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Chaque Jour les Écritures — Évangile selon Marc

 

 

 

Table des matières :

1     Marc 1 v. 1 à 13

2     Marc 1 v. 14 à 28

3     Marc 1 v. 29 à 45

4     Marc 2 v. 1 à 17

5     Marc 2 v. 18 à 28

6     Marc 3 v. 1 à 19

7     Marc 3 v. 20 à 35

8     Marc 4 v. 1 à 12

9     Marc 4 v. 13 à 25

10      Marc 4 v. 26 à 41

11      Marc 5 v. 1 à 20

12      Marc 5 v. 21 à 43

13      Marc 6 v. 1 à 13

14      Marc 6 v. 14 à 29

15      Marc 6 v. 30 à 44

16      Marc 6 v. 45 à 56

17      Marc 7 v. 1 à 16

18      Marc 7 v. 17 à 37

19      Marc 8 v. 1 à 21

20      Marc 8 v. 22 à 38

21      Marc 9 v. 1 à 13

22      Marc 9 v. 14 à 32

23      Marc 9 v. 33 à 51

24      Marc 10 v. 1 à 22

25      Marc 10 v. 23 à 34

26      Marc 10 v. 35 à 52

27      Marc 11 v. 1 à 14

28      Marc 11 v. 15 à 33

29      Marc 12 v. 1 à 17

30      Marc 12 v. 18 à 34

31      Marc 12 v. 35 à 44

32      Marc 13 v. 1 à 13

33      Marc 13 v. 14 à 37

34      Marc 14 v. 1 à 16

35      Marc 14 v. 17 à 31

36      Marc 14 v. 32 à 54

37      Marc 14 v. 55 à 72

38      Marc 15 v. 1 à 21

39      Marc 15 v. 22 à 41

40      Marc 15 v. 42 à 47 ; 16 v. 1 à 8

41      Marc 16 v. 9 à 20

 

 

 

1                    Marc 1 v. 1 à 13

 

L'Évangile selon Marc est celui du parfait Serviteur. Aussi n'y trouvons-nous pas le récit de la naissance du Seigneur Jésus, ni non plus sa généalogie. Car pour apprécier un serviteur, seules comptent ses qualités d'obéissance, de fidélité, de promptitude… Mais il est désigné dès les premiers mots comme le Fils de Dieu pour que le lecteur ne se méprenne pas sur la personne dont l'humble service va lui être raconté: il s'agit d'un esclave volontaire. Étant en forme de Dieu, Jésus a lui-même pris la forme d'esclave (Phil. 2 v. 6, 7).

Précédé par le témoignage de Jean, le Seigneur commence donc immédiatement son ministère, et ce premier chapitre est caractérisé par l'emploi du mot aussitôt (onze fois).

Jésus se soumet au baptême. Bien que «saint, innocent, sans souillure» (Héb. 7 v. 26), il prend place au milieu des pécheurs repentants. Mais pour qu'il ne soit pas confondu avec eux, Dieu fait du ciel une solennelle déclaration au sujet de son «saint serviteur Jésus» (Act. 4 v. 27 et 30), déclaration qui devance son ministère. Ce n'est pas: en toi je trouverai; mais «j'ai trouvé mon plaisir».

Puis Jésus est poussé par l'Esprit au désert pour y lier l'Ennemi qui nous tenait asservis (voir ch. 3 v. 27). Partout où le péché nous avait amenés, l'amour et l'obéissance ont conduit Jésus pour notre délivrance.

 

2                    Marc 1 v. 14 à 28

 

Jésus ayant paru, le ministère de Jean le Baptiseur se trouve par là même terminé.

Le royaume de Dieu s'est approché; le Roi en personne se trouve au milieu de son peuple. Et il fait une proclamation qui se résume à deux commandements toujours actuels: «Repentez-vous et croyez à l'évangile». Le Seigneur lit dans le cœur de chacun la réponse donnée à cette pressante invitation. Puis, à ceux qui l'ont écoutée et reçue, il adresse un autre appel individuel à servir à sa suite: «Venez après moi», dit-il aux quatre disciples dont il connaît les dispositions intérieures. «Et aussitôt ils le suivent». Ils vont avoir le privilège d’accompagner Jésus tout au long de son ministère, d’être ainsi ses témoins de tout ce qu’ils ont vu et entendu (1 Jean 1 v. 1), ses disciples, apprenant de Lui (Matt. 11 v. 29), ceci étant la condition pour être aussi plus tard ses apôtres, autrement dit ses envoyés (Jean 20 v. 21) pour prêcher l’évangile dans le monde!

À Capernaüm, Jésus guérit un homme possédé d'un esprit immonde qui se trouve dans la synagogue même, preuve caractéristique du terrible état de ruine dans lequel Israël était tombé. Dès le début du ministère du Seigneur, Sa puissance est aux prises avec celle de Satan — à laquelle on croit si peu — et qui agit sur les corps aussi bien que sur les âmes.

 

3                    Marc 1 v. 29 à 45

 

Après la synagogue de Capernaüm, c'est la maison d'André et de Simon qui est la scène d'un miracle de grâce. Jésus est toujours prêt à être reçu dans nos maisons et à nous accorder ses délivrances. Faisons comme les disciples, parlons-Lui de ce qui nous tourmente (v. 30).

Sitôt guérie, la belle-mère de Simon s'empresse de servir le Seigneur et les siens. N'avait-elle pas sous les yeux l'exemple du plus grand des services?

Le soir tombe; mais pour un tel serviteur la journée n'est pas terminée. On lui amène ceux qui se portent mal et inlassablement il les soulage et les guérit. Quel était le secret de cette merveilleuse activité? Où Jésus puisait-il des forces constamment renouvelées? Le v. 35 nous apprend que c'est dans la communion avec son Dieu. Voyez de quelle manière cet homme parfait commençait sa journée (comp. És. 50, fin du v. 4). Mais lorsqu'on l'informe de sa popularité, il quitte ces foules qui sont seulement curieuses de voir des miracles, et s'en va prêcher l'évangile ailleurs.

Puis Jésus guérit un lépreux et lui dit exactement de quelle manière il doit rendre son témoignage, un témoignage selon la Parole (v. 44; Lév. 14). Malheureusement l'homme agit selon ses propres pensées et c'est au détriment de l'œuvre de Dieu dans cette ville.

 

4                    Marc 2 v. 1 à 17

 

Dans la maison de Capernaüm, Jésus se fait reconnaître selon le Ps. 103 v. 3 comme celui qui pardonne toutes les iniquités, qui guérit toutes les infirmités. À l'égard du paralytique, il accomplit, et dans le même ordre, les deux parties de ce verset en témoignage à tous. Oui, celui qui pardonne les péchés — œuvre spirituelle — et qui en donne une preuve matérielle en guérissant aussi la maladie, ne peut être que l'Éternel, le Dieu d'Israël.

Les publicains percevaient les impôts pour le compte des Romains, ce qui leur procurait à la fois richesse (ils en gardaient une partie pour eux)… et le mépris de leurs compatriotes. Mais le Seigneur, en appelant Lévi et en acceptant son invitation, montre qu'il ne méprise et ne repousse personne. Au contraire, il est venu pour les pécheurs notoires, ceux qui ne cachent pas leur état (1 Tim. 1 v. 15). Et il est à table avec eux, s'étant fait leur ami. Car depuis la chute, l'homme a peur de Dieu, et le fuit, à cause de sa mauvaise conscience. Avant de sauver sa créature, le premier travail de Dieu consistait donc à s'approcher d'elle, à gagner sa confiance. C'est ce qu'a fait Jésus en s'abaissant jusqu'à rencontrer l'homme misérable, afin de lui faire comprendre que Dieu l'aime.

