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Un chrétien doit-il prendre part à la politique ?
Traduction libre de H.P.Barker
Table des matières :
3 Deux grandes catégories de bénédictions
5 La vie de Christ sur la terre
6 Les premiers temps du christianisme
À cette question, beaucoup répondent : «Bien sûr que oui ! Et meilleurs chrétiens ils sont, meilleurs hommes politiques ils seront».
Il est indéniable que de nombreux chrétiens font de la politique. Ils le font au nom de la justice et pour le bien de leurs semblables. Toutefois, pour le serviteur de Christ, la question primordiale devrait toujours être : Qu’est-ce qui plaît à mon Maître ? C’est ce qui lui plaît que nous avons à rechercher. Le Seigneur n’a-t-il rien exprimé dans sa Parole quant au sujet dont nous voulons nous occuper ? Voyons donc ce qu’il en est.
Des personnages de l’Ancien Testament comme Abraham, Moïse, ou David étaient-ils des chrétiens ? Qu’ils aient eu une vraie foi, qu’ils aient été de véritables saints de Dieu, cela ne fait aucun doute, mais ce n’étaient pas des chrétiens.
Un chrétien connaît Jésus Christ comme son Sauveur personnel, mort pour lui sur la croix. Par la foi en Jésus, il a été justifié et a été fait enfant de Dieu. Il appartient à la sphère de bénédictions particulières qui a été introduite par la venue du Saint Esprit sur la terre, à la suite de la mort, de la résurrection et de l’élévation de Christ dans la gloire. Le Saint Esprit habite en lui et l’unit à Christ dans les lieux célestes. Avec ses frères et soeurs dans la foi, il est appelé d’un appel céleste, et est béni de toute bénédiction spirituelle. Il est vu comme étant mort avec Christ, et comme étant ressuscité avec lui. Sa position est celle d’une identification avec Christ. Et jusqu’au jour où tout cela sera manifesté, il est appelé à marcher à la lumière de ces vérités, comme étranger et pèlerin sur la terre.
Tout ceci est clairement enseigné dans les Saintes Écritures. Il vaut la peine de les regarder de près pour s’en convaincre.
Êtes-vous sûr, cher lecteur, d’être un chrétien ? Êtes-vous justifié de tout péché et l’Esprit Saint habite-t-il en vous ? Êtes-vous un membre du corps de Christ dont lui-même est la tête glorifiée dans le ciel ? Dieu peut-il parler de vous comme de l’un de ses enfants ?
Pour avoir une vue d’ensemble du sujet qui nous occupe, rappelons qu’il plut à Dieu, dans ses conseils envers les hommes, de choisir deux peuples selon son bon plaisir.
Le premier fut Israël. Aimé d’un amour éternel et choisi depuis la fondation du monde, ce peuple a été appelé par Dieu à occuper une place unique sur la terre, pour la bénédiction de tous les autres peuples. Toutefois, il a entièrement failli à sa vocation. À la suite de plusieurs siècles de péché et de rébellion, sa méchanceté culmina dans la crucifixion du Messie promis. En raison de cet acte effroyable, Dieu a suspendu ses relations avec ce peuple coupable, bien que cette sanction ne soit pas définitive. Beaucoup de prophéties nous parlent clairement d’un jour où Dieu tournera les coeurs des fils d’Israël vers Christ. Il rétablira alors des relations directes avec eux et ils deviendront le canal par lequel Dieu pourra bénir toutes les nations de la terre.
En attendant la restauration d’Israël, Dieu a mis en lumière le propos qu’il avait conçu avant la fondation du monde concernant l’Église. Des hommes, tirés d’entre les Gentils aussi bien que d’entre les juifs, devaient être rassemblés en un seul corps pour appartenir de façon particulière à Christ, pour être ses cohéritiers et être unis à lui par les liens les plus étroits. Ce fait était un mystère caché au cours des siècles antérieurs. La révélation de ce mystère constitue un des traits caractéristiques du christianisme, et le distingue de tout ce qui a eu lieu avant, comme de tout ce qui le suivra (Éph. 3).
Israël a pour ainsi dire été mis à l’écart, de sorte que l’Église (composée de tous les vrais chrétiens à partir de la Pentecôte) puisse occuper le premier plan. Lorsqu’elle aura terminé sa course sur la terre et atteint sa glorieuse destination dans le ciel, alors Israël sera réhabilité et redeviendra le centre de la bénédiction de Dieu pour la terre.
