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Achète la vérité, et ne la vends point


Proverbes 23: 23

Muller W.

ME 1993, p. 79

Table des matières :

 

1        Où trouver la vérité?

2        Un prix à payer

3        Vendre la vérité

4        «Il vous conduira dans toute la vérité»

5        Déclin et réveils

6        Conclusion

 

 

Les paroles du titre contiennent une très ancienne instruction adressée par un père à son fils. Bien qu’écrite il y a environ trois millénaires, elle n’a perdu ni sa force ni son importance.

 

1         Où trouver la vérité?

Mais où trouver la vérité? Où se trouve le roc inébranlable pour le pied chancelant? La vérité se trouve-t-elle dans le monde? Le prophète doit constater avec tristesse: «Le jugement est repoussé en arrière, et la justice se tient loin; car la vérité a trébuché sur la place publique, et la droiture ne peut entrer. Et la vérité fait défaut» (Ésaïe 59: 14, 15).

Mais alors, au milieu d’un monde injuste, le Fils de Dieu déclare: «Je suis la vérité» (Jean 14: 6). Dieu soit béni! «La grâce et la vérité vinrent par Jésus Christ» (Jean 1: 17). Par Jésus, tout a été placé dans la vraie lumière. Il est la vraie mesure pour tout. La parole de Dieu est également «la vérité». Le Seigneur en rend témoignage lui-même dans sa prière au Père: «Sanctifie-les par la vérité; ta parole est la vérité» (Jean 17: 17).

Lorsque le Seigneur, le témoin fidèle et véritable, se tint devant Pilate, il rendit témoignage de sa propre personne en disant: «Moi, je suis né pour ceci, et c’est pour ceci que je suis venu dans le monde, afin de rendre témoignage à la vérité. Quiconque est de la vérité, écoute ma voix». Pilate n’a pu répondre à ces mots que par la question: «Qu’est-ce que la vérité?» (Jean 18: 37, 38). Il n’était pas disposé à acheter la vérité. Il n’était pas «de la vérité». Au contraire, il était du méchant; il faisait partie de ceux à qui le Seigneur avait dit: «Vous, vous avez pour père le diable, et vous voulez faire les convoitises de votre père. Lui n’a pas persévéré dans la vérité, car il n’y a pas de vérité en lui» (Jean 8: 44).

«Qu’est-ce que la vérité?» – ainsi parle dédaigneusement la créature à son Créateur, celui qui est la vérité. L’homme naturel est plus ou moins enclin à employer un tel ton. En effet, il peut sembler insensé de chercher la vérité dans un monde de mensonge. Mais «achète la vérité», déclare la voix divine. On peut l’obtenir, «car l’Éternel donne la sagesse; de sa bouche procèdent la connaissance et l’intelligence» (Proverbes 2: 6).

Acheter est une chose personnelle. «Si quelqu’un a des oreilles, qu’il écoute», dit l’Écriture. Chacun est responsable pour lui-même d’écouter et d’acheter, et Dieu, qui connaît les cœurs, discerne les motifs qui les animent. «Tu viens à la rencontre de celui qui se réjouit à pratiquer la justice, de ceux qui se souviennent de toi dans tes voies!» (Ésaïe 64: 5).

«Venez, achetez sans argent et sans prix du vin et du lait» (Ésaïe 55: 1). C’est ainsi qu’il faut commencer. Celui qui mène deuil et qui a soif (car c’est à de tels que Dieu s’adresse) reçoit ce qui réjouit le cœur  c’est ce dont le vin est le symbole , selon la parole de Christ: «Bienheureux ceux qui mènent deuil, car c’est eux qui seront consolés» (Matthieu 5: 4). Mais celui qui achète reçoit également du lait: la nourriture nécessaire à la nouvelle vie, et il l’obtient gratuitement. Dieu offre son don gratuitement: «Que celui qui veut prenne gratuitement de l’eau de la vie» (Apocalypse 22: 17).

 

2         Un prix à payer

Mais l’Écriture nous enseigne par plusieurs exemples que l’acquisition de la vérité se lie à certaines conditions. Autrement dit: la vérité se paye; pour l’acquérir, il faut mettre le prix.

La première condition est la crainte de Dieu. «La crainte de l’Éternel est le commencement de la sagesse; tous ceux qui pratiquent ses préceptes auront une bonne intelligence» (Psaumes 111: 10).

La vie de Joseph est un bel exemple de cette crainte. Sur la vie de cet homme fidèle se trouve, en quelque sorte, l’inscription: «Je crains Dieu». Quelle en fut la conséquence? «Et l’Éternel était avec Joseph; et il étendit sa bonté sur lui» (Genèse 39: 21).

Chez Daniel et ses amis, nous voyons également que l’acquisition de la vérité est liée à la crainte de Dieu. Comme conséquence de cette crainte, il leur fut donné «de la science et de l’instruction dans toutes les lettres et dans toute la sagesse» (Daniel 1: 17).

Dieu ne communique pas ses pensées à des hommes impies. «Car à l’homme qui est bon devant lui, Dieu donne sagesse et connaissance et joie» (Ecclésiaste 2: 26).

