est pas encore parfaitement accompli.
Nous voyons la même chose en Philippiens 3. Bien que l’apôtre Paul soit encore sur la terre, il voit la gloire future et la vie qui seront sa part. Comment le voit-il ? Il le voit parce que le Seigneur comme Celui qui est glorifié. Il est vrai qu’au chapitre 2 il dit : « Qu’il y ait en vous cette pensée qui a été aussi dans le Christ Jésus », et le regard est alors dirigé sur Lui selon qu’Il parcourait Son chemin ici-bas sur la terre dans une obéissance parfaite au Père (« Il a été obéissant jusqu’à la mort et à la mort de la croix ») ; cependant ce dont son cœur est rempli, et ce sur quoi son regard est vraiment fixé, c’est Christ comme Celui qui était autrefois ici-bas sur la terre, mais qui est maintenant dans la gloire à la droite du Père, attendant là auprès de Lui, — selon qu’Étienne le voit en Actes 7:55 : « Mais lui,... ayant les yeux attachés sur le ciel, vit... Jésus debout à la droite de Dieu ». Pour les Juifs, ce qu’il leur disait revenait à dire : « Je vois... le Fils de l’homme... debout ». Étienne voyait le Seigneur Jésus debout à la droite de Dieu, comme Celui qui avait été rejeté, « l’Agneau immolé », mais qui est maintenant dans la gloire. Cela remplit le cœur d’Étienne, et c’est pourquoi il put dire : « Seigneur, ne leur impute point ce péché ! », et c’est aussi pourquoi on put voir son visage resplendir comme le visage d’un ange, parce qu’il Le voyait.
Le livre des Nombres décrit tout le voyage à travers le désert. Les premiers chapitres nous montrent le début du voyage et donnent des indications sur la façon dont nous pouvons marcher avec un cœur heureux à travers le désert, et chercher des yeux la délivrance lorsque notre Sauveur nous enlèvera de ce désert, et nous introduira dans la maison du Père (Phil. 3:20-21). C’est ce que nous voyons surtout chez les fils de Kéhath (Nomb. 3:27-32). Ils sont donnés à Aaron et à ses fils, pour accomplir leur service sous le contrôle d’Éléazar. Dans leur service, nous trouvons aussi la préfiguration du caractère de notre service.
Or quel était leur service ? Ils n’avaient pas de service tant que la tente d’assignation restait en place ; en tout cas, rien ne nous est rapporté qui suggère le contraire. Dans le voyage à travers le désert, le peuple ne devait prêter attention qu’à la nuée, figure du Saint Esprit, pour savoir quand il fallait rester quelque part, et quand il fallait se mettre en route. Ils devaient être toujours prêts. Parfois, la nuée ne restait sur la tente que du soir au matin, et d’autres fois elle y restait une semaine ou un mois. Ils n’avaient qu’une seule chose à faire : regarder la nuée et suivre ses indications. C’était le point capital.
Dieu le Saint Esprit est descendu du ciel sur la terre, pour habiter dans l’assemblée et en chacun de nous personnellement, pour nous conduire à travers le désert. La question qui se pose est celle-ci : Lui avons-nous donné la place qui lui revient ? Si Dieu le Saint Esprit habite dans notre corps, y a-t-il autre chose à faire que de Lui remettre la direction de notre vie et les décisions à prendre ? Cela implique qu’en toutes choses, nous ne posions que cette seule question : « Seigneur, que veux-tu que je fasse ? ». Il veut nous montrer le chemin à travers le désert, et le moment de passer d’une étape à l’autre. Mais ce n’est pas la seule raison pour laquelle le Saint Esprit est venu sur la terre. Il est aussi venu, comme le Seigneur Jésus le dit en Jean 16, pour nous conduire dans toute la vérité. Le Seigneur a dit qu’Il nous annoncerait les choses qui vont arriver, et qu’Il Le glorifierait. C’est ainsi seulement que nous recevons la force nécessaire au voyage dans le désert, et que nous surmontons les difficultés qui surgissent.
C’est ce que nous présentent les fils de Kéhath. Ils exerçaient leur service pendant la traversée du désert, sous la conduite de la nuée qui leur indiquait quand ils devaient poursuivre leur marche, et quand ils devaient s’arrêter. Nous avons lu au ch. 3 v. 31 : « Et leur charge était l’arche et la table, et le chandelier, et les autels, et les ustensiles du lieu saint avec lesquels on fait le service, et le rideau, et tout le service qui s’y rattachait ». Les autres fils de Lévi avaient d’autres services. Mais il est frappant que le service exercé par les fils de Kéhath ne parle que de la personne du Seigneur Jésus. Par exemple : les ais [planches] portés par les fils de Merari ne sont pas un type du Seigneur Jésus, mais des croyants. Il y avait aussi dans le tabernacle d’autres objets qui parlent de nous les croyants, qui constituons ensemble la maison de Dieu. Mais les ustensiles en rapport avec le service des Kéhathites, ne parlent en type, que du Seigneur Jésus.