On parle souvent d’Israël et de l’Église comme étant respectivement «le peuple terrestre» et «le peuple céleste» de Dieu. Ces expressions sont très justes. Israël a été appelé d’un appel terrestre, avec des promesses liées à la terre, tandis que l’appel de l’Église est céleste, sa vocation est céleste et ses bénédictions sont dans les lieux célestes. Cette différence est évidente si l’on se réfère aux passages des Écritures qui nous parlent de ces deux grandes catégories de bénédictions, l’une pour les juifs, l’autre pour les chrétiens.
Penchons-nous tout d’abord sur Deutéronome 28, et voyons de quelle nature sont les bénédictions promises. «Toutes ces bénédictions viendront sur toi... Tu seras béni dans la ville, et tu seras béni dans les champs. Le fruit de ton ventre sera béni, et le fruit de ta terre, et le fruit de tes bêtes, les portées de ton gros bétail, et l’accroissement de ton menu bétail ; ta corbeille sera bénie, et ta huche» (v. 2-5). Et ainsi de suite.
On voit immédiatement que les bénédictions promises aux Israélites en raison de leur obéissance étaient liées à la prospérité sur la terre.
Passons maintenant à Éphésiens 1. Combien les bénédictions que nous trouvons ici sont différentes ! «Béni soit le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus Christ, qui nous a bénis de toute bénédiction spirituelle dans les lieux célestes en Christ» (v. 3).
Que désigne le nous dans ce verset ? Les chrétiens ! Nos bénédictions sont spirituelles, elles sont célestes, en contraste avec les bénédictions temporelles et terrestres promises aux Israélites pieux et obéissants.
Les chrétiens n’ont reçu aucune promesse quant à leur prospérité sur la terre. Au contraire, les chrétiens les plus pieux ont souvent été les plus pauvres. Voyez l’apôtre Paul, par exemple. Il dit de lui-même : «Jusqu’à cette heure nous souffrons et la faim et la soif, et nous sommes nus, et nous sommes souffletés, et nous sommes sans demeure fixe» (1 Cor. 4:11). Il y a loin entre être béni dans sa corbeille et dans sa huche et ce que dit ce passage.
On n’insistera jamais assez sur le fait que la bourgeoisie du chrétien est dans les cieux (Phil. 3:20). Le mot bourgeoisie ici a la même signification que citoyenneté ; il est donc en connexion directe avec le sujet qui nous occupe, la politique. «Notre citoyenneté est dans les cieux», pourrions-nous lire.
Un chrétien dira peut-être : «J’aimerais avoir un caractère plus céleste». Ce désir est bon, si l’on pense à la marche et à la conduite. Plût à Dieu que nous soyons tous plus célestes ! Mais nos nombreuses infirmités ne doivent pas nous conduire à minimiser la vérité fondamentale que nous, les chrétiens, nous sommes un peuple céleste selon le propos et l’appel de Dieu. À la différence d’Israël, nous appartenons au ciel ; c’est là que nous avons notre citoyenneté.
Lorsque le Seigneur Jésus était sur la terre, il y avait déjà des hommes occupés à la construction d’un grand système mondial. La religion trouvait sa place dans cette structure, mais il n’y en avait aucune pour lui. Il y était comme un corps étranger. Il était «la pierre que ceux qui bâtissaient ont rejetée» (Matt. 21:42).
Les hommes sont toujours en train de construire, et nous voyons tout autour de nous le grand édifice du système mondial. Quel système fabuleux que celui-là ! Il y a de la place pour à peu près tout ce qu’on veut. Mais remarquons-le bien, ce grand système reste fermé à Christ. Les chefs de ce monde lui ont refusé une place et l’ont crucifié.
Pour un coeur honnête, ce fait capital révélera toute chose sous son vrai jour. Nous ne devrions jamais oublier que nous sommes de passage dans un monde qui n’a pas voulu de notre Seigneur et l’a couvert de honte. Sommes-nous conscients de cela ? Ce seul fait ne nous amène-t-il pas à considérer ce monde comme «la vallée de l’ombre de la mort» ? Comment pourrions-nous partager les espoirs et les ambitions de ce monde alors que celui que nous aimons en a été et en est toujours exclu ?