Associée à la crainte de Dieu, une seconde condition est une étude assidue de la parole de Dieu. «Toute écriture est inspirée de Dieu, et utile pour enseigner, pour convaincre, pour corriger, pour instruire dans la justice, afin que l’homme de Dieu soit accompli et parfaitement accompli pour toute bonne œuvre» (2 Timothée 3: 16, 17). Mais cette étude doit être accompagnée de prières, selon l’encouragement du Seigneur dans l’évangile: «Demandez, et il vous sera donné; cherchez, et vous trouverez car quiconque demande, reçoit; et celui qui cherche, trouve» (Matthieu 7: 7, 8).

En outre, la foi est indispensable pour entrer dans les pensées de Dieu: «Et si quelqu’un de vous manque de sagesse, qu’il demande à Dieu qui donne à tous libéralement et qui ne fait pas de reproches, et il lui sera donné; mais qu’il demande avec foi, ne doutant nullement» (Jacques 1: 5, 6).

Salomon, qui fit à son fils cette injonction: «Achète la vérité», avait lui-même acquis par la crainte de Dieu et par la prière une riche part de sagesse et de connaissance (2 Chroniques 1: 7-12).

 

3         Vendre la vérité

Jusqu’à présent, nous avons cité des personnes qui ont observé la première partie de l’injonction «Achète la vérité, et ne la vends point». Joseph, Daniel et ses amis, Salomon ont tous acheté la vérité. Mais à quoi correspond la deuxième partie de l’injonction: «et ne la vends point»? On peut faire l’extension de cette expression à toute bénédiction reçue de Dieu et dont on risque de faire bon marché par négligence ou mépris. Voici tout d’abord des cas de personnes qui n’ont pas pris à cœur cet avertissement.

Citons d’abord Ésaü. Celui-ci ne faisait évidemment pas partie de ceux qui avaient acheté la vérité. Mais il fut un homme qui vendit sa précieuse part légèrement. Ésaü était le premier-né et possédait tous les privilèges liés à cette position. Mais il «méprisa son droit d’aînesse» (Genèse 25: 34) et le vendit pour un potage de lentilles. En conséquence, l’écriture le nomme un profane; il a mésestimé le don de Dieu; aussi fut-il rejeté lorsqu’il désira hériter de la bénédiction (Hébreux 12: 17).

Samson aussi fait partie de ceux qui n’ont pas tenu compte de l’avertissement: «ne la vends point». Lorsque l’ange avait annoncé sa naissance, il avait dit: «le jeune garçon sera nazaréen de Dieu dès le ventre de sa mère, jusqu’au jour de sa mort» (Juges 13: 7). Par cet homme, Dieu a accompli de grandes choses en faveur de son peuple Israël, mais de quelle affligeante manière a-t-il abandonné sa place de nazaréen! Esclave d’une femme étrangère, il révéla son secret. Il perdit en conséquence ses deux yeux et mourut avec ses ennemis.

Mais que dire de la fin de la vie du roi Salomon, cet homme doué d’une manière exceptionnelle, distingué à tous égards et par la plume duquel Dieu nous a donné cette parole: «Achète la vérité, et ne la vends point»? Au temps de sa vieillesse, il vendit – et à quel prix méprisable – ce qu’il avait acheté de Dieu dans sa jeunesse. Les conséquences furent terribles. «Et l’Éternel eut de la colère contre Salomon, parce que son cœur s’était détourné de l’Éternel, le Dieu d’Israël, qui s’était révélé à lui deux fois, et lui avait commandé, à ce sujet, de ne pas aller après d’autres dieux, et il ne garda pas ce que l’Éternel lui avait commandé. Et l’Éternel dit à Salomon: Parce que tu as fait cela, et que tu n’as pas gardé mon alliance et mes statuts, que je t’ai commandés, je t’arracherai certainement le royaume, et je le donnerai à ton serviteur» (1 Rois 11: 9-11). Oui, la crainte de Dieu est autant nécessaire pour garder que pour acquérir la vérité.

C’est bien différemment qu’a agi Naboth, le Jizreélite (1 Rois 21). Lorsque l’impie roi Achab l’engagea à lui vendre sa vigne, Naboth refusa: «Que l’Éternel me garde de te donner l’héritage de mes pères». Et il dut mourir à cause de son obéissance au commandement de l’Éternel (Nombres 36: 7-9).

 

4         «Il vous conduira dans toute la vérité»

À la suite et en conséquence de la résurrection et de la glorification de Christ, le Saint Esprit, l’Esprit de vérité  est descendu sur la terre. Le Seigneur Jésus en a lui-même parlé à ses disciples à la fin de sa vie: «J’ai encore beaucoup de choses à vous dire; mais vous ne pouvez les supporter maintenant. Mais quand celui-là, l’Esprit de vérité, sera venu, il vous conduira dans toute la vérité» (Jean 16: 12, 13).