L’arche de l’alliance est la figure merveilleuse du Seigneur Jésus, comme vrai homme, et en même temps comme le Dieu éternel. L’arche de l’alliance est aussi le trône gouvernemental de Dieu, mais qui est devenu pour nous un trône de grâce (Rom. 3:25 ; Héb. 4:16), parce qu’il y était fait aspersion du sang du Seigneur Jésus.
La table des pains de proposition, faite de bois, est aussi une figure du Seigneur Jésus comme vrai homme. Mais elle était recouverte d’or pur, ce qui nous parle du Seigneur Jésus comme le Dieu éternel. L’or pur, dans le tabernacle, est toujours une figure de la gloire du Seigneur Jésus. Quand il est question d’or, sans le qualificatif « pur », il s’agit de nous, les croyants. Nous sommes devenus justice de Dieu, et gloire de Dieu — nous sommes dans le Seigneur Jésus — mais chez nous, cet or n’existe pas à l’état pur, car il se trouve encore mélangé à ce qui n’est pas de l’or.
Sur la table se trouvaient les douze pains de proposition, qui sont une figure des douze tribus d’Israël. Notre unité est exprimée par un seul pain, comme on le voit en 1 Corinthiens 10, en témoignage à l’unité du corps de Christ. Pour Israël, il y avait douze pains, ce qui est assurément en rapport avec le service que le peuple avait ici — douze est le nombre caractéristique d’une administration parfaite sur cette terre. Ce que j’ai toutefois devant moi, maintenant, c’est cette seule signification : l’unité du peuple. Les douze pains étaient là, placés comme un tout, sous le regard de Dieu, et cela représentait toujours aussi l’état pratique du peuple. Ils étaient là, quand le peuple murmura au ch. 11, aussi bien que quand Marie et Aaron s’élevèrent contre Moïse au ch. 12. Ils étaient là quand au ch. 16, Coré, Dathan et Abiram se levèrent contre Dieu, et qu’Il dut envoyer Son jugement, de sorte que ces trois hommes descendirent vivants dans l’abîme avec leurs familles, et que les 250 hommes furent consumés quand ils se présentèrent avec leur encensoir. Ces pains étaient là lorsqu’au ch. 25, les hommes commirent fornication avec les filles de Moab et de Madian. Car dans le lieu saint du tabernacle, se trouvait la table recouverte d’or, sur laquelle étaient disposés les douze pains purs en ordre immuable, portés par la table recouverte d’or.
Il est merveilleux de voir quelque chose de cela dans la manière dont le Seigneur Jésus, dans le lieu saint, porte sur Ses épaules les noms des douze tribus d’Israël (Exode 28). Nous pouvons dire, quant à nous : Il nous porte devant Dieu, non pas tels que nous sommes en pratique, mais en harmonie avec ce que nous sommes devenus par l’œuvre du Saint Esprit basée elle-même sur l’œuvre du Seigneur Jésus à la croix. Il nous porte là, comme étant un, en tant que peuple de Dieu, comme l’assemblée du Dieu vivant. Même si, dans le désert, cela n’est guère visible extérieurement, Dieu nous voit ainsi parce que le Seigneur Jésus nous porte toujours ainsi sur Ses épaules devant la face de Dieu. La table parle également du Seigneur Jésus dans ce service merveilleux qu’Il accomplit.
Nous avons ensuite le chandelier qui éclairait le lieu saint, afin que la gloire du chandelier puisse être vue. C’est la vraie signification de Nombres 8:2-3. On a là la description de la manière dont les sept lampes éclairaient sur le devant, vis-à-vis du chandelier. Il est lui-même éclairé par la lumière qui provient de lui. Voilà la gloire du Seigneur Jésus. Le chandelier d’or pur est la manifestation d’un aspect de la gloire du Seigneur Jésus. L’huile est une figure du Saint Esprit (Zach. 4:2-6). Par le Saint Esprit qui a rempli le Seigneur (Luc 4:1), toute la gloire de Celui qui était la lumière du monde a été révélée, de sorte que nous voyons Sa gloire. Le voile séparait le lieu saint du lieu très saint, car ceux qui appartenaient au peuple terrestre de Dieu n’avaient pas le droit d’y entrer, pas même les sacrificateurs. La sainteté, la gloire du Seigneur, étaient cachées pour eux. Pour nous, le voile a été déchiré, de sorte que nous pouvons entrer. Hébreux 10:20 nous dit ce qu’est le voile : il est une figure du corps du Seigneur Jésus, de Sa chair. Par Sa mort, par Son sang versé, il y a un chemin nouveau et vivant qui nous permet d’entrer dans le lieu saint.