 

5                    Marc 2 v. 18 à 28

 

Si le mot du parfait Serviteur est «aussitôt», celui des Juifs incrédules est «pourquoi?» (v. 7, 16, 18, 24). Interrogé au sujet du jeûne, Jésus explique qu'il s'agit d'une marque de tristesse qui, par conséquent, ne saurait convenir pendant qu'il était avec eux. Sa venue n'était-elle pas pour tout le peuple un grand sujet de joie (Luc 2 v. 10)? Puis il saisit cette occasion pour mettre en contraste les règles et les traditions du judaïsme avec l'évangile de la libre grâce qu'il était venu leur apporter. Il est triste de constater que l'homme préfère à celle-ci des formes religieuses, parce qu'elles lui permettent de se faire une bonne réputation aux yeux d'autrui… tout en continuant à faire sa propre volonté. Inversement, le v. 22 nous suggère que le chrétien est quelqu’un d’entièrement renouvelé. Si son cœur est changé, s'il est rempli d'une joie nouvelle, son comportement extérieur doit nécessairement s'en trouver aussi transformé.

Les pharisiens blâment les disciples parce qu'ils arrachent des épis le jour du sabbat. L'homme détourne toujours de son but ce que Dieu lui a donné. Le sabbat était une grâce accordée à Israël, mais celui-ci s'en est servi comme d'un joug pour augmenter son esclavage moral (Act. 15 v. 10).

 

6                    Marc 3 v. 1 à 19

 

Une seconde guérison a lieu dans la synagogue de Capernaüm et c'est de nouveau un jour de sabbat (ch. 1 v. 21…). À ce malade dont la main est sèche, le Seigneur demande exactement l'acte qu'il est incapable d'accomplir. En commençant par obéir, l'homme donne la preuve de sa foi et c'est elle qui permet à Jésus de le guérir. Hélas, voyez la dureté de cœur des assistants! Au lieu de se réjouir avec l'homme guéri, et d'admirer la puissance du Seigneur, ces hommes méchants prennent prétexte de ce miracle pour chercher à Le faire périr. Mais lui poursuit son ministère de grâce, et les foules, y compris des étrangers de Tyr et de Sidon (et même des Édomites) continuent d'affluer vers lui pour l'entendre et trouver la guérison. Puis il met à part douze disciples et les établit «pour être avec lui, et pour les envoyer…» (comp. Jean 15 v. 16). Être avec Jésus: immense privilège, et, en même temps, condition indispensable pour pouvoir ensuite être envoyé. Comment accomplir un service sans avoir d'abord reçu ses directions (Jér. 23 v. 21, 22)?

Dans cet évangile chacun des douze est nommé seul, pour nous rappeler qu'un serviteur doit s'attendre directement et personnellement à son Maître pour recevoir direction et secours.

 

7                    Marc 3 v. 20 à 35

 

Toujours prêt à se laisser approcher, le Seigneur permet à la foule d'envahir la maison dans laquelle il est entré, de sorte qu'il recommence aussitôt de les enseigner sans même avoir le temps de manger. Nous qui sommes souvent si peu disposés à ouvrir notre porte à des étrangers, à nous laisser déranger et à changer quoi que ce soit de nos habitudes, prenons exemple sur cet infatigable dévouement et sur ce complet renoncement. Pensons aussi que tel visiteur indésirable nous est peut-être envoyé pour que nous lui parlions du salut de son âme.

Certaines personnes sont troublées par le v. 29. Elles craignent d'avoir prononcé une fois, sans y prendre garde, une parole coupable qui ne pourrait jamais être pardonnée. C'est méconnaître la grâce de Dieu. «Le sang de Jésus Christ son Fils nous purifie de tout péché» (1 Jean 1 v. 7). Le blasphème contre le Saint Esprit était le terrible péché d'Israël incrédule. Ce peuple attribuait à Satan la puissance de l'Esprit Saint dont Jésus était revêtu. C'était d'une extrême gravité et de plus contraire à tout bon sens (v. 26).

Dans le dernier paragraphe le Seigneur distingue nettement ceux qu'il considère comme membres de sa famille. Faire la volonté de Dieu, c'était (et c'est encore) écouter le Seigneur Jésus.

 

8                    Marc 4 v. 1 à 12

 

Jésus se tient près de la mer et enseigne les foules en se servant du langage imagé des paraboles. La première est celle du Semeur. Il s'y présente lui-même comme celui qui apporte et répand dans le monde la bonne semence de l'Évangile. Bien que connaissant les cœurs et la manière dont ils recevront — ou ne recevront pas — la vérité, Il donne à chacun l'occasion d'être en contact avec la Parole de vie. L'avez-vous reçue?

Le v. 12 ne doit pas nous déconcerter. Comme si le Seigneur pouvait craindre de voir les hommes se convertir et qu'il soit obligé, malgré lui, de pardonner leurs péchés! Comprenons que c'est du peuple juif dans son ensemble qu'il s'agit ici. Il a accusé Jésus d'avoir un démon, rejetant ainsi le témoignage du Saint Esprit. Un tel péché ne peut lui être pardonné, et Israël sera endurci en tant que peuple (ch. 3 v. 29; Rom. 11 v. 7, 8 et 25). Mais tous ceux qui désirent interroger Jésus «en particulier» trouvent place «autour de lui» (v. 10), aujourd'hui comme alors, pour entendre la révélation des mystères du royaume de Dieu (v. 11, 34; comp. Prov. 28, fin du v. 5). Usons de ce grand privilège et en particulier ne nous privons pas des réunions où nous entourons le Seigneur pour écouter sa Parole.

 

9                    Marc 4 v. 13 à 25

 

Le Seigneur explique à ses disciples la parabole du semeur. Elle est le point de départ de tout son enseignement (v. 13). En effet, pour comprendre celui-ci, il est nécessaire que l'Évangile ait d'abord pris racine dans le cœur.

Même si nous sommes de vrais croyants, craignons de ressembler parfois aux trois premiers terrains, car ce n'est pas seulement la bonne nouvelle du salut que Satan cherche à ravir aussitôt semée. Combien de paroles Dieu ne nous a-t-il pas adressées auxquelles notre cœur n'a pas été sensible parce que nos contacts avec le monde l'avaient endurci comme le chemin (voir ch. 6 v. 52)? Ou bien ne nous est-il pas souvent arrivé d'agir sous l'effet de nos sentiments, jusqu'à ce qu'une épreuve manifeste notre manque de dépendance et de foi (comp. v. 17)?

À l'opposé de l'insouciance, les soucis sont également nuisibles (Luc 21 v. 34)! Avec «la tromperie des richesses et les convoitises à l'égard des autres choses», ils peuvent étouffer un temps la vie spirituelle d'un enfant de Dieu et priver le Seigneur du fruit qu'il aurait dû porter en sa saison (Tite 3 v. 14 fin). «Prenez garde à ce que vous entendez» — recommande le Seigneur Jésus (v. 24). En Luc 8 v. 18 nous lisons: «Prenez garde comment vous entendez». Oui, de quelle manière recevons-nous la divine Parole?

