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Propos de Dieu à l’égard des croyants :

 

Après avoir porté l’image du premier homme,

 

porter l’image du second, Christ

 

2 Cor. 5:1-5, 9-10 — 1 Cor. 15:13-28, 42-57

 

Pierre Combe

 

Méditation orale. Les subdivisions et sous-titres ont été ajoutés par Bibliquest. Août 2004

 

Table des matières abrégée :

1     2 Corinthiens 5:1-5, 9-10

2     1 Corinthiens 15:13-28, 42-57

3     Propos de Dieu à l’égard des croyants : après avoir porté l’image du premier homme, porter l’image du second, Christ

 

Table des matières détaillée :

1     2 Corinthiens 5:1-5, 9-10

1.1      Nous savons, nous avons — 2 Cor. 5:1a

1.2      Nous avons un édifice — 2 Cor. 5:1b

1.3      Si notre maison terrestre est détruite — 2 Cor. 5:1a

1.4      Conformité au Seigneur

1.5      Dans cette tente nous gémissons — 2 Cor. 5:2a, 4a

1.6      Nous désirons avec ardeur d’être revêtu de notre domicile qui est du ciel — 2 Cor. 5:2b-3

1.7      Il faut que ce mortel soit absorbé par la vie — 2 Cor. 5:4c

1.8      Tribunal de Christ — 2 Cor. 5:10

1.8.1       Quelle comparution ?

1.8.2       Nécessité de la comparution

1.8.3       Au ciel, pour être en mesure d’apprécier

1.8.4       Les leçons de la manifestation

1.8.5       Aimer Son apparition

2     1 Corinthiens 15:13-28, 42-57

2.1      La résurrection du Seigneur

2.2      Corps spirituel non encore glorifié. Corps glorifié

2.3      Porter Son image

2.4      Les deux résurrections

2.5      Résurrection : « chacun en son propre rang »

2.5.1       Christ les prémices

2.5.2       Les rachetés du temps de la grâce

2.5.3       Martyrs apocalyptiques

2.5.3.1         Ceux de la première demi-semaine

2.5.3.2         Ceux de la deuxième demi-semaine

2.5.4       Quatre catégories de rachetés

2.6      Jugements. La mort abolie. Les derniers morts dans le Seigneur

2.7      L’accomplissement final du propos divin

3     Propos de Dieu à l’égard des croyants : après avoir porté l’image du premier homme, porter l’image du second, Christ

 

 

1                        2 Corinthiens 5:1-5, 9-10

1.1   Nous savons, nous avons — 2 Cor. 5:1a

Il n’y a que la foi qui peut s’approprier et jouir des promesses divines, étant persuadée que ce que Dieu a promis, comme l’a dit Abraham, Il est puissant aussi pour l’accomplir. On peut dire que la foi s’empare, s’approprie de telles promesses ; en quelque sorte, elle rend le futur présent dans le cœur du racheté, et elle conduit le croyant à jouir d’une pleine certitude de ce que la grâce divine a placé dans son cœur, lui accordant de pouvoir dire « nous savons et nous avons » — non pas nous aurons ; mais nous savons, que si notre maison terrestre qui n’est qu’une tente est détruite, nous avons un édifice de la part de Dieu, une maison qui n’est pas faite de main, éternelle dans les cieux (5:1).

Cela ne saurait dire en aucun cas que nos corps glorieux sont déjà préparés, mais la foi s’empare des promesses divines, elle se les approprie, elle en jouit. Et ce que la foi possède, elle l’a. Elle est l’assurance des choses qu’on espère, la certitude de celles que l’on ne voit pas (Héb. 11:1).

 

1.2   Nous avons un édifice — 2 Cor. 5:1b

Nous avons un édifice. Comparaison combien éloquente entre une tente et un édifice. Nos corps en effet, qui appartiennent à cette première création ne sont que des demeures fragiles et vulnérables, nécessaires pour la traversée du désert, mais en aucun cas destinés à la sphère céleste. Mais nous avons un édifice : premièrement comme rachetés nous constituons cet édifice de la grâce en qualité de pierres vivantes, placées sur la pierre de fondement ; mais ici il s’agit de nos corps, et alors que nous sommes encore dans nos tentes fragiles qui appartiennent à cette première création (mais ils comportent des trésors que la grâce a placés dans des vases de terre — 2 Cor. 4:7), nous avons cependant ce qui demeure, et nous jouissons déjà de ce que nous avons par la foi.