À la suite de cela se trouvaient les autels, mais ils ne sont pas ici dans l’ordre nécessaire pour que le pécheur puisse s’approcher, comme dans d’autres passages. Il y avait deux autels. D’abord l’autel d’or, qui est à nouveau une figure du Seigneur Jésus à la fois comme vrai homme et comme Dieu éternel. Cet autel était fait de bois, qui pousse sur cette terre, mais il était revêtu d’or pur qui parle de Sa gloire et de Sa justice divines. Sur cet autel on offrait l’encens qui montait alors vers Dieu en odeur agréable, l’autel conférant ce caractère à l’offrande (Matthieu 23:19), encore que l’encens lui-même constituât de nouveau une figure de la gloire de la personne du Seigneur Jésus. Si nous examinons la composition de l’encens en Exode 30:34-38, nous verrons dans les constituants quelles gloires Dieu voit en Lui.
L’autel d’airain est aussi une figure du Seigneur Jésus comme homme véritable, mais qui possède une justice pratique : le feu de Dieu ne peut rien en consumer (il s’agit d’airain ou de cuivre : voir Nombres 16:36-40). Mais il a également une deuxième signification indiquée en Malachie 1:7-14 et 1 Corinthiens 10:18-21 : cet autel est la table du Seigneur ici-bas, sur la terre, table sur laquelle nous avons à présenter nos sacrifices. Chaque jour, deux holocaustes étaient offerts sur l’autel d’airain : chaque matin et chaque soir, un agneau devait être sacrifié et on le faisait fumer avec une offrande de gâteau et un sacrifice de prospérité, afin que la fumée puisse monter vers Dieu tout le jour et toute la nuit, de sorte que l’œuvre merveilleuse de la croix Lui était constamment remémorée, — cette œuvre où le Seigneur Jésus L’a si grandement glorifié, lorsqu’Il fut frappé de Dieu pour nous et qu’Il mourût. Ainsi, sur la base de l’holocauste continuel, Dieu peut demeurer au milieu de Son peuple, et les bénir malgré leur état pratique. Oui, il peut les juger sans les anéantir, les défendre et les protéger des ennemis, quels qu’ils soient. « Il (Dieu) n’a pas aperçu d’iniquité en Jacob » dut proférer Balaam, le prophète impie (Nombres 23:21).
Tous ces objets ou ustensiles du tabernacle présentent par conséquent la gloire du Seigneur Jésus, Sa gloire divine, éternelle, et Sa gloire comme homme, ce qu’Il est devenu quand Il est venu sur la terre, et ce qu’Il est maintenant. Toutes ces gloires relatives à Sa personne, comme à Son œuvre sur la croix, et aussi les gloires de ce qu’Il est présentement pour Son assemblée, étaient [en type] conférées à Éléazar, le fils d’Aaron. Son nom signifie : « Celui que Dieu aide » ou « Dieu est mon aide ». Dans Sa fonction de souverain sacrificateur, Éléazar est une figure du Seigneur Jésus comme souverain sacrificateur dans la puissance de la résurrection, ce qu’Il est maintenant au ciel. Sous Sa direction, les fils de Kéhath avaient à porter ces ustensiles à travers le désert. C’était leur occupation continuelle.
Si nous lisons ensuite au ch. 4, comment ils devaient porter ces objets, nous verrons des choses merveilleuses. Aaron et ses fils (en figure, le Seigneur Jésus et ceux qui sont sacrificateurs en pratique ici-bas sur la terre, étant en communion avec le Seigneur et connaissant donc Ses pensées), devaient couvrir tous les ustensiles lors du départ du camp. J’aimerais aborder plus particulièrement ce qui concerne l’arche de l’alliance : « Et lorsque le camp partira, Aaron et ses fils entreront, et ils démonteront le voile qui sert de rideau et en couvriront l’arche du témoignage, et ils mettront dessus une couverture de peaux de taissons, et étendront par-dessus un drap fait entièrement de bleu pourpre » (4:5, 6). Sur la table des pains de proposition, ils mettaient d’abord un drap de bleu pourpre, puis un drap d’écarlate, et enfin une couverture de peaux de taissons (4:7). Pour le chandelier, nous trouvons d’abord un drap de bleu pourpre, et ensuite une couverture de peaux de taissons (4:9, 10). Nous retrouvons la même chose pour l’autel d’or (4:11).
