La FOI, ou : LE JUSTE VIVRA DE FOI

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Les disciples (en leur qualité d'apôtres, Luc 17:5a) pensaient que tous leurs problèmes seraient résolus et toutes les difficultés de la vie seraient solutionnées s'ils avaient davantage de foi. Aussi demandèrent-ils au Seigneur de leur augmenter la foi (Luc 17:5b). La réponse du Seigneur leur dit que l'ordre convenable des choses n'est pas de satisfaire à leurs besoins, mais à ceux du Maitre (Luc 17:7-9), et pour cela il fallait «faire toutes les choses qui leur avaient été commandées» (Luc 17:10a). C'est cela qui devait les occuper, et non pas l'importance qu'ils pouvaient avoir, eux (Luc 17:10b).

«Le juste vivra de FOI» est une déclaration d'Habakuk qui est citée trois fois dans le Nouveau Testament. C'est dire son importance.

La première citation, Romains 1:17, correspond au besoin fondamental : la justification, indispensable au salut et à la nouvelle naissance.

La deuxième citation, Galates 3:11, fait suite, et concerne ce qui dirige la vie chrétienne : c'est la foi, non pas la loi.

La dernière citation, Hébreux 10:38, continue cette suite. On a commencé la marche chrétienne, et voilà les difficultés qui s'amoncellent ; le croyant s'interroge alors devant le développement du mal. Les Hébreux avaient affaire aux souffrances, à l'opprobre, aux afflictions, à l'emprisonnement pour les uns, à l'enlèvement de leurs biens pour d'autres (Héb. 10:32-34). Ils avaient certes de la confiance (Héb. 10:35), mais ils étaient tous en danger de la perdre à cause de l'ampleur de l'épreuve. La réponse divine est un encouragement à ne pas perdre cette confiance (Héb. 10:35a) en raison de la certitude que le Seigneur vient bientôt (Héb. 10:37, même si un jour est comme mille ans, 2 Pierre 3:8). Leur vrai besoin, dans l'immédiat n'était pas la solution de toutes leurs difficultés, mais (2) la patience après (1) avoir fait la volonté de Dieu (Héb. 10:36).

Cette réponse de l'épître aux Hébreux rejoint le message du Seigneur en Luc 17, mais est aussi le sens de la prophétie d'Habakuk. D'abord scandalisé par l'iniquité du peuple, il criait à Dieu pour être sauvé de l'oppression, de la dévastation et de la violence (Hab. 1:2-4). La réponse divine lui décrit le châtiment qui allait s'abattre sur le peuple par le moyen des chaldéens (Hab. 1:5-10), une nation formidable et terrible dont la prestance était impressionante («son jugement et sa dignité procède d'elle-même»). Ces chaldéens étaient des instruments du gouvernement de Dieu. Mais voilà qu'Habakuk parait découvrir que le remède est pire que le mal (Hab. 1:11 « il changera de pensée, et passera outre et péchera : cette puissance qu'il a est devenue sont dieu». Habakuk réclame alors à nouveau l'intervention de Dieu, mais cette fois-ci contre ces instruments du jugement de Dieu (Hab. 1:12-17); il fait appel au caractère de Dieu Lui-même : comment peut-Il supporter de pareils agissements alors qu'Il a les yeux trop purs pour voir le mal ! (Hab. 1:13). La réponse de Dieu est ferme et générale («écris la vision et grave-la sur des tablettes» Hab. 2:2), elle laisse entendre qu'il faudra encore du temps («elle parle de la fin», «si elle tarde, attends-la» - Hab. 2:3), et en attendant «le juste vivra de foi». La prophétie d'Habakuk montre que pendant ce temps d'attente de la foi, des malheurs s'exerceront sur le peuple (Hab. 2:6-20), Dieu ayant une pleine connaissance de son état, et ce qui revient au fidèle (Habakuk), c'est la prière (Hab. 3) dans la pleine certitude du triomphe final de la gloire de Dieu (Hab. 2:14; 3:3-6). Cette prière se termine par la louange joyeuse et paisible (3:18-19) , mais pour le moment l'homme de foi (Habakuk) a pleinement compris que le besoin est certes l'intervention de Dieu en grâce («ravive ton oeuvre au milieu des années», «souviens-toi de la miséricorde» - Hab. 3:2), mais que l'état de choses est tel que la colère de Dieu doit avoir son cours («dans la colère, souviens-toi de la miséricorde» - Hab. 3:2).

Ce développement sur les circonstancs de la vie, avec l'intervention de Dieu en grâce et en gouvernement, correspond à ce que le Seigneur enseignait aux disciples en Luc 17 : l'importance que les besoins du Maitre soient satisfaits en premier. L'issue finale ne fait aucun doute («la vision est encore pour un temps déterminé... elle viendra sûrement» - Hab. 2:3, car le croyant sait que «l'Éternel est dans le palais de Sa sainteté» - Hab. 2:20a), mais pour le moment les choses ne peuvent pas se clore, car le brouhaha des nations n'a pas encore fait silence devant Dieu (Hab. 2:20b). Ce n'est qu'à la voix de la trompette du dernier ange que le mystère de Dieu sera terminé (Apoc. 10:7) - le mystère de Dieu, c'est-à-dire le mystère du pourquoi Dieu tarde tant à opérer son jugement. Or il tarde parce qu'il faut que, même au travers de la colère, sa grâce et sa miséricorde s'exercent, que Son oeuvre s'opère et que Sa gloire soit manifestée.

Que faire en attendant et dans ces circonstances ? Par la Parole de Dieu, le croyant sait ces choses, et la foi le fait vivre : c'est toute la force du «LE JUSTE VIVRA DE FOI», la vie de confiance du fidèle de Psaumes 16:1 et Héb. 10:35. Au travers de tout ce qui peut paraître terrible et douloureux et contraire à la volonté de Dieu dans le présent, la foi et la confiance s'attachent à satisfaire les besoins du Maitre selon Luc 17, c'est-à-dire à faire la volonté de Dieu en toutes choses.