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Chaque Jour les Écritures — Évangile selon Jean

 

 

 

Table des matières :

1     Jean 1 v. 1 à 18

2     Jean 1 v. 19 à 34

3     Jean 1 v. 35 à 52

4     Jean 2 v. 1 à 12

5     Jean 2 v. 13 à 25

6     Jean 3 v. 1 à 21

7     Jean 3 v. 22 à 36

8     Jean 4 v. 1 à 18

9     Jean 4 v. 19 à 38

10      Jean 4 v. 39 à 54

11      Jean 5 v. 1 à 14

12      Jean 5 v. 15 à 30

13      Jean 5 v. 31 à 47

14      Jean 6 v. 1 à 21

15      Jean 6 v. 22 à 36

16      Jean 6 v. 37 à 50

17      Jean 6 v. 51 à 71

18      Jean 7 v. 1 à 24

19      Jean 7 v. 25 à 36

20      Jean 7 v. 37 à 53

21      Jean 8 v. 1 à 20

22      Jean 8 v. 21 à 36

23      Jean 8 v. 37 à 59

24      Jean 9 v. 1 à 16

25      Jean 9 v. 17 à 34

26      Jean 9 v. 35 à 41 ; 10 v. 1 à 6

27      Jean 10 v. 7 à 21

28      Jean 10 v. 22 à 42

29      Jean 11 v. 1 à 27

30      Jean 11 v. 28 à 44

31      Jean 11 v. 45 à 57

32      Jean 12 v. 1 à 19

33      Jean 12 v. 20 à 36

34      Jean 12 v. 37 à 50

35      Jean 13 v. 1 à 20

36      Jean 13 v. 21 à 38

37      Jean 14 v. 1 à 14

38      Jean 14 v. 15 à 31

39      Jean 15 v. 1 à 15

40      Jean 15 v. 16 à 27

41      Jean 16 v. 1 à 18

42      Jean 16 v. 19 à 33

43      Jean 17 v. 1 à 13

44      Jean 17 v. 14 à 26

45      Jean 18 v. 1 à 11

46      Jean 18 v. 12 à 27

47      Jean 18 v. 28 à 40

48      Jean 19 v. 1 à 16

49      Jean 19 v. 17 à 30

50      Jean 19 v. 31 à 42

51      Jean 20 v. 1 à 18

52      Jean 20 v. 19 à 31

53      Jean 21 v. 1 à 14

54      Jean 21 v. 15 à 25

 

 

 

1                    Jean 1 v. 1 à 18

 

«Le Fils unique» faisant connaître le Père, tel est le résumé de cet évangile (v. 18; voir 1 Jean 4 v. 9). Le premier verset déjà, dont chaque terme doit être pesé, nous Le présente comme la Parole, une Personne éternelle, distincte de Dieu, tout en étant Dieu. Aussi loin que peut remonter notre pensée, elle était (Ps. 90 v. 2). Mais cette Parole créatrice, unique source de la vie et de la lumière, ne s'est pas adressée à nous du haut du ciel; non, elle est venue dans le monde (v. 9), s'assujettissant à nos limites de l'espace et du temps. Mystère insondable: la Parole devint chair (v. 14; 1 Tim. 3 v. 16)! Et elle n'est pas venue comme un messager rapide qui s'en retourne aussitôt à Celui qui l'a envoyé. Elle a habité (dressé sa tente) au milieu de nous, sans cesser jamais pourtant d’être «dans le sein du Père» (v. 18). Tout ce qu’est Dieu dans sa nature même: amour et lumière (grâce pour le coeur et vérité pour la conscience du pécheur), s'est approché de nous et a brillé dans cette Personne adorable. Mais les ténèbres morales de l'homme n'ont pas compris la vraie lumière (v. 5). Le monde n'a pas connu son Créateur. Les siens n'ont pas reçu leur Messie (v. 11). Et vous, lecteur, l'avez-vous reçu? S'il en est ainsi, vous êtes un enfant de Dieu (v. 12; Gal. 3 v. 26).

 

2                    Jean 1 v. 19 à 34

 

Ce n'était pas le fardeau de leurs péchés qui conduisait les délégués des Juifs auprès de Jean le baptiseur, mais plutôt la curiosité et le désir de se faire une opinion; peut-être aussi une certaine inquiétude. Leur enquête est cependant l'occasion pour Jean de délivrer son message (comp. 1 Pier. 3 v. 15 fin). Or ce n'est pas à son propre sujet qu'il a quelque chose à dire (v. 22). Lui-même n'est qu'une simple voix. Il est «envoyé de Dieu… pour rendre témoignage de la lumière» (v. 6 à 8). Dans un certain sens, tous les rachetés sont appelés à rendre témoignage de la lumière et tout d'abord en marchant «comme des enfants de lumière» (Éph. 5 v. 8). En eux-mêmes ils ne sont rien, sinon des instruments par le moyen desquels Christ, la lumière morale du monde, doit être manifesté.

Dieu a indiqué d'avance à son serviteur comment reconnaître celui qu'il est chargé de désigner. «Voilà l'Agneau de Dieu», s'écrie Jean lorsque Jésus paraît. Dieu s'est pourvu d'une victime sainte pour ôter le péché du monde. Elle était attendue depuis la chute et annoncée par les prophètes ainsi que par les figures de l'ancienne alliance (És. 53; Ex. 12 v. 3). Et quelle victime! L'Agneau de Dieu n'est autre que le Fils de Dieu (v. 34).

 

3                    Jean 1 v. 35 à 52

 

La marche de Jésus (et non plus seulement le signe d'en haut: v. 33) remplit le cœur de Jean de conviction et de joie (v. 36). Choses qui parlent toujours aux autres! Ses deux disciples l'entendent et s'attachent à Jésus. Ils Le suivent et restent dans sa compagnie, privilège que nous aussi nous pouvons connaître maintenant selon sa promesse (Matt. 28 v. 20). André nous donne encore un autre exemple: Il mène à Jésus «son propre frère Simon». Avant de songer à quelque activité que ce soit, pensons à ceux de nos proches qui ne connaissent pas encore le Seigneur. André est un disciple effacé. Mais son service ce jour-là va avoir de grandes conséquences puisque son frère Simon deviendra l'apôtre Pierre. Philippe entend l'appel du Seigneur et à son tour parle à Nathanaël de ce Nazaréen qui n’est autre que le Messie promis. Mais aucun argument n'a le poids de cette simple invitation: «Viens et vois»!

Que de noms et de titres magnifiques exaltent dans ce chapitre les gloires éternelles actuelles ou à venir du Seigneur Jésus Christ: Parole, Vie, Lumière, Fils unique dans le sein du Père, Agneau de Dieu, Maître qui enseigne, Messie ou Christ, vrai Nazaréen, Roi d'Israël et Fils de l'homme.

 

4                    Jean 2 v. 1 à 12

 

Jésus est convié à une noce. Mais remarquons que toute la scène se passe en dehors de la salle du festin et rien ne nous est dit au sujet des époux. Tout ce que nous savons d'eux c'est qu'ils avaient eu l'heureuse pensée d'inviter Jésus et ses disciples. Chers amis, pouvons-nous associer le Seigneur à chacune de nos circonstances? Serait-Il toujours libre de prendre part à nos fêtes de famille et à nos divertissements? Lui seul pourra nous procurer la vraie joie, dont le vin est l'image dans la Parole. Toutefois c'est l'eau destinée à la purification qui produit ce vin de la joie. Il en sera ainsi d'Israël au temps de son rétablissement, et il en est ainsi pour nous aussi: nous ne goûtons les joies spirituelles que dans la mesure où nous pratiquons d'abord le jugement de nous-mêmes.

La manière de l'homme est de servir «le bon vin le premier» (v. 10). Il se hâte dès sa jeunesse de profiter de tout ce que peut offrir la vie. Car avec l'âge, peu à peu, viendront les soucis, les chagrins, le déclin, la mort. Le meilleur vin a été tiré le premier. Jésus agit autrement. Il a réservé aux siens des joies éternelles sans comparaison possible avec les vains bonheurs d'ici-bas. N'en désirons pas d'autres!

 

5                    Jean 2 v. 13 à 25

 

De Capernaüm, Jésus monte à Jérusalem. La Pâque «des Juifs» est proche. Cette fête n'a plus le caractère d'un «jour solennel de l'Éternel» ni d'une «sainte convocation» (Lév. 23 v. 2; comp. Jean 7 v. 2). Car un trafic honteux remplit le Temple à cette occasion. Des commerçants y vendent les divers animaux nécessaires aux sacrifices. Indigné, le Seigneur purifie la maison de son Père (v. 16).

Amis chrétiens, notre corps est le temple du Saint Esprit. Si nous nous sommes laissés envahir et dominer par des habitudes ou des pensées impures, laissons le Seigneur y mettre de l'ordre et nous sanctifier. Il est jaloux de nos affections pour son Père.

Les gens dont il est question aux v. 23 à 25 croyaient en Jésus par l'intelligence sans que leur cœur soit véritablement touché. Ils reconnaissent sa puissance pour faire des miracles, mais ce n'était pas la foi et Jésus ne se fiait pas à eux. Car «la foi vient de ce qu'on entend… par la parole de Dieu» (comp. v. 22 et Rom. 10 v. 17). La parfaite connaissance qu'a Jésus du cœur humain est une preuve de sa divinité (v. 25; lire Jér. 17 v. 9, 10). Mais son amour ne s'en est pas pour autant refroidi, car ses motifs pour aimer, c'est en Lui-même et non dans les hommes qu'Il les puisait.

 

6                    Jean 3 v. 1 à 21

 

Craintif, mais poussé par les besoins de son âme, Nicodème va rencontrer Celui qui est la vie et la lumière (ch. 1 v. 4, 5). Ce chef des Juifs, cet éminent docteur d'Israël, apprend auprès du Docteur venu de Dieu une vérité aussi étrange qu'humiliante pour lui: Ni ses qualités, ni ses connaissances, ni aucune de ses capacités humaines ne lui donnent droit au royaume de Dieu. Car de même qu'on entre dans le monde des hommes par la naissance naturelle, une autre naissance est nécessaire pour entrer dans ce domaine spirituel, celui de la famille de Dieu.

