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Notre Association avec Christ
Edward Dennett [ajouts bibliquest entre crochets]
https://www.stempublishing.com/authors/dennett/ASSOCN.html
Table des matières :
3 [Ressuscités avec le Christ — Col. 2:12 et 3:1]
3.1 [Psaume 63 : sans eau ici-bas]
3.2 [Psaume 87 : toutes mes sources sont en toi]
3.3 [Col. 3:2. Pensez aux choses qui sont en haut]
4 [Une promesse : être manifestés avec Christ dans la gloire à venir]
4.1 [Conséquence de la promesse : une position d’attente]
4.2 [Conséquences du défaut de l’attente constante du Seigneur]
4.3 [Ardeur de l’attente constante du Seigneur : à quoi elle pousse]
5 [Responsabilité d’être associés à Christ]
5.1 [Col. 3:9 — Ayant dépouillé le vieil homme]
5.1.1 [Trois manifestations de la chair]
5.2 [Col. 3:10 — Ayant revêtu le nouvel homme]
5.2.1 [Col. 3:10-11 — Christ comme norme de la marche]
5.2.2 [Col. 3:12 — des expressions de l’amour de Christ]
5.2.3 [Col. 3:13 — pardonner comme Christ]
5.2.4 [Col. 3:15-16 — Des petites choses pratiques]
5.2.5 [Col. 3:15 — Paix du Christ]
5.2.6 [Col. 3:16 — La Parole de Dieu assimilée intérieurement]
5.2.7 [Col. 3:17 — tout au nom du Seigneur Jésus]
Nous avons ici trois aspects de notre association avec notre Seigneur béni. Il est dit que nous sommes «morts avec Christ», que nous sommes «ressuscités avec le Christ» et que nous allons bientôt «être manifestés avec Lui en gloire».
Ces trois aspects de notre association avec le Christ nous font voir quelque chose de béni. C’est que Dieu, dans Sa grâce infinie, ne peut nous voir en dehors de Christ (ou : séparés de Christ). S’Il est mort, nous sommes morts avec Lui ; s’Il est ressuscité, nous sommes ressuscités avec Lui ; et, quant à Sa manifestation future en gloire pour régner, nous sommes tellement liés à Lui que, quand Il apparaîtra, nous apparaîtrons (ou : serons manifestés) avec Lui. Dieu ne peut pas regarder notre bienheureux Seigneur et Sauveur sans nous voir avec Lui.
Je me propose d’abord de considérer simplement ces trois aspects de notre association avec Lui, et — ensuite de passer aux responsabilités qu’ils impliquent.
Nous lisons d’abord : «si vous êtes morts avec Christ». Est-il exagéré de dire que beaucoup d’entre nous n’entrent pas dans cet aspect de notre association avec Christ ? Probablement que chacun d’entre nous ici ce soir, connaît le pardon des péchés. Est-ce trop de demander si c’est le cas de tous ? Car, en fait, il arrive que, même à la table du Seigneur, on rencontre des personnes qui ne savent pas que leurs péchés sont pardonnés. En supposant, toutefois, après cet avertissement, que nous connaissons le pardon de nos péchés, laissez-moi poser une autre question : Savons-nous tous ce que c’est que d’être «mort avec Christ» ?
C’est là une chose merveilleuse, et que nous faisons bien de considérer ; car nous ne pouvons jamais connaître la liberté de l’âme avant d’être entrés dans le fait de notre association avec Christ dans Sa mort. Car dans cette mort, non seulement j’ai le pardon des péchés, non seulement ma culpabilité a disparu, mais j’ai moi-même disparu. Connaissant ainsi l’identification avec Lui, je peux me considérer comme ayant totalement disparu ; je peux dire avec l’apôtre : «Je suis crucifié avec Christ ; et je ne vis plus, moi, mais Christ vit en moi ; — et ce que je vis maintenant dans la chair, je le vis dans la foi, la foi au Fils de Dieu, qui m’a aimé et qui s’est livré lui-même pour moi» (Galates 2:20). Je vis ; cependant ce n’est pas moi qui vit : le moi a disparu.