 

10               Marc 4 v. 26 à 41

 

La parabole des v. 26 à 29 qui correspond à celle de l'ivraie dans le champ en Matt. 13, présente un enseignement sensiblement différent. Il n'est question ici que du travail de Dieu, tandis qu'en Matthieu l'ennemi intervient aussi, à cause de la négligence des hommes qui dormaient. Dans notre v. 27, le grand Semeur lui aussi paraît dormir. Mais en réalité, de jour comme de nuit, sans être vu, il veille sur sa précieuse semence et l'entoure de tous les soins nécessaires pour qu'elle croisse jusqu'à la moisson. Chers amis chrétiens, il peut nous sembler quelquefois que le Seigneur est indifférent, qu'il n'entend pas nos prières, que son œuvre est abandonnée. Mais levons les yeux, comme Jésus invite ses disciples à le faire par la foi. Les campagnes sont déjà blanches pour la moisson (Jean 4 v. 35).

Pour passer à l'autre rive, ce qui correspond à la périlleuse traversée du monde, les disciples ne sont pas seuls. Avec eux, dans la nacelle, ils ont pris le Seigneur «comme il était» (v. 36). Que de personnes se font de Jésus une image fausse et lointaine. «Qui est celui-ci?» demandent les disciples. — Le même qui a rassemblé le vent dans le creux de ses mains, serré les eaux dans un manteau (Prov. 30 v. 4).

 

11               Marc 5 v. 1 à 20

 

Le Seigneur et les disciples abordent au pays des Gadaréniens. La première personne qu'ils y rencontrent est un homme entièrement possédé par des démons qui le rendent furieux et indomptable. Réalité terrible, nous avons dans ce forcené le portrait moral de l'homme pécheur, jouet du diable, entraîné et tourmenté par ses passions brutales, demeurant dans la mort (les sépulcres), ne pouvant que se faire du mal à lui-même, et danger pour ses semblables. Ceux-ci avaient vainement tenté de le réduire à l’impuissance en le couvrant de chaînes, images des règles morales par lesquelles la société cherche à réfréner les débordements de la nature humaine.

Nous nous serions probablement écartés avec effroi et horreur d'une telle créature. Jésus ne s'en détourne pas. Au contraire, il va s'occuper de ce malheureux, non pour le lier de chaînes, comme l'avaient vainement essayé ses concitoyens, mais bien pour le délivrer de sa misère et de son esclavage.

Les habitants de la ville, eux, ne semblent retenir de ce miracle que la perte de leurs pourceaux! Sur leur demande le Seigneur s'en va, mais laisse maintenant derrière lui un témoin, et lequel? «Celui qui avait été démoniaque». — N'est-ce pas l'image du temps actuel? Rejeté par ce monde, Christ y maintient ceux qu'il a sauvés, et leur donne pour mission de parler de Lui. Comment nous en acquittons-nous (lire Ps. 66 v. 16)?

 

12               Marc 5 v. 21 à 43

 

Un chef de synagogue, nommé Jaïrus, a fait appel à Jésus pour la guérison de sa fille. Mais pendant que le Maître est en chemin, une femme qu'aucun médecin n'avait pu soulager va secrètement recourir à sa puissance.

Cher ami, qui a cherché peut-être de divers côtés un remède à tes souillures morales, Jésus passe encore aujourd'hui près de toi. Fais comme cette pauvre femme: saisis le bord de son vêtement (comp. ch. 6 v. 56 fin)!

La femme sait qu'elle est sauvée, et le Seigneur le sait aussi. Mais il est nécessaire que tous l'entendent; c'est pourquoi Jésus veut l'amener à vaincre sa timidité, à se faire connaître, à confesser publiquement «toute la vérité». Ainsi obtiendra-t-elle, en réponse à sa foi, une parole de grâce infiniment meilleure que la simple guérison: «Ma fille, ta foi t'a guérie; va en paix…» (v. 34).

Durant ce temps, la maison de Jaïrus retentissait de lamentations et de cris de désespoir (sans grande réalité; voir v. 40). Mais d'une parole Jésus réconforte le pauvre père (v. 36) tournant vers Dieu les pensées de cet homme… et les nôtres: «Ne crains pas; crois seulement». Puis d'une autre parole, si touchante que l'Esprit nous l'a donnée dans la langue même employée par le Sauveur, il ressuscite la jeune fille.

 

13               Marc 6 v. 1 à 13

 

Pour les habitants de Nazareth, Jésus était «le charpentier». Durant trente années, il avait caché sa gloire sous l'humble condition d'un artisan de village. Un tel abaissement est incompréhensible pour l'homme naturel habitué à juger d'après les apparences.

S'il était difficile que le témoignage du Seigneur soit reçu «dans son pays et parmi ses parents et dans sa maison», à plus forte raison est-ce le cas pour le nôtre là où nous sommes connus… avec tous nos défauts et notre triste passé. Mais c'est aussi là que les fruits d'une vie nouvelle seront les plus évidents et constitueront la plus puissante des prédications (Phil. 2 v. 15). Ayant été choisis au ch. 3 v. 13 à 19, les douze sont maintenant envoyés prêcher la repentance. Le Seigneur les exhorte à ne rien prendre pour le chemin. Leur vie doit être celle de la foi. Moment après moment, ils recevront ce qui leur est nécessaire et pour le service, et pour leurs propres besoins. Se munir de provisions les priverait de riches expériences et leur ferai perdre de vue le lien qui les unit à leur Maître absent. Par contre les sandales sont indispensables. Elles suggèrent ce que Éph. 6 v. 15 appelle «la préparation de l'évangile de paix». Tout croyant doit en orner sa marche pour confirmer le message de la grâce dont il est porteur (comp. Rom. 10 v. 15).

 

14               Marc 6 v. 14 à 29

 

Tout est sujet d'effroi pour une mauvaise conscience (Prov. 28 v. 1). Lorsque Hérode, qui avait fait décapiter Jean, entend parler de Jésus, il est terrifié à la pensée que le prophète pourrait être ressuscité. Car cela signifierait que Dieu lui-même a pris fait et cause pour sa victime. Pour la même raison les hommes seront saisis d'épouvante quand Jésus le crucifié paraîtra sur les nuées du ciel (Apoc. 6 v. 2 et 15 à 17; voir aussi Apoc. 11 v. 10, 11).

Bienheureuse est la part de Jean, le plus grand des prophètes, et quel contraste avec le sort de son misérable meurtrier! Ce dernier est lâche, plutôt que cruel comme son père, Hérode le grand. Faible de caractère, dominé par ses convoitises, «il faisait beaucoup de choses» quand il avait écouté Jean, excepté de mettre sa vie en accord avec la volonté de Dieu. Faire beaucoup de choses, même de bonnes choses, ne suffit pas pour Lui être agréable. Mais voici qu'arrive «un jour favorable», oui, favorable pour Satan et les deux femmes dont il va se servir. Un banquet, la séduction d'une danse, une promesse inconsidérée tenue par amour-propre,… il n'en faut pas davantage pour commettre un crime abominable, payé des plus affreux tourments d'esprit.

 

15               Marc 6 v. 30 à 44

 

Les apôtres qui reviennent auprès du Seigneur sont tout occupés de ce qu'ils ont fait et pressés de le raconter. Le Maître sait qu'ils ont besoin maintenant d'un peu de repos et il le leur a préparé «à l'écart» avec lui. Nous qui invoquons parfois un peu légèrement la nécessité de nous détendre, considérons quelques-unes des conditions dans lesquelles les disciples goûtent ce repos: 1º Il succède à une activité pour le Seigneur. 2º Il ne peut s'agir que d'un peu de repos, car la terre ne saurait en offrir de durable (voir Mich. 2 v. 10). 3º Il est pris à l'écart du monde et non dans les distractions que celui-ci peut offrir. 4º On en jouit avec le Seigneur.