Pourquoi la couverture de peaux de taissons était-elle au-dessous du drap de bleu dans le cas de l’arche du témoignage ? Dans le tabernacle, la gloire des couvertures était cachée par les couvertures de peaux de taissons, et en même temps, le tabernacle était protégé de la saleté et de la poussière provenant de l’extérieur. La couverture de peaux de taissons était sans apparence, mais elle protégeait des influences extérieures. En même temps elle maintenait cachée vis-à-vis de l’extérieur la gloire intérieure du tabernacle. Le monde ne peut pas voir la gloire du Seigneur Jésus. Il ne la verra que lorsque le Seigneur viendra du ciel sur les nuées et qu’alors tout œil le verra (Apoc. 1:7). Alors le résidu croyant d’Israël confessera à propos du temps de leur incrédulité : « Il n’avait ni forme ni éclat ; quand nous le voyions, il n’y avait pas d’apparence en Lui pour nous le faire désirer... ; Il était méprisé, et nous n’avons eu pour Lui aucune estime » (Ésaïe 53:2-3). C’est alors pour la première fois, lorsqu’Il sera manifesté sur la terre, qu’ils verront Sa gloire. Sa gloire intérieure n’aura alors été vue que par ceux qui auront eu la vie de Dieu ; et ils ne l’auront véritablement compris qu’en recevant la vie en abondance (Jean 10:10) après la résurrection du Seigneur. Et lorsqu’ensuite le Saint Esprit est venu pour habiter en eux, et qu’Il leur a rappelé toutes les choses que le Seigneur Jésus leur avait dites (Jean 14:26), ils ont été pénétrés de la grandeur de la gloire du Seigneur Jésus (le Saint Esprit le leur faisant comprendre), de sorte que Jean a pu écrire : « Nous vîmes sa gloire, une gloire comme d’un fils unique de la part du Père, pleine de grâce et de vérité (Jean 1:14).
En rapport avec l’arche de l’alliance, nous voyons maintenant un ordre différent. Celui-ci parle bien sûr de Celui qui a accompli l’œuvre de la Rédemption, de Celui qui, comme Créateur, règne sur tout l’univers, et exerce tout le jugement, de Celui qui est le seul médiateur entre Dieu et les hommes (1 Tim. 2:5). Ce qui est merveilleux maintenant, c’est que la couverture de peaux de taissons était d’abord mise sur l’arche de l’alliance avec le voile, puis le drap de bleu venait recouvrir le tout. C’est ainsi que chacun pouvait voir dans le Seigneur Jésus qu’Il est l’homme venu du ciel. Si nous lisons attentivement le Nouveau Testament, nous discernons la gloire merveilleuse de ce fait. En Jean 5:22, le Seigneur Jésus dit : « Car aussi le Père ne juge personne, mais il a donné tout le jugement au Fils », et quelques versets plus loin, nous lisons : « Et il lui a donné autorité de juger aussi, parce qu’Il est un fils d’homme » (Jean 5:27). Et en Actes 17:31 : « ...Parce qu’il a établi un jour auquel il doit juger en justice la terre habitée, par l’homme qu’il a destiné à cela, de quoi il a donné une preuve certaine à tous, l’ayant ressuscité d’entre les morts ». Voilà la position de cet homme, parce qu’Il est Fils de l’homme, Lui qui a été autrefois un homme sur la terre. Dieu veut que chacun voie que Celui-ci est Lui-même Dieu dans le ciel.
Lorsque cet Homme s’assiéra sur Son grand trône blanc (Apoc. 20), le ciel et la terre s’enfuiront de devant Lui et il ne sera pas trouvé de lieu pour eux. Cet Homme est Dieu, le Fils, l’Éternel de l’Ancien Testament. Lorsqu’Il s’assiéra sur son trône, tout genou se ploiera devant Lui. D’une parole, Il jettera le diable dans l’abîme, et plus tard dans l’étang de feu, avec ses démons. Tout genou se ploiera devant Lui, y compris le Pharaon, Pilate, Hérode, Caïphe et Anne. Tous les non croyants se courberont devant Lui, et entendront Son jugement de Sa bouche, et à Sa Parole seront jetés dans l’étang de feu. Ils ne pourront plus alors résister à Son autorité, et ils reconnaîtront qu’Il est Seigneur. Cette gloire sera vue par tous. Mais la gloire intérieure de Sa Personne et de Son service ne sera pas jetée à l’opprobre aux yeux des incrédules. Quant aux croyants qui ne s’occupent pas de Lui, qui donnent par là une place à la chair dans l’univers de leurs pensées, et ne laissent pas le Saint Esprit ouvrir leurs yeux à la gloire céleste, ces croyants non plus ne peuvent pas voir cette gloire, car le Saint Esprit ne peut pas la leur montrer.