Cette figure de la tente nous reporte nécessairement à ce qu’était, en son temps, la tente d’assignation dans le désert. Quelle différence entre cette tente, si riche en enseignements, si précieuse pour l’Éternel, bien qu’itinérante et passagère, — et l’édifice, le temple édifié par le roi de gloire. Certains éléments ont été portés de l’une dans l’autre. Les ustensiles précieux, tout ce qui était en quelque sorte lié à Dieu lui-même et à Son service, a été transporté de la tente d’assignation dans le temple. Mais pas un pieu, pas une tenture de la tente n’a été porté dans le temple. Tout ce qui se rattache à cette première création, lié à la tente fragile de nos corps, ne franchira pas le seuil de la sphère céleste. En revanche ce que la grâce de Dieu a placé dans le racheté, et qui n’a rien de commun avec la première création, ces valeurs impérissables liées à Christ franchiront alors ce seuil, pour être revêtues d’une demeure propre à la sphère dans laquelle elles trouveront leur réalisation.

 

1.3   Si notre maison terrestre est détruite — 2 Cor. 5:1a

Il nous est ainsi dit que notre tente est détruite. En effet il n’entrera dans la maison du Père aucun élément de notre corps physique tiré de la poussière (et retournant à la poussière, si nous connaissons la mort), — aucun élément de nos corps mortels liés à cette première création. Il est impossible que ce qui est mortel soit revêtu tel quel de l’immortalité, et que ce qui est corruptible soit revêtu tel quel de l’incorruptibilité [ceci ne contredit pas 1 Cor. 15:53]. Ce qui est immortel, ce qui est incorruptible, les trésors divins que la foi a acquis et possède, — ces choses-là sont impérissables, mais la tente elle-même est détruite.

Pensons à ce que le Seigneur disait lui-même en Jean 2:19 : « détruisez ce temple et en trois jours je le relèverai », — et le Seigneur lui-même de préciser qu’Il parlait de son corps en disant « détruisez ce temple ». Certes, s’il y avait une similitude entre le corps du Seigneur et le corps des rachetés quant à l’humanité, il y avait la grande différence que le corps du Seigneur a participé entièrement à l’humanité, mais en rien à la nature pécheresse : c’était un corps saint, sans rien en lui de contraire à la nature divine. Mais s’il disait « détruisez ce temple », il disait aussi « je le relèverai » : c’est le travail de Dieu.

 

1.4   Conformité au Seigneur

Il est très beau de voir que la foi peut s’emparer d’une promesse qui a pour objet la conformité au Seigneur (Rom. 8:26), c’est ce que nous lisons dans l’épître aux Philippiens (3:21), où il nous est dit qu’Il transformera le corps de notre abaissement en la conformité du corps de sa gloire selon ce pouvoir qu’il a de s’assujettir même toutes choses. Conformité : cela ne veut pas dire que nous deviendrons des dieux ; nous resterons éternellement des créatures, mais conformes à l’image de Christ comme homme glorifié. En quelque sorte le Seigneur a revêtu une certaine conformité au corps de l’homme en venant sur la terre. Il a été fait en toutes choses semblable à nous à part le péché (Héb. 4:15). Il a participé et ressenti divinement toutes les dispositions de la nature humaine, il a participé au sang et à la chair (Héb. 2:14). L’expression au sang et à la chair, nous parle de la nature humaine, alors que l’expression la chair et le sang évoque la nature pécheresse (1 Cor. 15:50). Le Seigneur peut dire à Pierre la chair et le sang ne t’ont pas révélé cela. Mais il a participé au sang et à la chair comme homme sur la terre et en quelque sorte il y a cette conformité. Mais nous serons conformes au Seigneur comme homme glorifié, tout en restant, nous le précisons, des créatures.