Repos de courte durée en effet! Déjà les foules s'assemblent. Jésus va nourrir leurs âmes, puis leurs corps (Matt. 4 v. 4); mais d'abord, il met ses disciples à l'épreuve. Ceux-ci venaient de raconter tout ce qu'ils avaient accompli. Eh bien! C'était le moment de prouver leurs capacités au lieu de vouloir renvoyer ces gens. «Vous, donnez-leur à manger», leur dit le Seigneur, pour leur faire réaliser que tout pouvoir vient de lui. En même temps il les associe en grâce à son geste de bonté. Sagesse, puissance, amour, une fois de plus nous voyons briller ensemble ces caractères du parfait Serviteur.

 

16               Marc 6 v. 45 à 56

 

Lors de la première traversée du lac (ch. 4 v. 35 à 41), le Seigneur était avec ses disciples, bien qu'il dormît dans la nacelle. Ici la foi des douze est encore plus profondément éprouvée, puisque leur Maître n'est pas avec eux. Il est monté sur la montagne pour prier, pendant qu'eux, seuls dans la nuit, luttent contre le vent et les vagues. Ils ont perdu Jésus de vue, mais Lui, détail remarquable, les voit sur la mer agitée (v. 48). Et il vient à eux vers la fin de la nuit (lire Job 9 v. 8). Combien ils sont peu préparés à le rencontrer! Alors, d'une parole, il se fait reconnaître et les rassure: «Ayez bon courage, c'est moi; n'ayez point de peur» (v. 50; És. 43 v. 2). Que de croyants, traversant l'épreuve, parvenus au bout de leurs forces et ayant perdu tout courage, ont pu entendre ainsi la voix connue du Seigneur leur rappeler sa présence et son amour!

En abordant dans la contrée de Génésareth, Jésus est reçu avec empressement et fait de nombreux miracles. Quel contraste avec le commencement du chapitre (v. 5, 6) ! «Reconnaître Jésus comme ces gens l’ont fait, même après l’avoir méconnu un temps, le recevoir, cela suffit pour se trouver au bénéfice des trésors infinis de sa grâce, toujours à la disposition de la foi» (SP).

 

17               Marc 7 v. 1 à 16

 

Les pharisiens sont jaloux du succès du Seigneur auprès des foules, mais craignant celles-ci, ils n'osent pas lui tenir tête. Alors ils accusent ses disciples comme ils l'ont déjà fait au ch. 2 v. 24. Pour ces hypocrites, la pureté extérieure avait une importance d'autant plus grande que celle de leur conscience les préoccupait moins. Tant il est vrai que la religion sans la sainteté convient parfaitement au cœur naturel. Les pharisiens se souciaient de l'approbation des hommes et nullement de celle de Dieu.

À l'inverse, le but des croyants est avant tout de plaire au Seigneur (voir Gal. 1 v. 10). Et comme Lui regarde au cœur, cela nous conduira à pratiquer un soigneux «nettoyage» intérieur, autrement dit à juger nos pensées, nos motifs et nos intentions à la lumière de la Parole qui met la moindre souillure en évidence.

Jésus montre à ces pharisiens que leurs traditions vont jusqu'à contredire les commandements divins et ceci dans un cas flagrant: celui des égards et du respect dûs aux parents. Insistons sur le danger de la tradition. Faire quelque chose simplement «parce qu'on l'a toujours fait» enlève tout exercice et peut gravement nous égarer. Nous devrions toujours nous enquérir de ce que dit l'Écriture.

 

18               Marc 7 v. 17 à 37

 

Le Seigneur, qui connaît bien le cœur de l'homme met en garde ses disciples contre ce qui peut en sortir. Ce cœur naturel est aussi le nôtre, mais, Dieu soit béni, il existe un remède à cet état (Ps. 51 v. 10).

Après la constatation qu'il vient de faire, on peut penser quelle joie procure à Jésus sa rencontre avec la femme syrophénicienne. La sévérité dont il paraît user d’abord envers elle va mettre en évidence non seulement une grande foi que rien ne décourage, mais aussi une vraie humilité, car, en contraste avec les pharisiens orgueilleux, cette femme ne fait valoir aucun titre ni aucun mérite; elle prend sa vraie place devant Dieu et accepte le jugement porté sur sa condition (És. 57 v. 15).

C'est ensuite un sourd-muet auquel Jésus rend l'usage de ses sens après l'avoir préalablement mené à l'écart de la foule. Qui aurait eu le droit de se mêler à cette entrevue du Sauveur avec celui dont il s’occupe? La conversion d'un pécheur exige un contact direct, personnel et intime avec le Seigneur (voir aussi ch. 8 v. 23).

Notre lecture s'achève sur le témoignage rendu à Jésus par ces foules: «Il fait toutes choses bien» (v. 37). Et chaque croyant regardant en arrière devrait pouvoir le confirmer pour son propre compte: Oui, Seigneur, tu fais toutes choses bien!

 

19               Marc 8 v. 1 à 21

 

On peut avoir en faisant le bien différents motifs plus ou moins avouables: rechercher de la considération comme les pharisiens, ou apaiser sa conscience en accomplissant un devoir social. Et, dans la chrétienté, combien d'œuvres n'ont pas d'autres mobiles! Mais ce qui ne cessait d'animer le Seigneur Jésus, c'était sa compassion pour ces foules qu'il nourrit une seconde fois par un acte de puissance (v. 2; ch. 6 v. 34). Nos contacts quotidiens avec le monde, ses convoitises, sa souillure, ont tendance à nous endurcir. Habitués à voir autour de nous la misère matérielle, morale et par-dessus tout spirituelle, nous n'en souffrons plus beaucoup. Mais Jésus conservait un cœur divinement sensible. L'état du sourd-muet au ch. 7 v. 34 le faisait soupirer (ou gémir) en regardant vers le ciel. Au v. 12 de notre chapitre, c'est l'incrédulité des pharisiens qui le fait profondément soupirer. Et enfin, la dureté de cœur de ses propres disciples l'afflige également (voir aussi ch. 6 v. 52; 7 v. 18). Les deux miracles auxquels ils avaient participé n'avaient pas suffi à leur donner confiance en leur Maître (comp. Jean 14 v. 8, 9)! Combien le Seigneur a souffert pendant sa vie par sympathie, mais aussi en raison de l'incrédulité, de l'ingratitude des hommes… et quelquefois des siens!

 

20               Marc 8 v. 22 à 38

 

À Bethsaïda, cette ville dont le Seigneur souligne spécialement l'incrédulité (Matt. 11 v. 21), il accomplit encore un miracle en faveur d'un pauvre aveugle. Une double intervention est nécessaire pour le guérir; et de même c'est quelquefois progressivement que nous venons à la lumière de Dieu (Ps. 138 v. 8; Phil. 1 v. 6).

Après cela, Jésus interroge ses disciples sur les opinions qui ont cours à son sujet. Puis il leur pose la question directe et capitale: Qui suis-je pour vous? Oui, quelles que soient les pensées des autres hommes au sujet du Seigneur Jésus, je dois avoir de lui une appréciation personnelle. Mais celle-ci n'est que le point de départ du chemin dans lequel il m'invite à le suivre: celui du renoncement à moi-même et de la croix où je suis mort avec Lui. Certaines personnes éprouvées parlent de la croix qu'elles ont à porter, ou du «calvaire» qu'il leur faut accepter avec résignation. Mais ce n'est pas ce que le Seigneur veut dire ici. Il demande à chaque croyant de prendre volontiers le fardeau d'opprobre et de souffrance que le monde ne manque pas de lui présenter s'il est fidèle (Gal. 6 v. 14). «Pour l'amour de moi», spécifie le Seigneur Jésus, car tel est le grand secret qui permet au chrétien d'accepter la mort par rapport au monde et à lui-même (v. 35; Rom. 8 v. 36).

