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Paraboles de Matthieu 7 (Luc 13 et 6)

 

La porte étroite et le chemin large

 

La maison fondée sur le roc et celle fondée sur le sable

 

 

Christian Briem

 

 

Table des matières:

1     La porte étroite (Matthieu 7:13, 14 — Luc 13:24-30)

1.1     La porte étroite en Matthieu (7:13, 14)

1.2     Les deux chemins (Matthieu 7:13, 14)

1.3     La porte étroite et la porte fermée en Luc 13:24-30

2     Les deux maisons (Matthieu 7:24-27 ; Luc 6:47-49)

2.1     Un nouveau contraste

2.2          L’homme prudent

2.2.1     La divinité de Jésus

2.2.2             Entendre et faire

2.2.3     La maison bâtie sur le roc

2.2.3.1              Première application en rapport avec l’éternité

2.2.3.2              Deuxième application en rapport avec la vie ici-bas

2.3          L’homme insensé

2.3.1             Suites tragiques

2.3.1.1              Le côté personnel et temporel

2.3.1.2              Le côté personnel et éternel

2.3.1.3              Le côté prophétique en rapport avec le peuple juif

2.3.1.4              Le côté prophétique en rapport avec la chrétienté

 

 

1                        La porte étroite (Matthieu 7:13, 14 — Luc 13:24-30)

La parabole de la ‘porte étroite’, comme la précédente, fait partie du sermon sur la montagne selon qu’il est rapporté par Matthieu. Luc nous donne la même parabole, mais dans un tout autre contexte.

Il est remarquable que ce sermon sur la montagne où le Seigneur Jésus développe les principes du royaume des cieux, Il le termine par quatre avertissements. Chacun d’eux comprend deux choses, qui ont certes chaque fois en commun la marque générique, mais qui sont aussi dissemblables qu’il est possible de l’être : deux portes et deux chemins (7:13, 14), deux arbres (7:17-20), deux sortes de professants (7:21-23), et deux constructeurs (7:24-27).

Dans le cadre de ce travail [sur les paraboles], nous ne nous occuperons que de la première et de la dernière paire ; et nous commencerons par la parabole de la ‘porte étroite et du chemin resserré’ de l’évangile de Matthieu.

 

1.1   La porte étroite en Matthieu (7:13, 14)

« Entrez par la porte étroite ; car large est la porte, et spacieux le chemin qui mène à la perdition, et nombreux sont ceux qui entrent par elle ; car étroite est la porte, et resserré le chemin qui mène à la vie, et peu nombreux sont ceux qui le trouvent » (Matthieu 7:13-14).

 

Nous avons peut-être déjà tous vu le tableau connu, dont l’image représente le chemin resserré et le chemin large [ou : spacieux]. On le trouvait souvent autrefois dans les maisons des croyants. Nombreux sont ceux qui se pressent sur le chemin large. Ils emportent avec eux toute sorte de fardeaux et de paquets. Le chemin large s’étire, plat et sans grand tournant, le long de toute sorte de lieux de plaisirs. Il débouche finalement sur une porte large derrière laquelle se cachent les flammes ardentes de l’enfer. À l’inverse, le chemin resserré est escarpé et étroit ; il tortille en de nombreuses courbes, montant vers le haut. On ne trouve qu’ici ou là un voyageur se fatiguant à grimper la hauteur. À la fin du chemin, on voit représentée la porte vers le ciel. —  J’ai moi-même souvent regardé cette image, qui m’a toujours à nouveau impressionné. Oui, il en est ainsi : il y a deux chemins — et aussi deux points d’aboutissement. Si seulement les gens savaient ils vont !

Même si cette image est correcte sur beaucoup de détails, cependant elle s’éloigne sur un point critique de l’image que le Seigneur Jésus nous donne ici : dans celle-ci, la porte étroite et la porte large sont au début de chacun des chemins. On ne peut accéder au chemin resserré qui conduit à la vie qu’en passant par la « porte étroite ». C’est là l’enseignement qui doit nous être donné. L’accent est mis sur la porte étroite et sur la nécessité d’y passer. Le chemin resserré s’y rattache directement.

En Jean 10, le Seigneur Jésus se désigne Lui-même comme étant la ‘porte’ et il dit : « si quelqu’un entre par moi, il sera sauvé » (Jean 10:9). Ce n’est que par la foi en Lui, et ainsi par la nouvelle naissance, qu’on peut entrer sur le chemin de la vie (Jean 3:3-16). Mais pourquoi la porte est-elle ‘étroite’ ? parce qu’elle est indissociable de la « foi en notre Seigneur Jésus Christ » et de la « repentance envers Dieu » (Actes 20:21). L’homme doit être amené à reconnaître ce qu’est le péché aux yeux de Dieu, et il doit se reconnaître lui-même comme entièrement perdu et ruiné. Ce n’est pas une petite affaire. Quand Pierre présentait leur péché aux Juifs lors de la Pentecôte, « ils eurent le cœur saisi de componction [= cela leur transperça le cœur] et ils dirent à Pierre et aux autres apôtres : Que ferons-nous, frères ? Et Pierre leur dit : Repentez-vous… » (Actes 2:37-38).