Sans doute, nous ne pouvons pas voir toute la gloire du Seigneur Jésus. La gloire qu’Il possède en Lui-même est si grande que nous en serions aveuglés si nous la voyions à découvert (en supposant que la lumière ne nous ait pas préalablement consumés). Dieu habite la lumière inaccessible, et personne ne L’a jamais vu (1 Tim. 6:16). Si le Seigneur Jésus était venu sur la terre dans toute Sa gloire divine, personne ne serait resté vivant. S’Il se manifestait aujourd’hui ici-bas sur la terre en face de nous dans toute sa gloire divine, la lumière nous consumerait, car la lumière est l’être de Dieu (1 Jean 1:5). C’est pourquoi elle est cachée. Nous connaissons Sa gloire. Nous savons aussi comment Aaron et ses fils ont caché cette gloire avec des couvertures et des draps. Ils étaient accoutumés à aller et venir en Sa présence. C’est dans ce lieu qu’ils voyaient toutes choses comme Lui les voit, y compris la gloire de Sa Personne, Sa gloire divine.
Le service des Kéhathites consistait à porter à travers le désert les objets très saints du lieu saint et du lieu très saint, ainsi que l’autel de l’holocauste. Au ch. 7 nous lisons que les princes donnèrent à Moïse des bœufs et des chariots pour transporter les différents éléments du tabernacle. Mais les fils de Kéhath n’avaient pas le droit de s’en servir, car ce qui parle du Seigneur Jésus ne peut pas être porté sur des chariots. Ce devait être porté par les lévites. C’est trop précieux pour être confié à des objets matériels sans vie ou à des animaux. Il fallait le porter avec des mains et des épaules d’hommes. Voilà la mission glorieuse qui est la nôtre sur la terre. Nous avons à porter à travers le désert l’arche de l’alliance et tous les glorieux trésors de l’habitation de Dieu sur la terre, qui parlent tous de la gloire du Seigneur Jésus et de Son service actuel dans le ciel, afin qu’ils ne soient pas salis, ni dérobés par l’ennemi, mais qu’ils parviennent intacts et en sécurité dans le pays. Quel service merveilleux ! Dieu nous confie dans le désert la gloire de Son Fils comme vrai homme et comme Dieu éternel. Nous avons à maintenir toutes ces vérités concernant le Seigneur Jésus qui, un jour, règnera et devant lequel tout genou se ploiera ; les vérités relatives à Son œuvre accomplie sur la croix ; celles qui se rapportent au service qu’Il exerce maintenant en portant les Siens devant Dieu, de sorte que Dieu les voit toujours dans la gloire et l’ordre divin, dans la position où nous sommes sur la base de Son œuvre.
Nous avons aussi à maintenir la vérité Le présentant comme le chandelier [ou : luminaire], la lumière par laquelle Sa gloire est manifestée par la puissance du Saint Esprit. C’est comme tel qu’Il nous est présenté ici, et Dieu nous confie cela comme étant un témoignage, dans ce monde qui L’a rejeté et qui n’a pas voulu Lui donner qu’une croix et un tombeau.
En même temps, Dieu nous a confié cela afin que nos cœurs en soient toujours occupés, et acquièrent ainsi la force nécessaire pour traverser ce monde en tant qu’armée de guerre, victorieusement et rendant le témoignage de Dieu, ce que nous ne pourrions pas faire autrement. C’est ce que nous voyons aussi en Philippiens 3. Nous avons chanté que le Seigneur vient bientôt. Avons-nous le désir qu’Il vienne bientôt, afin d’être auprès de Lui ? Est-ce réellement un désir profond chez nous ? Un jour, un frère m’a dit qu’il soupirait beaucoup après la venue du Seigneur, mais il était très négligent quant à sa fréquentation des réunions. Lorsque je lui dis que je ne croyais rien de ce qu’il me disait, que ce n’était pas vrai, il en fut très irrité. Comment pouvais-je croire qu’il était très désireux d’être auprès du Seigneur, alors qu’il ne profitait pas des principales occasions de pouvoir se trouver près du Seigneur ici-bas sur la terre, mais restait à la maison ! Cela ne va pas ensemble. Son désir n’était pas vrai.
C’est aussi la question que le Seigneur nous adresse. C’est un trait caractéristique de l’épître aux Philippiens que de s’occuper du désert. C’est une épître du désert, où l’on voit le Seigneur diriger nos regards vers le pays, et vers Lui-même comme le Seigneur glorifié dans le ciel. Ce n’est que lorsque nous Le regardons que nous avons de la force. C’est pourquoi Dieu nous a donné la mission merveilleuse dont j’ai parlé. Dieu confie entre nos mains l’honneur de Son Fils, le témoignage de Son Fils. Tous les faits merveilleux relatifs à Son œuvre et à Sa Personne qui nous sont présentés dans les ustensiles du tabernacle, nous avons pour ainsi dire à les porter à travers le désert. Mais nous ne pouvons exécuter correctement ce service, que si nos regards sont continuellement dirigés sur Lui, et que nos cœurs sont effectivement remplis de Lui et que nous méditons sur Sa gloire dans nos cœurs.