Nous trouvons deux «il faut» dans la réponse du Seigneur. L'un s'applique à l'homme: «Il vous faut être né de nouveau». L'autre, qui en est la contrepartie terrible, concerne notre Sauveur adorable lui-même: «Il faut que le Fils de l'homme soit élevé…». L'élévation de Jésus Christ présenté sur la croix aux regards de ma foi, me sauve de l'éternelle perdition (v. 14, 15; comp. Nomb. 21 v. 8, 9). En le contemplant, j'apprends à connaître l'amour de Dieu pour le monde (donc pour moi personnellement) et la preuve suprême qu'Il en a donnée. Le monde ne sera pas jugé sans avoir d'abord été aimé. Tout l'Évangile est contenu dans ce merveilleux v. 16, moyen de salut pour d'innombrables pécheurs, et qui ne devrait jamais cesser de confondre nos âmes.

 

7                    Jean 3 v. 22 à 36

 

Les disciples de Jean éprouvent un peu de jalousie en voyant leur maître perdre son importance au profit d'un autre (v. 26; ch. 4 v. 1). À l'exception de deux d'entre eux (dont André) qui avaient quitté Jean pour suivre Jésus (ch. 1 v. 37), ces hommes n'avaient pas compris quelle était précisément la mission du précurseur. Il était l'ami de l'Époux. Et ce qui provoquait le mécontentement de ses disciples rendait au contraire sa joie accomplie (v. 29); il était heureux de s'effacer devant le Seigneur. Sa belle réponse devrait être gravée comme une devise dans chacun de nos cœurs: «Il faut que lui croisse et que moi je diminue» (v. 30). Cette parole est l'occasion pour Jean d'exalter le Seigneur Jésus: Il est au-dessus de tous, non par l'autorité que les foules lui reconnaissent, mais parce qu'Il vient du ciel (v. 31). Et il n'en vient pas comme un ange, mais comme l'objet de toutes les affections du Père, son héritier (Héb. 1 v. 2). Une telle visite met l'humanité entièrement à l'épreuve et la partage en deux groupes: ceux qui croient au Fils: ils ont dès maintenant la vie éternelle. Quant à ceux qui ne croient pas, terrible pensée, la colère de Dieu demeure sur eux! De quel côté vous trouvez-vous (ch. 20 v. 31)?

 

8                    Jean 4 v. 1 à 18

 

Ce n'est pas seulement pour des gens estimés, comme Nicodème, que Dieu a donné son Fils unique. Ce merveilleux «don de Dieu» (v. 10) a été fait gratuitement aux pécheurs les plus misérables. Quel tableau nous avons ici! Dans son abaissement inconcevable, le Fils de Dieu est assis sur le bord de ce puits, vraiment homme, éprouvant la fatigue et la soif. Et pourtant Il ne pense qu'au salut de sa créture. Une femme s'approche, et voyez comment Jésus s'y prend pour gagner sa confiance. Il lui demande un service, et se met à sa portée en lui parlant de ce qu'elle connaît. Avide de trouver le bonheur, cette femme a bu à bien des eaux décevantes dans ce monde. Elle a cherché ce bonheur auprès de cinq maris. Toujours elle a eu «de nouveau soif». Mais le Sauveur connaît pour elle une «eau vive» dont Il est Lui-même la source (v. 10, 13, 14; comp. Jér. 2 v. 13, 18 et 17 v. 13). Sans en comprendre la nature, la Samaritaine s'attend à Lui pour recevoir ce don extraordinaire. Toutefois il est nécessaire que le Seigneur mette d'abord le doigt sur ce qui n'est pas en règle dans la vie de cette femme (v. 16 à 18). Car on ne peut être heureux tant que la lumière de Dieu n'a pas pénétré dans la conscience. La grâce en Jésus est inséparable de la vérité (ch. 1 v. 17).

 

9                    Jean 4 v. 19 à 38

 

Le tout premier enseignement du Seigneur à cette pauvre Samaritaine concerne non pas sa conduite, mais l'adoration, excellente fonction qui est celle de tous les croyants. Où, quand et comment la louange doit-elle être présentée? La religion de formes et de cérémonies étant mise de côté, l'heure était venue — et elle est maintenant — d'un culte en esprit et en vérité. À qui et par qui doit-il être rendu? Non plus à l'Éternel, le Dieu d'Israël, mais au Père, selon la relation toute nouvelle qui est celle des enfants de Dieu. C'est à eux qu'il appartient dorénavant de présenter la louange. Ils sont appelés de vrais adorateurs. Vous qui avez été cherchés dans ce but, allez-vous priver le Seigneur du fruit de son travail?

Toute à ce qu'elle vient d'entendre, la femme abandonne sa cruche et se hâte d'aller faire connaître dans la ville Celui qu'elle a rencontré. Quant aux disciples, ils montrent leur incapacité d'entrer dans les pensées de leur Maître. Ses forces et ses joies, Jésus les puisait dans la communion de son Père (v. 34), et dans les perspectives qui étaient devant Lui. Déjà Il discernait la moisson future: la multitude de ceux qu'Il allait racheter (v. 35; comp. Ps. 126 v. 6).

 

10               Jean 4 v. 39 à 54

 

Jésus passe deux jours au milieu de ces Samaritains méprisés comme Il l'était Lui-même (comp. ch. 8 v. 48). Et ces gens croient en Lui, non plus seulement sur le témoignage de la femme, mais par suite du contact personnel qu'ils ont eu avec «le Sauveur du monde» (v. 42; 1 Jean 4 v. 14). Ne nous contentons jamais de l'expérience des autres pour connaître le Seigneur Jésus. Il faut l’avoir rencontré personnellement, et que le Sauveur du monde soit aussi notre Sauveur.

Jésus se rend ensuite en Galilée. Il y rencontre un seigneur de la cour, inquiet pour son fils gravement malade, et insistant pour que le Maître vienne et le guérisse. Cet homme est loin d'avoir la grande foi du centurion romain de la même ville de Capernaüm, lequel ne s'estimait pas digne de la visite du Seigneur et se contentait d'une seule parole pour la guérison de son serviteur (Luc 7 v. 7). Jésus commence par répondre à ce père angoissé que la foi consiste à croire sur Sa simple parole et sans avoir besoin de voir quoi que ce soit (v. 48; comp. ch. 2 v. 23). C'est donc pour mettre cet homme à l'épreuve que le Seigneur ne descend pas avec lui. Et la puissance de la mort est arrêtée par la puissance de la vie venue d'en haut (1 Jean 5 v. 12).

 

11               Jean 5 v. 1 à 14

 

Ce réservoir de Béthesda (maison de miséricorde) représentait une image de l'ancienne alliance. Il fallait de la force à ces infirmes pour se jeter dans l'eau bienfaisante et, pour avoir cette force, il aurait fallu… être déjà guéri! La loi pareillement ne peut faire vivre que celui qui l'accomplit et personne n'en est capable. À moins d'avoir justement d'abord reçu la vie divine. On peut se demander pourquoi, parmi cette multitude d'infirmes, d'aveugles, de boiteux, Jésus paraît ne s'être occupé que de ce paralytique. Parce que, pour être au bénéfice de sa grâce, deux conditions sont nécessaires: il faut en éprouver et le désir et le besoin. Sentiments que font ressortir la question du Seigneur: «Veux-tu être guéri?» et la réponse de ce malheureux: «Je n'ai personne…». Toujours devancé dans le réservoir, toute sa vie misérable n'avait été que déception sur déception. Sans doute avait-il jadis compté sur les siens ou sur des amis secourables, mais ceux-ci s'étaient depuis longtemps découragés. Et il ne lui avait pas fallu moins de trente-huit ans pour perdre ses dernières illusions. À présent, il n'a plus personne: il peut avoir Jésus. Ami encore inconverti, n'attendez pas plus longtemps pour comprendre que Jésus seul peut vous sauver. Mais est-ce que vous désirez vraiment l'être?

 

12               Jean 5 v. 15 à 30

 

La haine des Juifs est l'occasion pour Jésus de révéler encore quelques-unes de ses gloires: 1º) Son travail d'amour pour ôter le péché du monde (v. 17; ch. 1 v. 29). En présence de la ruine de sa création, le Fils pas plus que le Père ne pouvait se reposer. 2º) L'affection infinie du Père pour ce Fils avec lequel Il partage toutes ses pensées (v. 20; ch. 3 v. 35). 3º) La puissance de vie qui est en Lui (v. 21, 26) par laquelle Il donne maintenant la vie éternelle à ceux qui croient en Lui (v. 24). Il exercera cette puissance dans une heure encore à venir pour la résurrection des morts (v. 28, 29). 4º) Le jugement qui Lui a été donné en sa qualité de Fils de l'homme (v. 22, 27). 5º) Enfin, aux v. 19 et 30, son obéissance! Quelle valeur elle prend quand elle est réalisée précisément par Celui qui a droit Lui-même à l'obéissance de toute créture (v. 23)! Si le Seigneur parle de ses propres gloires c'est parce qu'elles sont étroitement liées à celles de son Père. Ne pas honorer le Fils, c'est offenser Celui qui l'a envoyé (v. 23; voir 1 Jean 2 v. 23).

En présence de toutes les perfections de notre Sauveur, nous ne pouvons qu’être nous aussi dans l'admiration (v. 20 fin) et dans l'adoration.

