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Carême

 

Pour ceux qui suivent une liturgie religieuse, le Carême commence la série des grandes fêtes culminant avec la Pâque et la Pentecôte. La Pâque est essentiellement le souvenir de la mort et de la résurrection de Notre Seigneur ; la Pentecôte est le souvenir de la descente du Saint Esprit sur les disciples, selon Actes 2.

La mort et la résurrection de notre Seigneur est le fondement de la foi chrétienne, oeuvre d’expiation faite par l’offrande de la victime, dont le sang versé ôte les péchés.

La descente du Saint Esprit, lors de la Pentecôte, est une caractéristique principale du christianisme, la source d’une puissance qui le différencie d’avec les multiples religions des hommes.

Ces deux fêtes existaient déjà dans l’Ancien Testament selon la loi de Moïse, et étaient les deux premières des trois fêtes où il fallait se rassembler chaque année à Jérusalem (Exode 23:14-17 ; 34:18, 22, Lévitique 23, Nombres 28, Deut. 16).

La Pâque était à la fois un rappel de la délivrance d’Égypte, et un signe précurseur du sacrifice de Christ, et de la délivrance du péché qui s’y rattache.

La Pentecôte était à la fois le signe des premiers fruits de la moisson (Nombres 28), et un type précurseur des fruits bien plus abondants découlant de la présence du Saint Esprit.

 

Le Carême et son premier jour, le Mercredi des Cendres, n’ont pas de fête correspondante dans l’Ancien Testament, sinon les multiples allusions à des périodes de 40 jours comme des temps d’épreuve complet, et l’usage de cendres par tous ceux qui voulaient exprimer leur humiliation à cause de leur péchés.

Le sens spirituel généralement reconnu pour le Carême est de faire «pénitence» = réaliser une humilité et humiliation personnelle quant à ses fautes, avant qu’arrive le moment de la Pâque ou la délivrance et le salut sont salués. On trouvait dans l’Ancien Testament une idée semblable avec les herbes amères (Exode 12:8) et les pains d’affliction (Deut. 16:3) accompagnant la Pâque. On comprend que ce sentiment de son propre péché, et de ce qu’il a coûté notre Seigneur à la croix, lorsqu’il a été offert en victime expiatoire, est un sentiment bien convenable pour celui qui veut s’approprier le bénéfice salutaire de la mort et de la résurrection de Christ.

 

Ces fêtes ne figurent pas dans la pratique du christianisme décrite dans le Nouveau Testament, le respect de jours particuliers n’étant plus une obligation, mais une faiblesse qu’on peut supporter, sans pour autant avoir le droit de l’imposer aux autres (Rom. 14). Le ministère public de l’apôtre Paul a été arrêté parce qu’il a voulu suivre un rituel de purification de l’ancienne alliance (Actes 21) et l’épître aux Galates met vivement en garde contre le mélange de la grâce propre au christianisme avec les prescriptions de la loi de Moïse.

 

Est-ce à dire que cette sainte appréciation du sacrifice du Seigneur comme Agneau de la Pâque, et cette humiliation («pénitence») préalable ne sont pas des sentiments appropriés ? Bien au contraire, mais c’est vers le Nouveau Testament qu’il faut se tourner pour saisir la place et la force de ces sentiments.

L’apôtre Jean nous parle de l’Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde dès le premier chapitre de son évangile. Et le salut qu’il apporte sont un des messages majeurs des chapitres qui suivent, notamment les chapitres 3 et 4 et 5 et 6 :

message de la vie éternelle (3:16, 36 ; 5:24),

message de l’accès libre auprès de Dieu le Père (14:6, 9 ; 16:23-27)

message de salut proposé sans délai,

message pour une foi immédiate (3:36),

message qu’on accepte ou qu’on refuse (3:36),

message donnant une promesse absolument certaine,

message qui implique la repentance (Jean 4:29 ; Matt. 9:13).

 

mais non pas :

un message auquel on pense de temps en temps, une fois par an ou plus,

non pas un message si incertain, qu’on doute tout le temps qu’il soit notre, (4:14 ; 7:37-39)

non pas un message si peu efficace, qu’il nous laisse dans notre état de misère (3:3-7)

 

C’est le propre de la grâce de Dieu, de sauver entièrement les pécheurs qui se confient par la foi en l’oeuvre de Christ. Est-ce une vaine confiance prétentieuse ? Non point ; c’est l’humble reconnaissance que les promesses de salut par la foi donnée par Christ dans la Parole de Dieu sont vraies.

Alors la joie est complète, accomplie (15:11 ; 16:22, 24 ; 17:13), non pas parce que nous sommes fiers de nous ou parce que nous sommes meilleurs que les autres (réflexe pharisien), mais parce que Christ a tout accompli et parfaitement accompli pour notre salut.

Est-ce alors un blanc-seing pour pécher ? les apôtres rejettent cette pensée avec vigueur (Paul Rom. 6:1-4 ; Pierre, 1° épître 2:16). La liberté est pour que nous marchions par l’Esprit (Gal. 5:16), comme de bien-aimés enfants de Dieu (Rom. 8:13-16).

Cela implique un jugement de soi-même constant (1 Cor. 11:31 le demande, en le liant à la Cène) : ce jugement de soi-même ressemble à la pénitence, pourvu qu’il s’agisse d’une réalité sincère éprouvée intérieurement, et non pas d’un rite simplement extérieur. Mais même en admettant cette similitude, il reste pourtant une différence majeure : ce jugement spirituel de soi-même est permanent et non pas en pointillé.

 

En résumé, le christianisme que la Bible nous propose, c’est (entre autres) :

un salut ayant sa source dans l’oeuvre de Christ, accomplie à la Pâque,

une acceptation de l’oeuvre parfaite de Christ pour nous,

une réalisation journalière du nouvel état qui est celui de gens qui ont une nouvelle vie suite à une nouvelle naissance.

 

Est-ce trop demander aux gens ? faut-il accepter un christianisme limité à la durée de certaines fêtes ? Certains le pensent et l’affirment tout haut, mais alors l’oeuvre de Christ n’est qu’une image qu’on aime regarder de temps et temps, mais sans efficacité, sans résultat permanent, sans effet éternel.

 

Ah ! que nous puissions nous écrier comme l’apôtre (2 Cor. 5:15) : «Il (Christ) est mort pour tous, … afin que ceux qui vivent ne vivent plus pour eux-mêmes mais pour Celui qui pour eux est mort et est ressuscité».