Permettez-moi d’insister un peu sur ce point avant de poursuivre. Permettez-moi de dire un mot sur ce dont nous sommes délivrés par la vérité de la mort avec Christ.
Si vous vous tournez vers Romains 6, vous y trouverez le premier aspect de ce dont nous sommes délivrés. Je ne vais pas entrer dans les détails ce soir, mais simplement attirer votre attention sur l’Écriture. Nous lisons : «sachant ceci, que notre vieil homme a été crucifié avec Lui, afin que le corps du péché soit» — non pas «détruit», mais — «annulé, pour que nous ne servions plus le péché. Car celui qui est mort est justifié (ou : libéré, affranchi) du péché» (Rom. 6:6-7). C’est du péché, et non des péchés, dont il est question, notez bien. Ainsi, la première chose dont nous sommes délivrés par la mort du Christ, c’est le péché.
Beaucoup d’entre nous, qui se savent pardonnés par Dieu, sont souvent abattus par la conscience du péché qui habite en eux. Au début, après la conversion, il y avait une grande joie ; mais peu après, peut-être, la joie s’est estompée, et le péché enraciné a surgi au point même de forcer le doute dans l’âme, et jusqu’à soulever la question «Ai-je jamais été sauvé ?». C’est pourquoi, dis-je, si nous ne dépassons pas la simple connaissance du pardon des péchés, nous ne connaîtrons jamais la délivrance du péché.
Or, le péché n’a aucun droit sur celui qui est mort avec Christ. Si quelqu’un de vraiment mort gisait là devant moi, je ne pourrais en aucune façon le tenter de pécher. Et il n’y a pas d’autre moyen de résister à la tentation sinon de se considérer comme étant mort avec Christ. Autrement, je n’ai aucun terrain sur lequel me tenir, alors que, par ce moyen, je suis devenu hermétique aux assauts de Satan. Comme déjà dit, comment pouvez-vous tenter un homme mort ? N’est-il pas tristement vrai que l’expérience de beaucoup d’entre nous a été celle de défaites successives ? Je crois que la raison en est que nous n’avons jamais su ce que c’est que d’être mort avec Christ, et ainsi Satan est capable de nous piéger avec ses ruses.
Bien-aimés, entrons dans ce que Dieu nous enseigne ici quant à notre position en Christ ; Il nous considère comme étant «morts avec Christ» ; en Christ, Il a «condamné le péché dans la chair», de sorte qu’Il m’a condamné dans Sa mort, moi aussi bien que mes péchés (voir Rom. 8:3).
En passant au ch. 7 des Romains, nous trouvons, deuxièmement, que nous sommes délivrés de la loi. En abordant ces sujets, je retrace ce qui est de la vérité fondamentale. L’apôtre s’occupe ici de la loi. Lisons le v. 6, il suffira pour notre propos : «mais maintenant nous avons été déliés de la loi, étant morts dans ce en quoi nous étions tenus, en sorte que nous servions en nouveauté d’esprit, et non pas en vieillesse de lettre». Je n’ai pas besoin, à ce sujet, de répéter la déclaration familière selon laquelle la loi n’a aucune application comme règle de vie pour ceux qui sont en Christ.
Je passe à la troisième chose dont nous sommes délivrés selon ce que nous trouvons en Galates 6 où nous lisons : «Mais qu’il ne m’arrive pas à moi de me glorifier, sinon en la croix de notre seigneur Jésus Christ, par laquelle le monde m’est crucifié, et moi au monde». La mort de Christ nous délivre aussi du monde. Nous avons d’abord été délivrés du péché ; ensuite, nous avons été délivrés de la loi ; et maintenant nous sommes morts au monde, et par conséquent délivrés du monde. Il a été dit que toute trace de l’Égypte est un opprobre pour le chrétien (Jos. 5:9). Dès lors, si je suis crucifié au monde et ainsi mort au monde par la croix du Christ, tout acte par lequel je m’associe au monde est une déclaration, ou plutôt un reniement de ce que je suis mort avec Christ.
