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Vraiment veuves — Vraiment disciples
1 Timothée 5:3-16 — Matthieu 8:18-26
Edward Dennett [ajouts Bibliquest entre crochets]
Table des matières :
1 Celles qui sont vraiment veuves — 1 Tim. 5:3-16
1.1 [Les veuves dans l’Écriture]
1.2 [Les trois veuves de l’évangile de Luc]
1.4 [Celle qui vit dans le plaisir, morte en vivant — Babylone]
1.5 [Vérification des ayant-droit]
2 Être Disciple — Matthieu 8:18-26.
2.1 [Ceux qui ont envie d’être disciples sans se rendre compte de ce que cela implique]
2.2 [Un disciple doit forcément traverser les tempêtes]
Christian Friend, vol. 9, 1882, p. 123 — https://www.stempublishing.com/authors/dennett/Widows.html
La veuve est souvent considérée dans les Écritures comme un objet particulier des pensées de Dieu. Mais il faut arriver à l’épître à Timothée pour trouver spécifiées différentes sortes de veuves, et notamment les caractères de celles qui sont veuves selon la pensée divine, autrement dit celles qui sont vraiment veuves. L’apôtre donne des directives à Timothée, et à nous par son intermédiaire, pour que de telles veuves soient honorées. À l’occasion de son exhortation, il montre la place qu’elles doivent toujours occuper parmi les saints de Dieu.
Trois caractéristiques sont données pour celle qui est « vraiment veuve ». Elle « est laissée seule, a mis son espérance en Dieu, et persévère dans les supplications et dans les prières nuit et jour » (5:5). Une vraie veuve pour Dieu, montre donc ces caractères. Il est remarquable que les trois veuves de l’évangile de Luc répondent exactement à ces trois caractères.
● La veuve de Naïn que notre précieux Seigneur, le Prince de la Vie, rencontra tandis que son fils unique était transporté au lieu d’ensevelissement. Elle était vraiment « laissée seule » comme cela ressort de l’expression « le fils unique de sa mère, et elle était veuve » (Luc 7:12).
● La pauvre veuve qui jeta ses deux pites dans le trésor, y jeta « de sa pénurie, tout ce qu’elle avait pour vivre », elle avait certainement mis son espérance en Dieu (Luc 21:4).
● Quant à Anne, fille de Phanuel, elle manifeste le dernier des trois caractères, car il est dit d’elle qu’elle était « veuve d’environ quatre-vingt-quatre ans, et elle ne quittait pas le temple, servant Dieu en jeûnes et en prières, nuit et jour » (Luc 2:37). Il est possible que chacune de ces veuves individuellement ait pu être « vraiment veuve » — Anne l’était certainement — mais dans la manière dont elles sont présentées dans l’évangile de Luc, ce sont les trois ensemble qui répondent à ce caractère.
Sur le plan spirituel, rien de plus beau que ce portrait de celle qui est vraiment veuve, bien que le cœur naturel s’en détourne. Mais il faut se rappeler qu’être laissée seule, qui est une caractéristique essentielle, n’est qu’un côté terrestre ; on peut ajouter en toute vérité que sa condition d’être dans la privation, a été le moyen que, dans Ses voies, le Dieu de toute consolation a choisi pour lui accorder Sa bénédiction la plus précieuse. C’est justement en cela qu’on peut faire l’application à l’Église. Quand l’Église réalise son veuvage, du point de vue terrestre, et à cet égard son isolement et sa privation de ressources visibles, c’est alors qu’elle entre le plus pleinement dans la jouissance des affections infinies de son Seigneur ; et non seulement cela, mais cette situation renforce la conscience de sa dépendance entière de Lui, et fait naître ses supplications et ses prières continuelles nuit et jour. La « vraie veuve » donne une image parfaite (idéale) de l’Église sur terre. De plus les caractères qui en sont donnés ont été vus dans notre précieux Seigneur Lui-même. Il était seul, Il n’avait pas où reposer sa tête, et personne sur terre n’avait communion avec Lui ; Il avait mis sa confiance en Dieu, et Il était constamment occupé à prier (Luc 5:12, 16, etc.). Tout croyant devrait donc être distingué de cette manière, et il le sera dans la mesure où il sera semblable à son Seigneur.