Qu’il est difficile pour les gens religieux, et spécialement pour eux, de comprendre qu’ils doivent renoncer à toute soi-disant justice personnelle, et qu’ils ne peuvent que se rejeter sur la grâce de Dieu ! Ils voudraient bien « mériter » le bon plaisir de Dieu de telle ou telle manière. Il y a souvent là de nobles sentiments, et des gens qui ne redoutent aucune peine pour faire du bien et pour valoriser les valeurs chrétiennes. Mais pour passer par la porte étroite, ils doivent renoncer à toute propre-justice et laisser dehors tout ce qui glorifie la chair. Or c’est justement ce qui se heurte, en règle générale, à de la résistance intérieure, en conséquence de quoi une quantité innombrable d’entre eux se retrouve sur le chemin large qui conduit à la perdition.

À l’opposé de cela, la porte large est là, attrayante, mais c’est une entrée qu’ils se sont forgée selon leur propre imagination. Ils pensent entrer dans le royaume de Dieu avec leurs formes chrétiennes et en évitant la nouvelle naissance, et pouvoir ainsi jouir des bénédictions du christianisme. En vérité ils sont sur le chemin large vers la perdition, et ils y vont dans la compagnie de tous les « pécheurs impies ». N’est-ce pas une déclaration effrayante ?

 

1.2   Les deux chemins (Matthieu 7:13, 14)

On est soit sur l’un de ces chemins, soit sur l’autre ; il n’y en a pas d’intermédiaire, pas plus qu’il n’y a de place intermédiaire après la fin de ce temps du chemin. Notons bien ce que le Seigneur présente : Il montre, deux portes, deux chemins, deux groupes de voyageurs, deux buts. Dans cette vie, on se trouve soit sur le chemin resserré [ou : étroit], soit sur le chemin large, et on se dirige soit vers la vie, soit vers la perdition pour l’éternité.

Quand le Seigneur parle de ‘perdition’, Il utilise pour cela un mot (apoleia en grec) qui ne signifie pas ‘dissolution’ ni ‘anéantissement’ (l’Écriture sainte ne connaît pas cette pensée), mais ‘une ruine ou une déchéance extrême et définitive, une perdition irrévocable’. En ce sens, ce mot est utilisé à plusieurs reprises dans le Nouveau Testament pour décrire l’état après la mort et la séparation éternelle de la vraie vie divine (Jean 17:12 ; Romains 9:22 ; Philippiens 1:28 ; 3:19 ; 1 Timothée 6:9 ; Hébreux 10:39 ; 2 Pierre 2:1, 3 ; 3:16 ; Apocalypse 17:8, 11).

Le chemin resserré [ou : étroit] ou le chemin large [ou : spacieux] ici-bas, la vie ou la perdition dans l’éternité — voilà la réalité que chacun doit regarder en face. Le fait que beaucoup suivent le chemin large n’en prouve pas la justesse. La vérité n’est pas du côté de la masse. Déjà Dieu avertissait dans l’Ancien Testament : « tu n’iras pas après le foule pour mal faire » (Exode 23:2).

Même quand on est entré par la porte étroite, il faut une grande énergie, beaucoup de sérieuse décision de cœur pour se détacher de la grande masse et poursuivre à tout prix un chemin personnel qui soit bien « le chemin resserré ». Daniel, en son temps, avait déjà eu cette décision de cœur (Daniel 1), et Barnabas exhortait les jeunes croyants d’Antioche à demeurer attachés au Seigneur de tout leur cœur [litt : avec décision de cœur] (Actes 11:23). Demeurer attaché au Seigneur, persévérer dans la foi, et être prêt à entrer dans le royaume de Dieu par beaucoup d’afflictions » (Actes 14:22), voilà une bonne description du chemin resserré.

Ce n’est bien sûr pas un hasard si le mot grec pour ‘resserré’ (tethlimmene = rétréci) est apparenté au mot ‘thlipsis’, qui signifie ‘tribulation, détresse, oppression, affliction, tourment, angoisse’. Si la conversion et la nouvelle naissance forment la porte d’entrée, la sainteté est bien la caractéristique du chemin resserré. Or dans un monde ennemi de Dieu, cela implique l’affliction, la détresse et la persécution. C’est tout autre chose qu’un chemin sans joie, mais la réalisation de la sainteté de Dieu et la conformité à Sa volonté en font un chemin « resserré ».

Si ceux qui trouvent ce chemin ne sont que peu nombreux, cela ne tient pas à la grâce de Dieu, mais au refus de cette grâce par l’homme. On veut tout emporter avec soi à travers la porte large et sur le chemin large — tout ce qui plait aux yeux et ce qu’aime la chair. Je ne vois guère de meilleure description du chemin large et du chemin resserré que cette parole de la première épître de Pierre : « … pour ne plus vivre le reste du temps dans la chair pour les convoitises des hommes [chemin large], mais pour la volonté de Dieu [chemin resserré] » (1 Pierre 4:2). Que nous pensions un peu plus à ceci : les « délices du péché » ne sont que pour un temps (Hébreux 11:25), alors que toute sa fin est éternelle, avec l’enfer, et la condamnation éternelle !