 

1.5   Dans cette tente nous gémissons — 2 Cor. 5:2a, 4a

Que nous est-il dit ici en rapport avec notre passage sur la terre ? Dans cette tente nous gémissons, désirant avec ardeur d’avoir revêtu notre domicile qui est du ciel, — et cela est dit par deux fois, que dans notre tente, notre corps nous gémissons. Effectivement nos corps appartiennent à cette première création qui a été frappée par les conséquences du péché, auxquelles nos corps n’échappent nullement. Ils connaissent le vieillissement, ils connaissent la décrépitude, la perte progressive des facultés, et tout ce que le péché a amené, et nous gémissons. Il est vrai qu’il y a beaucoup de souffrances, y compris les souffrances dans nos corps, et le racheté n’est pas épargné : il n’est jamais fait de promesses dans la Parole que le racheté sera épargné de la souffrance, de toutes les vicissitudes liées à notre chemin ici bas, tant que nous sommes dans nos corps qui appartiennent à cette première création.

Mais il y a peut être un autre aspect de ce gémissement, qui nous semble être constitué par la coexistence de deux natures qui ne peuvent en aucun cas être conciliées l’une avec l’autre. Puisque dans nos corps, pendant que nous sommes ici bas dans la scène de ce monde, il y a la coexistence de la chair et du nouvel homme. Et la disparité de nature dans cette coexistence n’est-elle pas un sujet de souffrance pour le racheté ? On pourra dire même que plus le croyant est attaché au Seigneur, plus il souffrira de cette disparité de nature, de cette coexistence de ce qui est de Dieu et ce qui est de notre création, de ce qui ne pèche pas et ce qui pèche. Cette confrontation qui engendre cette lutte permanente à tel point que tant que nous sommes sur la terre nous ne pourrons jamais crier victoire sur la chair en nous mêmes. Nous sommes appelés à la tenir là où Christ l’a placée : Il a crucifié le vieil homme à la croix, mais la réalisation pratique dans sa plénitude (être affranchis de la chair) ne nous sera pas accordé ici-bas. On est affranchi de beaucoup de choses, nous dit l’épître aux Romains, mais la vieille nature, nous l’aurons avec nous jusqu’à la fin ; mais notre ressource est la force en dehors de nous ; elle nous est accordée dans la dépendance et la vigilance, et dans une marche dans la crainte du Seigneur pour tenir cette chair dans la mort.

 

1.6   Nous désirons avec ardeur d’être revêtu de notre domicile qui est du ciel — 2 Cor. 5:2b-3

Si les manifestations si spontanées, peut être même si inattendues de la chair en nous, constituent une souffrance, une lutte constante, — à ce point de vue là nous gémissons, désirant avec ardeur d’être délivré, de tout ce que la chair est toujours capable de produire chez le croyant.

« Nous désirons avec ardeur d’être revêtu de notre domicile qui est du ciel, si toutefois même en étant revêtu nous ne sommes pas trouvé nus. Car aussi nous qui sommes dans la tente, nous gémissons étant chargés, non pas que nous désirions être dépouillés, mais nous désirons être revêtus afin que ce qui est mortel soit absorbé par la vie » (5:2-4).

Nous avons des corps, et donc en quelque sorte nous sommes vêtus ; nous ne désirons pas être dépouillés. Notre attente même n’est pas de connaître la mort, car nous attendons le Seigneur. La disposition naturelle de l’homme et du racheté n’est pas de désirer s’en aller, d’expirer sur cette terre. Mais nous désirons d’être revêtus, nous le sommes déjà comme rachetés, nous sommes revêtus de Christ ; c’est là notre parure cette plus belle robe sortie de la maison du Père, Christ lui-même, et que le Père donne à ceux qui s’approchent de Lui dans la repentance.