Lorsque j’ai prié au début de cette réunion, dans la conscience que maintenant le Seigneur est au milieu de nous, mon cœur tremblait de joie : Il est personnellement au milieu de nous. En ai-je toujours été aussi conscient ? En avons-nous tous été conscients, tandis que nous étions rassemblés ici ce matin ? Nos regards étaient-ils alors continuellement fixés sur Lui dans la conscience (je ne dis pas dans la connaissance, mais dans la conscience) que le Seigneur est personnellement au milieu de nous, même si ce n’est pas physiquement comme en Jean 20 ? Tous ceux qui ont proposé un cantique ce matin ou cet après-midi, l’ont-ils fait dans la conscience que le Seigneur est présent personnellement au milieu de nous ? Il veut se servir de nous, mais L’avons-nous regardé pour Lui demander si c’était Sa volonté de faire ce que nous pensions devoir faire ? Avons-nous vraiment réalisé dans nos pensées, qu’Il était personnellement au milieu de nous ? Cette vérité capitale s’applique non seulement aux réunions, mais aussi à notre vie toute entière. Lorsque dans le chant d’un cantique, nous exprimons que nous soupirons après le moment où tout genou se ploiera devant Lui, est-ce bien le désir de notre cœur que cela ait déjà lieu en cet instant ? Comment le Seigneur peut-Il agréer un tel cantique venant de nos lèvres, s’il n’y a pas dans nos cœurs, comme dans notre vie pratique, la réalité que nous reconnaissons Son autorité ? Bien sûr, c’est avant tout dans les réunions où nous professons qu’Il est l’hôte et nous Ses invités, et où nous comptons sur Son autorité, et sur la direction du Saint Esprit pour savoir qui Il veut utiliser et pour quoi ! Mais cela doit aussi être réalisé dans toute notre vie pratique.
En toutes choses, recherchons-nous Sa volonté, et disons-nous : Seigneur, que veux-tu que je fasse ? Ployons-nous les genoux devant Lui, et confessons-nous qu’Il est Seigneur, et cela non seulement vis-à-vis de Lui-même, mais aussi vis-à-vis du monde, et vis-à-vis de nous-mêmes ? Reconnaissons-nous en pratique que Lui seul a autorité dans notre vie ? Sommes-nous reconnaissants de pouvoir Lui obéir, Le servir et être Ses esclaves ? S’il n’en est pas ainsi, et que nous chantions que nous sommes reconnaissants de ce que le jour vient où tout genou se ploiera devant Lui, ne sommes-nous pas alors des hypocrites ?
Tout cela est placé de façon bien claire devant nous, dans ces passages. Nous y voyons la vie du Seigneur sur la terre : « Qu’il y ait donc en vous cette pensée qui a été aussi dans le Christ Jésus, lequel étant en forme de Dieu, n’a pas regardé comme un objet à ravir d’être égal à Dieu, mais s’est anéanti Lui-même » (Phil. 2:5-6). Il est devenu homme et a mis de côté Sa gloire divine extérieure. Il ne pouvait pas cesser d’être Dieu, et Il ne pouvait pas mettre de côté Sa gloire intérieure. Impossible ! Il est resté Celui dont Jean disait : « Nous vîmes sa gloire, une gloire comme d’un Fils unique de la part du Père, pleine de grâce et de vérité » (Jean 1:14). Il était Dieu manifesté en chair. « Celui qui m’a vu, a vu le Père » (Jean 14:9). Le Seigneur ne pouvait absolument pas se défaire de Sa gloire morale intérieure, mais Sa gloire extérieure, Il l’a mise de côté. Car Il est venu en grâce dans la vie des hommes, parce qu’Il voulait accomplir l’œuvre nécessaire du fait que nous étions devenus pécheurs et que nous ne pouvions être sauvés que s’Il accomplissait pour nous l’œuvre de la croix. Il a porté là, le jugement de Dieu à notre place, et a posé là le fondement sur lequel Dieu pouvait nous donner, dans une voie de justice, tout ce qui se trouvait dans le cœur du Père et du Fils et du Saint Esprit.
Qu’il y ait en vous cette pensée ! Le psaume 23 nous parle du repos de l’obéissance. En Jean 4:34, le Seigneur dit : « Ma viande est de faire la volonté de Celui qui m’a envoyé ». En Jean 10:17-18, Il dit : « À cause de ceci le Père m’aime, c’est que moi je laisse ma vie, afin que je la reprenne. Personne ne me l’ôte, mais moi je la laisse de moi-même ; j’ai le pouvoir de la laisser et j’ai le pouvoir de la reprendre : j’ai reçu ce commandement de mon Père ». Il a donc accompli l’œuvre par obéissance à Son Père. Bien que dans l’évangile de Jean, Il nous soit présenté comme le Fils de Dieu, Il prend toujours une place de soumission vis-à-vis de Son Père. Il disait les paroles que le Père lui avait données. Il faisait les œuvres que le Père lui avait données à faire. Il faisait tout ce par quoi le Père était manifesté.