Nous devons nous examiner à ce sujet à la lumière de la parole de Dieu, qui est «vivante et opérante, et plus pénétrante qu’aucune épée à deux tranchants, et atteignant jusqu’à la division de l’âme et de l’esprit, des jointures et des moelles ; et elle discerne les pensées et les intentions du cœur» (Héb. 4:12). Si nous prenions hardiment la place d’être morts avec Christ, nous devrions être délivrés du monde. Vous ne pouvez pas passer dans une rue de n’importe quelle ville sans être sollicité de tous côtés par la convoitise des yeux, la convoitise de la chair et l’orgueil de la vie. Comment faire face et résister à ces attractions ? En me tenant pour un homme mort. J’ai une réponse à toute tentation qui me sollicite, parce que Dieu, dans Sa grâce, me dit que je suis mort avec Christ.
C’est ainsi, et ainsi seulement, que nous sommes délivrés du péché, de la loi et du monde.
Revenons maintenant au passage lu dans les Colossiens. Ici, nous sommes délivrés de l’homme. « Si vous êtes morts avec Christ aux éléments du monde, pourquoi, comme si vous étiez encore en vie dans le monde, établissez-vous des ordonnances, — ne prends pas, ne goûte pas, ne touche pas ! — (choses qui sont toutes destinées à périr par l’usage,) selon les commandements et les enseignements des hommes (qui ont bien une apparence de sagesse en dévotion volontaire et en humilité, et en ce qu’elles n’épargnent pas le corps, ne [lui] rendant pas un certain honneur), pour la satisfaction de la chair ?» Je paraphrase la dernière partie : «Ces choses n’ont aucune valeur ; elles ne servent qu’à satisfaire la chair».
Or, comme nous le savons tous, il n’y a devant Dieu que deux hommes : Adam et Christ (1 Cor. 15:45-47). Ce passage nous enseigne que nous sommes dissociés de l’homme, d’Adam, et reliés à Christ. Si je ne connais pas cette vérité que je suis associé à Christ, je ne pourrai pas échapper à l’homme. Je n’ai pas le droit de faire allégeance à aucun homme comme ayant autorité sur moi, surtout quand il fait valoir des prétentions religieuses comme ici ; je suis soumis à Christ seul. Alors pourquoi, demandera-t-on, les femmes doivent-elles être soumises à leurs maris, les serviteurs à leurs maîtres, les enfants à leurs parents ? Parce que le Seigneur les place chacun dans une place de soumission. J’assume toutes les relations dans lesquelles le Seigneur me met, et je Lui obéis dans ces relations. Ainsi je passe par cette scène terrestre en homme libre ; je suis complètement délivré de l’homme avec toutes ses prétentions religieuses ; je ne dois obéissance qu’à Christ, et à ceux à qui Lui me dit d’être soumis.
Prenons quelques exemples pour illustrer cette vérité.
Des hommes viennent me dire : nous nous sommes unis pour faire une grande et bonne chose pour le monde, une chose profitable pour l’humanité : voulez-vous nous aider ? Je réponds : je suis heureux que vous fassiez une grande et bonne chose, mais pour ma part, je ne peux pas y prendre part avec vous à moins qu’elle n’ait l’autorité de Christ.
De la même manière, si un homme politique cherche à m’entraîner à coopérer avec lui, permettez-moi d’invoquer le fait que je suis mort avec Christ : alors j’écarte ce qui est politique, car qu’est-ce qu’un mort a à faire avec le gouvernement du monde ? J’écarte les sociétés et les organisations humaines ; en fait, je refuse toute prétention, quelle que soit sa sainteté aux yeux de l’homme, pour la raison que, par association avec la mort de Christ, je suis sorti de la sphère dans laquelle ces choses ont leur place et leur foyer.
Nous passons maintenant au second aspect de notre association avec Christ. Nous remarquons que Col. 2:20 (morts avec Christ) est lié à Col. 2:12a (ensevelis avec Lui), tandis que la dernière partie de Col. 2:12 (ressuscités ensemble) est liée à Col. 3:1 où nous lisons : «Si donc vous avez été ressuscités avec le Christ».
