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Il vous faut être né de nouveau — Jean 3 (v. 7)

 

Briem Christian

Gottes kostbare Gedanken, p.27-49

 

1        Convaincu — mais pas converti

2        Avoir des Besoins

3        «Voir» le royaume de Dieu

4        «Entrer» dans le royaume de Dieu

4.1      «D’eau ...»

4.2      «... et d’Esprit»

5        La ‘chair’ — différentes significations

6        Deux «natures»

7        La nécessité d’une nouvelle naissance

7.1      «Le vent souffle où il veut»

7.2      Le Témoin céleste

8        Un ‘il faut’ divin

9        La vie éternelle

 

 

 

 

Le chapitre 3 de l’évangile selon Jean nous rapporte une conversation des plus remarquables qui eut lieu entre le Seigneur Jésus et Nicodème, le «docteur d’Israël». Cet entretien contient des communications extrêmement importantes et fondamentales sur la nouvelle naissance et la vie éternelle. Elles sortent de la bouche de Celui qui, dans une grâce insondable, est descendu du ciel, qui parlait de ce qu’Il connaissait et qui rendait témoignage de ce qu’Il avait vu ; qui connaissait parfaitement Dieu et qui savait parfaitement ce qui était dans l’homme. Commençons par ce dernier point.

 

1        Convaincu — mais pas converti

Nicodème avait une conviction purement humaine du Christ : à cause des signes et des miracles du Seigneur, Nicodème avait acquis la conviction que celui-ci était un enseignant venu de Dieu, «car personne ne peut faire ces signes que tu fais, si Dieu n’est pas avec lui» (v. 2). Nous trouvons déjà des conclusions semblables auparavant au ch. 2 v. 23-25, où nous apprenons que beaucoup crurent en Son nom «en voyant les miracles qu’Il faisait. Mais Jésus Lui-même ne se fiait pas à eux, parce qu’Il connaissait tous les hommes, et qu’Il n’avait pas besoin qu’on lui rendît témoignage de l’homme, car Il savait Lui-même ce qui était dans l’homme». Le Seigneur Jésus savait à quel point l’homme naturel est corrompu, pécheur et mort, et qu’il n’y avait rien à quoi Il aurait pu se rattacher, sur quoi Il aurait pu bâtir. Ces Juifs avaient une opinion humainement formée — et tout à fait correcte — de ce qu’est le Christ, mais à cet égard eux-mêmes restaient complètement inchangés.

Combien de chrétiens ressemblent à ces gens, à Nicodème : ils croient en Christ avec une certaine sincérité, mais ce n’est qu’une conclusion intellectuelle, une «croyance» humaine. En réalité, ils ne connaissent pas Christ. Dans leur cœur, aucun besoin de Lui n’a encore été éveillé. La personne de Christ et Son témoignage des choses divines laissent leur cœur froid. C’est la preuve la plus forte qu’ils sont spirituellement morts. C’était aussi le cas de ce Nicodème religieux : tout à fait convaincu, mais non converti et mort inchangé, et, s’il en était resté là, perdu pour toujours ! Qu’aucun de mes lecteurs ne se trompe sur le salut et le véritable état de son âme ! Peut-être n’es-tu pas un ennemi déclaré de Christ, et que tu tiens pour vrai, avec une certaine sincérité, ce que l’Écriture Sainte dit de Lui. Peut-être même que tu es religieux, que tu assistes à des exposés chrétiens, que tu lis des écrits chrétiens, que tu travailles dans le domaine chrétien. Mais dis-moi, as-tu un désir intérieur pour la personne de Jésus ? As-tu déjà pensé à Lui avec amour au moins une fois aujourd’hui ? Non ! — Alors tu es encore mort, mort à Dieu, insensible aux pensées de Dieu. Tu as peut-être une bonne opinion de Jésus Christ, mais avec cela, si tu n’as rien de plus, tu vas être perdu pour toujours, parce que Dieu ne peut pas reconnaitre ce qui est de la chair, ce qui est de l’homme. Tu as besoin de Christ Lui-même, de Celui qui est la vie éternelle.

 

2        Avoir des Besoins

Mais l’Esprit de Dieu agit en grâce, et là où Il agit, il naît dans l’âme un désir pour ce qui est de Dieu : Nicodème vient à Jésus (v. 2). Contrairement aux Juifs de Jérusalem, Nicodème avait des besoins spirituels dans son âme. Ils sont toujours un signe de ce que Dieu opère.