 

13               Jean 5 v. 31 à 47

 

Jésus répond à l'incrédulité des Juifs en invoquant quatre témoignages en sa faveur: celui de Jean (v. 32 à 35), celui de ses propres œuvres (v. 36), celui du Père qui au Jourdain avait désigné son Fils bien-aimé (v. 37); enfin celui des Écritures (v. 39). Il est souvent question du Messie dans les livres de Moïse (v. 46; voir par ex. Gen. 49 v. 10, 25; Nomb. 24 v. 17). Tout en prétendant vénérer ce dernier, les Juifs ne croyaient pas ses paroles puisqu'ils rejetaient Celui qu'il annonçait (v. 46; Deut. 18 v. 15). Ils seront prêts par contre à recevoir l'Antichrist (v. 43).

«Sondez les Écritures», recommande le Seigneur Jésus. C'est par elles que nous pourrons avancer dans la connaissance de sa Personne infinie.

Recevoir de la gloire des hommes et chercher leur approbation est une forme d'incrédulité (v. 44). Car Dieu déclare que nous ne sommes rien (Gal. 6 v. 3) et qu'il n'y a rien dont nous puissions nous glorifier (2 Cor. 10 v. 17). Mais, plutôt que d’accepter ce fait, nous nous complaisons quelquefois dans le bien que d'autres peuvent penser de nous! Jésus ne recherchait aucune gloire de la part des hommes (v. 41; comp. Paul en 1 Thess. 2 v. 6). Et nous pourrons l'imiter si nous avons en nous l'amour de Dieu et le désir de Lui plaire (comp. v. 42).

 

14               Jean 6 v. 1 à 21

 

Les foules ont suivi le Seigneur Jésus. Mais elles sont attirées davantage par sa puissance que par sa grâce et toutes ses perfections morales. Or, l'une ne va pas sans les autres; une fois de plus Jésus va les manifester ensemble dans cette scène de la multiplication des pains. Le petit garçon mentionné au v. 9 nous rappelle qu'à tout âge nous pouvons faire quelque chose pour le Seigneur et pour le bien des autres. Il paraît être le seul à avoir pensé à sa propre nourriture. En acceptant de mettre ce peu qu'il a à la disposition du Seigneur, il devient le moyen de pourvoir aux besoins de cinq mille hommes. Lorsque le Seigneur veut se servir de nous, ne prétextons jamais notre jeunesse ni l'insuffisance de nos ressources; Il saura, Lui, comment les utiliser (Jér. 1 v. 6, 7).

Après ce miracle, on veut enlever Jésus «afin de le faire roi». Mais Il ne peut recevoir le royaume de la main des hommes (ch. 5 v. 41), pas plus que de celle de Satan (Matt. 4 v. 8 à 10). C'est Dieu qui le fait roi (Ps. 2 v. 6).

Enfin, dans une autre scène toute illuminée elle aussi de sa puissance et de sa grâce, nous le voyons venir à la rencontre de ses disciples sur la mer agitée et dissiper leur inquiétude.

 

15               Jean 6 v. 22 à 36

 

Le Seigneur ne s'y trompe pas. Ces foules le poursuivent pour un motif très terre à terre; elles espèrent qu'Il va continuer à leur donner du pain. Aussi les engage-t-Il à travailler pour le ciel (v. 27). Demandons-nous si notre travail a d'abord en vue les choses d'en haut qui nourrissent notre âme et qui demeurent, ou celles d'ici-bas, destinées à périr.

Est-ce à dire qu'il faut accomplir des œuvres pour être sauvé? Nombreux sont ceux qui le pensent aujourd'hui encore dans la chrétienté (comp. v. 28). Mais la Parole nous affirme: «vous êtes sauvés par la grâce, par la foi… non pas sur le principe des œuvres…» (Éph. 2 v. 8, 9). Dieu ne reconnaît qu'une œuvre qui permette à l’homme de s’approcher de Lui: elle consiste à croire au Sauveur qu'Il nous a donné (v. 29). Tout vient de Lui: l'Eau vive (le Saint Esprit; ch. 4 v. 10) et «le Pain de vie» (Christ Lui-même; v. 35). Comment se fait-il alors que nos âmes ne soient pas continuellement satisfaites? Le Seigneur manque-t-Il à ses promesses (v. 35; ch. 4 v. 14)? Certes non! Mais de notre côté nous ne remplissons pas toujours la condition: «celui qui croit en moi — dit Jésus — n'aura jamais soif». Nous avons besoin de foi pour être sauvés, mais aussi chaque jour pour pouvoir nous abreuver de toute Sa plénitude.

 

16               Jean 6 v. 37 à 50

 

«Je ne mettrai point dehors celui qui vient à moi» promet le tendre Sauveur (v. 37). Allons à Lui, si nous ne l'avons pas déjà fait; Il ne repousse personne. — Mais pour venir à Jésus, il est nécessaire qu'une œuvre de l'Esprit s'accomplisse dans le cœur. L'homme ne peut faire un pas vers Dieu à moins que Lui ne le tire (v. 44). — Ce n'est donc pas ma faute si je ne suis pas converti, répondra peut-être quelqu'un. — Au contraire, vous êtes pleinement responsable de laisser ce travail divin se faire en vous. En ce moment même, Dieu vous attire à Lui. Ne Lui résistez pas plus longtemps.

La grâce dont Jésus use envers le pécheur est l'expression de son propre amour. Mais elle fait partie de la volonté de Dieu, qui est de donner la vie à sa créature (v. 40). Or Jésus était venu pour accomplir cette volonté et pour ne rien faire d'autre (v. 38; comp. Héb. 10 v. 9: «Voici, je viens pour faire ta volonté»).

L'homme a un corps et une âme. C'est pourquoi il ne peut vivre de pain seulement, nourriture de son corps. Son âme a besoin elle aussi d'un aliment et le seul qui lui convienne est la Parole divine, le Pain du ciel, Christ Lui-même (Luc 4 v. 4).

 

17               Jean 6 v. 51 à 71

 

Malgré la promesse que Dieu leur avait faite, les fils d'Israël en découvrant la manne au désert s'étaient demandé l'un à l'autre: «Qu'est-ce que cela?» (Ex. 16 v. 15). La même incrédulité se montre chez leurs descendants. Ils disputent entre eux au sujet de l'étrange nourriture dont Jésus leur a parlé: sa chair et son sang; c'est-à-dire sa mort. Un Christ vivant ici-bas ne suffit pas à faire vivre notre âme. Il faut nous approprier sa mort (en figure manger sa chair et boire son sang) pour avoir la vie éternelle. Ensuite nous avons chaque jour à nous identifier avec Lui dans sa mort. Nous sommes morts avec Lui quant au monde et au péché. L'homme naturel ne peut comprendre cela. Il veut bien d'un modèle, mais il lui est trop dur de reconnaître son propre état de condamnation dont lui parle la mort de Christ.

Au lieu d'interroger le Seigneur, plusieurs qui avaient professé être de ses disciples s'en vont choqués par ses paroles. Il ne cherche pas à les retenir en «adoucissant» la vérité. Mais Il sonde le cœur de ceux qui restent: «Et vous, voulez-vous aussi vous en aller?». — «Seigneur, auprès de qui nous en irions-nous?» est la belle réponse de Pierre. Puisse-t-elle être aussi la nôtre (v. 68, 69; lire Héb. 10 v. 38, 39)!

 

18               Jean 7 v. 1 à 24

 

Les frères de Jésus faisaient partie de ceux qui ne croyaient pas, parce qu'ils recherchaient la gloire qui vient des hommes (v. 4, 5; comp. ch. 5 v. 44). Ils comptaient que Sa popularité rejaillirait sur leur famille, tandis que s'ils avaient cru qu'Il était le Fils de Dieu, ils auraient mesuré la distance qui les séparait de Lui (lire Luc 8 v. 21 et 2 Cor. 5 v. 16). Par la suite, les frères du Seigneur ont cru en Lui et se sont trouvés parmi les disciples (Act. 1 v. 14).

Leur principe ici est celui de tout homme: faire valoir ses dons et ses capacités à son propre avantage, pour se faire connaître et honorer (v. 4). À l'opposé le Seigneur n'a jamais cessé de chercher «la gloire de celui qui l'a envoyé» (v. 18). Et Il ne monte à la fête qu'à l'heure choisie par Dieu. Combien nous sommes loin de ce parfait Modèle! Beaucoup de nos douleurs viennent soit de notre précipitation pour agir, soit du retard apporté à obéir aux ordres de Dieu. Le v. 17 nous rappelle aussi que la soumission à cette volonté de Dieu est le moyen pour chacun de connaître la vérité.

À Jérusalem, Jésus rencontre ces Juifs pleins de haine qui cherchent à le faire mourir depuis la guérison du paralytique de Béthesda accomplie en un jour de sabbat (v. 1; ch. 5 v. 16).

 

19               Jean 7 v. 25 à 36

 

Le v. 25 comparé au v. 20 prouve l'hypocrisie de ces Juifs. Et, comme aujourd'hui, de vains raisonnements sont tenus au sujet de Jésus! Chacun donne son avis; l'opinion des chefs est discutée. En réalité, si la présence et les paroles du Seigneur suscitent une telle effervescence, c'est parce que ces gens sont troublés intérieurement par cette voix qu'ils sentent sans se l'avouer, être celle de Dieu (comp. v. 28). Ils essaient d'y échapper en se persuadant que ce Galiléen ne peut être le Christ parce qu'ils connaissent sa famille et son lieu d'origine. En effet, vous me connaissez, leur répond Jésus; et mieux même que vous ne pensez; votre conscience vous dit qui je suis, et elle vous accuse.

Il est bien solennel d'entendre le Seigneur crier à ces foules (v. 28, 37; comp. Prov. 8 v. 1 et 9 v. 3). Nul ne pourra dire aujourd'hui non plus qu'il n'a pas entendu.

«Là où moi je serai, vous, vous ne pouvez venir», déclare le Seigneur à tous les incrédules (v. 34). Mais quant aux siens, ils ont sa promesse d'un prix infini: «Je vous prendrai auprès de moi, afin que là où moi je suis, vous, vous soyez aussi» (ch. 14 v. 3). Lecteur, laquelle de ces deux paroles peut-Il vous adresser? Où serez-vous pendant l'éternité?