Or si nous sommes ressuscités avec Christ, nous avons perdu notre place dans la scène présente. L’épître aux Colossiens est particulière à cet égard. L’épître aux Romains va jusqu’à dire que nous sommes morts avec Christ, mais ne va pas plus loin. Mais quand nous arrivons à l’épître aux Colossiens, non seulement nous sommes morts avec Christ, — mais nous sommes aussi ressuscités avec Lui, bien que nous soyons encore laissés sur cette scène terrestre. En passant à l’épître aux Éphésiens, nous faisons un pas de plus, et nous nous trouvons assis «dans les lieux célestes dans le Christ Jésus».
Mais la conséquence de ce que nous sommes «ressuscités avec Christ» est que nous n’appartenons plus du tout à cette scène présente ; nous avons à «chercher les choses qui sont en haut, où le Christ est assis à la droite de Dieu». On demande parfois : «Quelles sont ces choses ?» Ce sont toutes les choses qui caractérisent le lieu où Christ est assis à la droite de Dieu, toute la scène de gloire dont Il est le centre ; et nous appartenons à ce lieu parce que Lui y est.
Prenons une illustration tirée de l’Ancien Testament. Nous disons parfois, et c’est tout à fait juste, que les Psaumes ne sont pas l’expérience chrétienne proprement dite ; pourtant, lorsque nous abordons les Psaumes, pouvons-nous honnêtement dire que nous sommes à la hauteur de certaines des expressions qui y sont utilisées ? Voyons le Ps. 63. Nous lisons : «Ô Dieu ! tu es mon Dieu ; je te cherche au point du jour ; mon âme a soif de toi, ma chair languit après toi, dans une terre aride et altérée, sans eau». «Sans eau», dit le psalmiste ! Est-ce là notre expérience — qu’il n’y a pas une seule source de rafraîchissement pour nous ici-bas ?
Dieu nous fait souvent apprendre et réapprendre cette leçon. Voici un croyant qui suit un chemin très prospère dans le monde ; tout lui réussit ; il pense trouver de l’eau en abondance ; il le pense, dis-je, car il n’y en a pas. Nous avons tous connu de tels cas. Et que fait Dieu ? Il les aime trop pour laisser les choses aller ainsi. Il fait déferler sur eux vague après vague ; les ennuis et les déceptions arrivent de toutes parts ; Il laisse la mort les envahir, afin qu’ils apprennent pratiquement qu’il n’y a «pas d’eau» dans cette scène.
Mais le Psalmiste dit aussi au Ps. 87 : «Toutes mes sources sont en toi». Non seulement il n’y a rien pour me rafraîchir ici-bas, aucune eau dans cette scène présente, mais tout mon rafraîchissement est là, toutes mes sources sont en Dieu. Je pense qu’une âme qui répondrait à l’exhortation de la première partie de Col. 3, serait capable de s’exprimer comme en ce Ps. 87 ; elle saurait ce que c’est que d’avoir toutes ses sources en Dieu.
Pouvons-nous tous ici ce soir prendre cette position ? Acceptons-nous le fait qu’il n’y a «pas d’eau» ici ? Nous le savons tous en théorie ; nous savons que tout ici est vanité, mais pourtant le monde, ou quelque chose qui s’y trouve, a un tel pouvoir sur nos cœurs, que nous trouvons souvent une source de satisfaction et de rafraîchissement en dehors de Dieu.
Du simple fait qu’un chrétien dépend de Dieu et qu’il ne veut donc rien d’autre, personne n’est aussi indépendant de tout ici-bas. Supposons que demain certains d’entre nous fassent naufrage sur une île déserte, avec juste de quoi manger, s’abriter et se vêtir, — mais sans pouvoir parler à personne, pourrions-nous dire, dans ces circonstances : «toutes mes sources sont en toi» ? Comme quelqu’un le disait il y a longtemps : «Nous voulons souvent quelque chose et Christ».