En même temps, Nicodème sent instinctivement que le monde est contre celui qui veut venir à Jésus : il vient de nuit. Combien était blessée la dignité de celui qui, alors qu’il était docteur-enseignant d’Israël, devait venir pour apprendre ! Quels obstacles s’opposent précisément à l’homme pieux ! Nicodème vient certes à Jésus de nuit, mais il vient, il vient à la seule personne capable de l’aider vraiment et de répondre à ses besoins. Le Saint Esprit ne conduit pas à telle ou telle église, à tel ou tel prédicateur — Il conduit toujours et exclusivement à Jésus, le Fils de Dieu.

 

3        «Voir» le royaume de Dieu

Nicodème accepte comme garanti, comme allant-de-soi, qu’en tant que Juif, il était un enfant du royaume, et il souhaitait être «enseigné» : «Rabbi, nous savons que tu es un docteur venu de Dieu, car personne ne peut faire ces miracles que tu fais si Dieu n’est pas avec lui» (v. 2). Mais dans la réponse du Seigneur au v. 3 «En vérité, en vérité, je te dis : si quelqu’un n’est né de nouveau, il ne peut voir le royaume de Dieu», deux vérités importantes apparaissent immédiatement et clairement :

1.   Le Seigneur n’enseigne pas la chair — Il ne pense pas à améliorer l’homme tel qu’il est.

2.   L’homme doit avoir une nouvelle nature, une nouvelle vie divine.

 

Dieu établit un royaume, un domaine de puissance et de bénédiction pour les Siens ; c’est là qu’Il opère. Pour seulement voir ce royaume, il faut préalablement une nouvelle vie. La «chair», c’est-à-dire l’homme dans son état naturel, ne peut pas le percevoir. Nicodème ne le voyait pas non plus. Malgré sa religiosité et tout son savoir, il ne comprenait rien aux choses de Dieu, comme le v. 4 nous le montre. Pourquoi Nicodème ne voyait-il pas le royaume de Dieu ? Ce n’était pas à cause du Seigneur, qui avait prouvé Sa gloire par de puissants miracles. Non, le mal était en lui : Il ne s’était pas encore reconnu comme complètement perdu, comme mort dans ses fautes et ses péchés (Éph. 2:1). Il n’y avait rien à «améliorer». Ce dont il avait besoin, ce dont tout homme a besoin s’il veut seulement voir le royaume de Dieu, c’est de recevoir une nouvelle nature, c’est la «nouvelle naissance».

Mais avant de poursuivre sur ce sujet important, nous aimerions nous pencher brièvement sur l’expression «royaume de Dieu» utilisée deux fois par le Seigneur ici. Le «Royaume de Dieu» est un terme général et global pour désigner le domaine spirituel dans lequel Dieu agit et gouverne les cœurs. Parfois, l’utilisation de l’expression «royaume de Dieu» met davantage l’accent sur le caractère dispensationnel, parfois sur le caractère moral qui lui est inhérent. Un exemple particulièrement bon de ce dernier sens est le verset bien connu de Romains 14 : «Car le royaume de Dieu n’est pas manger et boire, mais justice et paix et joie dans l’Esprit Saint» (v. 17 ; cf. aussi 1 Cor. 4:20).

Dans les différentes époques où Dieu a agi en rapport avec l’homme, ce royaume se manifeste aussi sous différentes formes. Lorsque le Seigneur Jésus était ici sur terre, le royaume de Dieu était au milieu d’eux en la personne de Christ, le roi (Luc 17:21 ; Matt. 12:28). Plus tard, ce royaume se manifestera en puissance et en gloire (cf. par ex. 2 Thes. 1:5 et suiv. ; Luc 22:18), avec une partie terrestre (le «royaume du Fils de l’homme») et une partie céleste (le «royaume du Père») (Matt. 13:41,43). Aujourd’hui, le royaume de Dieu se trouve dans la chrétienté ; c’est ainsi que Paul le prêchait (Actes 20:25 ; 28:31).

 

4        «Entrer» dans le royaume de Dieu

Les deux questions de Nicodème au v. 4 montrent deux choses : d’abord, que le petit mot grec «ànothen» dans le contexte des versets 3 et 7 ne signifie pas seulement «d’en haut», mais «de nouveau». En tout cas, c’est ainsi que Nicodème l’a compris. Le Seigneur Jésus ne parle pas d’une naissance d’en-haut comme d’une sorte de rajeunissement dont certains rêvent. Même si c’était possible, la chair reste seulement de la chair. Non, Il parle de la nécessité d’une naissance entièrement nouvelle. Deuxièmement, Nicodème révèle par ses questions que, bien qu’il soit docteur d’Israël, il n’est encore pas du tout en état de voir le royaume de Dieu.