 

20               Jean 7 v. 37 à 53

 

Ces ch. 6 et 7 font penser respectivement aux ch. 16 et 17 de l'Exode. Au ch. 6, Jésus s'est présenté comme le véritable Pain venu du ciel dont la manne n'était que la figure. Il est devant nous maintenant comme le rocher d'Ex. 17 d'où l'eau de la vie jaillit en abondance. Ésaïe, dans son ch. 55, invitait «quiconque a soif» à venir aux eaux de la grâce. Mais ici c'est le Sauveur Lui-même qui crie «Si quelqu'un a soif, qu'il vienne à moi et qu'il boive» (v. 37). Et le croyant, rempli du Saint Esprit, devient un canal pour la bénédiction des autres (v. 38). — Hélas! Pour toute réponse ce sont de nouvelles contestations. C'est comme si des gens assoiffés, mis en présence d'une source pure, se mettaient au lieu de boire, à discuter de la composition chimique de l'eau ou de son origine!

La fin du chapitre nous montre encore deux témoignages rendus au Seigneur devant les pharisiens. Les huissiers envoyés pour le prendre sont obligés de reconnaître que ses paroles ne sont pas des paroles humaines: «Jamais homme ne parla comme cet homme». C'est ensuite Nicodème qui plaide timidement en faveur de Celui avec lequel il avait eu, au ch. 3, un entretien personnel et inoubliable.

 

21               Jean 8 v. 1 à 20

 

C'est un piège particulièrement subtil dans lequel les scribes et les pharisiens pensent faire tomber le Seigneur Jésus. Par Lui sont venues ensemble la grâce et la vérité (ch. 1 v. 17). Or s'Il condamne cette femme coupable, où est la grâce que tous connaissent (Luc 4 v. 22)? Et s'Il l'épargne, n'est-ce pas au détriment de la vérité, en contradiction avec la loi? Dans sa sagesse infaillible, Jésus leur montre que cette loi les atteint tous. On l'a comparée à une épée sans poignée qui blesse d'abord celui qui s'en sert. Mais au lieu de confesser les péchés qui leur reviennent à la mémoire, les accusateurs se retirent l'un après l'autre, remplis de confusion (Job 5 v. 13). «La Lumière du monde» est devant eux (v. 12). Mais «les hommes ont mieux aimé les ténèbres que la lumière», tels ces insectes qui, lorsqu’on soulève la pierre qui les abritait courent se cacher ailleurs (ch. 3 v. 19). Alors le seul qui, étant sans péché, aurait eu le droit d'exercer le châtiment déclare à la femme: «Moi non plus, je ne te condamne pas». Il ajoute: «va, dorénavant ne pèche plus» (v. 11). Bien des personnes s'efforcent par leur propre conduite de mériter le pardon de Dieu; tandis que le Seigneur commence par pardonner et ensuite seulement commande de ne plus pécher (comp. ch. 5 v. 14; Ps. 130 v. 4; 1 Jean 3 v. 9).

 

22               Jean 8 v. 21 à 36

 

Les Juifs avaient déclaré au Seigneur que son témoignage n'était pas vrai (v. 13). À quoi bon alors Lui demander maintenant qui Il est (v. 25)? Il ne peut que leur répondre: «Absolument ce qu'aussi je vous dis» (voir note). Ses paroles sont l'expression parfaite de ce qu'Il est (Ps. 17 v. 3). Il suffit de penser par contraste à la différence entre ce que nous disons ou montrons aux autres et ce que nous sommes en réalité. Tout ce que Jésus disait et faisait était en harmonie parfaite avec la pensée de son Père. «Je fais toujours les choses qui Lui plaisent», peut-Il affirmer! Modèle inimitable et que pourtant nous devons chercher à imiter!

À ceux qui croient en Lui, Jésus annonce une pleine délivrance. Mais les Juifs qui sont là protestent: «Jamais nous ne fûmes dans la servitude de personne» (v. 33). Par un étrange manque de mémoire, ou plutôt par orgueil, ils ont effacé de leur histoire l'Égypte, Babylone… et la présente domination romaine. Tel est l'homme: il n'admet pas qu'il est esclave du péché et s'imagine être libre de faire ce qu'il veut (2 Pier. 2 v. 19).

Reconnaissons, chers amis, la terrible condition dans laquelle nous avons été trouvés, mais retenons aussi la vraie liberté dans laquelle le Fils nous a placés en qualité d'enfants de Dieu.

 

23               Jean 8 v. 37 à 59

 

Au ch. 5 v. 45, le Seigneur a fait remarquer aux Juifs leur inconséquence: ils se référaient à Moïse mais ses écrits les accusaient! Ils se réclament ici de leur qualité d'enfants d'Abraham. Mais leurs œuvres sont celles du diable qui est menteur et meurtrier dès le commencement. On entend parfois dire: tel père, tel fils (comp. Éz. 16 v. 44), et le Seigneur confirme que c'est la nature de nos œuvres qui fait reconnaître de qui nous sommes les enfants (comp. aussi 1 Jean 3 v. 7 à 10). Il n'y a sur la terre que deux grandes familles: celle de Dieu et celle du diable. Chacun doit savoir à laquelle il appartient. Le fait d'être enfants de parents chrétiens ne confère pas plus de droits devant Dieu, qu'à ces Juifs orgueilleux leur titre de descendants d'Abraham. C'est au contraire une responsabilité supplémentaire.

«Tu as un démon» répètent ces misérables (v. 48 et 52; comp. ch. 7 v. 20 et 10 v. 20). Et nous admirons la patience du Seigneur Jésus. Devant cet outrage, Il laisse au Père le soin de revendiquer sa gloire. Il est en cela, encore notre grand Modèle. Notre seule affaire est de connaître Dieu et de garder sa parole (v. 55).

«Je suis» — déclare Jésus au v. 58. Non pas seulement «j'étais avant Abraham», mais «je suis éternellement» (comp. Ex. 3 v. 14).

 

24               Jean 9 v. 1 à 16

 

L'évangile de Jean est celui des rencontres personnelles avec le Seigneur: Nicodème, la Samaritaine, le paralytique de Béthesda,… hommes et femmes de toutes conditions y ont affaire à Jésus individuellement. Chacun de nous a-t-il eu avec Jésus une entrevue particulière?

Cet aveugle-né illustre notre condition naturelle. Le péché nous rend incapables de percevoir la lumière de Dieu. Notre vision morale et spirituelle est obscurcie depuis notre naissance. Dieu doit nous ouvrir les yeux, sur notre état, sur les exigences de sa sainteté, sur le monde…

Ce n'est pas à la suite d'un péché particulièrement grave que Dieu a châtié cet homme et ses parents; mais cette infirmité va être l'occasion pour Jésus de faire briller sa grâce. La boue qu'Il fait est une figure de son humanité présentée à l'homme. Mais pour voir, celui-ci doit être lavé: la Parole (l'eau) lui révélant Christ comme l'envoyé de Dieu (Siloé). L'aveugle s'en va croyant, et il revient voyant. Puis il s'agit de son témoignage. Les voisins, ceux qui le connaissaient s'étonnent: Est-il possible que ce soit lui? Une conversion ne peut pas passer inaperçue. La nôtre a-t-elle produit dans notre vie un changement visible par tous?

 

25               Jean 9 v. 17 à 34

 

L'aveugle guéri constitue pour les pharisiens un témoin gênant de la puissance de Jésus. Ils cherchent donc d'abord à tirer de lui ou de ses parents un mot qui leur permette de contester ce miracle. Et quand il leur devient impossible de le nier, ils s'efforcent de rabaisser Celui qui l'a accompli et de jeter du déshonneur sur Lui (ch. 8 v. 49). «Nous savons que cet homme est un pécheur» (v. 24), affirment-ils, alors que peu auparavant le Seigneur leur avait posé la question: «Qui d'entre vous me convainc de péché?» (ch. 8 v. 46).

Il y a une grande différence entre l'aveugle guéri et ses parents. Ceux-ci tiennent moins à la vérité qu'à leur position religieuse. Reconnaître Jésus comme le Christ et partager sa rejection c'est plus qu'ils n'en peuvent supporter. Ils redoutent l'opprobre — et combien leur ressemblent aujourd'hui! Leur fils au contraire ne s'embarrasse pas de semblables raisonnements. Les pharisiens ne parviennent pas à lui enlever son humble confiance en Celui qui l'a guéri. Il est passé des ténèbres à la lumière; ce n'est pas pour lui une théorie ni une doctrine; c'est un fait, une évidence. «Je sais une chose — dit-il simplement — c'est que j'étais aveugle et que maintenant je vois» (v. 25). Pouvons-nous le dire avec lui?

 

26               Jean 9 v. 35 à 41 ; 10 v. 1 à 6

 

C'est pour son bonheur que l'aveugle guéri est chassé dehors par les pharisiens. Car il y rencontre Celui qui a été rejeté avant lui et qui est aussi sorti du temple à la fin du chapitre précédent. Maintenant cet homme va pouvoir faire un grand pas en avant dans la vérité et connaître non seulement le pouvoir de Jésus, mais sa Personne: Celui en qui il avait discerné un prophète (v. 17) est «le Fils de Dieu» (v. 35 à 37). Beaucoup se contentent de savoir qu'ils sont sauvés, mais restent ignorants quant au Sauveur. Peut-être parce qu'ils sont encore retenus dans les systèmes religieux, n'ayant pas fait l'expérience de la présence du Seigneur là où Il l'a promise (Matt. 18 v. 20). Tout en prétendant voir clair, ces pharisiens se laissent aveugler par leur haine et par leur orgueil religieux. Au ch. 8, ils ont rejeté la Parole du Seigneur; au ch. 9, c'est son œuvre dont ils ne veulent pas. Aussi n'a-t-Il plus rien à faire avec eux. Il appelle par leur nom ses propres brebis, les mène dehors, va devant elles. Mais ne peuvent-elles pas se tromper, suivre un étranger qui les égarera? Oh non! Elles ont un moyen infaillible pour reconnaître Celui auquel elles appartiennent: sa voix bien connue. Est-elle familière à chacun de nos lecteurs?

