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Le Seigneur Jésus remettant son esprit
Briem Christian
Antworten auf Fragen zu biblischen Themen p.400
Deux des quatre auteurs des évangiles du Nouveau Testament nous donnent un détail sur la mort du Seigneur qui mérite toute notre attention. Tous deux parlent du fait que le Seigneur «remit l’esprit». Bien qu’en français les mots soient pratiquement les mêmes dans les deux passages, le texte de base présente une différence significative sur laquelle nous aimerions nous arrêter un instant.
Luc nous rapporte la dernière des sept paroles prononcées par le Sauveur sur la croix : «Père ! entre tes mains Je remets mon esprit !» (Luc 23:46).
Jean nous fait entendre la sixième parole, prononcée peu avant, «C’est accompli !», et il la relie directement à la mort du Seigneur qu’il décrit ainsi, inspiré par le Saint Esprit : «Et ayant baissé la tête, Il remit son esprit» (Jean 19, 30).
Dans son récit, Luc utilise pour « remettre » le mot grec « paratíthemi » qui, dans ce contexte, signifie « confier, recommander ». La tâche principale de cet évangéliste est en effet de présenter le Seigneur Jésus dans Sa parfaite humanité. Combien il était dès lors approprié qu’il soit le premier à nous montrer que la dernière parole du Seigneur (comme aussi la première) est, déjà en soi, une prière adressée à Son Père. Lui, Celui qui est entièrement dépendant, prie ! Ce n’était pas seulement le cas sur la croix, mais cela a caractérisé toute Sa vie sur la terre. Et s’agissant maintenant de Son départ de ce monde, de Sa mort effective en tant qu’homme, nous apprenons qu’Il confie Son esprit, Son esprit humain, aux mains de Son Père, comme on dépose un trésor à la garde de quelqu’un. C’est exactement le sens du mot grec. Seigneur admirable ! Il a enduré la mort sur la croix volontairement et en totale dépendance de Son Dieu et Père. Il lui était si totalement soumis en tant que véritable homme qu’Il lui recommande Son esprit juste avant de mourir.
On peut remarquer au passage — et cela souligne que le Seigneur Jésus est infiniment plus que seulement un homme parfait — qu’Étienne, avant sa mort en martyr, ne pouvait pas se servir des mêmes mots que son grand maître. Sa demande au Seigneur Jésus est simplement : «Seigneur Jésus, reçois mon esprit» (Actes 7:59). Le mot qu’il utilise est « recevoir, accueillir ». Certes, pouvoir tenir un tel langage est tout à fait béni. Mais recommander Son esprit aux mains de Son Père était seulement l’affaire du Fils de Dieu.
Le côté que Jean nous présente est encore plus élevé. Il nous montre que cet Homme, parfait et dépendant, est Dieu — Dieu, le Fils. Il avait le pouvoir, l’autorité de laisser Sa vie, et Il avait le pouvoir de la reprendre. Il l’a laissée de Lui-même, personne ne la Lui a prise (Jean 10:17,18). Et pour le rendre bien clair, le Saint Esprit, par le moyen de Jean, utilise en rapport avec la mort du Seigneur un autre mot pour désigner le fait de remettre son esprit, à savoir « paradídomi », qui signifie « remettre, livrer ». De sa propre autorité, le Fils a remis l’esprit. Il est resté parfaitement dépendant, car Il n’a fait que ce que son Père Lui avait commandé (Jean 10:18 ; 14:31). Il s’agit cependant d’un acte divin. Il sépare Lui-même Son esprit de Son corps, et le remet à Dieu, Son Père. Seule une personne qui est Dieu peut agir ainsi. Et bien que le Seigneur Jésus ait été et reste un vrai homme, Il possédait la complète puissance divine d’agir ainsi. Le fait qu’Il ait été parfaitement obéissant en tout cela, nous fait d’autant plus L’admirer et L’adorer.
Ainsi, nous avons en Luc le côté humain, et en Jean le côté divin. Les deux vont de pair, les deux nous conduisent à l’adoration de notre Seigneur et Rédempteur. Et si nous pouvons revenir encore une fois au côté humain — n’est-il pas saisissant de lire deux fois, dans Marc (15:37) et dans Luc (23:46) : Il «expira» ? Cela signifie littéralement : «Il souffla (l’esprit) dehors». Le Seigneur Jésus était si réellement un homme que cette expression, qui peut être utilisée pour n’importe qui, est également utilisée à Son égard. Oui, Il a expiré, soufflé l’esprit dehors.
Prenons cela profondément à cœur, bien-aimés ! Car Il l’a fait pour toi et pour moi.