Nous sommes appelés à savoir que ce n’est pas là notre place, mais que notre place est là où Christ est assis à la droite de Dieu. Si quelque étranger au pays, venait se plaindre à nous des voies, des arrangements, des lois du pays, nous lui répondrions sûrement : mais vous n’en faites pas partie, donc cela ne peut guère avoir d’importance pour vous. De même, le chrétien est délivré des choses d’ici-bas, de tout ce qui l’entoure ; il est étranger au milieu de tout cela, attendant que son Seigneur revienne le prendre pour être avec Lui, afin que là où Il est, il soit aussi.
Le verset de Col. 3:2 nécessite un mot d’explication. Il s’agit de «penser aux choses qui sont en-haut», non pas d’y mettre notre «affection» selon la traduction KJV (version autorisée anglaise). Ce que nous désirons, c’est que la grâce, la beauté et l’excellence de Christ aient un tel pouvoir sur nos âmes, que nos cœurs soient attirés vers Lui là où Il est.
C’est pourquoi il est dit «pensez aux choses qui sont en haut, non pas à celles qui sont sur la terre ; car vous êtes morts» (Col. 3:2) — la déclaration la plus absolue de la parole de Dieu à ce sujet. Pour ce qui est de la façon dont Dieu vous voit, vous êtes morts, et vous devez avoir vos pensées fixées sur les choses qui sont là où Christ est assis, avec qui vous êtes ressuscités. «Vous êtes morts, et votre vie est cachée avec le Christ en Dieu» (Col. 3:3).
«Quand le Christ qui est notre vie, sera manifesté (ou : apparaitra), alors vous aussi, vous serez manifestés (ou : vous apparaitrez) avec Lui en gloire» (Col. 3:4).
Cela se rattache particulièrement au passage de 1 Jean 3:2 : «Bien-aimés, nous sommes maintenant enfants de Dieu, et ce que nous serons n’a pas encore été manifesté ; nous savons que quand Il sera manifesté, nous Lui serons semblables, car nous Le verrons comme Il est». Notre vie est cachée avec le Christ en Dieu, mais le moment vient où elle sera manifestée. Nous n’appartenons pas à la scène d’ici-bas, où nous sommes ; et parce que nous appartenons à la scène où Lui est, nos pensées doivent en être occupées.
Cette association avec Christ ressuscité nous place dans une attitude d’attente. Nous ne sommes pas encore dans la grâce dans laquelle Lui s’en est allé ; la conséquence est que nous attendons le temps où nous le serons ; nous attendons le temps où Il viendra, et où nous serons manifestés avec Lui dans Sa gloire. C’est le passage que nous examinons [Col. 3:1-4] qui a fait disparaître de mon esprit une difficulté qui a duré des années. Il m’a appris qu’il me faut être avec Lui avant que je puisse apparaître avec Lui ; et par conséquent l’attitude appropriée pour le chrétien devrait être d’attendre constamment que Christ vienne le prendre pour être avec Lui.
Encore un ou deux mots sur ce point. Je demande : Pouvons-nous ne pas être tout à fait au clair quant à la vérité de la venue de Christ, et pourtant ne pas L’attendre Lui ? Combien d’entre nous se sont posés la question aujourd’hui : «Le Seigneur va-t-il revenir aujourd’hui ?» Attendre, voyez-vous, implique une constance dans la vigilance. Si vous omettez la venue de Christ, vous privez le christianisme de sa plénitude. Si je n’ai pas cette espérance, je tombe à coup sûr ou bien dans la mondanité ou bien dans la judaïsation [suivi de règles sans que le cœur y soit]. Il y a un bon nombre d’enfants de Dieu qui ne le voient pas et ne veulent pas le voir ; or le résultat est toujours l’une de ces deux choses. Il n’y a aucune puissance pour traverser les choses présentes qui soit aussi effective que l’attente de Christ.
Supposons que je confie des responsabilités à un serviteur pendant une de mes absences de la maison, et que je dise que je peux revenir n’importe quel jour, sans pouvoir fixer davantage le moment. Si ce serviteur a de la fidélité, vais-je le trouver à mon retour en train de prendre son plaisir ? Non, il se dira : il faut que je m’occupe pour mon maître jusqu’au moment de son retour. Pareillement, une épouse aimante dont le mari est parti à l’étranger, ne va-t-elle pas se demander, en faisant tel ou tel arrangement dans la maison en son absence, si ceci ou cela lui plaira ?