 

27               Jean 10 v. 7 à 21

 

Nous ne trouvons pas de paraboles dans cet évangile. Celui qui est «la Parole» y parle aux hommes un langage direct. Par contre que de précieuses images et comparaisons le Seigneur emploie pour se faire connaître à nous! Voyez les passages dans lesquels Il déclare: «Moi, je suis…» (6 v. 35, 48, 51; 8 v. 12; 10 v. 7, 9, 11, 14; 11 v. 25; 14 v. 6; 15 v. 1, 5). «Moi je suis la porte des brebis» dit-Il aux v. 7 et 9. Pour être sauvé, il faut nécessairement entrer par Lui (comp. Éph. 2 v. 18). Mais nous avons aussi besoin d'être conduits. Livrés à nous-mêmes nous ressemblons à la brebis, animal sans intelligence qui s'égare lorsqu'il n'a pas de conducteur (lire És. 53 v. 6). En contraste avec les hommes à gages, avec les voleurs et les larrons habiles à dérober les âmes, Jésus se présente donc comme le bon Berger (v. 11 et 14). Et Il en donne deux preuves: La première est le don volontaire de sa vie pour acquérir ses brebis, témoignage suprême de son amour pour elles, et en même temps, ne l'oublions pas, le motif souverain donné à l'amour du Père pour lui (v. 17). — La seconde est la connaissance qu'Il a de ses brebis et, réciproquement, que celles-ci ont de leur Berger (v. 14). Un lien aussi étroit confirme ses droits sur son troupeau et sur chacun de nos cœurs.

 

28               Jean 10 v. 22 à 42

 

Avec une entière mauvaise foi, les Juifs questionnent de nouveau le Seigneur: «Si toi tu es le Christ, dis-le nous franchement» (v. 24). Or non seulement Il le leur a déclaré (par ex. ch. 8 v. 58), mais Il le leur a aussi montré (v. 25, 32, 37, 38). Désormais c'est à son troupeau que son activité sera réservée. Les brebis Lui appartiennent de droit, d'abord parce que le Père les Lui a expressément données (v. 29), ensuite parce qu'Il les a rachetées. Et les précieux v. 27 et 28 nous disent à la fois ce que Lui fait pour ses brebis: Il leur donne la vie éternelle, Il les conduit, Il les tient à l'abri dans sa main — et ce qui les caractérise: elles écoutent sa voix et elles le suivent. N'est-ce pas la juste réponse à son merveilleux amour?

De nouveau les Juifs cherchent à lapider Jésus (ch. 8 v. 59), l'accusant maintenant de blasphème. «Étant homme tu te fais Dieu», prétendent-ils. Telle était en effet l'ambition du premier Adam et de tous ses descendants: être égal à Dieu. Mais Jésus a suivi le chemin exactement inverse: «Étant en forme de Dieu…», il a été «trouvé en figure comme un homme, il s'est abaissé Lui-même» (Phil. 2 v. 6 à 8).

«Plusieurs crurent là en lui» conclut pourtant le v. 42 (comme ch. 8 v. 30) pour devenir ses heureuses brebis.

 

29               Jean 11 v. 1 à 27

 

Dans leur inquiétude, les deux sœurs de Béthanie ont adressé à l'Ami divin une prière qui peut nous servir de modèle: «Seigneur, celui que tu aimes est malade» (v. 3). En l'appelant Seigneur, elles reconnaissent son autorité et ne se permettent pas de lui dicter par exemple: viens pour le guérir. Elles exposent simplement le cas qui les préoccupe; elles connaissent aussi son amour et s'y réfèrent. Toutefois cette affection ne décide pas Jésus à aller aussitôt en Judée, pas plus que les intentions criminelles des Juifs ne l'empêchent de s'y rendre le moment venu. Il ne se laisse pas, comme nous souvent, emporter par ses sentiments, ni arrêter par la crainte des hommes. Seule l'obéissance à son Père dirigeait ses pas. Par ce délai, la gloire de Dieu va briller bien davantage puisque Lazare est déjà depuis quatre jours dans le sépulcre quand Jésus arrive à Béthanie. Nous nous trouvons parfois en présence de personnes éprouvées par le deuil. Et nous ressentons alors toute l'insuffisance de ce que peut apporter la sympathie humaine (comme celle des Juifs au v. 19). Mais tout change lorsque les regards se portent ensemble sur Celui qui est «la Résurrection et la Vie». Alors nous réalisons la pleine valeur des choses éternelles.

 

30               Jean 11 v. 28 à 44

 

Marthe discerne que sa sœur est plus capable qu'elle d'entrer dans les pensées du Seigneur. Elle l'appelle. Mais Marie ne peut que dire elle aussi: «Seigneur si tu eusses été ici…» (v. 32; comp. 21). Elle ne sait que regarder en arrière, comme beaucoup de personnes dans le deuil. Jésus, étreint dans son cœur, se fait conduire au tombeau. Et nous le voyons pleurer. Ne savait-Il pas ce qu'Il allait faire? Certes, mais en présence des ravages de la mort et de son tragique pouvoir sur l'esprit des hommes, le saint Fils de Dieu est saisi de douleur, d'effroi, d'indignation (voir note). Oui, le vainqueur de la mort est là. Mais pour que la gloire de Dieu éclate devant la foule qui en sera témoin, il faut encore que l'état de corruption de Lazare soit dûment constaté (v. 39), et aussi que le Seigneur, d'avance, attribue par une action de grâces son pouvoir à Celui qui l'a envoyé (v. 41, 42). Alors seulement, son puissant cri de commandement fait sortir du tombeau le mort encore enveloppé de ses bandes… Quel saisissement pour tous les assistants! Quant à nous, retenons la promesse que le Seigneur fait à Marthe: «Si tu crois, tu verras…» — peut-être pas exactement ce que tu espères, mais certainement — «la gloire de Dieu» (v. 4 et 40).

 

31               Jean 11 v. 45 à 57

 

Dieu a répondu à son Fils non seulement en ressuscitant Lazare, mais également en amenant plusieurs témoins de cette scène merveilleuse à croire en Lui (v. 42 fin; v. 45). Mais ce miracle, le plus grand de ceux que rapporte cet évangile, et le dernier avant Sa propre résurrection, est aussi celui qui décide de Sa mort puisque «depuis ce jour-là» ont lieu les ténébreuses machinations qui aboutiront au crime suprême (v. 53). Les Juifs répondent ainsi à la question que le Seigneur avait posée (ch. 10 v. 32).

Les sacrificateurs font semblant de craindre qu'en suivant Jésus le peuple n'attire l'attention des Romains ainsi que leurs représailles. Mais c'est au contraire le rejet du Seigneur qui sera, quarante ans plus tard, la cause de la destruction de leur lieu de culte (Jérusalem) et de leur nation par les Romains (v. 48). Dieu permet que la prophétie de Caïphe dépasse infiniment les pensés de cet homme cynique et méchant. Jésus laissera sa vie pour la nation (car Israël sera restauré plus tard), mais aussi pour rassembler en un les enfants de Dieu dispersés (v. 52). Satan ravit et disperse (comp. ch. 10 v. 12) tandis que, par Son œuvre, Jésus rassemble dès ici-bas ceux qui font partie de la famille de Dieu.

 

32               Jean 12 v. 1 à 19

 

Dans ce tableau touchant de trois versets (1 à 3) sont figurés les différents aspects du culte: présence du Seigneur, communion, témoignage, saint service, louange. Il ne s'agit pas d'une fête en l'honneur de Lazare; Jésus est le centre de cette réunion: «On lui fit donc là un souper». Et le seul titre donné à Lazare pour être à table avec Lui est celui d'un mort qui a reçu une vie nouvelle (ce qui est le cas de tous les rachetés). Cet homme ne dit rien, ni ne fait rien; il est là simplement bien vivant, sa présence suffisant à raconter à tous ce que le Seigneur a fait pour lui. Marthe sert et son activité est ici parfaitement à sa place (en contraste avec Luc 10 v. 40). Marie, enfin, répand le parfum qui est «de grand prix» aussi pour le cœur du Sauveur et qui remplit la maison, image de l'adoration exprimée en commun par les rachetés reconnaissants. L'incrédule n'a que mépris pour un tel culte et, au fond, c'est parce qu'il honore un autre dieu: l'argent (v. 6).

Le v. 10 montre Lazare associé à Jésus comme objet de la haine des hommes.

Puis nous assistons à l'entrée solennelle du roi d'Israël dans la ville de Jérusalem, précédé par la réputation toute passagère que lui a faite son grand miracle.

 

33               Jean 12 v. 20 à 36

 

On a retrouvé dans d'anciens tombeaux égyptiens du blé vieux de milliers d'années, qui était encore capable de germer. Cependant, quel que soit le temps écoulé, et même conservé dans le plus précieux des vases, ce grain ne pouvait s'y multiplier. Pour que des épis jaillissent, chargés d'autres grains semblables à la semence, il fallait que celle-ci soit placée dans la terre, soit sacrifiée. C'est la figure que Jésus emploie pour parler de sa mort. Le désir de le voir, exprimé par des Grecs, a porté ses pensées sur les conséquences merveilleuses de sa croix: la bénédiction des nations sous la domination universelle du Fils de l'homme; beaucoup de fruit (v. 24 fin); le jugement de Satan (v. 31); tous les hommes attirés à Lui-même (v. 32). Mais ce que cette heure comporte de souffrances pour Lui passe aussi devant son âme sainte. Et Il se tourne vers Dieu qui Lui répond du ciel par la promesse de la résurrection (v. 28).

Pour le peuple juif, c'était le crépuscule. La lumière allait disparaître à l'horizon: Jésus allait les quitter (v. 35; Jér. 13 v. 16). Le jour actuel de la grâce s'achève lui aussi. Le moment vient où il ne sera plus possible de croire (comp. v. 40). Il y a eu pour Jésus un solennel «maintenant» (v. 27, 31). Pour nous maintenant est le temps de croire en Lui.