Mais combien de ceux qui peut être savent ces choses, connaissent le moyen de salut, l’ont entendu annoncé, ont peut être même uni leur voix aux cantiques de reconnaissance, sans être pour autant revêtus de Christ, de telle sorte que paraissant devant le Seigneur, ils peuvent par cela se trouver nu. Cette pensée nous reporte à l’entrée du péché dans ce monde lorsque nos premiers parents ont commis cette infraction ; la seule ordonnance qui leur était donnée conditionnait la jouissance du lieu de délice, Eden ; qu’ont-ils constatés devant Dieu ? qu’ils étaient nus (« j’ai eu peur car je suis nu ») et pourtant ils venaient de tisser ensemble un vêtement de feuilles, — parure inutile sur laquelle Dieu ne donne même aucune appréciation et dont Il ne tient aucun compte. En dépit de cette pauvre couverture, ils doivent dire eux-mêmes qu’ils ont peur parce qu’ils sont nus. Pourrait-il y avoir ici, même un jeune, une âme qui a entendu la prédication de l’évangile et qui se trouvant tôt ou tard dans la présence du Seigneur réalisera à ses dépens, mais pour une condamnation éternelle, sa nudité. Notre seule parure, c’est cette robe du salut, ce vêtement de la justice, Christ lui-même. Que nous ne soyons pas trouvés nus !

 

1.7   Il faut que ce mortel soit absorbé par la vie — 2 Cor. 5:4c

Il faut que ce mortel soit absorbé par la vie. Absorbé, le terme est très beau ; absorbé par la vie : en quelque sorte ce qui est absorbé n’existe plus. On peut dire que les trois éléments constituant de notre être comme rachetés du Seigneur seront absorbés. Dieu ne veut même pas laisser à l’Ennemi nos corps, puisqu’Il veut les changer. Notre âme, notre esprit et notre corps appartiennent à Christ, et le tout, y compris nos corps, est absorbés par la vie. Dieu ne laisse rien à l’Ennemi. Cela ne veut pas dire que nos corps mortels qui peuvent connaître la mort et la corruption qui y fait suite, entrent dans le ciel ; bien sûr que non. La Parole est là pour le préciser : le mortel, le corruptible n’hérite pas de la demeure céleste, en aucun cas (1 Cor. 15:50). Mais Dieu ne laisse rien à l’Ennemi ; nos corps Lui appartiennent ; ils ont été le temple du Saint Esprit, et tout est absorbé par la vie, et cela en un clin d’œil.

 

1.8   Tribunal de Christ — 2 Cor. 5:10

Mais ce que nous désirons donc, c’est d’être revêtus. La Parole d’ajouter entre autre au v. 10 : « Car il faut que nous soyons tous manifestés devant le tribunal de Christ afin que chacun reçoivent les choses accomplies dans le corps selon ce qu’il aura fait soit bien soit mal ».

 

1.8.1        Quelle comparution ?

Bien des âmes de racheté ont été préoccupées, voire même parfois troublées par la mention et l’évocation d’un tribunal de Christ. Il nous faut tous y comparaître, tous, incrédules ou croyants, mais non pas tous en même temps, et non pas tous de la même manière. Les premiers qui comparaîtront sont les rachetés. Nous savons bien qu’après l’ouïe du cri de commandement, la dernière trompette, les morts en Christ ressusciteront premièrement, puis nous les vivants qui demeurons nous serons changés tous ensemble ; nous serons ravis en la présence du Seigneur en l’air (1 Thes. 4). Après cela, pendant cette période dite apocalyptique, se dérouleront sur la terre les jugements qui toucheront d’une manière particulière Israël, mais l’humanité toute entière. Pendant ce temps les rachetés seront auprès du Seigneur, transformés et rendus semblables au Seigneur, introduits dans une félicité que rien ne peut troubler.

Il nous est dit pourtant que nous devrons tous comparaître devant le tribunal de Christ ; mais nous comparaîtrons comme rachetés, transformés en la ressemblance du Seigneur, rendus semblables à Lui, glorifiés. Nous n’allons pas comparaître pour être jugés, c’est impossible. Le racheté est à l’abri du jugement pour l’éternité (Jean 5:29). Parmi tous les rachetés du Seigneur qui seront introduits lors de la dernière trompette (celle du départ pour aller à la rencontre du Seigneur en l’air), il n’y aura aucun racheté qui sera condamné dans cette comparution devant le Seigneur. Ce n’est pas un juge que nous rencontrerons, mais c’est un appréciateur (bien que le terme de juge revête aussi ce caractère, car on doit juger toute chose sainement, dans le sens d’apprécier).