C’est pourquoi Il pouvait dire : « Je t’ai glorifié sur la terre, j’ai achevé l’œuvre que tu m’as donnée à faire » (Jean 17:4). « Qu’il y ait donc en vous cette pensée qui a été aussi dans le Christ Jésus..., et étant trouvé en figure comme un homme, Il s’est abaissé Lui-même, étant devenu obéissant jusqu’à la mort, et à la mort de la croix ». L’expression « en figure » peut conduire à de mauvaises interprétations. Il n’était pas seulement homme en figure, selon l’aspect extérieur, mais Il était véritablement homme ! Il est devenu un vrai homme, mais Il était en même temps le Dieu éternel. Pensons seulement à Son lieu de naissance, au lieu où Il a grandi, à Sa vie sur cette terre. Pensons à Sa subsistance fournie par des femmes, et à ce qu’Il a enduré la faim et la soif. Souvenons-nous qu’Il est venu au pays des Samaritains pour y passer la nuit, et qu’ils ne lui ont donné aucune place. Il dut aller plus loin le soir, dans un autre village, pour y trouver un abri pour la nuit. Les disciples voulurent faire descendre le feu du ciel pour consumer ces Samaritains, mais Il dit : « Vous ne savez de quel esprit vous êtes animés » (Luc 9:55). Voilà la place qu’Il a prise. Comme homme sur la terre, Il fut aussi le premier-né de toute la création, parce qu’Il est le Créateur. Cet état d’esprit avec lequel Il allait son chemin, devrait être aussi le nôtre.
Mais maintenant, le regard se porte sur Lui dans la gloire, là où Il est maintenant. C’est là que Paul Le voit, et en Lui, il voit sa vocation céleste. Il dit : « Mais les choses qui pour moi étaient un gain, je les ai regardées, à cause du Christ, comme une perte. Et je regarde même aussi toutes choses comme étant une perte, à cause de l’excellence de la connaissance du Christ Jésus, mon Seigneur, à cause duquel j’ai fait la perte de toutes et je les estime comme des ordures, afin que je gagne Christ et que je sois trouvé en Lui » (Phil. 3:7-8). Or qu’était-ce ce qu’il estimait comme des ordures ? Ce n’étaient pas des choses ayant un caractère de péché, mais au contraire, il s’agissait de choses bonnes. Le privilège le plus élevé pour un homme de cette terre, est d’appartenir au peuple d’Israël. Or cela aussi, Paul le considérait comme des ordures. Ce qui constituait le privilège suprême pour un Israélite, et également pour tout homme naturel, c’était d’être trouvé irréprochable quant à la loi, et donc en accord pratique avec le gouvernement de Dieu sur la terre. Certes, l’apôtre a écrit au sujet du sens spirituel de la loi, et donc de Son importance. Mais il pouvait dire dans notre passage que selon tout ce que l’homme pouvait voir, il était sans reproche quant à la loi. Il avait accompli tous les commandements. Mais cela aussi il le tenait pour des ordures. C’était des choses bonnes, qui, pour Dieu aussi, ont de la valeur dans Son gouvernement sur cette terre, mais qui, si elles se trouvent chez nous, sont un danger pour nous, parce qu’elles peuvent être une occasion d’orgueil, si nos cœurs s’y attachent.
Il y a tant de choses dont le cœur humain peut être fier — ne le savons-nous pas, en tant que croyants ? — fier d’avoir plus de connaissance de la Parole de Dieu qu’un autre, fier d’avoir un don plus élevé, fier de pouvoir s’exprimer avec plus de facilité ? sans parler des choses mondaines. Paul avait appris que ces choses pouvaient suffire à nous empêcher de n’être occupés que du Seigneur et de ne voir que Sa gloire. C’est pourquoi ce qu’il considérait comme des ordures, et même comme une perte, c’était des choses qui n’étaient pas mauvaises en soi, mais pour lui, elles constituaient en partie un empêchement à n’être occupé que du Seigneur.
En 2 Corinthiens 12, nous lisons qu’il avait été ravi au troisième ciel, dans le paradis de Dieu, et qu’il avait entendu là des paroles ineffables (qu’il ne pouvait pas exprimer sur la terre). Pour autant que nous le sachions, il est le seul homme vivant à avoir été là. Autrement, seuls les croyants endormis se trouvent dans ce lieu-là. Il avait entendu les paroles merveilleuses qu’on y prononce, paroles trop élevées y compris pour les croyants sur la terre. Dieu dut alors lui donner une écharde pour la chair, un ange de Satan pour le souffleter. Pourquoi ? Afin qu’il ne s’imagine rien au sujet de ce privilège merveilleux, qui soit susceptible de le détourner ainsi du Seigneur Jésus. Il ne pouvait pas s’occuper de lui-même sans que son regard cesse d’être fixé sur le Seigneur Jésus, et il en est de même pour nous, et alors nous ne pouvons plus voir Sa gloire.