Mais le Seigneur plein de grâce ne laisse pas Nicodème et ses questions en l’état. Il Lui montre le chemin vers l’entrée dans le royaume : «Jésus répondit : En vérité, en vérité, je te dis : si quelqu’un n’est né d’eau et d’Esprit, il ne peut entrer dans le royaume de Dieu» (v. 5). Ici, le Seigneur décrit ce qu’il entend par «être né de nouveau». Les mots «eau» et «esprit» qu’il utilise maintenant ne désignent pas deux naissances différentes, mais deux aspects de la nouvelle naissance.

 

4.1        «D’eau ...»

L’eau est souvent, dans l’Écriture sainte, une image de la Parole de Dieu appliquée par l’Esprit. Elle est également utilisée comme une image de l’Esprit Lui-même dans Sa puissance ; mais ici, l’eau est différente du Saint-Esprit, car l’«eau» montre le caractère de l’instrument — ce qui agit moralement avec l’homme. Le Saint-Esprit utilise la Parole de Dieu avec puissance, l’appliquant à l’état de l’âme de l’homme et, de ce fait, redresse tout dans l’homme. Il s’agit sans aucun doute d’un processus solennel et douloureux dans l’âme, mais qui, s’il est accompagné de repentance et de foi, conduit à la vie (cf. Actes 11:18 : «la repentance pour la vie»).

La parole de Dieu est la révélation des pensées de Dieu. Quelle grâce que, par la Parole, nos misérables pensées soient mises de côté et remplacées par les pensées de Dieu !

«Selon sa propre volonté, Il nous a engendrés par la parole de vérité» (Jacq. 1:18). «... afin qu’Il la sanctifiât en la purifiant par le lavage d’eau par la parole» (Éph. 5:26). «Vous êtes déjà nets à cause de la parole que je vous ai dite» (Jean 15:3). «... vous qui êtes régénérés, non par une semence corruptible, mais par une semence incorruptible, par la vivante et permanente Parole de Dieu» (1 Pierre 1:23). Tous ces passages montrent que la parole de Dieu (dans l’image de l’eau ou de la semence) est l’instrument de la nouvelle naissance. Nous sommes nés «d’eau». Il ressort clairement des passages cités que le Seigneur Jésus, quand Il parle d’«eau», ne pense pas du tout à l’eau d’un quelconque baptême. Le baptême est en outre un «ensevelissement» (Rom. 6:4), et en soi, il n’est jamais une image de vie.

 

4.2        «... et d’Esprit»

Il s’agit donc, dans le cas de la nouvelle naissance, d’une nature qui vient de l’Esprit de Dieu. L’eau purifie, mais elle ne peut pas, par elle-même, donner la vie. Mais le Saint-Esprit communique au croyant une vie nouvelle qui vient de Lui et qui porte Son caractère. Nous lisons donc au verset suivant : «Ce qui est né de la chair est chair, et ce qui est né de l’Esprit est esprit» (v. 6). Tout ce qui naît est du même genre ou de la même nature que celui qui l’a enfanté. Ce que produit la chair, la nature pécheresse de l’homme, est à son tour chair. Elle ne peut pas produire de fruits spirituels et ne peut elle-même en aucune manière être améliorée ou raffinée. La ‘chair’ ne deviendra jamais ‘esprit’. Tu peux forger un bloc de fer jusqu’à ce qu’il devienne une fine baguette souple, mais il est et restera par nature ce qu’il était : du fer.

L’homme naturel est caractérisé dès sa naissance par sa nature pécheresse. Qu’il soit brut et grossier, ou finement poli et éduqué, sa nature, son caractère est «chair». Avant la nouvelle naissance, la chair est donc seule présente. Mais par la foi en Christ, l’homme est «né de Dieu» (Jean 1:12,13 ; 1 Jean 5:1) ; il reçoit par l’Esprit une nouvelle nature, la nature de Dieu (2 Pierre 1:4), la vie de Christ Lui-même. De même que la chair ne peut pas devenir esprit, cette nouvelle nature, qui est produite par le Saint Esprit et dont le Saint Esprit est la puissance, ne peut pas dégénérer en chair : En tant que don de Dieu, elle est parfaite et bonne en elle-même, et ne peut pas pécher (1 Jean 3:9).