Or ceux qui parcourent le chemin resserré ont aussi trouvé ce chemin ou cette porte (l’expression ‘ceux qui le trouvent’ peut viser aussi bien le chemin que la porte, du point de vue grammatical comme du point de vue du sens) : « peu nombreux sont ceux qui le [ou : la] trouvent ». Ce n’est certes pas à attribuer à leur propre mérite, mais à la seule grâce de Dieu dont nous venons de parler. La porte large et le chemin spacieux n’ont pas besoin d’être trouvés, car ils sont ouverts à tous et visibles de loin. Mais la porte étroite et le chemin resserré sont trouvés par la bonté de Dieu. C’est comme si, à l’occasion de cette trouvaille, on entendait résonner la joie de la surprise comme dans les trois paraboles de Luc 15.

 

1.3   La porte étroite et la porte fermée en Luc 13:24-30

L’occasion de la parabole de la ‘porte étroite’ en Luc, est une question posée par quelqu’un voulant savoir si ceux qui seront sauvés seraient peu nombreux. Tout le paragraphe place la parabole dans un contexte juif. Vraisemblablement, celui qui posait la question voulait savoir si le résidu juif qui devait être épargné du jugement comprendrait peu ou beaucoup de gens. Le Seigneur ne répond pas directement à cette question, en soi oiseuse et spéculative. Sa réponse vise bien plutôt « qui » au lieu de « combien » :

 

« Et il leur dit : Luttez pour entrer par la porte étroite ; car beaucoup, je vous le dis, chercheront à entrer et ne pourront pas » (Luc 13:24).

 

Accepter le Seigneur Jésus en ce temps-là quand Il séjournait ici-bas, cela signifiait entrer par la porte étroite. C’est pour cela que les Juifs devaient lutter. Cela ne pouvait avoir lieu que par la repentance et par la foi, comme nous l’avons déjà vu. Effectivement, le Seigneur répond par une double parabole. À la parabole de la ‘porte étroite’, Il ajoute celle de la ‘porte fermée’.

 

« Dès que le maître de la maison se sera levé, et aura fermé la porte, et que vous vous serez mis à vous tenir dehors et à heurter à la porte, en disant : Seigneur, ouvre-nous ! et que, répondant, il vous dira : Je ne vous connais pas ni ne sais d’où vous êtes ; alors vous vous mettrez à dire : Nous avons mangé et bu en ta présence, et tu as enseigné dans nos rues. Et il dira : Je vous dis, je ne vous connais pas, ni ne sais d’où vous êtes ; retirez-vous de moi, vous tous, ouvriers d’iniquité. Là seront les pleurs et les grincements de dents, quand vous verrez Abraham et Isaac et Jacob et tous les prophètes dans le royaume de Dieu, mais vous, jetés dehors. Et il en viendra d’orient et d’occident, et du nord et du midi ; et ils s’assiéront dans le royaume de Dieu. Et voici, il y a des derniers qui seront les premiers, et il y a des premiers qui seront les derniers » (Luc 13:25-30).

 

Quand le Seigneur Jésus dit au v. 24 que beaucoup chercheraient à entrer et ne le pourraient pas, Il ne prend pas cela comme point de départ, et Il ne dit pas non plus qu’il s’agit de gens cherchant à entrer par la porte étroite (en fait, celui qui a vraiment un désir sérieux d’entrer par la porte étroite, y réussira par la grâce de Dieu). Non, ce que dit simplement le Seigneur, c’est qu’ils chercheraient à entrer dans le royaume de Dieu et ne le pourraient pas. Le problème ou la difficulté à craindre n’était pas l’étroitesse excessive de la porte, mais c’est qu’à un certain moment elle sera fermée. C’est pourquoi on ne peut comprendre correctement cette déclaration du Seigneur dans la dernière partie du v. 24 qu’en adjoignant la parabole de la ‘porte fermée’ à l’explication. Il en ressort aussi clairement que dans Sa réponse, le Seigneur ne s’adressait pas seulement à celui qui Lui avait posé la question, mais qu’Il avertissait tous ceux qui entendaient ou rejetaient alors Son message.

Le comportement de la masse du peuple juif à Son égard, était de l’indifférence, voire même de l’inimitié. S’ils gardaient cette attitude, il arriverait qu’un jour ils seraient dehors — tel est l’avertissement du Seigneur. De profonds exercices de cœur, une lutte sérieuse, étaient nécessaires en ce moment-là pour arriver à entrer dans le royaume de Dieu. S’ils cherchaient à entrer maintenant sans ces exercices de cœur de repentance et de foi, alors plus tard, ils devraient rester dehors. Il est vrai qu’alors, il y en aurait qui « lutteraient », appelant et heurtant sérieusement, ne trouvant devant eux qu’une porte fermée. Autrement dit : S’ils rejetaient le Seigneur Jésus dans Son abaissement, ils seraient rejetés par Lui au jour de Sa gloire.

Ainsi, c’est la pensée de la lutte qui relie les deux paraboles, et qui rend la réponse du Seigneur si expressive, mais aussi si sérieuse. Le terme utilisé par le Seigneur pour « lutter » (en grec agonizomai = lutter, se donner du mal pour, s’efforcer avec beaucoup d’ardeur) est un mot souvent utilisé à propos des combats d’athlètes. Cette portée du sens de ce mot grec montre clairement qu’il n’est pas fait allusion à l’obtention de la béatitude éternelle, mais au fait de la rechercher sérieusement. Cette signification du mot est soulignée par l’usage qui en est fait en Colossiens 4:12 : « Épaphras … combattant toujours pour vous par des prières ». Le dénominateur commun à ces deux paraboles, c’est ainsi simplement : Luttez maintenant de la bonne manière, pour ne pas avoir à lutter un jour en vain.

