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Prier avant le repas ?

Gerrid Setzer [ajouts bibliquest entre crochets]

 

Folge Mir Nach 2020-1 p. 8-11

Table des matières :

1        Dans les Évangiles

1.1         [Les cas de prière avant de manger]

1.2         [Les cas d’absence de prière avant de manger]

2        Dans les Actes et les épîtres

2.1         [Actes]

2.2         [Romains]

2.3         [Corinthiens]

2.4         [Timothée]

3        Un témoignage

 

 

Les chrétiens doivent-ils prier avant de manger ? S’agit-il simplement d’une bonne habitude, d’une belle coutume chrétienne, ou cela peut-il être justifié à partir du Nouveau Testament ? La réponse est nette.

 

Pour de nombreux lecteurs de ce site, prier avant de manger va de soi. Néanmoins, il est certainement utile de regarder d’un peu plus près ce que le Nouveau Testament nous en dit, à nous chrétiens. Il n’y a aucun commandement disant que les chrétiens doivent prier avant de manger. Mais de nombreux passages de la Bible témoignent clairement que prier avant un repas est ce que Dieu attend de Ses enfants.

 

1         Dans les Évangiles

1.1        [Les cas de prière avant de manger]

En lisant les évangiles, on se rend compte que notre modèle parfait, le Seigneur Jésus Christ, a plusieurs fois rendu grâces avant un repas. Au total, il y a quinze mentions du Fils de Dieu en train de rendre grâces ou bénissant pour la nourriture et la boisson dans diverses circonstances :

●         Lors de la multiplication des pains pour les quatre mille, le Seigneur a rendu grâces pour les pains et, selon le récit de Marc (Marc 8:6.7), encore une nouvelle fois pour les poissons. En Matthieu 15:36 la prière n’est mentionnée qu’une fois.

●         Lors de la multiplication des pains pour les cinq mille, le Seigneur a rendu grâces pour les pains et les poissons. Voir Matthieu 14:19 ; Marc 6:41 ; Luc 9:16 ; Jean 6:11, 23.

●         Lors de l’institution du repas du souvenir (Cène), le Seigneur a rendu grâces pour le pain et aussi pour la coupe. Voir Matthieu 26:26,27 (2 fois) ; Marc 14:22,23 (2 fois) ; Luc 22:17,19 (2 fois).

●         Devant les «disciples d’Emmaüs», le Seigneur a rendu grâces pour le pain avant de le rompre et de le donner aux disciples. Voir Luc 24:30.

 

Il n’y a personne d’autre dans la Bible qui rende davantage grâces pour la nourriture et la boisson que le Fils de Dieu Lui-même. Cela devrait suffire pour nous stimuler à suivre Ses traces aussi dans ce domaine.

Nous savons par les évangiles que le Seigneur a souvent prié pour la nourriture sans que nous sachions les mots qu’Il a utilisés pour cela. La raison en est évidente : sinon, Ses paroles seraient certainement devenues comme un rituel et n’auraient été répétées des millions de fois que machinalement avant les repas. Dieu ne veut pas d’un tel rite chez Ses enfants. Il veut que nous recevions consciemment ce que Sa main nous donne, et que nous L’en remerciions du fond du cœur. Une prière qui vient du cœur sera toujours renouvelée, et ne s’épanchera pas dans des formules toujours identiques.

 

1.2        [Les cas d’absence de prière avant de manger]

Il est vrai qu’on trouve quand même dans la Bible des événements où le Seigneur Jésus distribue de la nourriture sans qu’une prière de Sa part ne soit rapportée au préalable.

En Jean 21:9-14, on lit que le Seigneur Jésus donna du pain et du poisson à Ses disciples sans qu’il soit parlé de prière. Cela ne signifie pas, bien sûr, que le Seigneur n’a pas prié, mais ce n’est tout simplement pas mentionné. La raison en est peut-être que l’écrivain Jean annonçait là de manière voilée la bénédiction du Royaume millénaire, et qu’il n’était pas convenable de décrire dans cette scène quelque chose faisant allusion à l’abaissement et à la dépendance du Seigneur Jésus.

Également en Luc 24:36-43, le Seigneur ressuscité demande quelque chose à manger aux disciples pour prouver qu’Il n’est pas un esprit, mais qu’Il est là corporellement devant eux. Ils lui tendirent un morceau de poisson cuit et un peu d’un rayon de miel. Le Seigneur l’a accepté et l’a mangé devant les disciples étonnés. Une prière d’action de grâces n’est pas rapportée. La raison en est peut-être que ce n’était pas un repas régulier. Quoi qu’il en soit, il est clair que, même si nous ne mangeons quelque chose qu’en passant (cf. Luc 6:1), nous devons toujours avoir un cœur reconnaissant envers Dieu, car tout vient de Lui (1 Chr. 29:14).