 

21               Marc 9 v. 1 à 13

 

Selon la promesse du v. 1, trois disciples sont maintenant admis à contempler par avance «le royaume de Dieu venant avec puissance». Ce royaume est représenté par le Roi lui-même, en qui ils reconnaissent Jésus, leur maître, revêtu de majesté et de gloire resplendissante. Celui qui habituellement voilait cette gloire et la cachait sous l'humble «forme d'esclave», la découvre un moment aux regards des siens éblouis et stupéfaits (Ps. 104 v. 1). Alors une voix sort de la nuée; elle est aussi pour nous: «Celui-ci est mon Fils bien-aimé, écoutez-le». Plus une personne a de grandeur et de dignité, plus ses paroles ont d'importance. Or celui que nous sommes invités à écouter n'est autre que le Fils bien-aimé de Dieu. Prêtons à son enseignement une attention d'autant plus grande (Héb. 12 v. 25; rapprocher aussi Héb. ch. 1 v. 1, 2 et ch. 2 v. 1).

Si bon qu'il fasse sur la montagne (v. 5), il est nécessaire d'en redescendre, et le Seigneur fait comprendre aux trois disciples que ce qu'ils ont vu n'aura son accomplissement que plus tard. Ni Jean (qu'Élie représentait), ni Lui-même, n'ont été reçus. C'est pourquoi il est nécessaire maintenant qu'il passe par la croix et souffre beaucoup avant d'entrer dans sa gloire.

 

22               Marc 9 v. 14 à 32

 

Descendu de la montagne, le Seigneur reprend son service d'amour dont l'apôtre Pierre, qui en a été le témoin privilégié, fait dans les Actes un résumé merveilleux. Jésus de Nazareth, dit-il, «a passé de lieu en lieu, faisant du bien, et guérissant tous ceux que le diable avait asservis à sa puissance; car Dieu était avec lui» (Act. 10 v. 38, 39). Le Seigneur trouve un grand rassemblement de gens discourant et disputant entre eux. L'objet de toute cette agitation est un malheureux garçon, sujet depuis son plus jeune âge à de terribles crises nerveuses provoquées par un démon. C'est en vain que le pauvre père a soumis aux disciples le cas de son fils unique; ils n'ont pu chasser cet esprit. Avant d'opérer lui-même la délivrance, Jésus met le doigt sur la raison de leur échec: l'incrédulité; car «toutes choses sont possibles à celui qui croit». Alors, avec larmes, cet homme s'abandonne au Seigneur. Il comprend que ce n'est pas un effort de volonté qui pourra lui donner la foi et s'en reconnaît incapable. L'aide divine est nécessaire non seulement pour la délivrance proprement dite, mais même pour la demander.

Au v. 26 la puissance démoniaque se manifeste encore une fois, pour que la victoire du Seigneur soit évidente. Il prend tendrement l'enfant par la main et le fait lever.

 

23               Marc 9 v. 33 à 51

 

Pauvres disciples! Alors que leur Maître vient de les entretenir de ses souffrances et de sa mort, la seule chose qui les intéresse, au point de provoquer une dispute entre eux, est de savoir lequel sera le plus grand. Par sa question, le Seigneur les sonde (v. 33), puis avec grâce et patience, il leur apprend ce qu'est l'humilité.

Cette leçon est suivie d'une autre. Les disciples avaient cru devoir empêcher un homme d'accomplir des miracles au nom de Jésus. «Il ne nous suit pas», est le prétexte invoqué par Jean. Le Seigneur leur montre qu'en cela aussi ils ont été occupés d'eux-mêmes et non de Lui. Veillons à ne pas être sectaires! De nombreux chrétiens, tout en ne marchant par avec nous, suivent le Seigneur de très près dans le chemin du renoncement et de la croix (ch. 8 v. 34).

Nous avons trouvé dans Matthieu ce qui correspond aux v. 42 à 51 (voir Matt. 5 v. 29; 18 v. 8). Mais d'une manière générale, nous remarquons dans l'évangile de Marc que les enseignements du Seigneur tiennent peu de place par rapport à son activité. Nous n'y avons pas par exemple l'équivalent du sermon sur la montagne. Peu de paroles, mais beaucoup de dévouement, tel est bien le caractère du fidèle serviteur.

 

24               Marc 10 v. 1 à 22

 

Les pharisiens essayent de mettre Jésus en contradiction avec Moïse sur la question du divorce. Mais Il leur ferme la bouche en remontant avant la loi, leur rappelant l'ordre des choses tel que Dieu l'avait créé au commencement. Le monde a souillé et gâté tout ce que Dieu avait établi dans sa belle création et en particulier l'institution du mariage.

La dureté de cœur, l'égoïsme qui conduisent les hommes à mépriser et à dénaturer tout ce qui touche au mariage, se montre aussi souvent dans leur peu de considération pour les petits enfants. Et les disciples n'échappent pas à cet esprit. Les v. 13 à 16 nous apportent par rapport à Matthieu quelques détails supplémentaires qui sont bien touchants: Le Seigneur commence par être indigné de l'attitude des disciples. Il prend ensuite ces petits tendrement entre ses bras où ils sont en parfaite sécurité. Enfin il les bénit expressément (comp. Matt. 19 v. 13, 14).

Dans la scène qui suit, Marc est également le seul à mentionner un point de toute importance: l'amour du Seigneur pour l'homme venu le rencontrer. Mais celui-ci y reste insensible et s'en va, peut-être pour toujours, préférant ses vaines richesses à la compagnie présente et éternelle de Celui qui l'a aimé.

 

25               Marc 10 v. 23 à 34

 

Dans l'Ancien Testament les bénédictions étaient terrestres et les richesses considérées comme une preuve de la faveur de Dieu (Deut. 8 v. 18). D'où l'étonnement des disciples! Ils venaient de voir un homme comblé, donc en apparence béni de Dieu, aimable, de conduite irréprochable, et qui était disposé à faire beaucoup de bien. Et le Seigneur l'avait laissé partir. Vraiment, si de tels avantages ne donnaient pas accès au royaume de Dieu, qui donc pouvait être sauvé? En effet, leur répond Jésus, le salut est chose impossible pour les hommes; Dieu seul a pu l'accomplir.

Le Seigneur condamne ici non les riches, mais «ceux qui se confient aux richesses». Au reste, aller après Lui implique inévitablement des renoncements. Mais s'ils sont consentis pour l'amour du Seigneur et de l'évangile, ils seront en même temps la source de joies incomparables, dont la première sera le sentiment de Son approbation. Oui, le regard si pénétrant du Seigneur (v. 21, 23, 27) lit dans notre cœur pour voir si c'est bien ce motif-là qui nous fait agir. Juste réponse à l'amour de Celui qui a tout quitté pour nous (voir Zach. 7 v. 5).

Dans ce chapitre, nous trouvons la chair aimable (v. 17 à 22), présomptueuse (v. 28), timorée (v. 32), jalouse (v. 41), enfin égoïste (v. 35 à 40).