Ainsi en est-il du peuple de Dieu. Dans la mesure où j’attends Christ, je cherche à avoir tout ce qui Lui convient ; et plus tout ce qui me concerne Lui convient, plus intense sera mon attente de Sa venue et mon désir de Le voir. Le précieux Seigneur lui-même n’aura pas de repos tant qu’Il ne sera pas revenu pour prendre les Siens auprès de Lui ; et Dieu n’aura pas de repos tant qu’Il ne nous aura pas fait apparaître dans la même gloire que notre précieux Seigneur et Sauveur : «Quand le Christ, qui est notre vie, sera manifesté, alors vous aussi, vous serez manifestés avec Lui en gloire» (Col. 3:4).
Je passe maintenant à la responsabilité qu’implique le fait d’être ainsi associés à Christ dans la mort, dans la résurrection et dans la gloire à venir.
Pour ce faire, j’attire votre attention sur deux versets qui indiquent l’ensemble de notre responsabilité. Nous lisons en Col. 3:9-10 : «Ne mentez point l’un à l’autre, ayant dépouillé le vieil homme avec ses actions et ayant revêtu le nouvel homme qui est renouvelé en connaissance, selon l’image de Celui qui l’a créé». J’ai dépouillé le vieil homme, j’ai revêtu le nouvel homme :
● Quand ai-je dépouillé le vieil homme ? Dans la mort de Christ.
● Quand ai-je revêtu le nouvel homme ? Dans Sa résurrection.
Et maintenant, essayons de voir le caractère de cette responsabilité. Puisque nous avons ainsi dépouillé le vieil homme, notre responsabilité est de ne jamais lui permettre de s’exprimer.
Il n’y a que trois façons par lesquelles la chair cherche à s’exprimer. En Genèse 6:11, nous en trouverons deux : «La terre était corrompue devant Dieu, et la terre était pleine de violence». Corruption et violence. Le troisième, c’est le mensonge — sachant que la vérité quant à Satan n’a été pleinement mise en évidence que lorsque notre précieux Seigneur est venu sur la terre. Le Seigneur dit aux Juifs : «Vous, vous avez pour père le diable, et vous voulez faire les convoitises de votre père. Lui a été meurtrier dès le commencement, et il n’a pas persévéré dans la vérité, car il n’y a pas de vérité en lui. Quand il profère le mensonge, il parle de son propre fonds, car il est menteur, et le père du mensonge» (Jean 8:44).
Ainsi, les trois manières de la chair de s’exprimer sont : la corruption, la violence et le mensonge ; la corruption est évoquée en Col. 3:5, la violence en Col. 3:8, le mensonge en Col. 3:9. Si l’on ne voit pas ces trois formes d’expression de la chair, on a de la peine à comprendre ce que vient faire le mensonge ici.
Bien sûr, tout croyant admet la nécessité de ne pas permettre à la chair de se manifester. Mais pourtant, alors que nous condamnons ainsi les œuvres de la chair, la convoitise, par exemple, n’est-elle pas parfois nommée parmi les saints ? Ou la colère, par exemple ? N’y a-t-il pas parmi nous des personnes qui, parfois, disent comme Jonas : «Je fais bien de m’irriter, de me mettre en colère» ? Or, nous voyons ici que la colère est l’une des œuvres de la chair. Nous devons être clairs sur toutes ces choses.
Tout au long de la liste de ces choses, il faut nous demander si nous nous permettons de nous mettre en colère, de nous livrer à la colère, de céder à la malice, de laisser sortir de notre bouche des blasphèmes et des communications ordurières. Je ne peux pas permettre à ma volonté d’entrer en activité, et je pèche si je le fais.