 

34               Jean 12 v. 37 à 50

 

Ce chapitre 12 termine une grande division de l'évangile. À partir du ch. 13 en effet, le Seigneur s'adressera exclusivement à ses disciples. Et nous avons ici ses dernières paroles au peuple. Dorénavant celui-ci sera endurci en tant que nation, conformément à la prophétie d'Ésaïe. Le v. 11 du ch. 1 s'est vérifié: Il vint chez soi (en Israël) et les siens ne l'ont pas reçu. Mais le verset suivant s'est lui aussi confirmé. Quelques-uns l'ont reçu et, de ce fait, ont acquis le droit d'être enfants de Dieu. Même d'entre les chefs, plusieurs ont cru en Lui sans oser toutefois rendre témoignage de leur foi. Et la raison nous en est donnée: «Ils ont aimé la gloire des hommes plutôt que la gloire de Dieu». Nous qui manquons tellement de courage pour confesser notre foi, demandons-nous si ce n'est pas pour le même motif.

Une dernière fois, Jésus affirme publiquement et solennellement le caractère divin de son ministère. Il est l'Envoyé de Dieu en même temps que la parfaite image du Père (v. 44, 49; Héb. 1 v. 3). Pas une de ses paroles qui ne soit l'expression absolue de la pensée divine! Méditons ce exemple merveilleux et, à notre tour, apprenons de Lui à la fois ce que nous devons dire, et comment nous avons à parler (v. 49).

 

35               Jean 13 v. 1 à 20

 

Pour le cœur du Seigneur, sa mort c'était d'abord «passer de ce monde au Père» (v. 1; comp. 16 v. 28). Mais Il laissait ceux qu'Il aimait dans un monde rempli de corruption et de violence. Et, de même qu'un voyageur marchant sur les chemins a les pieds couverts de poussière, les croyants, bien qu'ayant «tout le corps lavé» par le sang de la croix (v. 10; Apoc. 1 v. 5 fin) sont, par leurs contacts incessants avec le mal, exposés à la souillure, en pensées, en paroles et en actes. Mais le Seigneur fidèle y a pourvu, car Il veille à la sainteté pratique des siens. Grand souverain sacrificateur, Il lave leurs pieds, autrement dit, Il les purifie en les amenant à se juger continuellement à la lumière de la Parole (l'eau) qu'Il applique à leurs consciences (Éph. 5 v. 26; Héb. 10 v. 22). Eh bien! Ce service d'amour, nous avons aussi à l'exercer les uns vis-à-vis des autres. Dans l'humilité, en nous mettant à leurs pieds, nous avons à montrer à nos frères par la Parole en quoi ils ont manqué, ou quels sont les dangers auxquels ils s'exposent (Gal. 6 v. 1). Chers amis, le Seigneur ne dit pas: vous êtes bienheureux si vous savez ces choses, mais, les sachant, «vous êtes bienheureux si vous les faites» (v. 17).

 

36               Jean 13 v. 21 à 38

 

«Le disciple que Jésus aimait», est le nom que prend Jean dans son évangile. Il connaissait l'amour du Seigneur pour les siens (v. 1), mais il se savait aussi un objet personnel de cet amour. Et il l’éprouvait près du cœur de Jésus, place des communications les plus intimes. Mais c'est un secret terrible que le Seigneur révèle à présent. Il dénonce le traître Judas que Lui-même connaissait depuis le commencement (ch. 6 v. 64). Satan entre alors dans cet homme qui était prêt à le recevoir et qui s'en va dans la nuit consommer son affreux forfait. De nouveau le Seigneur parle de sa croix où sa gloire brillera dans la honte (v. 31), et de sa résurrection par laquelle Dieu glorifiera Celui qui l'a parfaitement glorifié (v. 32). Mais comment pourront être dorénavant reconnus ses disciples, puisqu'Il ne sera plus au milieu d'eux? À un signe certain: leur amour les uns pour les autres (v. 35). Est-ce vraiment ce qui nous caractérise? Question bien propre à sonder notre cœur!

En contraste avec Jean occupé des affections de Jésus pour lui, Pierre fait valoir son propre dévouement, hélas! sans prendre garde à l'avertissement du Seigneur!

 

37               Jean 14 v. 1 à 14

 

Au ch. 13 nous avons vu comment le Seigneur préparait les siens à avoir dès ici-bas une part avec Lui (v. 8). Il s'en va maintenant préparer leur place dans la maison de son Père. Et il faut pour cela qu'il les devance, un peu comme un maître de maison prend ses dispositions pour arriver chez lui avant ses invités. La Bible nous donne peu de détails sur le ciel. Mais ce qui en fait un séjour de bonheur, c'est la présence du Seigneur. Et Lui-même réclame pour sa propre joie la présence des siens avec Lui.

Jésus est le seul chemin pour aller au Père. Il est la vérité, Il est la vie. Il n'avait cessé de révéler le Père en paroles et en œuvres, aussi quelle peine Lui cause l'ignorance de ses disciples! Mais ne pourrait-Il pas nous dire aussi quelquefois: Depuis si longtemps que tu entends parler de moi, que tu lis ma Parole, comment ne me connais-tu pas mieux?

«Quoi que vous demandiez en mon nom, je le ferai», promet le Seigneur (v. 13). «En mon nom» n'est pas une simple formule, mais implique qu'Il peut être d'accord avec notre demande. Notre prière devient alors celle de Jésus et Il y répondra nécessairement. Non pas seulement parce qu'Il nous aime, mais en premier lieu parce que la gloire du Père est en question. Peut-il y avoir un plus excellent motif?

 

38               Jean 14 v. 15 à 31

 

Jésus est sur le point de quitter ses chers disciples, mais Il ne les laissera pas orphelins. Il va leur envoyer une Personne divine pour les consoler, les soutenir, leur venir en aide (v. 16; voir note). C'est le Saint Esprit qui sera non seulement avec les croyants, mais en eux pour les instruire (v. 26). Le Seigneur l'appelle: «un autre consolateur» parce que Lui-même demeure le consolateur céleste, l'avocat auprès du Père (1 Jean 2 v. 1).

Jésus fait encore aux siens trois autres promesses: la vie nouvelle, découlant de la sienne (v. 19), une place particulière dans l'amour du Fils — et du Père — pour quiconque Lui prouve son affection en gardant ses commandements (v. 21, 23). Et puis la paix, sa propre paix (v. 27). Combien c'est vrai qu'Il ne donne pas «comme le monde donne»! Ce dernier offre peu et prend beaucoup; il distrait et étourdit la conscience, agissant comme un remède tranquillisant qui trompe un moment les inquiétudes et les tourments de l'âme; mais ce n'est qu'une illusion de paix. Celle que Jésus donne, satisfait entièrement le cœur, et elle est éternelle.

Enfin le Seigneur fait comprendre à ses disciples que le vrai amour pour Lui ne devait pas chercher égoïstement à le retenir ici-bas mais se réjouir de son bonheur à Lui (v. 28).

 

39               Jean 15 v. 1 à 15

 

Israël était une vigne stérile malgré tous les soins du divin Cultivateur (Ps. 80 v. 8, 9; És. 5 v. 2). En contraste, Jésus se présente comme le vrai Cep, portant du fruit par le moyen des disciples. Mais, de même que sur un pied de vigne tous les sarments sont loin d'être également chargés, le Seigneur fait une différence entre ceux qui disent le connaître, suivant qu'ils portent «pas de fruit,… du fruit,… plus de fruit» (v. 2), …et «beaucoup de fruit» (v. 5). Pour faire partie de ces derniers, deux conditions sont nécessaires: Demeurer en Lui, de même qu'une branche reste attachée au tronc nourricier — et Lui en nous: comme cette même branche se laisse traverser et imprégner par la sève qui est sa vie. D'autre part n'oublions jamais que si le Père nous «nettoie» en nous dépouillant d'une manière parfois douloureuse, c'est afin que nous portions plus de fruit (v. 2).

Mais que d'autres conséquences heureuses découlent d'une telle communion! La connaissance de la volonté de Dieu et par suite l'exaucement de nos prières, puisque nous ne voulons plus autre chose que ce que Lui-même désire (v. 7); la joie (v. 11), enfin l'approbation inestimable de Celui qui consent à nous appeler ses amis (v. 14).

 

40               Jean 15 v. 16 à 27

 

Si nos prières ont pour objet du fruit pour Dieu, elles seront toujours exaucées (v. 16). Or en quoi ce fruit consiste-t-il? Essentiellement dans l'amour des rachetés les uns pour les autres, et dans ses multiples manifestations. «Je vous commande ces choses…», ajoute le Seigneur, comme pour suggérer tous les services qui découlent de l'amour. C'est la troisième fois qu'Il formule ce «commandement nouveau», tant Il y attache d'importance (v. 17; voir v. 12 et ch. 13 v. 34). Quand l'affection manque entre les membres d'une famille, n'est-ce pas une chose triste et anormale? À plus forte raison dans la famille de Dieu. Par contre la haine du monde envers les croyants (dont la conduite juge la sienne) est tout à fait naturelle et nous devons nous y attendre — à moins que le monde ne trouve quelque chose de lui à aimer en nous, mais c'est alors un bien mauvais signe.

«L'esclave n'est pas plus grand que son maître» (v. 20), répète ici le Seigneur. Au ch. 13 v. 16, c'était en rapport avec le service; ici il s'agit de souffrances.

Ainsi le nom de Jésus «invoqué sur nous» est à la fois un motif pour le monde de nous manifester sa haine (v. 21) et pour le Père de répondre à nos prières (v. 16 fin).