 

1.8.2        Nécessité de la comparution

La question donc peut se poser à nos cœurs : pourquoi donc, alors que nous en aurons fini avec la terre, fini avec tout ce gémissement, avec tout ce qui a constitué un fardeau sur cette terre, alors que nous en aurons fini avec la chair qui constitue un piège permanent pour nos âmes, — pourquoi, alors que nous aurons été rendus semblables au Seigneur, devrons-nous encore comparaître devant le Seigneur, dans cette scène que l’on a qualifié des promotions chrétiennes, promotions célestes ?

Si cette comparution n’existait pas, cela ne changerait peut être rien à notre glorification, mais nous ignorerions éternellement quelle a été l’appréciation du Seigneur à notre égard quant à notre chemin sur la terre. Si, depuis l’instant que nous vivons maintenant nous étions introduits dans la présence du Seigneur, sans tribunal de Christ, nous ne connaîtrions jamais ce que le Seigneur a pensé de nous quant à notre marche sur la terre. Or il faut que nous le sachions, c’est une nécessité.

 

1.8.3        Au ciel, pour être en mesure d’apprécier

Pourquoi donc cette scène a-t-elle lieu dans le ciel ? Parce qu’il faut que nous soyons dans une condition qui nous octroie la compréhension et l’appréciation entière, voire parfaite de l’appréciation du Seigneur lui-même. Nous ne pourrions pas l’avoir dans nos conditions limitées actuelles, dans nos corps ; mais lorsque nous serons rendus semblables au Seigneur, et que nous entendrons cette manifestation où le Seigneur nous fera connaître la manière dont Il a apprécié et considéré notre marche ici bas, nous aurons une capacité de perception, de compréhension et d’appréciation donnée par le Seigneur ; nous devons l’avoir.

 

1.8.4        Les leçons de la manifestation

Il n’en résultera aucune condamnation, nous le savons bien (Rom. 8:1), mais au contraire il résultera certainement une chose : c’est la louange, — la louange en évoquant la grâce, en prenant conscience beaucoup plus que ce que nous pouvons le considérer maintenant, de la grâce dont nous avons été les objets sur la terre, de l’amour, de la patience, de la condescendance du Seigneur à notre égard sur la terre : nous devons savoir tout cela. Mais nous apprendrons aussi ce qui a été oublié par le temps dans nos pensées et dans nos défaillances ; le Seigneur nous le fera connaître, non pas pour nous juger, non pas pour nous punir ; mais si notre marche comme croyant n’a pas été véritablement conforme à la pensée du Seigneur, nous éprouverons alors ce que nous lisons en 1 Corinthiens 3:15 quant à ceux qui, bien qu’ayant la vie, apportent sur le fondement des éléments qui ne supportent pas l’appréciation de Dieu : lui-même est sauvé, comme au travers du feu, mais il éprouve une perte. On peut éprouver une perte par un manque de vie ayant glorifié le Seigneur sur la terre. Un croyant qui, bien qu’ayant la vie, aura marché comme un homme du monde, n’aura pas la même mesure de récompense que le racheté fidèle qui a vécu dans la vigilance et dans la crainte du Seigneur. Le premier éprouvera une perte, c’est le texte de 1 Corinthiens 3, — il éprouvera une perte de récompense, mais il n’y a aucun jugement.