 

5        La ‘chair’ — différentes significations

Avant de poursuivre, il sera utile de réfléchir aux différentes significations du mot « chair » dans l’Écriture sainte.

Nous ne devons pas nous attendre à trouver dans l’Ancien Testament l’usage du mot « chair » à la manière du Nouveau Testament, tandis que déjà dans l’Ancien Testament on comprend ce mot comme désignant la source de tout le mal en nous. Car tant que l’homme était encore soumis à l’épreuve de la loi, le caractère et l’état corrompus de l’homme ne pouvaient pas encore être entièrement mis en lumière. Souvent donc, le mot « chair » signifie simplement les «personnes», l’«humanité» ou «la race humaine», englobant souvent l’ensemble de la création animale. Il convient de noter ici que ce même usage se trouve dans le Nouveau Testament : «la Parole devint chair» (Jean 1:14). Mais comme la chute s’est produite, le mot «chair» est alors très souvent utilisé dans l’Ancien Testament comme symbole de la faiblesse et de la fragilité de la créature : «Mon esprit ne contestera pas toujours avec l’homme, puisque lui n’est que chair» (Gen. 6:3 ; cf. à ce sujet Job 7:17,18 ; Ps. 144:3,4). «Toute chair est de l’herbe» (És. 40:6). «Et il se souvint qu’ils étaient chair, un souffle qui passe et ne revient pas» (Ps. 78:39). «Que me fera la chair ?» (Ps. 56:4). «... toute chair expirerait» (Job 34:15). Maudit soit l’homme qui se confie en l’homme et fait de la chair son bras» (Jér. 17:5).

Cette utilisation du mot «chair» se poursuit également dans le Nouveau Testament. Ainsi, le Seigneur Jésus dit : «L’esprit est prompt, mais la chair est faible» (Matt. 26:41). Ce n’est que dans l’évangile selon Jean que nous trouvons pour la première fois le terme «chair» pour désigner la nature mauvaise et corrompue — notre héritage malheureux de la chute. Il est parlé par exemple au ch. 1 v. 13, de la «volonté de la chair», de laquelle la nouvelle naissance ne procède pas.

 

6        Deux «natures»

On a souvent objecté que nous ne trouvons pas dans l’Écriture les expressions «vieille nature» et «nouvelle nature». C’est vrai, mais on trouve la chose elle-même.

Tout croyant chrétien a vécu deux naissances : la naissance physique et la nouvelle naissance. Par la première, il est devenu enfant de ses parents, par la seconde, enfant de Dieu (Jean 1:12,13). De manière correspondante à ces deux naissances, nous pouvons parler à juste titre de deux natures, de deux séries de traits moraux que possède le croyant : La première série provient de la vie terrestre, la seconde de la vie divine. Comme enfants d’Adam, nous possédons et manifestons la nature humaine ; comme enfants de Dieu nés de nouveau, nous possédons et manifestons la nature divine. En outre, nous devons faire la distinction entre notre nature comme hommes (car « au commencement Dieu a fait l’homme droit », Ecclésiaste 7:29) et notre nature comme hommes déchus. C’est cette dernière que nous entendons quand nous parlons de «vieille nature». En revanche, nous conserverons toujours la nature humaine en tant que telle, et nous resterons la même personnalité, malgré les changements de l’âme et de l’esprit par la nouvelle naissance, ou du corps lors de la résurrection.

Même un papillon n’a pas qu’une seule forme d’apparence. Il a premièrement dû passer par plusieurs stades. Au début, on ne voyait qu’un œuf, plus tard une chenille ; plus tard encore, on a vu une chrysalide. Et puis un jour, ce papillon multicolore s’est élevé dans le ciel bleu ! Nous pouvons bien faire la différence entre la nature de l’œuf et celle de la chrysalide ou de la chenille. Il s’agit pourtant du même être ou de la même créature, qui a toujours gardé la nature d’un insecte. Il est donc important pour nous aussi d’apprendre à faire la différence entre notre «nature humaine» et notre personnalité propre, qui est responsable devant Dieu.