 

41               Jean 16 v. 1 à 18

 

Si ce n'était pas le Seigneur qui le déclare, nous aurions peine à considérer son départ comme «avantageux» pour les disciples. Il en est ainsi de tant de circonstances que nous ne comprenons pas et qui sur le moment nous affligent, alors qu'elles sont pour notre profit (v. 6, 7). L'Esprit Saint, envoyé du ciel par Jésus, allait conduire les croyants dans toute la vérité (v. 13). On a remarqué que le Seigneur confirme dans ces ch. 14 à 16 l'inspiration de toutes les parties du Nouveau Testament: les Évangiles: Il «vous rappellera toutes les choses que je vous ai dites» (ch. 14 v. 26); les Actes: «celui-là rendra témoignage de moi» (ch. 15 v. 26 fin et 27); les Épîtres: «Lui vous enseignera toutes choses» (ch. 14 v. 26); enfin l'Apocalypse: «Il vous annoncera les choses qui vont arriver» (v. 13). Mais la présence du Saint Esprit ici-bas comporte aussi de graves conséquences pour le monde en le démontrant coupable du rejet de Christ (v. 8 à 11).

Par leurs questions (v. 17, 18), les disciples prouvent combien ils sont incapables à ce moment de supporter les enseignements de leur Maître (v. 12). Aujourd’hui l'Esprit est là, qui glorifie Jésus en nous annonçant ce qui est à Lui. Quant à nous, glorifions-le en recevant et en gardant cette révélation!

 

42               Jean 16 v. 19 à 33

 

Les disciples vont connaître la tristesse de la séparation. Mais Jésus les console par avance en leur parlant de la joie qui les attend lorsqu'ils le reverront après sa résurrection (ch. 20 v. 20). Que de motifs possède le croyant pour se réjouir: l'espérance du retour du Seigneur (comp. v. 22); l'obéissance à ses commandements (ch. 15 v. 10, 11 — avons-nous fait l'expérience du bonheur qu'elle procure?); la dépendance et la réponse à nos prières (ch. 16 v. 24); les révélations du Seigneur dans Sa Parole (ch. 17 v. 13); la communion avec le Père et le Fils (1 Jean 1 v. 3, 4); telles sont les sources inépuisables d'une «joie accomplie».

Pourquoi Jésus préfère-t-Il ne pas dire aux siens qu'Il fera des demandes au Père pour eux (v. 26), alors que tel sera justement l'objet de tout le chapitre suivant? Parce que, bien loin de revendiquer pour Lui-seul les affections des disciples, sa grande pensée est de les mettre en relation directe avec le Père. Le Seigneur ne promet pas aux siens une vie sans épreuve ni la paix autour d’eux, mais ils l’auront en eux. Il conclut donc : «Ayez bon courage», conclut le Seigneur. Le monde, notre ennemi commun, est fort, mais moi je l'ai vaincu.

Et c’est par la foi en sa victoire que nous le vaincrons nous aussi (1 Jean 4 v. 4).

 

43               Jean 17 v. 1 à 13

 

Ayant fait à ses chers disciples ses dernières recommandations et ses adieux Jésus se tourne vers son Père. Lui qui n'a jamais rien revendiqué pour Lui-même demande maintenant la gloire. Car il y va de la gloire de Dieu, le «Père juste» (v. 25), d'honorer en le glorifiant le Fils obéissant.

Comme un messager fidèle, Jésus rend compte de sa mission accomplie ici-bas (v. 4). Un des côtés de cette œuvre avait été de parler du Père aux siens (v. 6 et 26). Maintenant Il parle des siens au Père pour les Lui confier puisque Lui-même va les quitter. Et ses arguments sont infiniment touchants: «Ils ont gardé ta parole… ils ont cru que toi tu m'as envoyé», dit-Il (autrement dit: ils ont de l’amour pour moi — ch. 14 v. 23), alors que nous savons combien était faible la foi des pauvres disciples (v. 6 à 8; comp. ch. 14 v. 9). — D'ailleurs «ils sont à toi…» (v. 9) continue le Seigneur, — comment les abandonnerais-tu?

«Je suis glorifié en eux», ajoute-t-Il, faisant appel à l'intérêt que le Père porte à la gloire du Fils.

Enfin, Il souligne la situation difficile de ses rachetés qui sont dans un monde si dangereux et éprouvant pour la foi, monde que lui-même ne connaît que trop bien. Oui, c'est en parfait intercesseur que Jésus plaide la cause de ses disciples… et aujourd'hui la nôtre.

 

44               Jean 17 v. 14 à 26

 

Non seulement les croyants ne sont pas retirés du monde (v. 15), mais ils y sont même expressément envoyés par le Seigneur (v. 18) pour accomplir l'œuvre qu'Il leur a donnée à faire (comp. v. 4). Toutefois ils ne sont pas du monde, comme Jésus n'en était pas. Leur position est celle d'étrangers appelés à servir leur souverain dans un pays ennemi. Mais ce chapitre incomparable nous apprend que, loin d'être oubliés ici-bas, les croyants sont portés au trône de la grâce par un «grand souverain Sacrificateur» (comp. Héb. 4 v. 14 à 16). Écoutons ce qu'Il demande au Père pour eux: «Que tu les gardes du mal», exposés comme ils le sont dans un tel monde (v. 15). — «Sanctifie-les par la vérité»: c'est la mise à part de ceux qui obéissent à la Parole. — «Que tous soient un…»: désir de son cœur qui nous humilie quand nous pensons aux divisions des chrétiens. — Enfin: «Que là où moi je suis, ils y soient aussi avec moi…» (v. 24). Ceux qui ne sont pas du monde ne resteront pas dans le monde. Leur part éternelle est avec Jésus pour voir Sa gloire. «Je veux…», dit le Seigneur Jésus, car la présence des siens dans le ciel avec Lui, témoignant des pleins résultats de son œuvre, fait partie de Sa gloire et de celle du Père.

 

45               Jean 18 v. 1 à 11

 

Après «la gloire que tu m'as donnée» (ch. 17 v. 22), vient «la coupe que le Père m'a donnée» (v. 11). Dans une entière dépendance, Jésus reçoit l'une et l'autre de la main de son Père. Mais en accord avec le caractère de cet évangile, nous n'avons pas ici «l'angoisse du combat» (Luc 22 v. 44). Dans la pensée du Fils obéissant, l'œuvre est déjà achevée (ch. 17 v. 4).

Le misérable Judas sait où conduire la bande armée qui doit se saisir du Seigneur. Car c'est le lieu de bien des rencontres intimes et précieuses auxquelles lui-même avait participé.

Celui qu'on appelle avec mépris «Jésus le Nazaréen» n'est autre que le Fils de Dieu. Dans la pleine connaissance de ce qui allait arriver, Il s'avance au devant de cette troupe menaçante. Et Il donne de sa puissance souveraine une preuve qui aurait permis de le reconnaître d'après les Écritures (Ps. 27 v. 2): d'une seule parole, Il jette à terre ses ennemis. Mais quelle est la pensée de son cœur dans ce moment si terrible pour Lui? Encore et toujours ses chers disciples. «Laissez aller ceux-ci», commande-t-Il à ceux qui sont venus le prendre. Jusqu'au dernier instant, le bon Berger aura veillé sur ses brebis. Maintenant l'heure est arrivée où Il va mettre sa vie pour elles (ch. 10 v. 11).

 

46               Jean 18 v. 12 à 27

 

En «se tenant là» et en «se chauffant» avec ceux qui avaient saisi et lié son Maître, Pierre l'avait déjà pratiquement renié. Choisir volontairement nos compagnies dans un monde qui a crucifié Jésus, et partager ses délassements, nous expose d'une manière ou d'une autre à déshonorer le Seigneur. Car nous ne pouvons pas compter que nous serons gardés (en réponse à Sa prière du ch. 17 v. 15 à 17), si nous ne réalisons pas la séparation dont Il parle dans les mêmes versets (ch. 17 v. 16). Par son infidélité Pierre échappe sur le moment à l'opprobre et à la persécution. Comme s'il était «plus grand que son Maître» qui, Lui, rencontre sans réserve la haine et le mépris des hommes (ch. 15 v. 20)! À l’interrogatoire hypocrite du souverain sacrificateur, Jésus n'a rien à répondre. Il avait publiquement rendu son témoignage. C'est donc à ses juges qu'il appartient à présent de faire la preuve du mal… s'ils en sont capables!

Cet évangile souligne plus que les trois autres la dignité et l'autorité du Fils de Dieu. Malgré les humiliations qu'Il doit connaître et la manière dont on dispose de Lui, Il domine absolument ces scènes, comme celui qui «s'est livré Lui-même à Dieu» en parfait holocauste (Éph. 5 v. 2).

 

47               Jean 18 v. 28 à 40

 

En conduisant Jésus au gouvernement romain, les Juifs veillent à ne pas être souillés… tout en chargeant leur conscience du plus affreux crime jamais commis!

L'apôtre Paul donne en exemple à Timothée «la belle confession» du Christ Jésus devant Ponce Pilate (1 Tim. 6 v. 13). Quoiqu'il pût Lui en coûter, le Seigneur affirme sa royauté, tout en précisant que son royaume n'est pas de ce monde. Ce v. 36 devrait éclairer tous ceux qui aujourd'hui déploient beaucoup d'efforts, pour établir le royaume de Dieu sur la terre. L'amélioration progressive du monde pour permettre au Seigneur de venir y régner n'est qu'une illusion. Si Lui n'a pas produit cette amélioration, n’est-ce pas de l’incrédulité que de prétendre renouveler cette expérience et y parvenir mieux que Lui?

«Qu'est-ce que la vérité?» demande Pilate. Mais il n'attend pas la réponse. Il ressemble à tant de personnes que cette question n'intéresse pas… parce qu'elles redoutent au fond d'avoir à mettre leur vie en accord avec ce qui leur sera répondu. La Vérité était devant Pilate dans la personne de Jésus (ch. 14 v. 6). En vain cherche-t-il à échapper à sa responsabilité en proposant de relâcher le prisonnier pour la Pâque! D'une seule voix, les Juifs réclament à sa place la libération du brigand Barabbas.