Tel est l’enseignement du Seigneur dans l’évangile de Luc — un enseignement et un avertissement qui, au sens figuré, nous concernent tous aujourd’hui. Nombreux sont ceux qui professent extérieurement être chrétiens, mais qui ne sont pas prêts à s’engager dans le simple chemin du salut tel que nous l’avons considéré. Un jour ils se mettront aussi à se tenir dehors à la porte, et à heurter et à dire : « Seigneur, ouvre-nous ! ». Mais le temps de la grâce sera passé et la porte restera fermée. De l’intérieur, ils entendront la voix du Seigneur qu’ils auront dédaignée : « Je vous dis, je ne vous connais pas, ni ne sais d’où vous êtes ; retirez-vous de moi, vous tous, ouvriers d’iniquité » (comparer aussi Matthieu 7:22, 23).

On rencontre plusieurs fois une porte fermée dans les paraboles du Seigneur. Quand le Seigneur se trouve derrière la porte fermée, et qu’Il est présenté comme étant à l’intérieur, cela nous rend sensible la pensée effrayante d’être exclu pour toujours des bénédictions du royaume de Dieu et des cieux. Ce point de vue se retrouve dans la parabole des ‘dix vierges’ (Matthieu 25:1-13) : le Seigneur est dedans, et dehors sont l’hypocrite et le professant sans vie. Dans la parabole du ‘maître qui revient des noces’ de Luc 12, le maître est au contraire dehors, et c’est Lui qui heurte à la porte : Il attend de Ses esclaves une attente dictée par l’amour, — attente de Lui et de Son retour (Luc 12:36). Mais nous ne nous occuperons des autres détails que quand nous en arriverons à cette parabole.

 

2                        Les deux maisons (Matthieu 7:24-27 ; Luc 6:47-49)

2.1   Un nouveau contraste

Le Seigneur termine son enseignement à Ses disciples dans le sermon sur la montagne par une parabole importante, celle des ‘deux maisons’ (Matthieu 7:24-27 ; Luc 6:47-49). Juste avant, Il avait parlé de deux portes et de deux chemins, de deux sortes d’arbres et deux sortes de professants, et Il avait montré que seul peut entrer dans le royaume des cieux celui qui fait la volonté de Son Père. Inversement, ceux qui se bornent à dire de bonnes paroles (« Seigneur, Seigneur ! »), mais n’agissent pas en conséquence, n’ont rien d’autre à attendre que le jugement. Malgré tout ce qu’ils auront « fait » vainement « en Son nom », ils devront entendre de Sa bouche les paroles : « je ne vous ai jamais connus ; retirez-vous de moi, vous tous, ouvriers d’iniquité » (7:23).

Professer extérieurement être de Christ, sans se soumettre à la volonté de Dieu révélée, non seulement prouve la fausseté de la profession, mais conduit en outre à la ruine éternelle.

Dans la parabole qui termine le sermon sur la montagne, le Seigneur résume encore une fois tout le domaine de la profession chrétienne. Il met le vrai et le faux l’un en face de l’autre, et par là Il montre un autre contraste que celui vu précédemment. Il ne s’agit plus de ‘dire’ ou de ‘faire’, mais ‘d’entendre’ et de ‘faire’.

 

« Quiconque donc entend ces miennes paroles et les met en pratique, je le comparerai à un homme prudent qui a bâti sa maison sur le roc ; et la pluie est tombée, et les torrents sont venus, et les vents ont soufflé et ont donné contre cette maison ; et elle n’est pas tombée, car elle avait été fondée sur le roc. Et quiconque entend ces miennes paroles, et ne les met pas en pratique, sera comparé à un homme insensé qui a bâti sa maison sur le sable ; et la pluie est tombée, et les torrents sont venus, et les vents ont soufflé et ont battu cette maison, et elle est tombée, et sa chute a été grande » (Matthieu 7:24-27).

 

Ce n’est pas par beau temps qu’on découvre si une maison a été bien ou mal construite : dans de telles conditions les maisons se valent toutes. Ce n’est que quand les forces de la nature se jettent violemment sur une maison que la qualité de celle-ci est mise à l’épreuve. Notons que, selon les paroles du Seigneur, la mise à l’épreuve de la maison s’effectue de trois cotés. Une pluie diluvienne (des chutes de pluie comme des torrents sont typiques en Palestine) tombe sur la maison par-dessus. Des courants de torrents, formés à l’improviste, minent la maison par-dessous, et les vents tempétueux attaquent la maison par côté. Si, dans ces conditions, la maison n’est pas assise sur un fondement solide, elle est perdue irrémédiablement. Quelle image pratique impressionnante et précise nous décrit ici le Seigneur !

 

2.2   L’homme prudent

Le Seigneur fait maintenant la différence entre l’homme prudent et l’homme insensé. Le prudent se distingue en ce qu’il « entend ces miennes paroles et les met en pratique ». Avec cela, il construit sa maison « sur le roc ». Nous allons voir ce que cela signifie, mais regardons d’abord cette expression particulière « ces miennes paroles ».