Vous trouverez bien peu de gens prêts à être sans volonté ; or le chrétien est celui qui n’a pas de volonté propre. Oh ! direz-vous, personne n’arrive à ce niveau ! Je vous réponds que c’est la norme de Dieu pour le chrétien, et que si nous n’acceptons pas la norme complète, nous ne l’atteindrons certainement pas.
Passons maintenant à l’aspect positif de la question. «Ayant revêtu le nouvel homme qui est renouvelé en connaissance, selon l’image de celui qui l’a créé, où il n’y a pas Grec et Juif, circoncision et incirconcision, barbare, Scythe, esclave, homme libre ; mais où Christ est tout et en tous». Christ est tout. C’est-à-dire que Christ est l’image de Dieu, et Il est la pleine expression de la responsabilité de quiconque a revêtu l’homme nouveau. L’Esprit de Dieu présente ici Christ comme la norme de ma marche.
Et nous y sommes appelés comme «élus, saints et bien-aimés», trois termes qui s’appliquent à Christ lui-même.
Ensuite, il nous est dit de nous revêtir «d’entrailles de miséricorde, de bonté, d’humilité, de douceur, de longanimité». Il s’agit de mettre en pratique la «bonté fraternelle» — « vous pardonnant les uns aux autres, si l’un a un sujet de plainte contre un autre ; comme aussi le Christ vous a pardonné, vous aussi faites de même».
Si nous voyons une défaillance chez un autre, nous allons souvent l’exhorter et le réprimander à ce sujet, et ensuite nous lui disons combien nous l’aimons. Mais l’apôtre commence ici par l’amour. C’est la manière dont Dieu agit avec nous. Il nous montre toujours Son amour. Cela me rappelle une personne à qui, peu de temps avant sa mort, un parent lui disait : «Tu es à l’abri à l’ombre de Ses ailes», il répondit : «À l’ombre de Ses ailes ? Je suis au centre même du cœur du Père !» Les ailes étaient loin de satisfaire son appréciation de l’amour du Père.
Chacune de ces caractéristiques chez un chrétien est une expression de l’amour de Christ. Qui, par exemple, avait de telles entrailles de compassion, une telle bonté, comme Christ ? Voyez l’histoire de la veuve de Naïn en Luc. Il rencontre à la porte de la ville un mort qu’on emporte, le fils unique de sa mère, et elle est veuve. C’est une image parfaite de la désolation. Et que lisons-nous ? «Quand le Seigneur la vit, il fut ému de compassion envers elle et lui dit : Ne pleure pas». Nous devrions avoir la même compassion les uns pour les autres dans des circonstances similaires.
Et qu’en est-il de l’humilité d’esprit ? et de la douceur aussi, car l’humilité et la douceur vont toujours ensemble. Christ dit : «Prenez mon joug sur vous, et apprenez de moi, car je suis débonnaire et humble de cœur, et vous trouverez le repos pour vos âmes». Vous vous souvenez de ce passage.
Ensuite, nous en venons à ce qui est de «se supporter l’un l’autre et de se pardonner les uns aux autres, si quelqu’un a une plainte contre un autre» (3:13). J’espère bien qu’aucun de nous n’a de querelle avec un autre ; mais si nous avons une petite plainte contre quelqu’un, que faisons-nous ? Allons-nous le dire à un autre, au lieu de pardonner comme Christ nous a pardonné ? Toutes ces choses qui nous sont présentées peuvent être retrouvées dans la vie terrestre de notre bienheureux Seigneur et Sauveur, et elles doivent aussi nous caractériser.
Les v. 15 et 16 peuvent être qualifiés de subsidiaires.
Bien-aimés, le moment n’est-il pas venu de souligner que ces petites choses pratiques sont celles qui doivent être manifestées dans la vie des enfants de Dieu ? Nous avons reçu tant de vérité. La question se pose : l’avons-nous vécu. À quoi sert la vérité, si nous ne sommes pas décidés à la vivre ? Certes nous voudrions nous accrocher à la vérité avec plus de ténacité que jamais, mais le point essentiel est de la vivre. L’apôtre Jacques dit : «Je te montrerai ma foi par mes œuvres».