 

1.8.5        Aimer Son apparition

Nous n’avons pas à craindre cette comparution, mais nous devons y penser, et même désirer qu’avec le secours du Seigneur, elle produise la vigilance dans notre marche afin qu’Il soit honoré dans les Siens. C’est cela « aimer son apparition ». La venue du Seigneur que nous attendons comme objet de notre espérance, et première manifestation et réouverture en quelque sorte du cours prophétique, — le premier élément c’est la venue du Seigneur. Elle n’est jamais mentionnée en rapport avec la mesure de fidélité ; elle est simplement en rapport avec la foi : ou on a la foi, ou on ne l’a pas ; ou on est sauvé ou on est perdu. Tous les rachetés du Seigneur, quelle qu’ait été la mesure de leur fidélité, seront ravis ensemble à la venue du Seigneur en l’air, à sa rencontre. La venue du Seigneur n’est pas liée ou conditionnée à la mesure de la fidélité, mais elle est pour tous ceux qui sont du Christ à Sa venue. Mais l’apparition du Seigneur en gloire avec les siens, qui fera suite à la période apocalyptique, et qui précèdera l’instauration du royaume, du règne millénaire, c’est lorsque selon Thessaloniciens (et d’autres passages encore) le Seigneur apparaîtra en gloire avec les saints glorifiés ; dans ce jour de son apparition, il sera, nous est-il dit, glorifié dans ses saints et admiré dans tous ceux qui auront cru (2 Thes. 1:10). Alors nous apparaîtrons, après la scène du tribunal de Christ, porteurs des récompenses du Seigneur (la mesure de la récompense sera visible). C’est dans ce sens que nous devons aimer son apparition, c’est-à-dire désirer ardemment qu’Il soit glorifié dans les siens au jour de Son appréciation, au tribunal de Christ ; c’est là aimer son apparition. L’apparition, elle, est liée étroitement à la mesure de la fidélité ; nous savons bien que si tous les rachetés auront le privilège de passer par la glorification, on pourrait dire que la mesure dans laquelle cette gloire sera manifestée et brillera, sera en rapport avec la mesure de la fidélité. Une étoile diffère d’une autre étoile en gloire (1 Cor. 15:41).

 

 

2                        1 Corinthiens 15:13-28, 42-57

2.1   La résurrection du Seigneur

Le Seigneur a connu trois étapes comme homme. Jusqu’à la crucifixion, le Seigneur a participé au sang et à la chair, Il a participé pleinement à l’humanité, éprouvant les mêmes dispositions, ayant connu la fatigue comme aussi la faim et la soif, éprouvant dans son corps et ressentant pleinement toutes les souffrances liées à l’être physique. Mais le Seigneur, bien qu’Il ait été tenté plus d’une fois par l’Ennemi, n’a jamais été tenté par le péché.

 

2.2   Corps spirituel non encore glorifié. Corps glorifié

Ressuscité, le Seigneur a pris un corps d’homme ressuscité, spirituel mais non encore glorifié, — un corps d’homme ressuscité qui n’est plus lié, ou pourrait-on dire, qui dans une certaine mesure n’est plus dépendant de cette première création. Le Seigneur a mangé (Luc 24:42), non pas parce que c’était une nécessité pour son corps, mais pour prouver qu’Il était un homme. C’était un homme palpable, puisqu’Il demande à Thomas de mettre son doigt dans son côté, et qu’Il montre les traces, les blessures dans son corps d’homme ressuscité. Nous ne voyons pas que le Seigneur ait eu alors une apparence d’une gloire éblouissante, — bien loin de là puisque Marie de Magdala ne l’a pas discerné au jour de la résurrection (Jean 20) croyant que c’était le jardinier. Et les disciples d’Emmaüs ne l’ont pas reconnu lorsqu’Il s’est joint à eux pour marcher dans le chemin. Mais le Seigneur élevé dans la gloire est devenu un homme glorifié, le seul homme qui est maintenant dans le ciel, un homme glorifié.

 

2.3   Porter Son image

La perspective placée devant le regard de notre foi, c’est d’être conformes à Son image. Nous portons déjà maintenant une image (1 Cor. 15:49) : c’est l’image du terrestre, de l’homme lié à cette première création, tiré du sol, poussière. Nous portons l’image du premier homme, nous porterons l’image du second homme. Notre conformité va jusque là : Lui être rendu semblable. On voit bien que l’apôtre développe dans ce chapitre 15 d’une manière magistrale la résurrection du Seigneur.