 

2.2.1        La divinité de Jésus

Le Seigneur Jésus avait dit auparavant : « Ce ne sont pas tous ceux qui me disent : Seigneur, Seigneur, qui entreront dans le royaume des cieux ; mais celui qui fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux » (Matthieu 7:21). Or maintenant Il ajoute : « Quiconque donc entend ces miennes paroles et les met en pratique, je le comparerai à un homme prudent qui a bâti sa maison sur le roc » (Matthieu 7:24). Commençons par noter ceci : Le constructeur n’est pas jugé d’après le soin qu’il apporte à construire sa maison, mais d’après la nature du fondement sur lequel il la bâtit. Et Il ne laisse planer aucun doute sur ce qui seul peut être le bon fondement : Ses paroles. Elles équivalent finalement à la volonté de Son Père.

En mettant sur un pied d’égalité Ses paroles et la volonté de Son Père, le Seigneur Jésus revendique être égal au Père qui est dans les cieux. C’est une affirmation forte de Sa divinité, car Dieu seul peut parler pareillement ; seule une Personne qui est Dieu peut attribuer un pareil poids à ses propres paroles. Et effectivement, les deux sont sur un pied d’égalité : les paroles expriment la volonté, et la volonté consiste à obéir aux paroles.

Les foules qui l’écoutaient ressentaient l’autorité particulière avec laquelle Il leur parlait. À la fin du chapitre il est dit : « Et il arriva que, quand Jésus eut achevé ces discours, les foules s’étonnaient de sa doctrine ; car il les enseignait comme ayant autorité, et non pas comme leurs scribes » (Matthieu 7:29). La divinité de Jésus se manifestait dans tout ce qu’Il disait.

 

2.2.2        Entendre et faire

Il semble que l’accent sur la disposition à obéir soit plus mis en Luc qu’en Matthieu, car en Luc il est ajouté quelques paroles qui manquent en Matthieu : « tout homme qui vient à moi… » (Luc 6:47). Dans le tableau de l’insensé, le Seigneur n’utilise pas non plus en Luc ces paroles additionnelles. Mais l’homme prudent vient d’abord au Seigneur, et alors suit le reste.

Le contraste entre ‘entendre’ et ‘faire’ — ou ‘entendre’ et ‘ne pas faire’ — est souligné à plusieurs reprises dans l’Écriture sainte. Il est justement trop facilement possible de prendre connaissance des paroles de Dieu, et de ne leur accorder aucune suite. Si on veut avoir de la bénédiction, entendre ne peut être qu’un premier pas, et faire est le deuxième pas qui doit suivre. Autrement, non seulement la responsabilité personnelle est accrue, mais il s’ensuit aussi le jugement en quelque manière. Car n’accorder aucune considération aux paroles de la plus haute autorité dans le ciel et sur la terre, c’est non seulement un sommet de folie, mais c’est aussi de la négligence et de l’incrédulité.

Le prophète Ézéchiel donne un exemple sérieux d’ ‘entendre et ne pas faire’. Dieu devait dire quelque chose à cet homme fidèle au sujet de Son peuple terrestre, — au sujet d’un danger qui nous guette aussi aujourd’hui : « Et ils viennent vers toi comme vient un peuple, et ils s’asseyent devant toi comme étant mon peuple ; et ils entendent tes paroles, mais ils ne les pratiquent pas… ils entendent tes paroles, mais ils ne les pratiquent nullement » (Ézéchiel 33:31, 32). Le verset suivant annonce aussi le jugement comme suite à cela : « quand la chose arrivera (la voici qui arrive), alors ils sauront qu’il y a eu un prophète au milieu d’eux » (Ézéchiel 33:33).

Jacques aussi, dans son épître, nous met en garde contre le fait d’être des « auditeurs oublieux » : « Mais mettez la parole en pratique, et ne l’écoutez pas seulement, vous séduisant vous-mêmes. Car si quelqu’un écoute la parole et ne la met pas en pratique, il est semblable à un homme qui considère sa face naturelle dans un miroir ; car il s’est considéré lui-même et s’en est allé, et aussitôt il a oublié quel il était. Mais celui qui aura regardé de près dans la loi parfaite, celle de la liberté, et qui aura persévéré, n’étant pas un auditeur oublieux, mais un faiseur d’œuvre, celui-là sera bienheureux dans son faire » (Jacques 1:22-27).

Dans la lettre à Laodicée, le Seigneur Jésus se tient dehors, en dehors du système religieux d’une chrétienté tiède et libérale, et il heurte à la porte du cœur de chacun des Siens qui peuvent encore se trouver là : « Voici, je me tiens à la porte et je frappe : si quelqu’un entend ma voix et qu’il ouvre la porte, j’entrerai chez lui et je souperai avec lui, et lui avec moi » (Apocalypse 3:20).

Que cela se grave profondément dans nos cœurs : entendre la voix du Seigneur Jésus est une chose, lui ouvrir la porte en est une autre. La bénédiction qui suit le fait de Lui ouvrir la porte, est incomparable : la communion avec Celui qui nous aime d’une manière aussi inexprimable ! Peut-il y avoir quelque chose de plus précieux ?

