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Au sujet de la prière
Maurice-Jean Koechlin
Table des matières abrégée :
1 Avant toutes choses (la prière) — 1 Tim. 2:1
2 Tout souvenir doit être une prière
Table des matières détaillée :
1 Avant toutes choses (la prière) — 1 Tim. 2:1
2 Tout souvenir doit être une prière
2.1 Deutéronome 32:7 — les jours d’autrefois
2.2 Ecclésiaste 12:1 — notre Créateur
2.3 Deutéronome 8:2 — le chemin passé
2.4 Deutéronome 9:7 — nos fautes
2.6 Hébreux 13:7 — les conducteurs
2.7 2 Timothée 1:3 — nos frères
2.8 Exode 20:8 — le culte du dimanche
2.9 2 Timothée 2:8 — Jésus Christ
Les sous-titres ont été ajoutés par Bibliquest
ME 1960 p. 176
L’apôtre Paul avait beaucoup de choses à communiquer à Timothée, son enfant dans la foi, afin qu’il sache «comment il faut se conduire dans la maison de Dieu» (1 Tim. 3:14-15).
Il y avait des choses à proposer aux frères (4:6) et même à ordonner (4:11). Il y en avait aussi dont il devait s’occuper en y étant tout entier (4:15) et en y persévérant (4:16). Il en était d’autres encore, que Timothée avait à ordonner en rapport avec la piété qui doit se manifester dans les relations de famille (5:7). Il y avait des choses essentielles que l’apôtre adjure solennellement son enfant de garder (5:21), relatives à la sainteté qui sied à la maison de Dieu. Timothée devait enseigner toutes ces choses et exhorter (6:2). D’autre part il en était aussi qu’il devait fuir (6:11) tout en poursuivant la justice, la piété, la foi, l’amour, la patience, la douceur d’esprit.
Mais avant toutes ces choses, il en est une à laquelle nous sommes tous exhortés, parce qu’elle est en quelque sorte la clef de la piété, sujet principal de cette épître. C’est la prière (2:1).
Si nous ne réalisons pas, avant toutes autres choses ― qui en découlent d’ailleurs ― cette communion intime avec le Seigneur, dans la prière et, en même temps, dans les actions de grâces, notre piété ne sera ni vivifiée, ni entretenue, sa puissance faiblira, et nous courrons le danger d’en arriver à une simple forme de piété qui pourra un temps tromper les autres, mais ne trompera pas Dieu.
Exhortons-nous donc l’un l’autre à persévérer dans la prière, soit individuellement, sachant que la fervente supplication du juste peut beaucoup, soit en assemblée car, ne l’oublions pas, il y a une promesse spéciale d’exaucement pour les prières adressées au Père par les deux ou trois assemblés au nom du Seigneur.
ME 1946 p. 309
«Souviens-toi des jours d’autrefois, considérez les années de génération en génération» (Deut. 32:7). Nous sommes arrivés à la fin d’une année et au seuil d’une nouvelle étape pour chacun de nous, si, d’ici là, le Seigneur n’a pas encore réalisé la promesse de sa venue, pour nous introduire dans la maison du Père.
Il place ainsi sur notre route des bornes et nous invite à nous y arrêter, pour nous souvenir des jours passés, comme le voyageur fatigué s’arrête pour regarder en arrière le chemin parcouru et prendre de nouvelles forces pour continuer sa route. Trouvons le temps de nous souvenir. Le Seigneur nous y invite bien souvent dans sa Parole et, comme l’a dit un de nos anciens conducteurs, que ce souvenir soit en même temps une prière.
