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SERVICE

Chers amis,

La vie d'un chrétien consiste à prendre et à donner. Elle doit être comme un réservoir dans lequel d'un côté l'eau peut arriver et de l'autre côté s'écouler. Un chrétien qui reçoit seulement, mais ne donne jamais, deviendra un mystique rêveur (un dévot mystérieux et sentimental). A l'inverse, un chrétien qui sera occupé à donner au point de ne pas trouver de temps pour recevoir lui-même, fera spirituellement faillite.

J'ai déjà mentionné ailleurs que tout service doit avoir son point de départ «aux pieds du Seigneur Jésus», où nous pouvons l'écouter et avoir communion avec Lui. Nous l'avons vu en particulier chez Marie, en ce qui concerne l'adoration (Luc 10 et Jean 12) . Elle put, au bon moment, oindre les pieds du Seigneur Jésus avec le parfum de nard de grand prix, parce que si souvent elle avait été assise à ses pieds et qu'ainsi elle connaissait sa Personne et ses pensées. Et de Marthe, nous voyons aussi qu'elle le servit (Jean 12), après avoir reçu de Lui, alors qu'elle était soucieuse auparavant (Luc 10 et Jean 11).

Dans ces deux images, nous trouvons les deux côtés du service chrétien. En Marie, nous avons ce qui est fait en vue du Seigneur, de Dieu; et en Marthe, ce qui est fait en vue des hommes. Ainsi, nous lisons en 1 Pierre 2 que nous sommes «une sainte sacrificature, pour offrir des sacrifices spirituels, agréables à Dieu par Jésus Christ». Et ensuite, que nous sommes «une sacrificature royale» pour que nous annoncions les vertus de celui qui nous a appelés des ténèbres à sa merveilleuse lumière. C'est de ce second aspect du service que nous voulons nous occuper un peu. Nous avons déjà considéré le premier en relation avec la Cène et l'adoration.

Un important principe des Saintes Ecritures est que tout service doit être accompli de la part du Seigneur, et dans la responsabilité envers Lui. Pour tous ceux qui réfléchissent, c'est une chose tout à fait claire. Un serviteur de Dieu transmet aux hommes un message de Dieu. Il faut alors que Dieu appelle Lui-même ses serviteurs et qu'il leur donne les dons dont ils ont besoin! Ephésiens 4: 7-12: en relation avec le Psaume 68: 18: nous montre que le Seigneur monté en haut a reçu ces dons et qu'il les distribue aux siens. Et tous les autres passages qui traitent ce point, le confirment.

Il appelle ceux qu'il veut

«Et il monte sur une montagne, et il appelle ceux qu'il voulait; et ils vinrent à lui; et il en établit douze pour être avec lui, et pour les envoyer prêcher» (Marc 3: 13, 14). Il est question dans ce passage, de l'appel des douze apôtres. Nous ne pouvons pas comparer la mission qu'ils reçoivent avec celle que le Seigneur confie maintenant à ses serviteurs. Selon Matthieu 10: ils ne devaient prêcher qu'à des Juifs. Après que le Seigneur eut été rejeté par Israël et qu'il eut accompli l'œuvre de la rédemption sur la croix, il leur confia, en Marc 16: 15: une nouvelle mission: d'aller dans tout le monde. Mais les principes de son appel demeurent les mêmes.

Nous trouvons, en Marc 3: 13, 14: trois choses importantes. Premièrement: Le Seigneur appelle ceux qu'il veut. Deuxièmement: Il les appelle pour qu'ils soient avec Lui. Troisièmement: Il les envoie pour prêcher.

Le premier point est le principe mentionné plus haut. Le Seigneur appelle ses ouvriers selon sa propre et libre volonté. A Jérémie, il dit: «Avant que je te formasse dans le ventre de ta mère, je t'ai connu, et avant que tu sortisses de son sein, je t'ai sanctifié, je t'ai établi prophète pour les nations» (Jér. 1: 5). De Jean le Baptiseur, selon le même principe, la même chose fut prédite par un ange du Seigneur, en Luc 1: 13-17. Et Paul écrit de lui-même: «Mais quand il plut à Dieu, qui m'a mis à part dès le ventre de ma mère et qui m'a appelé par sa grâce, de révéler son Fils en moi, afin que je l'annonçasse parmi les nations ... » (Gal. 1: 15, 16).

Aucun homme, aucun serviteur de Dieu, ni même l'Assemblée, n'ont quoi que ce soit à faire avec l'appel des ouvriers du Seigneur. Le Seigneur s'est expressément réservé ce droit. Et comme nous l'avons lu en Jérémie et dans l'épître aux Galates, la préparation pour ces appels commence avant la naissance déjà et se poursuit jusqu'à ce que, après la conversion, le Seigneur l'exprime.