 

2.4   Les deux résurrections

Tous doivent ressuscités, avons-nous lu ; tous les hommes ressusciteront, tous les morts ressusciteront, mais non pas de la même manière et non pas en même temps, bien loin de là. Tous ceux qui sont morts dans la foi, ancien et nouveau testament, tous les rachetés de l’ancienne économie comme aussi l’Église, tous ceux qui sont du Christ ressusciteront à Sa venue, dans un même clin d’œil. Aucun des incrédules ne ressuscitera à ce moment là ; quand ressusciteront-ils ? Beaucoup plus tard ; ils ressusciteront non seulement après la venue du Seigneur, non seulement après les jugements, mais ils ressusciteront après le règne millénaire, donc plus de mille ans après la résurrection des rachetés du Seigneur. Ce sont les morts qui ressuscitent, la Parole est très claire à cet égard ; la distinction est faite entre les morts en Christ qui ressuscitent et les morts qui meurent dans leurs péchés sans Christ. Ces derniers comparaîtront au grand trône blanc dont il nous est parlé tout à la fin de l’Apocalypse, pour entendre une sentence sans appel.

 

2.5   Résurrection : « chacun en son propre rang » — 1 Cor. 15:20-22

2.5.1        Christ les prémices

Quant aux rachetés du Seigneur, il est dit qu’ils ressusciteront chacun dans son propre rang, Christ étant les prémices. Les prémices de la première résurrection, c’est Christ. C’est là la pensée de Dieu à l’égard de son Fils bien-aimé, qu’en toute chose il ait la première place (Col. 1:18), et les prémices de la première résurrection, c’est Christ seul. C’est un ordre que Dieu a sauvegardé pour la gloire de son Fils, à savoir qu’après la mort du Seigneur lorsque des corps de saints endormis ont ressuscités, ils n’ont pas pu sortir des sépulcres ni apparaître à la ville avant que le Seigneur soit ressuscité.

 

2.5.2        Les rachetés du temps de la grâce

Christ les prémices, puis viennent ceux qui sont du Christ à sa venue, autrement dit les rachetés de l’économie de la grâce. Mais il y aura encore des ressuscités à la fin de la période des jugements qui s’étend entre la venue et l’apparition du Seigneur.

 

2.5.3        Martyrs apocalyptiques

Tous les martyrs, tous ceux qui auront par fidélité perdus la vie, et qui ne subsisteront donc pas à la fin de la période des jugements, avant l’instauration du règne, — si d’une part ils seront privés de l’introduction dans la jouissance du règne millénaire, par ailleurs ils auront une bénédiction bien plus grande, comme une récompense divine à l’égard de ces martyrs de cette période si douloureuse de la grande tribulation et du jugement : ils ressusciteront avant l’instauration du règne pour être introduits dans une scène céleste, sans pour autant faire partie de l’Église.

 

2.5.3.1                 Ceux de la première demi-semaine

Nous avons ceux de la première demi semaine, ceux dont les âmes crient, on peut dire « sous l’autel » (Apoc. 6:9). On les entend dire « jusques à quand, Seigneur, ne vengeras-tu pas… » ; et il leur est dit d’attendre encore un peu de temps jusqu’à ce que leurs compagnons d’esclavage les aient rejoints.

 

2.5.3.2                 Ceux de la deuxième demi-semaine

Ce sont ceux de la deuxième demi semaine dont il est parlé de manière très éloquente et très touchante dans le ch. 14 de l’Apocalypse, ceux qui entendent les joueurs de harpe dans le ciel, qui chantent comme un cantique nouveau. Ce sont ces saints de la période apocalyptique qui ressusciteront et qui appartiennent encore eux aussi à la première résurrection.

 

2.5.4        Quatre catégories de rachetés

Il y a donc quatre catégories de rachetés qui font partie de la première résurrection ; et les quatre sont mentionnées dans le ch. 20:4 de l’Apocalypse, « chacun dans son propre rang ». Dans le Christ tous seront rendus vivants, mais Christ est les prémices.