«Souviens-toi de ton Créateur, dans les jours de ta jeunesse, avant que soient venus les jours mauvais et avant qu’arrivent les années dont tu diras: je n’y prends point de plaisir» (Eccl. 12:1). Nous ne savons pas ce que Dieu a préparé pour nous dans l’année qui vient. Seront-ce des jours mauvais? Préparez-vous, ― et cette parole de l’Éternel s’adresse tout spécialement aux jeunes gens ― à les affronter en vous souvenant de votre Créateur, en vous enquerrant diligemment de Lui dans son temple, afin qu’au mauvais jour vous soyez mis à couvert dans sa loge (Ps. 27:4, 5). Souvenez-vous de sa puissance et de sa grâce, «souvenez-vous du Seigneur, qui est grand» (Néh. 4:14), souvenez-vous de ce qu’Il est, de ce qu’Il a créé en vous et pour vous, de ce que vous avez reçu de Lui, des privilèges qu’Il vous a accordés. Ne les méprisez pas comme l’Israélite qui a méprisé le pays désirable (Ps. 106:24), ou comme le sacrificateur qui méprisait son nom (Mal. 1:6). On ne se moque pas de Dieu. Souvenez-vous de Lui et exaltez, avec David dans le Ps. 8, son nom, qui est magnifique par toute la terre.
«Tu te souviendras de tout le chemin par lequel l’Éternel ton Dieu t’a fait marcher ces quarante ans, dans le désert, afin de t’humilier et de t’éprouver, pour connaître ce qui était dans ton cœur, si tu garderais ses commandements ou non» (Deut. 8:2). Un chemin qui n’était pas celui que l’Israélite aurait choisi pour se rendre dans le pays de Canaan. Un chemin que nous n’aurions pas choisi non plus, parce que nos cœurs naturels n’aiment pas être humiliés. Peut-être ne comprenons-nous pas pourquoi le Seigneur nous a fait passer par ce chemin, mais le Seigneur le sait. Un jour nous le comprendrons, avec une reconnaissance infinie, mais n’attendons pas ce moment pour l’en bénir. Un chemin dans lequel nous avons peut-être soupiré, désirant comme Moïse voir la gloire de Dieu. Cette gloire nous la verrons sans voile plus tard, mais n’a-t-il pas fait passer toute sa bonté devant nous (Ex. 33:19)? David aussi l’a désiré et a fait l’expérience que sa bonté est meilleure que la vie (Ps. 63:3). Un chemin dans le désert, terre aride et altérée, sans eau, mais dans lequel nous avons reçu tous les jours la nourriture nécessaire pour notre faim, le pain venu du ciel, et l’eau pour notre soif, l’eau du Rocher qui nous a suivis jour après jour. Un chemin dans lequel nous nous sommes souvent sentis lassés, mais le Seigneur aussi a été lassé du chemin. Un chemin qui montait, mais vers le ciel. Souvenons-nous de ses tendres soins. Souvenons-nous des épreuves que nous avons eues à traverser, au cours desquelles nous avons connu ses compassions toujours nouvelles. Avons-nous traversé des jours de détresse? Souvenons-nous qu’Il a été en détresse avec nous et l’Ange de sa face nous a sauvés: dans son amour et dans sa miséricorde Il nous a rachetés et Il s’est chargé de nous et Il nous a portés tous les jours d’autrefois (És. 63:9). Oui, souvenons-nous de sa miséricorde. N’avons-nous pas fait l’expérience que «l’Éternel est près de ceux qui ont le cœur brisé» (Ps. 34:18)? Que ce soit une prière d’actions de grâces. Mais souvenons-nous aussi des jours de joie et de rafraîchissement qu’Il nous a donnés dans le chemin, des jours de repos, de paix et d’allégresse. «Souvenez-vous de ses œuvres merveilleuses» (Ps. 105:5) et bénissez son Nom.
«Souviens-toi et n’oublie pas comment tu as excité à colère l’Éternel ton Dieu» (Deut. 9:7). Souvenons-nous avec humiliation de nos fautes, de nos faux pas, empreints dans la poussière du chemin, mais n’avons-nous pas réalisé aussi que, s’il y a un moment dans sa colère, il y a une vie dans sa faveur (Ps. 30:5). Confessons nos fautes devant Lui, Il ne fait pas de reproches (Jac. 1:5) et Il est puissant aussi pour pardonner, Lui qui a dit: «Je ne me souviendrai plus jamais de leurs péchés ni de leurs iniquités» (Héb. 8:12).