Or, c’est souvent une difficulté grande et troublante pour les jeunes convertis de devoir constater en eux-mêmes, côte à côte, deux sources si totalement opposées, deux natures si totalement différentes l’une de l’autre. Deux exemples tirés du manuel divin de la création peuvent nous aider un peu. As-tu déjà vu un champ de blé dans la nature sauvage ? Non, cela n’existe pas. Il n’y a des champs de blé que là où il y a des hommes. Le cœur de l’homme ressemble par nature à un champ non cultivé qui ne peut produire que des épines et des chardons. Pour que du bon fruit soit produit, la vie de la bonne espèce doit être introduite dans le sol. Lors de la nouvelle naissance, Dieu implante en nous la nouvelle nature par la semence de Sa Parole (Jacq. 1:21 ; 1 Jean 3:9) qui, en tant que don, est parfaite en soi. Mais le mal, la vieille nature, existe encore en nous, tout comme les épines et les chardons dans le champ où le blé est semé.

Ou bien prenons l’exemple d’une branche de pommier greffée sur un sauvageon. Le sauvageon en tant que tel n’a aucune valeur pour l’arboriculteur. Il produira bien un jour des fruits, mais ils ne sont pas comestibles. Si l’on veut que cela change un jour, tous les travaux de bêchage, de fertilisation et de taille ne servent à rien : il faut lui donner une nouvelle vie. Cela se fait par un lien intime avec la branche bourgeonnante d’un arbre «noble». Lorsque le lien de vie est établi par le greffage de la branche de pommier, l’arboriculteur n’appelle plus l’arbre du nom du sauvageon, mais du nom de l’arbre noble dont la branche bourgeonnante a été prélevée (cf. Jean 3:1), car il est devenu participant de la nature de cet arbre. L’arboriculteur coupe alors aussi toutes les vieilles pousses (vg1. Rom. 6:11 ; Col. 3:5), car s’il les laissait pousser, il n’obtiendrait à nouveau que des fruits sans valeur, ils porteraient leur ancien caractère.

Tout cela illustre donc les paroles de notre Seigneur : «Ce qui est né de la chair est chair, et ce qui est né de l’Esprit est esprit».

 

7        La nécessité d’une nouvelle naissance

Lorsque le Seigneur Jésus dit : «Il vous faut être nés de nouveau» (3:7), Il parle en premier lieu des Juifs. Nicodème, en tant que docteur d’Israël, aurait dû savoir d’après Ézéchiel 36 que la nouvelle naissance était une promesse de Dieu à Son peuple terrestre, et qu’Israël devait être né d’eau et d’Esprit pour pouvoir jouir des bénédictions terrestres du royaume qui étaient promises. «Je vous prendrai du milieu des nations, je vous rassemblerai de tous les pays, et je vous ramènerai dans votre pays. Je répandrai sur vous une eau pure, et vous serez purs ; je vous purifierai de toutes vos impuretés et de toutes vos idoles. Je vous donnerai un cœur nouveau et je mettrai un esprit nouveau au dedans de vous ; j’ôterai de votre chair le cœur de pierre et je vous donnerai un cœur de chair. Je mettrai mon Esprit au dedans de vous, et je vous ferai marcher dans mes lois, garder et pratiquer mes ordonnances» (Ézéchiel 36:24-27).

Quelle nécessité urgente pour les Juifs d’être né de nouveau s’ils voulaient entrer dans le royaume de Dieu ! Quelle nécessité impérieuse pour tout homme s’il ne veut pas être perdu éternellement !

Nous les chrétiens, nous avons des bénédictions différentes et plus élevées que celles des Juifs. Leurs bénédictions sont de nature terrestre, les nôtres de nature céleste. Mais pour y entrer, pour voir Dieu et en jouir, il faut la communication d’une vie nouvelle, la vie et la nature même de Dieu. Privilège infini d’être né de Dieu !

 

7.1        «Le vent souffle où il veut»

Ces paroles du Seigneur au v. 8 indiquent combien les mystères concernant la nouvelle naissance sont grands, et que la nouvelle naissance est bien un acte souverain de Dieu. Cependant, il est tout à fait erroné d’enseigner — comme cela arrive malheureusement souvent — que la nouvelle naissance précède la foi. Notre verset 5 montre, tout comme 1 Pierre 1:23, Jacques 1:18, et d’autres passages, que la nouvelle naissance a lieu au moyen de la Parole de Dieu par le Saint Esprit. Elle ne peut être séparée de la Parole de Dieu et de la foi en la Parole : «Ainsi donc la foi est de ce que l’on entend, et qu’on entend par la Parole de Dieu» (Rom. 10:17).