Parfois nous sommes obligés de nous occuper de nous-mêmes, parce qu’il y a des choses à juger dans notre vie. C’est déjà triste d’avoir à le faire, car en le faisant, nous ne sommes plus occupés du Seigneur. C’est pourquoi nous devons alors nous juger à fond, et ensuite recommencer à regarder au Seigneur Jésus. Car c’est cela seul qui nous donne la force, et cela seul qui remplit notre cœur de joie. Oui, le fait d’être occupé de notre croissance dans la grâce, de notre degré de connaissance de la Parole de Dieu, de notre don, ou de quoi que ce soit, cela nous fait du tort, car cela nous empêche d’être occupés du Seigneur. Être occupés de Lui est l’unique source de croissance spirituelle ! L’apôtre l’avait bien vu. Il était en prison. Il considérait tout comme étant une perte et des ordures. Pourquoi ? À cause de l’excellence du Seigneur glorifié. Son regard était fixé sur le Seigneur Jésus, et alors, il pouvait s’attendre à Lui. Sa vie ici-bas n’était pas une attente inactive de sa venue. Il dit ici : « Oubliant les choses qui sont derrière, et tendant avec effort vers celles qui sont devant, je cours droit au but pour le prix de l’appel céleste de Dieu dans le Christ Jésus ». Sa vie était une course vers ce but. La vie chrétienne, ce n’est pas aspirer à mener une vie de repos, puis quand on n’y arrive pas et qu’on devient vieux, et que les infirmités corporelles s’installent, alors on soupire dans le désir que le Seigneur vienne bientôt pour nous chercher et nous amener dans la maison du Père. La vie toute entière de Paul tendait vers la gloire céleste. Il désirait être avec Christ. Il allait son chemin le regard fixé sur le Seigneur Jésus dans la gloire. Bien sûr, il n’est arrivé là que lorsqu’il quitta cette terre. Mais si toi, tu cours vers de telles choses, alors chaque pas t’en rapproche un peu plus. Bien que tu n’atteignes jamais le but final tant que tu seras sur la terre, cependant tu te rapproches chaque fois plus près du Seigneur.
Cela veut dire que chaque jour, tu fais un pas qui te rapproche un peu plus de Lui, et qu’ainsi tu vois toujours un peu plus de sa gloire, de sorte qu’elle remplit ton cœur. Si mon cœur est rempli de Lui, le monde est pour moi un désert : il ne peut en être autrement. Alors, mon désir n’est pas tourné vers les choses de cette terre. Je ne vois plus mon Sauveur et Seigneur ici-bas sur la terre, bien qu’Il y ait vécu trente-trois ans avant qu’Il meure sur la croix, et qu’Il reste trois jours dans le tombeau. Non, Il est maintenant dans la gloire. Je le vois dans Sa gloire dans le ciel, je vois Ses mains percées et Son côté percé (Apoc. 5), mais Il est dans la gloire, Il n’est plus sur la terre. « Or nous tous, contemplant à face découverte la gloire du Seigneur, nous sommes transformés en la même image, de gloire en gloire, comme par le Seigneur en Esprit » (2 Cor. 3:18). C’est ainsi que nous serons d’autant plus en harmonie morale avec Lui, si nous nous tenons tout près de Lui. Puis viendra le moment où Dieu pourra agir envers nous comme Il le fit avec Hénoc ; celui-ci, en son temps, marcha avec Dieu trois cents ans sur la terre, puis Dieu le prit au ciel dans Sa maison. Dieu put le faire parce qu’Hénoc était en conformité morale avec la maison de Dieu, de telle sorte qu’il put ainsi entrer dans la gloire de Dieu.
Voilà le but de Dieu à notre égard dans le désert. La grande question pour nous est celle-ci : Dans quelle mesure est-ce une réalité pour nous, de soupirer après Sa venue ? Non seulement désirer contempler ce lieu, parce qu’il ne s’y trouvera plus de péché, ni la chair — ce qui est déjà merveilleux. Oui, c’est une profonde satisfaction de penser qu’au ciel il n’y aura plus rien de la chair, et que nous ne nous écarterons plus jamais du Seigneur. Il est merveilleux de penser qu’alors nous n’aurons plus de difficultés, plus d’inimitiés, plus de péchés, plus de maladies, plus de mort, plus rien de ces choses. Mais la chose la plus glorieuse sera que nous verrons le Seigneur Jésus. Tout est inclus dans la gloire de Sa Personne.
Soupirons-nous après le moment où tout genou se ploiera devant Lui, et où toute langue confessera qu’Il est Seigneur ? Sentons-nous avec douleur que le monde s’y refuse avec obstination et que nous-mêmes, nous le réalisons si faiblement ?