En outre, entendre les paroles du Seigneur et les suivre n’apporte pas seulement de la bénédiction, mais c’est aussi une affaire de prudence. Le Seigneur décrit l’homme qui fait cela comme étant ‘prudent, intelligent’. Le sens de base du mot grec est ‘soucieux, réfléchi’. Cet homme pense à l’avenir, il réfléchit au fait que des tempêtes et des torrents viendront. Et il est donc prudent et sensé quand il s’organise en conséquence pour la construction de sa maison.

Le Seigneur Jésus utilise aussi le mot ‘prudent’ dans d’autres contextes, comme nous le montre notre évangéliste. Les disciples doivent être prudents comme des serpents (Matthieu 10:16) ; et dans deux autres paraboles Il qualifie de ‘prudents’ certaines personnes : l’esclave fidèle et prudent (en contraste avec le méchant esclave) et les vierges prudentes (en contraste avec les vierges folles), aux ch. 24:45 et 25:2 et suiv.

 

2.2.3        La maison bâtie sur le roc

Que fait donc ‘l’homme prudent’ dans notre parabole ? Il se cherche un solide fondement pour sa maison, il construit « sur le roc ».

Pour la foi, il y a là bien des entraves à surmonter, bien des idées et traditions humaines à déblayer. C’est ce qu’exprime l’évangile de Luc quand il dit : « il est semblable à un homme qui bâtit une maison, qui a foui [= creusé] et creusé profondément, et a mis un fondement sur le roc » (Luc 6:48). Fouir [= creuser] et creuser profondément montrent le sérieux avec lequel l’homme s’est mis au travail.

Quelle qu’en soit la manière, chacun de nous bâtit « sa maison », et dans un autre sens, l’a déjà bâtie. Au lieu du mot ‘maison’, on peut aussi dire vie, bonheur, avenir, espérance, sécurité. Il s’agit de trouver pour sa propre vie, pour son bonheur, pour son avenir, pour sa sécurité, un fondement fiable qui résiste aux charges du temps et de l’avenir, — des fondations qui permettent à notre vie de durer pour le temps et l’éternité. Ce qui forme ce fondement, ce sont les paroles du Seigneur, la Parole de Dieu. Même quand le ciel et la terre passeront, Ses paroles ne passeront pas (Matthieu 24:35). S’appuyer par la foi sur ces paroles, c’est cela bâtir sa ‘maison’ sur le roc.

 

2.2.3.1                 Première application en rapport avec l’éternité

La première application de cette construction de maison vise l’éternité. Cela nous fait penser à la parole du Seigneur en Jean 5 : « celui qui entend ma parole, et qui croit celui qui m’a envoyé, a la vie éternelle et ne vient pas en jugement, mais il est passé de la mort à la vie » (Jean 5:24). Sous cet aspect, le croyant a déjà bâti sa ‘maison’. Il a entendu et il a cru, et il sait : un jour la pluie [diluvienne] tombera, les torrents viendront, et les vents [de tempête] se jetteront contre sa ‘maison’. Mais elle ne tombera pas car elle est fondée sur le roc. « Il ne vient pas en jugement », a dit le Seigneur.

La mort peut nous surprendre, Dieu peut faire tomber Ses jugements sur la terre, le Seigneur Jésus peut exercer son jugement final sur les morts (Apocalypse 20:11 et suiv.) — notre ‘maison’ ne sera pas touchée par tout cela, parce que dans notre vie, nous nous sommes confiés en Sa Parole. Et comme la Parole du Seigneur demeure éternellement (1 Pierre 1:25), ainsi aussi demeure éternellement celui qui se confie en cette Parole et qui fait la volonté de Dieu (1 Jean 2:17). C’est une pensée réjouissante par dessus tout. « Combien il est bon, Seigneur, d’avoir Ta Parole — la Parole qui est plus sûre et plus fiable que tout le reste dans tout l’univers créé par Dieu ».

 

2.2.3.2                 Deuxième application en rapport avec la vie ici-bas

Mais je pense que nous pouvons appliquer la construction de notre ‘maison’ aux jours de notre vie ici-bas sur la terre. Le Seigneur permet bien des « pluies diluviennes » et des « vents » violents qui se jettent contre notre ‘maison’. L’épreuve peut arriver de tous côtés ; qu’en est-il alors du bonheur dans notre vie, de notre paix et de notre prospérité ? Tout va-t-il s’écrouler comme un château de cartes ? Non ; si nous avons orienté notre vie pratique d’après la Parole de Dieu, nous verrons que notre ‘maison’ tient le coup : « et la pluie est tombée, et les torrents sont venus, et les vents ont soufflé et ont donné contre cette maison ; et elle n’est pas tombée, car elle avait été fondée sur le roc ». Peut-être que des hostilités et des persécutions nous atteindront, justement parce que nous Lui avons été obéissants. Rien, ou presque, ne rend plus paisible que la conscience de Lui avoir obéi. Ne va-t-Il pas nous garantir Lui-même pour toutes les conséquences de notre obéissance ? Il ne permettra pas que notre ‘maison’ tombe.