 

26               Marc 10 v. 35 à 52

 

Ne manquons pas de remarquer la foi de Jacques et de Jean. Ils savaient que leur maître était le Messie, l'héritier du royaume et qu'ils y auraient part avec lui. Mais leur demande trahit l'ignorance et la vanité de leur cœur naturel. Plein de grâce, le Seigneur réunit ses disciples autour de lui et fait servir à leur instruction (ainsi qu'à la nôtre) cette intervention malheureuse des deux frères. Ne comprennent-ils pas qu'ils ont devant eux le Modèle par excellence de l'humilité, celui qui, ayant tous les droits à être servi, a voulu se faire lui-même esclave pour délivrer sa créature et payer de sa propre vie la rançon exigée par le souverain Juge? Ce v. 45 a pu être appelé le verset clé de l'évangile, et il le résume tout entier.

L'Esprit nous montre dans ce chapitre trois attitudes bien différentes: l'homme que le Seigneur invite à le suivre et qui s'en va (v. 21, 22); les disciples appelés eux aussi, qui l'ont suivi, en tremblant (v. 32) et font valoir leur renoncement (v. 28); enfin ce pauvre aveugle, auquel Jésus n'a rien demandé en le guérissant, mais qui, sans un mot, et jetant loin le vêtement qui pouvait entraver sa marche, le suivit «dans le chemin» (v. 52).

Observons l'inconstance de la foule qui d'abord reprend l'aveugle, mais l'instant d'après lui dira: «Aie bon courage…»!

 

27               Marc 11 v. 1 à 14

 

Le chemin de Jésus approche de son terme. Il fait son entrée solennelle à Jérusalem et se rend au temple où il commence par promener ses regards de tous côtés sur tout (v. 11) comme pour demander: «Suis-je ici chez moi?». Ce détail, particulier à Marc, nous montre que Dieu ne juge jamais hâtivement d'un état de choses avant de le condamner (comp. Gen. 18 v. 21). Mais qu'ont dû être les sentiments du Seigneur en voyant à ce point profanée cette maison de prière!

Il quitte ce lieu souillé et se retire à Béthanie avec le petit nombre de ceux qui le reconnaissent et qui l'aiment. Béthanie signifie «maison de l'Affligé» ou aussi «des figues». Comme souvent dans l'Écriture, ce double sens nous paraît caractéristique. Au moment où Jésus est contraint de maudire le figuier stérile qui représente Israël tel qu'Il l'a trouvé, c'est comme si Lui, l'Affligé, le Pauvre (Ps. 40 v. 17), rencontrait là, et seulement là, du fruit pour Dieu (de «bonnes figues» selon l'expression de Jér. 24 v. 2), consolation pour son cœur, et avant-goût du fruit du travail de son âme à la croix. En dépit d'une abondance de feuilles, image d'une belle religion, «il n'y a pas de figues sur le figuier» d'Israël, comme le constate le même prophète (Jér. 8 v. 13).

 

28               Marc 11 v. 15 à 33

 

Le Seigneur purifie ce temple qu'il avait inspecté la veille. Le zèle du parfait Serviteur le dévore pour la Maison de son Dieu (Jean 2 v. 17).

Le soir venu, il quitte la ville souillée, mais il y retourne le jour suivant en passant devant le figuier. En réponse à la remarque de Pierre, Jésus ne souligne pas son propre pouvoir, mais dirige sur Dieu la pensée des disciples. C'est comme s'il leur disait: Celui qui m'a répondu est prêt à exaucer aussi vos prières et à ôter tout obstacle de votre route, serait-il aussi grand qu'une montagne. Avoir foi en Dieu, ce n'est pas nous forcer à croire à la réalisation de nos désirs, c'est compter sur quelqu'un que nous connaissons, qui nous a fait des promesses et est fidèle pour les tenir, et qui nous aime. Mais il est un cas où Dieu ne pourra absolument pas nous répondre: celui où nous avons «quelque chose contre quelqu'un». Voilà sur le chemin de nos relations avec Dieu une montagne infranchissable. Il faut nous en occuper séance tenante afin de retrouver vers Lui, et aussi vers nos frères, ces «chemins frayés» du cœur, dont parle le Ps. 84 v. 5.

Au v. 27 commencent les derniers entretiens du Seigneur, au cours desquels il va confondre successivement tous ses adversaires.

 

29               Marc 12 v. 1 à 17

 

Les chefs du peuple sont contraints de se reconnaître dans la parabole accablante des méchants cultivateurs.

Remarquez comment est désigné (dans Marc seulement) le dernier envoyé du Maître de la vigne: «Ayant donc encore un unique fils bien-aimé…» (v. 6). Cette expression rappelle la parole de l'Éternel à Abraham: «Prends ton fils, ton unique, celui que tu aimes» (Gen. 22 v. 2) et traduit d'une manière émouvante les affections du Père pour le Bien-aimé qu'il a sacrifié pour nous!

Ainsi démasqués, les pharisiens et les hérodiens vont essayer de riposter. Avec des compliments hypocrites, mais qui sont involontairement un témoignage à Jésus («tu es vrai… tu enseignes la voie de Dieu avec vérité», v. 14) ils essaient de le surprendre par une question des plus subtiles. Son oui l'aurait disqualifié comme Messie; son non, condamné auprès des Romains. Il leur répond de la seule façon qu'ils n'attendaient pas, en s'adressant à leur conscience. Divine et admirable sagesse! Toutefois combien le Sauveur en qui tout était vérité et amour, a souffert de cette mauvaise foi, de cette méchanceté, oui, de cette continuelle «contradiction de la part des pécheurs contre lui-même» (Héb. 12 v. 3; voir aussi Éz. 13 v. 22).

 

30               Marc 12 v. 18 à 34

 

À leur tour les Sadducéens tentent de se mesurer à la sagesse de Jésus. En réalité ils ne croient pas à la résurrection (v. 18 ; voir Act. 23 v. 8), mais le Seigneur au v. 26 va les chercher sur ce terrain-là et leur fermer la bouche par la Parole. La résurrection est doublement attestée: par les Écritures et par la puissance de Dieu qui a ressuscité Christ (v. 24). Pourtant il est probable qu'aucune vérité ne s'est davantage heurtée à l'incrédulité des hommes (voir Act. 26 v. 8). Or, comme le démontre Paul en 1 Cor. 15, il s'agit là d'un des fondements essentiels du Christianisme; on ne peut y toucher sans que toute notre foi s'effondre.

Contrairement aux disputeurs précédents, il y a de la droiture et de l'intelligence chez le scribe qui interroge le Seigneur au sujet du commandement le plus grand. L'amour, répond Jésus, voilà le premier commandement; l'amour pour Dieu et pour le prochain, qui constitue le résumé de la loi (Rom. 13 v. 10; Gal. 5 v. 14). Chers amis, ne devrions-nous pas aimer beaucoup plus qu'Israël, nous qui avons été cherchés plus loin que lui (du milieu des nations étrangères aux promesses) et amenés plus près dans la relation d'enfants du Dieu d'amour (Éph. 2 v. 13)?

 

31               Marc 12 v. 35 à 44

 

C'est maintenant à Jésus de poser un problème embarrassant à ses interlocuteurs. Comment le Christ peut-il être à la fois le fils et le seigneur de David (voir aussi Ps. 89 v. 3, 4, 23, 36)? Ils ne savent l'expliquer et leur orgueil les empêche de demander la réponse… au Christ lui-même. Car c'est à cause de son rejet que le Fils de David va occuper la position céleste que lui attribue le Ps. 110.

Pour mettre le peuple en garde contre ses chefs indignes, le Seigneur fait ensuite un triste portrait des scribes, vaniteux, cupides et hypocrites. Hélas! Ces traits ont parfois caractérisé d'autres chefs religieux que ceux d'Israël (1 Tim. 6 v. 5).