Dieu nous a vraiment donné beaucoup de vérité dans le temps actuel, mais plus nous en avons, plus nous avons à être humbles, car c’est simplement la souveraineté de la grâce qui nous l’a donnée plutôt qu’à d’autres ; et le Seigneur béni pose le principe que « à celui à qui il aura été beaucoup confié, il sera plus redemandé » (Luc 12:48). Si je n’ai que la vérité sur le bout des lèvres, et que ma vie n’y correspond pas, la vérité même que je proclame sera ma condamnation. N’oublions jamais d’accepter la pleine responsabilité de chaque exhortation de la parole de Dieu.
Nous avons ensuite : « Et que la paix du Christ, à laquelle aussi vous avez été appelés en un seul corps, préside dans vos cœurs ; et soyez reconnaissant. Que la parole du Christ habite en vous richement en toute sagesse». Tout est Christ dans ce chapitre. Je ne peux qu’y faire allusion maintenant. Sa paix doit présider dans nos cœurs ! Il a dit Lui-même : «Je vous donne ma paix» (Jean 14:27). Quelle facilité nous avons pour faire face à toute difficulté si nous avons la paix de Christ dans nos cœurs ! — Quand la tempête souffle, quand les vents se déchaînent, allez aux rivages et voyez les vagues qui cognent et se brisent à la surface ; mais si vous descendez en profondeur sous cette surface agitée, tout est parfaitement calme. Il en va de même pour le chrétien lorsqu’il traverse les tempêtes ici-bas. «La paix du Christ», cette paix dont Il jouissait en tant qu’homme ici-bas, cette paix doit habiter dans vos cœurs et les maintenir dans un calme parfait, quelles que soient les tempêtes qui environnent.
«Que Sa parole habite en vous richement en toute sagesse». Il faut que la parole habite en moi avant qu’elle puisse se manifester dans l’enseignement d’autrui. Proverbes 22:17-18 nous dit : «Incline ton oreille et écoute les paroles des sages, et applique ton cœur à ma science ; car c’est une chose agréable si tu les gardes au dedans de toi : elles seront disposées ensemble sur tes lèvres». Vous voyez que les paroles doivent avant tout être «gardées au dedans» ; ce n’est qu’ensuite qu’elles sont «disposées ensemble sur les lèvres». Il faut d’abord s’approprier la parole, afin qu’elle puisse sortir du dedans ; c’est ensuite qu’elle se répand en enseignant et exhortant les autres. «Par des psaumes, des hymnes, des cantiques spirituels, chantant de vos cœurs à Dieu dans un esprit de grâce».
Je dois passer au dernier verset, qui est une parole très importante, car elle fournit un test pour tout.
«Et quelque chose que vous fassiez, en parole ou en œuvre, faites tout au nom du seigneur Jésus, rendant grâces par lui à Dieu le Père».
Les jeunes croyants, tout spécialement, lorsque leur cœur s’éloigne de Dieu, se posent des questions telles que : Quel mal y a-t-il à aller à tel endroit ? Ne puis-je pas aller à un concert ? à une exposition florale ? Je réponds : Oui, si vous pouvez le faire au nom du Seigneur Jésus. Ce test s’applique à tous les domaines de la vie. Christ doit maintenant être tout dans ma vie. Je suis appelé à exprimer Christ dans ma vie, et Il doit être le motif de toutes mes actions, le ressort de tout ce que je fais. Les lèvres (la bouche) et la vie ne sont que les deux canaux par lesquels nous exprimons tout, et ce qui doit émaner de mes paroles et de ma manière de vivre, c’est Christ.
Tout cela est très simple, et j’ai confiance que l’Esprit de Dieu va le déposer avec fraîcheur sur nos cœurs. — La première chose est de connaître notre position comme morts avec Christ, comme ressuscités avec Lui et comme devant apparaitre (ou : être manifestés) en gloire avec Lui ; ensuite, nous ne devons pas nous dérober à la responsabilité qui se rattache à tout cela. De cette manière, lorsque nous marcherons avec Lui ici-bas, toutes les peines et les difficultés du chemin ne seront que des occasions de rendre grâce et de louer Dieu.