Culpabilité des Juifs et qualificatif de peuple «déicide» 

La mise à mort de Jésus est en rapport avec son humanité, non pas en rapport avec sa divinité.

Qualifier les Juifs de déicides, c'est la même erreur que font les catholiques (et orthodoxes) quand ils qualifient la vierge Marie de «mère de Dieu» (depuis un concile tenu à Éphèse en 431) ; elle est mère de Jésus en rapport avec Son humanité, non pas en rapport avec Sa divinité. Pareillement la mise à mort du Seigneur est en rapport avec Son humanité, non pas en rapport avec Sa divinité. Dieu ne peut pas être mis à mort.

La chrétienté moderne a décidé à tort de ne plus considérer les Juifs comme responsables de la mort de Christ.

On confond responsabilité et conséquences de la responsabilité, on confond jugement de la part des hommes et de la part de Dieu. La responsabilité des Juifs est reconnue par l'Écriture, Matt. 27:25, Zach. 12:10, et le Seigneur en croix a prié le Père disant «Père pardonne-leur, ils ne savent ce qu'ils font». Il a demandé le pardon, ce qui est le contraire de nier la responsabilité et l'existence de la culpabilité. — La culpabilité des Juifs, ou tout au moins celle de leurs chefs religieux, en rapport avec la mise à mort de Jésus est expréssément affirmée par l'apôtre Pierre (Actes 5:30) et par le martyr Étienne (Actes 7:52). On remarque que Zach.12:10 attribue aux Juifs le fait d'avoir "percé" le Seigneur ; si les Romains l'ont fait matériellement, la paternité de l'Actes revient moralement aux Juifs (Matt.27).

Reconnaitre la culpabilité des Juifs n'est pas une source d'antisémitisme pour le vrai chrétien.

On prétend habituellement que reconnaitre la culpabilité des Juifs est une source d'antisémitisme, mais c'est là ignorer entièrement le vrai esprit chrétien selon la sainte Écriture.
1. L'apôtre Paul affirme que les Juifs ne plaisent pas à Dieu et que la colère de Dieu est venue sur eux (1 Thes. 2:15-16), mais il affirme ailleurs à maintes reprises son grand amour pour son peuple (Rom. 9:1-5; 10:1; 11:28b).
2. L'apôtre Pierre qui affirme la culpabilité des Juifs en Actes 5:30, dit immédiatement après (5:31), que Jésus ainsi mis à mort, a été exalté par Dieu pour être 'prince ET SAUVEUR', afin de donner la repentance à Israël et la rémission des péchés.— Bien loin de susciter l'animosité, Pierre présente Jésus comme Sauveur qui ôte les péchés.
3. Affirmer la culpabilité des Juifs ne permet pas de se croire supérieur(s) à eux ou meilleur(s) qu'eux. Bien au contraire, l'Écriture souligne souvent la culpabilité commune de tous les hommes. L'écriteau «Roi des Juifs» fixé sur la croix et écrit en hébreu, grec et latin, les trois grandes langues de l'époque, témoignait de cette culpabilité commune. — Le romain Pilate a beau s'être lavé les mains pour affirmer sa propre innocence et renvoyer la culpabilité sur les Juifs (Matt. 27:24), cela ne lui a pas fait échapper à sa propre responsabilité en raison de sa fonction et de son titre de gouverneur (Matt. 27:2 et Luc 3:1 ; Actes 4:27). Les nations ont clairement une part de responsabilité dans la mise à mort du Seigneur.
4. Dieu considère également Juifs et nations comme coupables devant Lui (Rom. 1:18-32 pour les nations; Rom. 3:17-29 pour les Juifs), et ensuite Il fait miséricorde aux uns autant qu'aux autres (Rom. 11:32).
5. La parabole des deux esclaves endettés en Matt. 18:23-35 montre que, quand on est coupable, on n'a pas à accuser d'autres également coupables, mais à un degré différent.
6. Mépriser les Juifs pour leur rôle dans la mise à mort du Seigneur, c'est aussi ignorer que Dieu leur accordera le plein pardon et une pleine restauration définitive quand ils se seront repentis (ce qui aura lieu, c'est certain ; de nombreuses prophéties en parlent), tandis qu'alors les nations tomberont sous le jugement de Dieu.