L’apôtre ayant dépeint « celle qui est vraiment veuve », fournit le contraste avec celle « qui vit dans le plaisir », qui « est morte en vivant ». Une telle personne est fausse quant à son caractère de veuve, elle renie sa qualité de veuve, et elle se sert de son autonomie comme d’une occasion pour satisfaire ses penchants et ses désirs mondains, au lieu d’entendre la voix de Celui qui lui parle à travers ses peines, comme Il parlait à Israël d’autrefois : « voici, moi, je l’attirerai, et je la mènerai au désert, et je lui parlerai au cœur » (Osée 2:14). Elle est comme morte en vivant — morte pour Dieu, au milieu de ses plaisirs. On a la contrepartie d’une telle veuve en Apocalypse, avec la certitude de son jugement à venir : « Autant elle s’est glorifiée et a été dans les délices, autant donnez-lui de tourment et de deuil. Parce qu’elle dit dans son cœur : Je suis assise en reine, et je ne suis point veuve, et je ne verrai point de deuil ; — c’est pourquoi en un seul jour viendront ses plaies, mort, et deuil, et famine, et elle sera brûlée au feu ; car le Seigneur Dieu qui l’a jugée est puissant » (Apoc. 18:7,8). Telle est la sentence sur Babylone qui, tout en prétendant être l’épouse de Christ, n’était qu’une prostituée apostate, « vêtue de pourpre et d’écarlate, et parée d’or et de pierres précieuses et de perles, ayant dans sa main une coupe d’or pleine d’abominations, et les impuretés de sa fornication » (Apoc. 17:4).
De plus, l’apôtre donne des directives quant à l’action de l’assemblée à l’égard des veuves. Il est très intéressant de noter que la première difficulté dans l’Église a surgi à ce sujet (Actes 6:1). Cela montre qu’elles étaient déjà nombreuses au début de l’Église issue de la Pentecôte. D’après l’instruction donnée à Timothée, il semblerait qu’un grand nombre continuait à se trouver en communion avec les saints de Dieu. C’est une pensée bénie, révélant la beauté des voies de Dieu, comme l’a dit quelqu’un d’autrefois : « Dieu obscurcit souvent l’éclat de ce monde, afin d’attirer les regards vers la gloire d’ailleurs ». S’il fait donc qu’une personne soit veuve, c’est pour la sevrer de la terre, et la gagner pour Lui-même. Mais concrètement ici, il se pourrait que la veuve avec ses besoins devienne un embarras pour l’Église. C’est pourquoi l’apôtre ordonne qu’elle « soit inscrite, n’ayant pas moins de soixante ans », etc. (5:9, 10). Nous comprenons par-là que seules celles répondant aux critères donnés ici, devaient être formellement l’objet de la solidarité de l’assemblée, c’est-à-dire reconnues comme ayant droit à un soutien régulier. D’autres pouvaient bien sûr être servies en privé par les saints, ou occasionnellement par l’Église, mais aucune hormis celles ayant les caractères énoncés, ne devait être inscrite sur la liste de celles qui avaient un droit incontestable aux fonds de l’assemblée. Beaucoup de perplexité aurait été épargnée à l’Église si la sagesse de Dieu, telle qu’exprimée ici, avait régi ce domaine particulier. On observera aussi que l’âge, en soi, ne suffit pas à donner la qualification nécessaire. Elle ne doit pas avoir été mariée deux fois, et elle doit avoir un bon témoignage tant en ce qui concerne son activité chez elle que ses activités au service du Seigneur. Le caractère de ses bonnes œuvres — des œuvres qui sont donc selon la pensée de Dieu — devrait bien faire réfléchir beaucoup de personnes dans un temps d’hyperactivité incessante et croissante tel que le nôtre.
Les veuves plus jeunes doivent être refusées (5:11), c’est-à-dire, comprenons-nous, « ne pas être inscrites ». La raison est donnée. « Car, quand elles s’élèvent contre le Christ en s’abandonnant à leurs désirs, elles veulent se marier, étant en faute parce qu’elles ont rejeté leur première foi ». Leur « première foi » signifierait probablement qu’au temps de leur deuil, quand le Seigneur les a attirées près de Lui par leur douleur, elles se sont entièrement consacrées à Lui et à Son service. Puis, perdant le cœur pour Christ, elles « veulent » (plutôt que « elles désirent ») se marier, se trouvant incapables, dans cet état d’âme, de s’appuyer sur Christ pour avoir tout le soutien dont elles ont besoin ; et ainsi elles se tournent avec un désir ardent vers le secours des affections humaines et d’un bras humain. Un cœur insatisfait est la source de beaucoup de péchés, comme le verset suivant le révèle positivement. « En même temps elles apprennent aussi à être oisives, allant de maison en maison ; et non seulement oisives, mais aussi causeuses, se mêlant de tout, disant des choses qui ne conviennent pas » ; ceci a été une source abondante de malheur et de douleur dans l’Église de Dieu de tout temps et en tout lieu. L’antidote est fourni : « Je veux donc que les jeunes se marient, aient des enfants, gouvernent leur maison, ne donnent aucune occasion à l’adversaire à cause des mauvais propos » (5:14). Le terme « les jeunes » est peut-être général, bien qu’il se réfère particulièrement aux veuves. La maison est la sphère de service désignée pour toutes celles qui veulent être soumises au Seigneur et être relativement à l’abri des pièges de Satan. Une autre instruction est donnée pour définir les responsabilités des croyants envers les veuves de leur propre famille, afin que l’Église soit libre pour « venir au secours de celles qui sont vraiment veuves ».
Nous pouvons donc tirer des leçons utiles de l’examen de ce passage de l’Écriture :
● D’abord, nous apprenons, comme nous l’avons déjà dit, quel cœur Dieu a pour celles qui sont vraiment veuves. On en a des preuves dans l’Ancien comme dans le Nouveau Testament.