Quand Il était sur la terre comme l’homme dépendant, Il a toujours été obéissant, et parfaitement obéissant. Il a laissé chaque matin son oreille être réveillée, pour écouter, comme ceux qu’on enseigne (Ésaïe 50:4), et alors Il faisait la volonté de Son Père ; Il faisait toujours les choses qui Lui plaisent (Jean 4:34 ; 8:29). Ne devrions-nous pas, comme étant de Ses disciples, Lui ressembler plus et obéir comme Lui ? Par la vie nouvelle que nous avons reçue, nous pouvons obéir comme Lui a obéi. Nous sommes effectivement venus à « l’obéissance de Jésus Christ » (1 Pierre 1:2).

C’est quelque chose de très grand d’avoir appris à « fouir » [= creuser] et à « creuser profondément » et à tout fonder dans nos vies sur le roc de Sa parole. Alors notre ‘maison’ ne viendra pas à tomber, ni dans cette vie ni dans l’éternité.

 

2.3   L’homme insensé

Dans le cas de l’homme insensé, il n’est pas parlé de creuser [ou : fouir] ni de creuser profondément, mais il est dit simplement (en citant le texte de Luc, pour une fois) :

 

« Mais celui qui a entendu et n’a pas mis en pratique, est semblable à un homme qui a bâti une maison sur la terre, sans fondement ; et le fleuve s’est jeté avec violence contre elle, et aussitôt elle est tombée ; et la ruine de cette maison a été grande » (Luc 6:49).

 

En Matthieu les paroles du Seigneur sont redonnées de façon détaillée, et on ne peut guère en nier un certain caractère dramatique :

 

« Et quiconque entend ces miennes paroles, et ne les met pas en pratique, sera comparé à un homme insensé qui a bâti sa maison sur le sable ; et la pluie est tombée, et les torrents sont venus, et les vents ont soufflé et ont battu cette maison, et elle est tombée, et sa chute a été grande » (Matthieu 7:26-27).

 

Voilà donc le problème, ce qui est si lourd de conséquences : entendre et ne pas faire. Cet homme a lui aussi bâti sa ‘maison’. Il voulait s’assurer une vie la plus heureuse possible, et prendre aussi toutes les précautions pour l’avenir. Pour cela, il entreprend tout ce que les gens font et conseillent en pareil cas. Leur système de protection de la santé et du niveau de vie n’a jamais été autant développé, le « réseau social » n’a jamais été aussi dense qu’aujourd’hui. Ne fallait-il pas y parvenir malgré certains risques ? Il a bien déjà entendu parler des paroles de Jésus, et elles l’ont peut-être impressionné pour un temps, comme la foule de ce temps-là. Mais finalement il n’a pas agi selon Ses paroles, mais selon ce que les hommes enseignent et conseillent.

C’est ce que le Seigneur Jésus désigne par « construire sa maison sur le sable ». Y a-t-il rien de plus insensé que d’établir dans le sable sa ‘maison’, toute sa vie, son bien-être et ses peines ? Ne devrait-on pas attendre plus de bon sens d’un homme ? Ne vaut-il pas la peine d’examiner un peu plus soigneusement le sol sur lequel nous voulons tous construire notre bonheur ? « Ces miennes paroles », c’est le roc. Tout le reste, ce que les gens disent et enseignent, n’est que du sable.

Un de mes lecteurs appartient-il à ce groupe des gens insensés ? as-tu déjà peut-être entendu parler dans ton enfance du Seigneur Jésus, le Sauveur des pécheurs ? et aujourd’hui, t’es-tu perdu dans le monde, faisant plus confiance aux paroles de tes amis et de tes conseillers qu’à la Parole de Dieu ? À quoi te servent le succès professionnel, la santé, la prospérité extérieure ? Tu as malgré tout construit ta maison sur le sable !

 

2.3.1        Suites tragiques

Il y a quatre points de vue sous lesquels nous désirons considérer les suites de ce comportement insensé dépeint de façon si vivante par le Seigneur. Nous nous sommes déjà occupés, dans la première partie de la parabole, en rapport avec l’homme prudent, des cotés personnel et temporel d’une part, personnel et éternel d’autre part. Maintenant, il s’y rajoute encore deux autres aspects qui ont trait tous les deux à un point de vue prophétique. Dans tous ces cas, la maison construite sur le sable est premièrement soumise à une sérieuse épreuve, avant d’être détruite.

 

2.3.1.1                 Le côté personnel et temporel

Voyons d’abord le côté personnel et temporel. C’est souvent déjà dans la vie présente que se montrent la folie et la myopie des calculs humains. « Il y a telle voie qui semble droite à un homme, mais des voies de mort en sont la fin » (Proverbes 14:12). Pour Dieu, il suffit d’une « forte pluie » pour barrer d’un trait les calculs de l’homme, et voilà que tout prend un cours tout différent de ce que l’on s’était imaginé et de ce qu’on avait désiré. On commence sans Dieu et on finit sans Dieu.

Ce n’est pas seulement quand on voit la mort arriver, mais déjà souvent avant, qu’on doit apprendre la vérité amère contenue dans ces paroles : « mes jours sont passés, mes desseins sont frustrés [ou : déchirés], — les plans chéris de mon cœur » (Job 17:11). Il est vrai, et il reste vrai que « ce qu’un homme sème, cela aussi il le moissonnera. Car celui qui sème pour sa propre chair moissonnera de la chair la corruption ; mais celui qui sème pour l’Esprit moissonnera de l’Esprit la vie éternelle » (Galates 6:7-8). Il n’est pas rare que, sous la pression des circonstances, la ‘maison’ de l’homme s’écroule déjà dans le temps présent.