«Toute la vérité». Quelle profondeur dans cette expression! Dieu nous a communiqué tout son conseil (Actes des Apôtres 20: 27). Paul, à qui la «grâce a été donnée d’annoncer parmi les nations les richesses insondables du Christ, et de mettre en lumière devant tous quelle est l’administration du mystère caché dès les siècles en Dieu qui a créé toutes choses» priait le Père de notre Seigneur Jésus Christ pour que les croyants d’Éphèse soient capables «de comprendre avec tous les saints quelle est la largeur et la longueur, et la profondeur et la hauteur,  et de connaître l’amour du Christ qui surpasse toute connaissance» (Éphésiens 3).

Dans ses épîtres, Jean mentionne fréquemment la vérité. Nous lisons par exemple dans sa deuxième épître: «L’ancien à la dame élue et à ses enfants, que j’aime dans la vérité,  et non pas moi seul, mais aussi tous ceux qui connaissent la vérité,  à cause de la vérité qui demeure en nous et qui sera avec nous à jamais Je me suis fort réjoui d’avoir trouvé de tes enfants marchant dans la vérité, comme nous en avons reçu le commandement de la part du Père».

Si l’avertissement «d’acheter la vérité» était déjà nécessaire du temps de Salomon, ne l’est-il pas encore plus aujourd’hui?

 

5         Déclin et réveils

Au cours des siècles du christianisme, les chrétiens d’une manière générale ont malheureusement vendu peu à peu la vérité. Rappelons seulement la vérité concernant la justification par la foi, l’unité du corps de Christ, la venue du Seigneur pour les siens, la vérité de l’appel céleste des enfants de Dieu en contraste avec l’espérance d’Israël, etc. Il est humiliant de constater comment se sont réalisées ces paroles du Seigneur: «Or, comme l’époux tardait, elles s’assoupirent toutes et s’endormirent» (Matthieu 25: 5).

Mais Dieu soit béni, il y a toujours eu des hommes qui par sa grâce ont été amenés à «acheter la vérité». Au 16e siècle, quand Dieu remit en lumière la vérité de la justification par la foi  en contraste avec la doctrine de la justification par les œuvres , les réformateurs achetèrent à grand prix cette vérité fondamentale du christianisme.

Il en fut de même lorsque le Seigneur, au début du siècle dernier, révéla à son Église des vérités oubliées depuis longtemps, et cela dans une mesure exceptionnellement riche. Là aussi, des hommes fidèles, à grand prix, achetèrent la vérité, l’annoncèrent à travers diverses persécutions et la publièrent dans des écrits, selon que Dieu leur en accorda la grâce.

Notre génération a été mise en contact avec la vérité retrouvée. Nous l’avons pour ainsi dire héritée, mais nous ne l’avons pas achetée à grand prix comme ceux qui nous l’ont annoncée. Prenons garde de ne pas reculer les bornes anciennes que nos pères ont posées (Proverbes 22: 28), et ainsi, sans nous en rendre compte, vendre à nouveau la vérité.

Dans sa dernière lettre, Paul doit rappeler à son bien-aimé Timothée que tous les croyants habitant en Asie s’étaient détournés de lui (2 Timothée 1: 15). Pourquoi? Le chemin de la vérité leur était certainement devenu trop étroit et l’opprobre de Christ trop pesant. Il y a un prix à payer pour tenir fermement la vérité! Cet homme éprouvé, qui pouvait se nommer «administrateur des mystères de Dieu», le savait fort bien, et c’est pour cette raison qu’il écrit un peu plus loin: «Mais je mortifie mon corps et je l’asservis, de peur qu’après avoir prêché à d’autres, je ne sois moi-même réprouvé» (1 Corinthiens 9: 27).

 

6         Conclusion

En évoquant l’avertissement: «Et ne la vends point», ne pouvons-nous pas porter nos yeux sur notre Seigneur Jésus Christ lui-même, modèle parfait en toutes choses? Le diable le tente et l’invite en quelque sorte à vendre la vérité et à se renier lui-même lorsqu’il lui dit: «Je te donnerai toute cette autorité et la gloire de ces royaumes; car elle m’a été donnée, et je la donne à qui je veux. Si donc tu te prosternes devant moi, elle sera toute à toi». Mais le Seigneur le vainc par cette parole: «Il est écrit: Tu rendras hommage au Seigneur ton Dieu, et tu le serviras lui seul» (Luc 4: 5-8).

Un fidèle serviteur du Seigneur disait: «Avoir saisi la vérité ou avoir été saisi par elle sont deux choses différentes. Dans ces derniers jours, nous avons besoin de fermeté dans la foi, d’un cœur large qui embrasse tous les saints, de la sagesse pour séparer ce qui est précieux de ce qui est vil, et de l’obéissance. L’obéissance est toujours humble et ferme».

En ce qui concerne l’héritage terrestre, un proverbe dit: Ce dont tu as hérité de tes pères, acquiers-le pour le posséder.

Ces paroles sont pour nous tous, et principalement pour les plus jeunes. Pour estimer la vérité et en jouir, il faut l’acheter. Et lorsqu’on l’a véritablement achetée, on sera peu disposé à la vendre.