 

2         Dans les Actes et les épîtres

Dans les Actes des apôtres et dans les épîtres, l’apôtre Paul, fidèle disciple du Seigneur Jésus et bien connu, nous donne d’autres indications sur le sujet.

 

2.1        [Actes]

Tout d’abord, nous constatons que l’apôtre Paul a prié à haute voix en public pendant un voyage dans un navire : «Quand il eut dit ces choses, ayant pris du pain, il rendit grâces à Dieu devant tous, et, l’ayant rompu, il se mit à manger» (Actes 27:35).

 

2.2        [Romains]

Dans l’épître aux Romains, Paul traite en détail de la question de l’alimentation. En Rom. 14:6, il écrit : «Celui qui mange, mange à cause du Seigneur, car il rend grâces à Dieu ; et celui qui ne mange pas, ne mange pas à cause du Seigneur, et il rend grâces à Dieu ». Certains chrétiens de Rome mangeaient en principe toutes sortes d’aliments, tandis que d’autres s’abstenaient de certains aliments parce qu’ils estimaient devoir encore respecter les prescriptions de l’Ancien Testament (cf. Rom. 14:2). Or peu importe ce qu’on mange, que ce soit de la viande ou des légumes, — on «rend grâces à Dieu» ! C’est évident.

 

2.3        [Corinthiens]

En 1 Cor. 10:30, 31, Paul écrit : «Si moi je participe avec action de grâces, pourquoi suis-je blâmé pour une chose dont moi je rends grâces ? Soit que vous mangiez, soit que vous buviez ou quoi que vous fassiez, faites tout pour la gloire de Dieu». Quand Paul mangeait, il veillait à ne rien manger qui puisse amener quelqu’un à blâmer ce qu’il faisait, par exemple en mangeant de la viande provenant d’un sacrifice à une idole. Il ne voulait pas que quelqu’un blâme ce pourquoi il avait rendu grâces à Dieu. On retrouve ceci : l’action de grâces pour le repas est obligatoire. Elle fait partie du repas, si on veut manger à la gloire de Dieu.

 

2.4        [Timothée]

En 1 Tim. 4:1-5, nous lisons : « Or l’Esprit dit expressément qu’aux derniers temps quelques-uns apostasieront de la foi, … prescrivant de s’abstenir des viandes que Dieu a créées pour être prises avec action de grâces par les fidèles et par ceux qui connaissent la vérité ; car toute créature de Dieu est bonne et il n’y en a aucune qui soit à rejeter, étant prise avec action de grâces, car elle est sanctifiée par la parole de Dieu et par la prière » (1 Tim. 4:1-5).

C’est un passage remarquable pour notre sujet ! Trois fois, Paul parle d’actions de grâces ou de prière lorsqu’il s’agit de prendre de la nourriture :

●         Dieu a créé la nourriture «pour être prise avec action de grâces».

●         Tout ce que Dieu a créé est bon «si on le prend avec action de grâces».

●         La créature de Dieu qui sert de nourriture est «sanctifiée par la parole de Dieu et la prière». Elle est sanctifiée objectivement par la Parole de Dieu, c’est-à-dire que la Bible indique clairement qu’il nous est permis de prendre n’importe quelle nourriture (*) sans être rendu impur. La nourriture est sanctifiée subjectivement par la prière, c’est-à-dire que, lorsque nous rendons grâces pour la nourriture, nous mettons la nourriture en liaison avec Dieu et nous en faisons une chose à laquelle Il peut prendre plaisir. Il ne faut pas l’oublier !

 

(*) Il y a l’exception «des choses sacrifiées aux idoles», du «sang» et de «ce qui est étouffé» (Actes 15:29).

 

3         Un témoignage

Les passages de la Bible cités montrent clairement que nous avons à rendre grâces avant un repas. Nous devrions le faire aussi bien à la maison qu’en public. Si plusieurs personnes participent à un repas et que la situation le permet, on peut prier à haute voix en public. C’est ce que le Seigneur Jésus a fait, et aussi l’apôtre Paul. C’est un témoignage clair vis-à-vis de ce monde ingrat, qui reçoit mille fois les dons de Dieu sans pour autant honorer une seule fois le Donateur. Il se peut que nous récoltions alors des regards d’apitoiement. Souvent, cependant, de telles prières sont l’occasion de parler de la foi à quelqu’un, ou de permettre à des chrétiens de se reconnaître mutuellement comme enfants de Dieu. — Donnez à Dieu, en retour, de l’honorer davantage par nos prières à table !