 

2.6   Jugements. La mort abolie. Les derniers morts dans le Seigneur

Ensuite lorsque le propos de Dieu trouve sa réalisation, son accomplissement, nous avons d’une part les jugements, ensuite le règne millénaire, la révolte qui y fera suite. Les combats guerriers du Seigneur sont décrits au ch. 19 de l’Apocalypse. Le dernier ennemi qui sera aboli c’est la mort ; qu’est-ce que la mort si ce n’est le salaire, ou les gages, du péché ? « Les gages du péché c’est la mort » (Rom. 6:23). Donc, pour que la mort soit abolie, il faut que le péché le soit préalablement ; tant qu’il y a du péché, il y a la mort. Les derniers qui meurent dans le Seigneur, nous les avons en Apocalypse 14:13 où il nous est dit : « Et j’ouïs une voix venant du ciel, disant : Écris : Bienheureux les morts qui meurent dans le Seigneur, dorénavant. Oui, dit l’Esprit, afin qu’ils se reposent de leurs travaux, car leurs œuvres les suivent ». C’est la dernière mention qui est faite par l’Écriture des morts dans le Seigneur, parce qu’à partir de ce moment là plus personne ne mourra dans le Seigneur.

 

2.7   L’accomplissement final du propos divin

En 1 Cor. 15:28 nous arrivons en quelque sorte à l’accomplissement final du propos divin ; l’œuvre est accomplie, toutes choses ont été assujetties au Seigneur, à l’exclusion est-il dit au v. 27 de Celui qui Lui a assujetti toutes choses. Les ennemis lui sont assujettis, ils sont sous ses pieds ; tout est remis entre ses mains ; le jugement a été remis au Fils, Il l’exécute, et tout est remis au Fils ; le règne est établi par le Fils. Et quand le règne a trouvé son accomplissement, le Fils remet le règne à Dieu le Père, et Lui-même rentre dans cet assujettissement divin face à son Père. C’est bien la raison pour laquelle il est précisé que toutes choses Lui sont assujetties, mais il est évident, à la fin du v. 27, que c’est à l’exclusion de celui, Dieu Lui-même, qui Lui a assujetti toutes choses. Mais quand toutes choses lui auront été assujetties, alors le Fils aussi lui-même sera assujetti à celui qui lui a assujetti toutes choses afin que Dieu soit tout en tous. C’est la fin, l’aboutissement du conseil de Dieu, dont toute la réalisation a été acquise par les 3 heures de l’expiation, mais dont l’accomplissement ne se trouve qu’à la fin, on peut dire, de toute l’histoire de la terre. Il remet le royaume à Dieu le Père, comme étant Celui par qui le propos divin a trouvé sa réalisation, et cela dans le but que Dieu soit tout en tous, — tout comme objet, et en tous comme capacité de jouissance. Voilà le propos de Dieu à l’égard de son Fils bien-aimé.

 

3                        Propos de Dieu à l’égard des croyants : après avoir porté l’image du premier homme, porter l’image du second, Christ

Nous avons été quelque peu, bien brièvement et incomplètement occupé du propos de Dieu à notre égard, à savoir que si nous avons porté l’image du premier homme de ce qui est poussière, de cette première création, nous porterons aussi, et d’une manière certaine, l’image de celui qui est céleste. C’est le partage de tous ceux qui sont morts dans le Seigneur, de porter l’image de celui qui est céleste, lorsque nous Lui seront rendus semblables. Pour le moment, vivants sur la terre, nous jouissons de notre relation d’enfants vis-à-vis de notre Père, à l’égard de notre Père, — d’où l’expression de l’apôtre Jean (1 Jean 3) : « voyez de quel amour le Père nous a fait don, que nous soyons appelés enfants de Dieu » ; et nous le sommes maintenant, c’est une relation d’intimité, relation filiale, indestructible, de laquelle l’âme jouit ; c’est le partage de chaque racheté dès maintenant. Mais il y a ce que nous ne sommes pas encore, mais qui est une assurance pour la foi : nous savons que nous avons un édifice, une maison qui n’est pas faite de main, éternelle, dans les cieux. Alors se réalisera ce propos à notre égard, mais pour la gloire de son Auteur nous Lui seront semblables et nous Le verrons comme Il est.