Etre avec Lui

A quoi le Seigneur appelle-t-il? Nous appelle-t-il tout de suite après la conversion pour faire un grand travail? Il appelle «pour être avec Lui». Une condition indispensable pour un vrai serviteur est d'avoir d'abord été avec Lui et d'avoir été instruit ainsi par Lui. Un long temps s'était écoulé entre Marc 3: 13 et Marc 6: 7 où le Seigneur envoya ses disciples. Et lorsqu'ils eurent accompli leur mission spéciale, le Seigneur les prit de nouveau seuls avec Lui. Aucun service ne peut être véritablement béni si le serviteur ne vient pas de la présence du Seigneur et ne retourne pas là après le service. Faisons-nous comme les apôtres: «Et les apôtres se rassemblent auprès de Jésus; et ils lui racontèrent tout: et tout ce qu'ils avaient fait, et tout ce qu'ils avaient enseigné». Combien cela a dû être béni et riche en enseignements pour eux d'être pris à l'écart par le Seigneur pour qu'il puisse parler tranquillement avec eux de «tout ce qu'ils avaient fait, et tout ce qu'ils avaient enseigné». Si nous recherchions davantage cela, notre service ne serait-il pas plus richement béni?

Nous ne pouvons plus maintenant être corporellement avec le Seigneur, comme l'étaient les disciples, mais nous le pouvons bien spirituellement. En Jean 14: 21 il est écrit: «Celui qui a mes commandements et qui les garde, c'est celui-là qui m'aime; et celui qui m'aime, sera aimé de mon Père; et moi je l'aimerai, et je me manifesterai à  lui». Et le verset 23 poursuit: «Si quelqu'un m'aime, il gardera ma parole, et mon Père l'aimera; et nous viendrons à lui, et nous ferons notre demeure chez lui».

Nous prouvons notre amour pour le Seigneur en ce que nous gardons ses commandements. Voir aussi 1 Jean 5: 3. Quelle contradiction lorsque quelqu'un affirme aimer le Seigneur, mais agit tranquillement en opposition avec les commandements du Seigneur!

Le verset 23 va cependant plus loin encore. Si quelqu'un aime véritablement le Seigneur, il ne se contentera pas de faire seulement ce que le Seigneur commande expressément. Un souhait du Seigneur lui suffit. L'amour s'applique à Lui être agréable. Dans le Nouveau Testament, nous ne trouvons pas beaucoup de commandements formels. Mais le Seigneur révèle ses pensées dans sa Parole, s'attendant à ce que cela suffise aux siens pour agir en conséquence. Et là où cela se trouve, le Père et le Fils viennent pour faire leur demeure chez une telle personne. Ainsi, nous pouvons maintenant aussi être avec Lui. C'est indispensable pour être véritablement préparés par Lui pour le service qu'il veut nous faire accomplir.

Envoyé par Lui

En Marc 6: 7: le Seigneur envoie les disciples. Il les a enseignés, et ainsi ils sont prêts pour le service qu'il leur a confié. Au jugement des hommes, il n'en était pas ainsi. Ils voyaient dans les apôtres «des hommes illettrés et du commun» (Actes 4: 13). Et selon la mesure humaine c'est ce qu'ils étaient. Ils n'avaient pas étudié la théologie d'alors. Ils ne savaient pas comment les différents rabbins interprétaient la Bible. Le Seigneur les avait directement retirés de l'activité qu'ils avaient eue jusqu'alors. Mais ils avaient été avec Lui. Et cela, même leurs ennemis le reconnaissaient (Actes 4: 13). C'est pourquoi le Seigneur pouvait les employer au service le plus important qui fût. Par la prédication de Pierre, trois mille hommes furent convertis en un jour. Leur doctrine et leur communion étaient le fondement de l'œuvre nouvelle que Dieu commençait ce jour-là: l'établissement de l'Assemblée du Dieu vivant (Actes 2: 42).

Ce n'était pas qu'avant ce jour ils n'aient rien fait. Dès le premier jour où ils avaient été avec le Seigneur, il avait quelque chose à leur confier. Mais ils n'étaient que des aides, de simples exécutants. Ils partageaient la peine et l'inimitié à cause de l'évangile (Marc 3). Ils ramaient lorsque le Seigneur voulait passer à l'autre rive (Marc 4: 35-41), etc.

Dès le premier jour de notre conversion le Seigneur veut nous employer, si nous sommes avec Lui. Il y a toujours quelque chose à faire, si nous voulons travailler avec le Seigneur. Nous pouvons distribuer des traités, inviter à des réunions d'évangélisation et d'édification; nous pouvons aider à préparer ces réunions, etc. Si nous voulons faire quelque chose, le Seigneur nous donnera toujours du travail. Mais cela suppose que nous sommes prêts à faire tout ce qu'il nous confie. Il ne faut pas nous attendre à recevoir du Seigneur tout de suite, dès le début, de grandes missions.