Les deux déclarations de Jean 3 «Si quelqu’un n’est né de nouveau, il ne peut voir le royaume de Dieu» (3:3) et «... afin que quiconque croit en lui ne périsse pas, mais ait la vie éternelle» (3:16) doivent toujours aller de pair. Que quelqu’un soit déjà né de nouveau et n’ait pas encore cru à l’évangile, serait une anomalie et n’est pas possible ! L’ordre divin en Éph. 1:13 est entenducruscellé. Dieu ne donne le droit de devenir enfants de Dieu qu’à ceux qui croient en Son nom (Jean 1:12).

 

7.2        Le Témoin céleste

Mais que signifient les paroles du Seigneur au v. 11, presque comme s’Il conjurait ? «En vérité, en vérité, je te dis : Nous disons ce que nous savons, et nous rendons témoignage de ce que nous avons vu». Et qui est-ce «NOUS» ? Le Seigneur Jésus parle ici de Lui-même comme de Celui qui est parfaitement un avec la divinité, qui est Dieu Lui-même, et Il dit : «NOUS» — c’est Dieu. De plus, il utilise pour «savoir» un mot (grec oida) qui n’implique pas une connaissance apprise, mais une connaissance intime, intérieure, réelle, consciente et personnelle. Oh, notre cher Seigneur ne parle pas seulement comme les prophètes parlaient — inspirés et avec une autorité divine — mais comme quelqu’un qui est parfaitement intime avec Dieu, parce qu’il est Dieu. Il parle comme seul peut parler Celui qui connaissait consciemment Dieu et Sa gloire. Sa connaissance des choses divines était absolue et totalement indépendante d’une quelconque révélation qu’Il aurait dû recevoir. Non, Il connaissait les choses selon leur essence, dans leur fondement. C’est ce qui donne aux paroles de notre Seigneur, qui paraissent souvent si simples, une profondeur insondable, associée à une justesse d’expression incomparable. En effet, dans Ses paroles, nous trouvons un enseignement divin d’une valeur inestimable !

Mais ensuite, le Seigneur dit encore qu’Il témoigne de ce qu’Il a «vu». Combien cela est précieux ! Il a parlé des scènes de gloire céleste dans lesquelles Il avait vécu. Il a parlé de ce qui est approprié à cette gloire, de ce qui est nécessaire pour y avoir part. Oh, à quel point Dieu s’est approché de nous en Lui, combien Dieu s’est révélé en Lui — en Lui, un homme — à nous, les hommes ! Et maintenant, nous avons la nouvelle nature et par elle nous avons communion avec Dieu. Que Dieu en soit éternellement remercié par Jésus Christ, notre Seigneur !

Alors peut-on concevoir que l’on puisse être indifférent ou hostile à un tel témoignage de la part d’un tel témoin ? Or c’est bien le cas : comme les Juifs d’alors, les chrétiens d’aujourd’hui rejettent généralement ce témoignage de Christ. Personne n’était jamais monté au ciel (v. 13) pour en rapporter des paroles. Mais Lui était venu de là, et pouvait donc parfaitement communiquer ce qui s’y trouvait, ce qui s’y trouve toujours. Dieu peut-Il avoir une autre réponse que le jugement à l’égard de ceux qui ne croient pas Son Fils ni Son témoignage ? C’est pourquoi nous entendons dans notre chapitre ces paroles solennelles : «Celui qui croit en lui n’est pas jugé ; mais celui qui ne croit pas est déjà jugé, parce qu’il n’a pas cru au nom du Fils unique de Dieu» (v. 18). «Celui qui croit au Fils a la vie éternelle ; celui qui ne croit pas au Fils ne verra pas la vie, mais la colère de Dieu demeure sur lui» (v. 36).

 

8        Un ‘il faut’ divin

Au v.14, le Seigneur Jésus en vient maintenant à parler de Sa mort sur la croix, et amène les pensées à ce «il faut» saisissant : «... ainsi il faut que le Fils de l’homme soit élevé». Pourquoi «faut-il» ! C’est ce que nous pouvons demander. N’a-t-Il pas fait l’œuvre de la croix de son plein gré ? Certainement ! Mais le Sauveur parle de la nécessité absolue de Sa mort, et cela à deux points de vue.