Le v. 41 nous montre Jésus assis près du trésor du Temple. De ce regard pénétrant que nous l'avons déjà vu porter sur tout et sur tous, il observe non pas combien (seule chose qui intéresse les hommes), mais comment chacun donne au trésor. — Et voici cette pauvre veuve qui s'approche avec sa touchante obole: les quelques centimes qui lui restaient pour vivre. Ému, le Seigneur appelle ses disciples et commente ce qu'il vient de voir. Ah! Cette offrance extraordinaire — «tout ce qu'elle avait» — prouvait non seulement les affections de cette femme pour l'Éternel et Sa Maison, mais aussi la totale confiance qu'elle avait mise en Dieu pour subvenir à ses besoins (comp. 1 Rois 17 v. 13 à 16).

 

32               Marc 13 v. 1 à 13

 

Les disciples sont impressionnés par la grandeur et la beauté extérieure des bâtiments du temple. Mais le Seigneur ne regarde pas «ce à quoi l'homme regarde» (1 Sam. 16 v. 7; És. 11 v. 3). Il était entré dans ce temple et avait constaté l'iniquité qui le remplissait (ch. 11 v. 11). Aussi sa vue se porte-t-elle au delà, sur les événements qui, peu d'années après son rejet, amèneront la ruine de la cité coupable. L'histoire nous apprend qu'en l'an 70, Jérusalem a été l'objet d'un siège effroyable et d'une destruction quasi totale par les armées de Titus. Ce châtiment terrible n'a pas été sans éprouver beaucoup la foi des croyants si attachés à la ville sainte. Mais Jésus les avait encouragés d'avance par les paroles que nous avons ici. Combien d'enfants de Dieu, traversant les persécutions, ont fait à cette occasion des expériences bénies. Au moment de rendre témoignage, ce qu'ils avaient à dire leur a été dicté par l'Esprit Saint. Il en a été ainsi de Pierre quand il a été traduit devant les chefs, les anciens et les sacrificateurs au ch. 4 des Actes (v. 8) et d'Étienne au ch. 7 v. 55. Mais, dans notre mesure et selon nos besoins, nous pouvons aussi réaliser cette puissance du Saint Esprit en le laissant agir en nous.

 

33               Marc 13 v. 14 à 37

 

L'Église n'aura pas à traverser les terribles tribulations que connaîtra le résidu juif (Apoc. 3 v. 10). En nous reposant sur cette certitude, craignons toutefois de nous endormir du sommeil spirituel qui nous guette si dangereusement dans la longue et éprouvante nuit morale de ce monde. Pensons au retour imminent du Seigneur et prenons pour nous les sérieuses exhortations de ce chapitre. Une courte parabole nous présente le Seigneur comme un maître de maison qui s'est absenté après avoir laissé son domaine à la responsabilité de ses serviteurs. Chacun d'eux a reçu «son ouvrage…» précis, particulier. Et le Maître n'a pas fait de restrictions non plus quant à la diversité des tâches à accomplir. Les points de suspension qui suivent le mot «ouvrage…» ne suggèrent-ils pas un nombre illimité de services différents que le Seigneur a préparés pour les siens (comp. Rom. 12 v. 6 à 8)?

La brève consigne reçue par le portier (fin du v. 34) s'adresse également «à tous»… donc à vous et à moi (v. 37). Et, détail remarquable, c'est sur ce mot «veillez» que se termine dans Marc le ministère de Jésus. Serrons-le précieusement dans notre cœur, comme on conserve la dernière recommandation d'un être cher qui nous a quittés… mais qui revient!

 

34               Marc 14 v. 1 à 16

 

À l'approche de la mort du Seigneur, les sentiments des cœurs s'affirment et se manifestent. Haine et mépris de la part des chefs du peuple qui complotent à Jérusalem! Amour et respect dans la maison familière de Béthanie où cette femme accomplit à Son égard une «bonne œuvre», fruit d'un amour intelligent. Belle illustration du culte des enfants de Dieu! Ils reconnaissent dans un Sauveur rejeté celui qui est digne de tout hommage; ils lui expriment par l'Esprit et dans le sentiment de leur indignité, cette adoration qui est pour son cœur un parfum d'un prix inestimable (remarquons que ce sont les hommes qui font l'évaluation — v. 5 — ramenant tout à une affaire d'argent). Les critiques ne manquent pas à l'adresse de ces adorateurs, même de la part de certains croyants qui placent la bienfaisance (v. 5) ou l’évangile avant toute autre activité chrétienne. Sans négliger ces choses, n'oublions pas que la louange est le premier de nos devoirs. Et contentons-nous de l'approbation du Seigneur pour accomplir avec un esprit brisé (dont ce vase est le symbole) le saint service de l'adoration, le seul qui soit directement envers Lui et pour l'éternité.

Les v. 10 à 16 nous montrent les dispositions que prennent les disciples pour préparer la pâque… et Judas pour trahir son Maître.

 

35               Marc 14 v. 17 à 31

 

C'est l'instant du dernier souper. Dans cette heure intime des adieux, où Jésus voudrait laisser parler librement ses affections, un fardeau accable son âme. Non pas la croix qui s'approche, mais l'indicible tristesse de savoir que se trouve là, au milieu des douze, un homme qui a décidé sa perte. «L'un d'entre vous… me livrera». À leur tour les disciples s'attristent et s'interrogent. Ils n'ont pas ici la confiance en eux-mêmes qui apparaîtra aux v. 29 et 31 dans leurs protestations de dévouement, en particulier de la part de Pierre.

Quand le traître est sorti, le Seigneur institue le saint repas du souvenir. Il bénit, rompt le pain et le distribue aux siens; il prend la coupe, rend grâces et la leur donne. Et il leur explique la portée de ces symboles simples et cependant solennels par les grands faits dont ils perpétuent la mémoire: son corps donné, son sang versé, sûrs fondements de notre foi. Lecteur, n'auriez-vous pas aimé vous trouver dans cette chambre haute auprès de votre Sauveur? Alors, pourquoi ne pas vous joindre, chaque premier jour de la semaine, à ceux qui annoncent Sa mort en attendant son retour?

Puis Jésus chante une hymne avec ses onze disciples et se rend au jardin des Oliviers.

 

36               Marc 14 v. 32 à 54

 

Il appartient maintenant à Celui qui a pris la forme d'esclave de montrer jusqu'où ira son obéissance. Sera-ce jusqu'à la mort;… la mort même de la croix (Phil. 2 v. 7, 8)? Satan met tout en œuvre pour faire sortir Jésus du chemin de sa perfection. Dans cette lutte décisive, il se sert de l’effroi et de l’angoisse du Seigneur, qui mesure toute l'horreur de la coupe de la colère de Dieu contre le péché. L'arme de Jésus, c'est sa dépendance. Un nom que nous ne l'entendons employer qu'ici traduit l'intimité la plus profonde dans un tel moment: «Abba Père», s'écrie-t-il dans la conscience que cette parfaite communion devra s'interrompre quand il portera le péché. Mais précisément, son amour sans réserve pour le Père entraîne une obéissance sans réserve. «Non pas ce que je veux, moi, mais ce que tu veux toi»!

En présence d'un tel combat, combien le sommeil des disciples est coupable! Peu de temps avant, leur Maître les a exhortés à veiller et à prier (ch. 13 v. 33). Il le leur demande encore instamment à trois reprises. En vain; mais lui est prêt. Voici le traître qui s'avance avec ceux qui viennent Le prendre. Alors tous l'abandonnent et s'enfuient, y compris finalement ce jeune homme enveloppé d'une toile de fin lin: image de la profession chrétienne qui ne résiste pas à l'épreuve.