 

48               Jean 19 v. 1 à 16

 

Par dérision les soldats revêtent Jésus d'un vêtement de pourpre et d'une couronne d'épines. Et c'est ainsi que Pilate accepte de le présenter à la populace: «Voici l'homme». — «Crucifie, crucifie-le», répondent les chefs avec rage. Et ils invoquent un motif nouveau: Il a blasphémé; Il s'est fait Fils de Dieu. Mais ceci met le gouverneur encore plus mal à l'aise. Ce n'est plus seulement un roi mais un Dieu qui pourrait être devant lui (v. 7, 8). Pour se donner de l'assurance, il invoque son pouvoir; mais Jésus le ramène à sa vraie place. Ce magistrat païen apprend, certainement pour la première fois, par quelle autorité il est établi: non pas celle de César comme il le pensait, mais celle «d'en haut» (v. 11; Rom. 13 v. 1). Sentant dès lors qu'il n'a aucune prise sur cet accusé extraordinaire et qu'il est totalement dépassé par son cas, il voudrait bien le relâcher. Mais les Juifs ne l'entendent pas ainsi et usent d'un dernier argument: «Si tu relâches celui-ci, tu n'es pas ami de César». Eh bien! Malgré l'avertissement qu'il a reçu (v. 11), ce n'est pas à Dieu mais aux hommes que le gouverneur va chercher à plaire et à obéir. Redoutant à la fois le ressentiment des Juifs et le blâme de son souverain, délibérément il sacrifie l'innocent.

 

49               Jean 19 v. 17 à 30

 

Celui qui, quelques jours plus tôt, était entré à Jérusalem dans toute sa majesté royale, en sort maintenant «portant sa croix». Le même contraste apparaît dans l'écriteau que Pilate place sur la croix: «Le roi des Juifs», c'est «Jésus le Nazaréen». Il est crucifié entre «deux autres», mis au rang des malfaiteurs. Toutefois cet évangile ne nous rapporte pas les outrages subis de la part des hommes (Matt. 27 v. 39), ni les terribles heures de l'abandon. Tout ici n'est que paix, amour et obéissance à Dieu. Le v. 25 mentionne la présence et les noms de quelques femmes. Et Jésus confie sa mère au disciple qui connaît le mieux ses affections.

Remarquons comment, jusque dans les détails, tout doit se dérouler selon l'écriture: le partage des vêtements (v. 24), le vinaigre présenté au Sauveur (v. 28; voir aussi v. 36, 37). Alors Lui-même accomplit l’acte ultime de son obéissance volontaire: Il remet son esprit (ch. 10 v. 18). Et si quelqu'un pensait devoir encore faire quelque chose pour assurer son salut, qu'il écoute ces derniers mots de son Sauveur mourant: «C'est accompli» (en grec : un seul mot TELESTAÏ, celui qu’on écrivait au bas des factures acquittées). Notre immense dette envers Dieu est à jamais payée.

 

50               Jean 19 v. 31 à 42

 

Venus pour achever les crucifiés en leur brisant les jambes, les soldats constatent que pour Jésus c'est inutile; il est déjà mort. Envers le brigand converti, leur brutalité accomplit la parole du Seigneur: «aujourd'hui tu seras avec moi dans le paradis» (Luc 23 v. 43). Mais un des soldats ne craint pas de profaner d'un coup de lance le corps du Seigneur sur la croix (comp. Zach. 12 v. 10). À ce dernier outrage répond un merveilleux signe de grâce: Le sang de l'expiation et l'eau de la purification coulent de son côté percé.

Puis a lieu l'ensevelissement de notre adorable Sauveur. Dieu a préparé deux disciples pour rendre au corps de son Fils les honneurs annoncés par les Écritures (És. 53 v. 9). Joseph et Nicodème n'avaient pas eu jusqu'ici le courage de prendre ouvertement position pour Lui. Mais à présent, réveillés par la grandeur du crime de leur nation, ils comprennent que garder le silence marquerait leur solidarité. Chers croyants, n'oublions jamais que le monde dans lequel nous vivons a crucifié notre Sauveur. Nous taire ou nous complaire avec ses meurtriers équivaudrait à Le renier. C'est au contraire le moment de nous faire connaître avec courage comme étant Ses disciples.

 

51               Jean 20 v. 1 à 18

 

La première personne qui se hâte vers le sépulcre dans ce glorieux matin de la Résurrection, c'est Marie de Magdala, cette femme dont le Seigneur avait chassé sept démons (Marc 16 v. 9). Mais elle a été devancée puisque la pierre est déjà roulée. Elle avertit Pierre et Jean qui à leur tour courent au tombeau, y trouvent les preuves éclatantes de la résurrection et s'en retournent chez eux. Marie, elle, ne peut s'en aller. Toute à la pensée de retrouver son Seigneur bien-aimé (v. 13), même la présence des anges ne paraît pas la surprendre.

Jésus ne peut pas laisser une telle affection sans réponse. Mais combien les pensées de Marie sont dépassées! C'est un Sauveur vivant qui vient à elle, l'appelle par son nom et lui confie un message de la plus haute valeur. Car «l'attachement personnel à Christ est le moyen d'avoir une intelligence réelle» (J.N.D.). Jésus charge Marie d'annoncer à ses «frères» que sa croix, loin de l'avoir séparé d'eux, est à la base de liens tout nouveaux. Fait inestimable, son Père est devenu notre Père et son Dieu, notre Dieu. Jésus nous a placés pour toujours dans ces relations bienheureuses pour la joie de son propre cœur, pour celle du Père, et pour la nôtre (Ps. 22 v. 22; Héb. 2 v. 11, 12).

 

52               Jean 20 v. 19 à 31

 

C'est le soir d'un merveilleux premier jour de la semaine. Selon sa promesse, le Sauveur ressuscité se présente au milieu des disciples assemblés (ch. 14 v. 19). Il leur montre dans ses mains et dans son côté les «preuves assurées» que leur paix est faite avec Dieu (Act. 1 v. 3). Il souffle en eux la vie nouvelle (comp. Gen. 2 v. 7 et 1 Cor. 15 v. 45) et les envoie annoncer à ceux qui croient le pardon de leurs péchés (v. 23).

Ce dimanche-là, Thomas était absent. Et lorsque les autres disciples lui annoncent: «Nous avons vu le Seigneur», son cœur reste froid et incrédule. Combien d'enfants de Dieu se privent légèrement du précieux rassemblement autour du Seigneur Jésus,… peut-être parce que, au fond d'eux-mêmes, ils ne croient pas vraiment à sa présence. Thomas représente le résidu juif qui, plus tard, reconnaîtra en le voyant son Seigneur et son Dieu. «Quelles sont ces blessures à tes mains?», demandera-t-il (Zach. 13 v. 6). Mais la part bienheureuse des rachetés de la période actuelle est de croire sans avoir encore vu (1 Pier. 1 v. 8). Et c'est dans ce but que «ces choses sont écrites», non pour être lues seulement, mais pour être crues. Il faut que notre foi, fondée sur les Écritures, saisisse Celui qui donne la vie et qui est le Fils de Dieu (v. 31).

 

53               Jean 21 v. 1 à 14

 

Sept disciples seulement sont au rendez-vous que Jésus leur a fixé en Galilée (Matt. 26 v. 32; 28 v. 7). Et encore, ils semblent avoir oublié l'objet de leur attente. Simon Pierre, dont le Seigneur avait fait pourtant un pêcheur d'hommes, retourne à son ancienne occupation. Quoi d'étonnant si «cette nuit-là ils ne prirent rien»? Comment pourrait-il être fructueux le travail que l'on accomplit selon ses propres pensées et en dehors de la présence du Seigneur? Il les avait prévenus que, séparés de Lui, ils ne pourraient rien faire (ch. 15 v. 5). Mais lorsqu'Il est avec eux tout change. Le côté droit de la nacelle n'a sur le gauche qu'un unique (mais essentiel) avantage: c'est celui que Jésus leur a désigné. Et c'est la rencontre avec le Maître qui a tout préparé d'avance pour ses serviteurs fatigués. Il n'a pas eu besoin de leur poisson (v. 9), toutefois Il ne méprise pas non plus le fruit de leur travail (v. 10) et l'a exactement compté (v. 11).

Chers amis, que de fois comme ces disciples nous oublions notre grand et prochain rendez-vous! Que de fois aussi, au milieu de nos circonstances, de nos échecs, comme de nos succès, nous devrions pouvoir discerner plus vite Celui qui nous parle et reconnaître: «C'est le Seigneur» (v. 7).

 

54               Jean 21 v. 15 à 25

 

Il restait au Seigneur à remplir ici-bas un dernier service d'amour à l'égard de son disciple Pierre. À trois reprises, celui-ci avait renié son Maître. À trois reprises il faut qu'il soit sondé par une question douloureuse: Tu as prétendu avoir plus d'attachement pour moi que ceux-ci, mais eux ne m'ont pas renié (Marc 14 v. 29). Où est cet amour ardent dont tu parlais? Je n'en ai pas eu la preuve.

Seigneur, tu le connais, toi qui lis dans mon cœur, est tout ce que peut finalement répondre le pauvre disciple. Jésus va-t-Il le mettre de côté? Au contraire, maintenant que Pierre a perdu confiance en lui-même, il est propre pour le service. «Pais mes agneaux… mes brebis», lui dit le Maître (l'original comporte un diminutif plein de tendresse: mes petites brebis). En s'occupant de ceux que Jésus aime, Pierre aura de nouveau l'occasion de montrer son amour pour Lui.

L'Évangile se termine. Mais tout ce qu'a fait, exprimé ou éprouvé la Personne infinie qui le remplit est d'un intérêt sans prix, et Dieu n'en a pas perdu la mémoire (v. 25). Livres inépuisables que nous lirons pendant l'éternité. Pour le temps présent, que chaque racheté retienne avec ferveur et comme un appel personnel, ces derniers mots de son Sauveur: «Toi, suis-moi».