1. La nature sainte et juste de Dieu d’une part, et notre état de perdition d’autre part, nécessitent l’expiation. Dieu doit juger le mal avec toute l’autorité de Sa justice. Si jamais un homme pécheur devait venir à Dieu, il fallait que l’expiation ait eu lieu. Non, Nicodème, ce n’est pas un Messie vivant sur terre qui était nécessaire, mais un fils de l’homme rejeté («élevé»). C’est uniquement dans la croix de Christ que se trouve la force de guérison, de salut pour l’homme perdu par la morsure du serpent du péché.

2. Mais Dieu est aussi amour ; c’est l’épanchement de Sa nature. Dans cet amour, Il est souverain sur tout, y compris sur le mal qu’Il doit juger. Et dans cette liberté souveraine, Dieu a aimé le monde (v. 16) — c’est-à-dire non seulement les Juifs, mais aussi tous les hommes. C’est un fait merveilleux ! L’amour donne — donne le Fils unique. Si Dieu voulait se révéler dans Son amour, alors il fallait que le Fils de l’homme soit élevé. Dieu ne voulait pas seulement se révéler dans le caractère de Juge, mais Il voulait que nous Le connaissions comme notre Père. L’amour de Dieu est le point de départ de toutes Ses voies, et c’est avec un cœur reconnaissant et dans l’adoration, que nous pouvons aussi interpréter ce ‘il faut’ divin par Son amour.

 

9        La vie éternelle

Maintenant que le Seigneur parle de Son œuvre expiatoire et des glorieuses bénédictions qu’Il veut accorder à ceux qui croient en Lui, Il change de façon de s’exprimer, et ne parle plus de «nouvelle naissance» mais de «vie éternelle» : «... afin que quiconque croit en Lui ne périsse pas, mais qu’il ait la vie éternelle». «Car Dieu a tant aimé le monde qu’Il a donné Son Fils unique, afin que quiconque croit en Lui ne périsse point, mais qu’il ait la vie éternelle» (3:15,16).

Le conseil de l’amour de Dieu est que nous devons tout partager avec Christ (à part Sa divinité, bien sûr). Cependant, nous ne pouvons pas partager avec Lui la nouvelle naissance, car Lui, le Fils unique du Père, n’a jamais eu besoin d’une telle naissance. Mais nous devons et pouvons partager avec Lui la vie éternelle. Cela indique aussi à peu près la différence entre les croyants de l’Ancien Testament, qui étaient aussi nés de nouveau, et les croyants du temps de la grâce, auxquels Dieu offre cette grâce incommensurable : «la vie éternelle».

Avant de terminer, arrêtons-nous un peu sur cette expression, même si nous sommes conscients des limites de notre compréhension de la vérité divine. La «vie éternelle» est une vie spirituelle, divine, par laquelle nous sommes en état de connaître Dieu et d’en jouir (Jean 17:3). Ce n’est pas seulement l’immortalité : une vie non seulement sans fin, mais aussi sans commencement. Elle appartient à un monde en dehors de nos sens (2 Cor. 4:18). 1 Jean 1 montre que Christ Lui-même est la vie éternelle qui était auprès du Père et qui nous a été révélée. Celui qui a le Fils maintenant a aussi la vie (1 Jean 5:11,12). En Éphésiens 1, v. 4 et 5, cette vie nous est montrée dans son double caractère :

1. Ce qui correspond à la nature de Dieu, ce que Christ était et est personnellement (saint et irréprochable devant Lui en amour) ; et

2. notre relation avec le Père en tant que fils devant Lui ; c’est la position de Christ Lui-même.

 

En résumé, nous pouvons dire que la «vie éternelle» est la position qui satisfait l’amour de Dieu à notre égard. Le grand dessein de Dieu dans toutes Ses actions en grâce était de nous mettre en communion avec Lui-même. En vertu de la vie éternelle, nous jouissons maintenant de l’amour du Père et du Fils et nous avons communion avec eux (1 Jean 1:3). Merveilleuse et parfaite bénédiction ! Non seulement nous sommes justifiés devant Lui, non seulement nous avons été acceptés par Lui, mais nous partageons avec Lui les mêmes pensées et les mêmes sentiments. Il les a en Lui-même, nous les avons de Lui, mais ce sont les mêmes. Parce que Christ est notre vie, nous avons le privilège infini de la communion avec le Père et avec Son Fils, Jésus Christ. Il n’y a rien de plus grand, bien-aimés, même au ciel.