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Rassemblements  volontaires

 

Bibliquest - 2003

 

On trouve dans certains écrits, notamment de W. Kelly, une critique de ce qui est appelé les rassemblements volontaires. W. Kelly en parle à propos de « garder l’unité de l’Esprit » en Éphésiens 4. De quoi s’agit-il ? Le contexte montre ceci :

À l’époque du réveil du 19° siècle, bien des croyants, au sein du protestantisme, ont réalisé que le principe de rassemblement des églises nationales était faux, et il s’est créé un mouvement de dissidence, notamment en Grande-Bretagne et en Suisse (puisque c’est dans ces pays que les églises nationales étaient protestantes). Les dissidents étaient opposés aux églises nationales par le principe de « voluntaryism » que le dictionnaire Harrap’s traduit par : Principe de la séparation de l’Église et de l’État et du soutien de l’Église par contributions volontaires.

On se trouvait donc en face des principes de rassemblement chrétien suivants :

a)                     l’église romaine, appelée papisme par ceux qui veulent souligner que l’unité de l’Église est fournie par le pape à la tête de la hiérarchie cléricale ;

b)                     les églises nationales protestantes basées sur une structure constituée par la hiérarchie cléricale et épiscopale (évêque, archevêque, etc.), et avec le soutien matériel de l’État, et un certain contrôle de sa part ;

c)                     les dissidents (protestants ; en dissidence par rapport aux églises nationales protestantes) rejetant le rôle et la place de l’État en relation avec l’Église. Ils insistaient sur le fait que ce qui doit supporter et soutenir l’Église, tant financièrement que dans tout son fonctionnement, ce n’est pas l’État, mais les fidèles, parce qu’ils ont la volonté de le faire, et qu’ils ont à cœur de le faire.

 

Malgré l’aspect positif de la dissidence faisant appel à la bonne volonté de croyants plutôt qu’au soutien de l’État, les frères du Réveil du 19° siècle ont rejeté leur principe de rassemblement, parce que le principe de rassemblement de l’Église, et l’unité des fidèles, ne résident pas dans la volonté de l’homme, mais dans ce que Dieu a établi : les chrétiens nés de nouveau sont constitués par l’Esprit (1 Cor. 12:13) en un seul corps ; le corps de Christ est sur la terre alors que Christ, dans le ciel, en est la tête (Col. 1:18 ; 2:19 ; Éph. 1:23). Il reste aux fidèles à reconnaître ce que Dieu a établi et, malgré la ruine de l’Église, à y conformer leur marche. Les vrais témoins de Dieu en un temps de ruine désirent vivre cette vérité du corps de Christ ici-bas, dont la tête, Christ, est dans le ciel : Le témoignage rendu à Christ crucifié, ressuscité et glorifié, passe nécessairement par le fait de vivre et pratiquer cette unité du corps, précisément parce que Christ est la tête de ce corps.

Plus on réalise l’importance de l’Église comme corps de Christ, plus on rejette ce qui est arrangements humains par la volonté de l’homme.

 

On comprend l’importance de ces principes encore aujourd’hui. Par contre, il importe de ne pas se tromper sur ce qu’on qualifie de « rassemblements volontaires » ou de « réalisation pratique de l’unité du corps ».

 

Si des fidèles, appliquant l’enseignement de 2 Timothée 2:19, se retirent d’un ensemble qui a cessé d’obéir à la Parole de Dieu, il est hors de propos de les qualifier a priori de « rassemblement volontaire » au sens de ce que disaient les frères du Réveil : le rassemblement selon la volonté de l’homme n’est pas chez ceux qui se retirent pour obéir à la Parole, mais il est chez ceux qui continuent à maintenir un état de choses contraire à la Parole de Dieu.