En Matthieu 25: le Seigneur donne à ses esclaves, «à chacun selon sa propre capacité». Il est à remarquer que ce n'est pas l'esclave qui a reçu cinq talents, ni celui qui en a reçu deux, mais celui qui n'en a reçu qu'un, qui ne fait rien et qui est appelé par le Seigneur un méchant et paresseux esclave. Parce que cet esclave ne fait pas valoir ce seul talent, il lui est ôté, et est donné à celui qui avait travaillé dur avec les talents qui lui avaient été confiés. De cette manière, ce dernier reçoit plus encore. Plus nous sommes zélés dans les petites choses dont le Seigneur nous charge (c'est-à-dire qu'il place devant nous), plus rapidement aussi il peut nous en confier de plus grandes, du moins, si nous accomplissons ces petits travaux véritablement dans la dépendance et dans l'obéissance envers Lui.

Dépendance du Seigneur

Nous avons vu que les serviteurs du Seigneur sont appelés par Lui-même, selon sa propre volonté, et aussi qu'ils sont envoyés par Lui seul. Mais ce n'est pas tout! Le service doit également être exercé dans la dépendance du Seigneur. «Il y a diversité de services, et le même Seigneur» (1 Cor. 12: 5). Les esclaves de Matthieu 25 doivent rendre des comptes et se justifier devant le Seigneur. En Marc 6: les disciples vinrent et «lui racontèrent tout: et tout ce qu'ils avaient fait, et tout ce qu'ils avaient enseigné» (voir 1 Cor. 3: 10 - 4: 5).

Pour pouvoir répondre à cette responsabilité, nous avons reçu le Saint Esprit. Celui-ci veut nous conduire en toutes choses, afin que nous ne fassions jamais notre propre volonté (Gal. 5: 17). C'est très particulièrement le cas pour le «service» (Phil. 3: 3; voir aussi Actes 16: 6-10). «Mais le seul et même Esprit opère toutes ces choses, distribuant à chacun en particulier comme il lui plaît» (l Cor. 12: 11). Nous sommes donc conduits dans notre service par le Saint Esprit. Mais nous accomplissons le service dans la dépendance du Seigneur et dans la responsabilité envers le Seigneur.

C'est d'une extrême importance. D'abord cela nous donne une grande assurance. Si un croyant regarde à lui-même, il n'a aucune assurance pour faire quoi que ce soit. Il voit en lui tant de faiblesse, souvent tant de perversion, qu'il n'a pas le courage de faire quelque chose. Même s'il sait très bien qu'il a reçu un don du Seigneur et qu'il est appelé par Lui, il est profondément conscient qu'il ne peut donner aucune bénédiction. Jamais aucun pécheur n'a été amené à la repentance par les paroles d'un homme, et un croyant ne peut pas davantage être béni par des paroles humaines. Comment quelqu'un peut-il savoir quels sont les besoins des hommes auxquels ou pour lesquels il parle?

Si, en revanche, nous sommes employés par le Saint Esprit, il s'ensuivra toujours une bénédiction. Il connaît les besoins du moment et comment il peut y être répondu. Il donne à ceux qu'il emploie des paroles spirituelles, pour communiquer des choses spirituelles (l Cor. 2: 13).

C'est en même temps une grande responsabilité. Nous avons à prêter une grande attention à la direction du Saint Esprit, afin qu'il puisse employer qui il veut. Car il n'y en a qu'un seul qui a la liberté de nous diriger, nous personnellement, et de conduire le service dans les Assemblées. Penser que nous pouvons décider qui, dans les Assemblées, fait le service, est en contradiction absolue avec les Saintes Ecritures; en réalité, c'est mépriser la présence du Saint Esprit. Et ce n'est guère mieux de dire que tous peuvent participer au service, ou de limiter ce droit à une personne ou à quelques-uns. Le Saint Esprit seul a le droit de décider qui il veut employer. Et cela signifie que notre devoir est d'être prêts, dans les réunions, à être employés par Lui, s'il le veut.

Il est clair que, dans les réunions où l'on parle publiquement, le Saint Esprit emploie les dons que le Seigneur a donnés à cet effet. Il a toutefois le droit aussi d'utiliser un don moindre, même si de grands dons sont présents. Pour ce qui en est de prier et rendre grâces ou d'indiquer un cantique, il n'y a pas de dons. Ce que les hommes appellent parfois un don de prière est en général une manifestation de la chair. Pour prier et rendre grâces le Saint Esprit peut employer tous ceux dont l'état spirituel est tel qu'ils peuvent être employés.

Quelle responsabilité alors pour chacun de nous, pour les plus jeunes comme pour les plus âgés, d'être dans les réunions tels que le Saint Esprit puisse nous employer et -s'il veut nous employer - tels que nous nous laissions employer.

H. L. H.