 

37               Marc 14 v. 55 à 72

 

En pleine nuit, le palais du souverain sacrificateur est en grande effervescence. Jésus se tient devant ses accusateurs. De faux témoins font des dépositions qui ne s'accordent pas. Mais lui n'en tire pas parti pour se défendre. Il est condamné, souffleté, frappé; on lui crache au visage. Notre adorable Sauveur accepte tous ces outrages, annoncés par la prophétie (És. 50 v. 6). Hélas! Une autre scène se joue dans la cour du palais. Pierre n'avait pas cru son Maître, à qui il avait assuré: «Je ne te renierai point» (v. 31). Il ne l'avait ensuite pas écouté pour veiller et prier à Gethsémané. Le secret de sa défaite est là. Pourtant le Seigneur les avait avertis que «la chair est faible» (v. 38). Mais c'était une vérité que Pierre n'était pas prêt à accepter, aussi doit-il en faire l'amère expérience. Ce que nous ne voulons pas apprendre avec le Seigneur en recevant humblement sa Parole, nous pourrons avoir à l'apprendre douloureusement en ayant affaire avec l'Ennemi de nos âmes.

Pour mieux confirmer qu'il ne connaît pas «cet homme», le pauvre Pierre profère des imprécations et des jurons. Ne l'accablons pas; pensons plutôt de combien de manières nous pouvons renier le Seigneur si nous ne veillons pas: par nos actes, par nos paroles, ou… par nos silences (lire 1 Cor. 10 v. 12).

 

38               Marc 15 v. 1 à 21

 

L'œuvre de mort doit, elle aussi, s'accomplir aussitôt (v. 1). Pressés par l'approche de la Pâque et dans leur hâte d'en finir avec ce prisonnier qui leur inspire de la crainte, les chefs du peuple ne perdent pas un instant. Ils conduisent Jésus à Pilate après avoir lié ces mains qui avaient guéri tant de misères et qui n'avaient jamais fait que le bien. Devant le gouverneur romain, le Sauveur à nouveau garde un silence dont les Ps. 38 v. 13 à 15; 39 v. 9 et Lam. 3 v. 28 révèlent les profonds motifs. Sa prière dans le même moment est: «Je m'attends à toi,… toi tu répondras, Seigneur, mon Dieu»… et: «c'est toi qui l'as fait».

Sous la pression des principaux sacrificateurs, tout le peuple dans sa folie aveugle réclame à grands cris la mise en liberté du meurtrier Barabbas et la crucifixion de son Roi. Alors Pilate, voulant contenter la foule, libère le criminel et condamne celui dont il reconnaît l'innocence. Voilà jusqu'où peut aller le désir de plaire aux hommes (Jean 19 v. 12)!

Les soldats brutaux se moquent, feignant de se soumettre à Celui qui est en leur pouvoir (parce qu'il s'est livré volontairement). Et l'homme couronne son Créateur des épines que la terre avait produites comme conséquence de son péché (Gen. 3 v. 18).

 

39               Marc 15 v. 22 à 41

 

L'homme accomplit le plus grand forfait de tous les temps. Il crucifie le Fils de Dieu et ne lui épargne aucune forme de souffrance et d'humiliation. Le Sauveur est sur le bois d'infamie où le retient son amour pour le Père et pour les hommes. «Compté parmi les iniques», comme l'annonçaient les Écritures (v. 28; És. 53 v. 12), il connaît en outre sur cette croix toutes sortes d'insultes et de provocations. Le monde le rejette, se condamnant ainsi lui-même; mais voici que le ciel se ferme aussi comme l'exprime le cri de son indicible détresse: «Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné?» (voir Amos 8 v. 9, 10). Le ciel est fermé pour lui afin qu'il puisse s'ouvrir pour nous. Car c'est pour amener «plusieurs fils à la gloire», que le chef de notre salut a été consommé par des souffrances (Héb. 2 v. 10). Cette page de l’Écriture sainte, sur laquelle notre foi se fonde avec adoration, constitue le document incontestable qui nous garantit l'accès du ciel de gloire; accès dont un signe est donné par le voile qui s'est déchiré. Et le grand cri du Sauveur expirant est la preuve qu'il laisse sa vie de lui-même, en pleine possession de sa force. C'est le dernier acte d'obéissance de Celui qui était venu ici-bas pour servir, souffrir et mourir, donnant sa vie précieuse en rançon pour plusieurs (ch. 10 v. 45).

 

40               Marc 15 v. 42 à 47 ; 16 v. 1 à 8

 

Maintenant qu'est passée l'heure de la croix où le Sauveur a été seul, Dieu se plaît à relever l'empressement et les égards de quelques personnes dévouées qui ont honoré son Fils. C'est en premier lieu Joseph d'Arimathée qui demande à Pilate le corps de Jésus et s'occupe pieusement de son ensevelissement. Puis l'aube du jour de la résurrection nous montre trois femmes se hâtant vers le sépulcre. Elles étaient de celles qui «l'avaient suivi et l'avaient servi», avant d'assister avec douleur à la crucifixion (15 v. 40, 41 ; Jean 12 v. 26). Dans leur désir d'accomplir un dernier service envers celui qu'elles pensent avoir perdu, elles apportent des aromates pour embaumer son corps. Mais elles ont à apprendre l'inutilité de ces préparatifs, car un ange leur annonce la glorieuse nouvelle: Jésus est ressuscité. Or il est une autre femme que nous ne trouvons pas au sépulcre: celle qui au ch. 14 v. 3 avait oint les pieds de Jésus. Était-ce manque d'affection de sa part? Elle a donné la preuve du contraire. Mais elle avait su discerner le moment de répandre son parfum. Souvenons-nous que le dévouement de l'amour est d'autant plus agréable au cœur du Seigneur qu'il est accompagné du discernement de sa volonté et de l'obéissance à sa Parole.

 

41               Marc 16 v. 9 à 20

 

Une parole de Pierre au début des Actes résume bien l'évangile selon Marc. L'apôtre évoque «tout le temps que le Seigneur Jésus entrait et sortait au milieu de nous (deux verbes caractérisant le service) en commençant depuis le baptême de Jean, jusqu'au jour auquel il a été élevé au ciel d'avec nous…» (Act. 1 v. 21, 22). Premier tableau de l'évangile: au Jourdain le ciel s'ouvre sur Jésus; dernier tableau: ce même ciel s'ouvre pour le recevoir; entre les deux, sa vie de service et de dévouement. Approuvé de Dieu, il occupe désormais à la droite de la Majesté la place de gloire qui lui revient, son œuvre achevée. C'est aux disciples qu'il appartient maintenant d'accomplir la leur en suivant les instructions des v. 15 à 18… et le grand exemple qu'ils ont eu sous les yeux. Mais ils ne sont pas abandonnés à leurs propres ressources. Le Seigneur est vu là-haut comme celui qui dirige le travail des siens. Le service est un privilège éternel que son amour se réserve. Serviteur à toujours (Deut. 15 v. 17; Luc 12 v. 37) il va coopérer avec ses disciples et les accompagner de sa puissance (v. 20; Act. 14 v. 3; Héb. 2 v. 4). Et nous chrétiens, appelés à notre tour à suivre Ses traces, et témoins du même évangile, nous pourrons aussi compter sur Lui si nous avons à cœur de le servir en l'attendant.