«Souvenez-vous des paroles qui ont été dites auparavant» (Jude 17). Nous avons lu et entendu sa Parole bien souvent pendant l’année écoulée. L’avons-nous méditée, gardée dans nos cœurs et appliquée dans notre vie? En avons-nous fait vraiment notre nourriture? «Tes paroles se sont-elles trouvées, je les ai mangées; et tes paroles ont été pour moi l’allégresse et la joie de mon cœur» (Jér. 15:16). Si Dieu nous donne d’avoir parfois des insomnies, avons-nous réalisé ce que David faisait dans le désert de Juda? «Quand je me souviens de toi sur mon lit, je médite de toi durant les veilles de la nuit» (Ps. 63:6). Qu’Il nous donne de nous souvenir de sa Parole.
«Souvenez-vous de vos conducteurs» (Héb. 13:7). Beaucoup nous ont quittés et, en pensant à la fin de cette année à ceux qui nous ont devancés, auxquels nous ne pouvons plus nous adresser comme nous le faisions, pour recevoir des conseils, des enseignements et des encouragements, nous nous sentons parfois désemparés. Ils nous ont cependant laissé un exemple, et le souvenir de leur foi nous encourage et nous fortifie. Et puis ne nous ont-ils pas laissé des écrits, études et méditations que nous négligeons trop souvent de lire et d’approfondir? Que le souvenir qu’ils ont laissé se traduise aussi pour nous par l’ardente prière à Dieu, qu’Il nous donne d’imiter leur foi.
L’apôtre Paul écrivait à Timothée: «Je suis reconnaissant envers Dieu… de ce que je me souviens si constamment de toi dans mes supplications, nuit et jour» (2 Tim. 1:3). En est-il de même pour nous, et le souvenir de nos frères au travail revient-il nuit et jour dans nos supplications? Souvenir de nos frères, chacun en particulier, et souvenir des assemblées, sollicitude qui tenait l’apôtre assiégé tous les jours (2 Cor. 11:28).
L’Éternel a dit à Israël: «Souviens-toi du jour du sabbat pour le sanctifier» (Ex. 20:8) et «Si tu gardes ton pied de profaner le sabbat, de faire ton plaisir en mon saint jour… si tu l’honores en t’abstenant de suivre tes propres chemins, de chercher ton plaisir et de dire des paroles vaines, alors tu trouveras tes délices en l’Éternel» (És. 58:13). Si le sabbat fait partie de l’ancienne alliance, il y a cependant pour nous aussi un «saint jour de l’Éternel». Comment avons-nous réalisé pendant l’année écoulée cette exhortation du prophète? Si nous n’avons pas toujours trouvé nos délices en l’Éternel, n’est-ce pas parce que nous avons trop souvent suivi notre propre chemin et cherché notre propre plaisir dans ce saint jour de l’Éternel? Souvenons-nous de ce jour pour l’honorer; et n’avons-nous pas plus de motifs encore que l’Israélite pour le faire, car le souvenir de ce jour est lié pour nous à la mémoire de notre Sauveur: «Faites ceci en mémoire de moi»? Si son souvenir remplit nos cœurs pendant le culte du dimanche, il ne nous sera pas possible de trouver notre plaisir dans les choses du monde, non seulement en ce jour, mais durant tous les jours de notre vie.
«Souviens-toi de Jésus Christ» (2 Tim. 2:8). C’est là le souvenir qui domine et résume tous les autres. Au milieu des ruines qui nous entourent, dans un monde où il semble que «personne ne se souvint de cet homme pauvre» (Eccl. 9:15) qui est mort pour le salut du monde, quel bonheur de pouvoir nous souvenir de Lui, de Celui qui est mort, mais que nous ne cherchons plus parmi les morts, de Celui qui est vivant pour nous, de Celui qui nous aime, de Celui qui nous rassasiera de son image lorsque, dans le ciel, le seul souvenir qui restera sera le souvenir de sa miséricorde.
La sombre nuit pâlira désormais:
Demain le but apparaîtra sans voiles!
Le chemin monte, et vers les purs sommets
Semble déjà rejoindre les étoiles.
Là-haut, joyeux, dans l’immense avenir,
J’exalterai ton amour qui déborde,
Car, dans le ciel, il n’est qu’un souvenir,
Le souvenir de ta miséricorde.