 

2.3.1.2                 Le côté personnel et éternel

Le côté personnel et éternel est naturellement ici le plus sérieux. Ce n’est pas à la mort seulement que tous les plans de l’homme s’écroulent (Psaume 146:4), mais il y a aussi et encore un Après : « … après la mort, le jugement » (Hébreux 9:27). Il y a alors les torrents qui viennent, et les vents qui se jettent sur cette maison. Elle ne tiendra pas le coup contre eux, mais elle tombera. Le Seigneur Jésus ne termine pas, comme avec la première maison, par des paroles du genre « car elle n’était fondée que sur le sable », mais Il ajoute une phrase courte et bouleversante : « et sa chute a été grande ». Celui qui prononçait ces paroles sait ce dont Il parlait. Celui qui se tiendra un jour devant le grand trône blanc ne Lui répondra pas sur un point entre mille (Job 9:3). « Et si quelqu’un n’était pas trouvé écrit dans le livre de vie, il était jeté dans l’étang de feu » (Apocalypse 20:15). Quelle chute que celle de cette maison qui, malgré tout ce qu’on a pu mettre en œuvre personnellement, n’était bâtie que sur le sable !

 

2.3.1.3                 Le côté prophétique en rapport avec le peuple juif

Le troisième côté dans notre parabole se rapporte au peuple juif. Parce que leur Messie est venu à eux en grâce, et qu’ils L’ont rejeté et crucifié, Dieu, à la fin des jours, amènera le jugement sur eux : « Et j’ai mis le jugement pour cordeau, et la justice pour plomb, et la grêle balayera l’abri de mensonge, et les eaux inonderont la retraite cachée » (Ésaïe 28:17).

On trouve quelque chose de parallèle à notre parabole en Ézéchiel 13. Dieu compare là les faux prophètes d’Israël avec ceux qui enduisent d’un mauvais mortier (c’est-à-dire de mensonges) un mur construit par le peuple incrédule, et il leur fait dire : « dis à ceux qui enduisent le mur de mauvais mortier, qu’il s’écroulera : il y aura une pluie torrentielle ; et vous, pierres de grêle, vous tomberez, et un vent de tempête éclatera. Et voici, … le mur s’écroulera… C’est pourquoi, ainsi dit le Seigneur, l’Éternel : Je ferai éclater, dans ma fureur, un vent de tempête ; et, dans ma colère, il y aura une pluie torrentielle, et, dans ma fureur, des pierres de grêle, pour détruire entièrement. Et je renverserai le mur que vous avez enduit de mauvais mortier, et je le jetterai par terre, et ses fondements seront découverts, et il croulera, et vous périrez au milieu de ses ruines ; et vous saurez que je suis l’Éternel » (Ézéchiel 13:11-14).

Cette prophétie a déjà eu un accomplissement partiel dans la mise de côté d’Israël comme peuple terrestre de Dieu, mais il reste un accomplissement final. Dieu amènera la maison de Juda dans la grande tribulation, et, considérée comme un tout, elle croulera. Ils ont eu le privilège inimaginable de la présence de Jésus le Fils de Dieu ; ils ont entendu Ses paroles — les paroles de Celui qui est la vérité — et n’en ont rien fait ! Certes il y aura là aussi un résidu croyant, mais la masse du peuple périra.

 

2.3.1.4                 Le côté prophétique en rapport avec la chrétienté

La chrétienté n’aura pas à subir autre chose, et c’est le quatrième côté de notre parabole, peut-être même celui qui viendra en premier. Ceux qui se sont fait baptiser au nom de Christ, n’ont-ils pas tous, d’une manière ou d’une autre, entendu « ces miennes paroles » ? Mais la masse d’entre eux a aussi peu obéi à l’évangile de la grâce que le peuple de Dieu d’autrefois à la loi. Tout comme eux, ils ont entendu et n’ont pas fait. C’est pourquoi le même sort les atteindra.

Quand le Seigneur Jésus reviendra pour enlever les Siens, Il vomira ‘Laodicée’ de Sa bouche, c’est-à-dire la chrétienté dans sa dernière phase (Apocalypse 3:16). Le diable s’emparera de la profession chrétienne morte, jusqu’à ce qu’elle soit finalement éliminée dans le jugement définitif de ‘Babylone’ exercé par le Seigneur Lui-même (Apocalypse 18). Alors, non seulement il ne restera plus de ‘lampe’ chrétienne, mais plus de chrétienté du tout sur la terre, même pas selon une profession chrétienne. C’est ainsi que s’écroulera la maison de la chrétienté, définitivement, irrévocablement — « et sa chute sera grande ».

Cependant, aujourd’hui, c’est encore le temps de la grâce. Aujourd’hui on peut encore entendre les paroles de la grâce (Luc 4:22) et par la repentance et la foi en Christ et en Son œuvre, on peut bâtir sa ‘maison’ sur le roc ; et selon les paroles du Seigneur, elle ne tombera pas. Que beaucoup de gens puissent encore souscrire à cette « assurance », la meilleure qui existe ! Ils ne le regretteront jamais. Et loué soit le Seigneur qui tiendra Sa parole !