● Il s’ensuit par ailleurs, que si nous voulons être en communion avec Lui, elles doivent toujours être l’objet de nos soins et de notre service d’amour.
● Enfin, nous pouvons retenir de ces directives à Timothée qu’il y a une sphère importante de service devant Dieu qui appartient à celle qui est « vraiment veuve ». Anne en est un exemple au milieu du petit résidu qui attendait la délivrance à Jérusalem. Dans ses jeûnes et ses prières continuels, elle avait été amenée en communion avec la pensée de Dieu pour attendre la venue du Messie. Elle fut donc conduite dans le temple au moment où l’enfant Jésus était présenté à l’Éternel, et son cœur fut rempli de joie, et ses lèvres de louange ; et elle sortit porter la bonne nouvelle de Christ à ceux qui attendaient avec elle ce temps béni et désiré. Où sont donc « celles qui sont vraiment veuves » aujourd’hui ? Moralement, nous occupons la même position que le petit groupe (résidu) de Jérusalem. Comme eux, nous attendons notre Seigneur, tandis que Dieu appelle celles qui sont vraiment veuves à s’occuper de jeûnes et de prières, afin de pouvoir ainsi porter toute l’Église par leurs intercessions, et ainsi être le moyen de ranimer dans de nombreux cœurs l’espérance bénie du retour du Seigneur. Beaucoup servent dans des travaux d’amour, mais il y a un besoin encore plus grand du service de ceux et celles qui, comme Epaphras, savent combattre pour les saints par des prières. Voilà le service auquel sont appelées « celles qui sont vraiment veuves », et pour lequel elles ont été divinement qualifiées. Que l’Église puisse récolter davantage le fruit de leur service béni en ce jour sombre et mauvais !
Christian Friend, vol. 12, 1885, p. 213.
Les versets 19 et 21 présentent un contraste frappant. Alors que Jésus s’apprêtait à partir vers « l’autre rive », « un scribe vint, et lui dit : Maître, je te suivrai où que tu ailles ». Cet homme avait été attiré par quelque chose chez notre précieux Seigneur, et il désirait Le suivre ; mais il ne voyait aucune difficulté dans le chemin, aucun renoncement, et aucune croix ; il pensait pouvoir suivre par sa propre force partout où le Seigneur irait. Il a été instantanément placé devant la croix — et le caractère du chemin, le rejet et la perte qu’elle entraîne. Il disparaît, on n’entend plus jamais parler de lui.
Le deuxième cas est différent. Il n’a pas reculé devant le chemin, mais il possédait un autre centre d’attrait. Son cœur était partagé, d’où sa demande : « Permets-moi d’aller d’abord enterrer mon père ». L’affection pour son père le tirait en arrière ; or « quiconque aime père ou mère plus que moi n’est pas digne de moi ». Le Seigneur revendique l’adhésion immédiate et sans réserve en disant : « Suis-moi, et laisse les morts enterrer leurs morts ». Il doit apprendre que, si on est disciple, ce ne sont ni les penchants du cœur, ni l’élan des plus tendres affections, qui doivent désormais gouverner le chemin, mais la volonté de son Seigneur.
Après ces instructions, « quand il fut monté dans la barque, ses disciples le suivirent ». Il leur avait, en effet, appris comment Le suivre ; et ceci, donne la clé de l’incident suivant. À peine s’étaient-ils embarqués qu’une grande tempête se leva, « au point que la barque fut couverte par les vagues ; mais Lui dormait ». Il nous est montré ici le caractère du chemin du disciple, un chemin « à travers vagues, nuages et tempêtes », et en tant que tel il est toujours rempli de dangers, parce que le disciple doit y subir tout le choc de l’opposition de la puissance de Satan. En outre, on dirait souvent que le Seigneur dort, comme s’il n’était pas au courant, pour ne pas dire indifférent au péril de ses disciples. Cependant, si le danger du chemin et la tentation du disciple se manifestent, ses ressources le sont aussi. « Ses disciples s’approchèrent de lui, et le réveillèrent en disant : Seigneur, sauve-nous, nous périssons ». Ils crient vers Lui dans leur détresse, et Il les délivre de leurs angoisses ; car Il intervient aussitôt en réponse à leur cri, après leur avoir reproché leur crainte et leur manque de foi. Et Il « reprit les vents et la mer, et il se fit un grand calme ». Il voulait qu’ils apprennent, et nous aussi, qu’Il est entièrement suffisant pour les dangers de la route, et que, malgré toute la force de la tempête, tout est sous Son contrôle ; et que la puissance de Celui qui nous a appelés à Le suivre dépasse toutes nos nécessités pressantes, et que cette puissance est en mesure de nous conduire à « l’autre rive » en toute sécurité à travers toutes les épreuves et l’opposition. Il se glorifie ainsi par-dessus tous les efforts de l’ennemi, et confirme la foi de Ses disciples en déployant Sa toute-puissance.