De plus, ce monde a pris le grand ennemi de Christ, Satan, pour chef et pour dieu. Du point de vue politique, Satan est le chef de ce monde (Jean 14:30), et du point de vue religieux, il en est le dieu (2 Cor. 4:4).
Nous est-il difficile alors de comprendre que le présent siècle est mauvais ? C’est ainsi qu’il est qualifié en Galates 1:4. Ce passage nous enseigne que Christ «s’est donné lui-même pour nos péchés, en sorte qu’il nous retirât du présent siècle mauvais». Nous appartenons à une autre sphère. Aujourd’hui c’est le temps de la domination de Satan. En parlant de ses rachetés, le Seigneur Jésus dit explicitement : «Ils ne sont pas du monde, comme moi je ne suis pas du monde» (Jean 17:16). Aucun passage ne nous dit que le chrétien soit placé dans le monde pour l’améliorer. Non, son devoir, c’est de rendre témoignage pour celui qui a été rejeté, et auquel nous sommes liés dès maintenant et pour l’éternité.
Laissons-nous imprégner par le grand fait que Christ a été rejeté et demandons-nous sincèrement s’il est louable de nous tenir pour autre chose que des étrangers dans ce monde.
Nous avons sans doute déjà développé une bonne partie de la réponse à la question posée en tête de ces lignes. Les faits et les principes que nous avons considérés montrent à l’évidence qu’il n’y a qu’une seule réponse possible : non.
Cependant, il y a encore d’autres choses qui doivent retenir notre attention. Voyons d’abord ce que nous pouvons apprendre de la vie du Seigneur sur la terre.
Il y avait à l’époque une grande agitation politique. La Judée avait été annexée par l’empire romain et un gouverneur représentait à Jérusalem le pouvoir païen haï. Le sentiment national était vif. Les pharisiens étaient à l’affût d’une occasion pour renverser le pouvoir et se libérer du joug qui les exaspérait. Dans de telles circonstances, n’aurait-on pas pu attendre du Seigneur qu’il exprime son point de vue sur la situation politique ? Il aurait pu accorder son soutien ou bien au parti national, à tendance patriotique et religieuse, ou bien au parti romain représenté par les Hérodiens. Dans un cas bien précis, des représentants de ces deux partis opposés tentèrent d’obtenir une opinion politique de la part du Seigneur, au moyen d’une question habilement posée : «Est-il permis de payer le tribut à César, ou non ?» Allait-il leur conseiller de supporter patiemment le joug des Romains, ou bien de s’insurger ?
Pour un homme politique, quelle occasion cela aurait été de se faire entendre ! Des représentants des deux partis les plus importants du pays attendaient avec impatience une réponse ! Qu’allait donc conseiller le grand Maître ? Allait-il se rallier aux côtés du gouvernement, ou préconiser de suivre le mouvement de la résistance ?
Il fut vite clair que le Seigneur Jésus n’avait aucun commentaire à apporter sur la politique de l’époque. Sa mission parmi les hommes consistait à rappeler les droits de Dieu au coeur et à la conscience de ceux qui l’entouraient. C’est pourquoi, en montrant une pièce de monnaie destinée à payer le tribut impérial, il demanda : «De qui est cette image et cette inscription ? - De César», répondirent-ils. Alors il leur dit : «Rendez donc les choses de César à César et les choses de Dieu à Dieu» (Matt. 22:21).
Cette réponse a certainement suscité des murmures dans le parti des pharisiens. «Quelle absence de patriotisme !» ont-ils pu penser. «Pourquoi n’a-t-il pas invité les gens à combattre pour la liberté et à résister à la tyrannie ?» Il n’est pas possible de rappeler cet incident sans voir que le Seigneur Jésus a délibérément refusé de prendre position quant à une question politique.
Précédemment, le Seigneur aurait eu l’occasion de prendre le commandement d’une foule enthousiaste prête à défendre l’indépendance de la Galilée, la province du nord de la Palestine. Les gens avaient été tellement impressionnés par la puissance du Seigneur, quand il avait nourri une grande foule avec quelques pains et quelques poissons, qu’ils étaient décidés à faire de lui leur roi (Jean 6:15). Mais ce n’était pas dans ce but qu’il était venu sur la terre. Il n’avait aucun désir d’être entraîné dans un tel mouvement et il se retira dans un lieu désert. Il n’était pas un homme politique. Son dessein était de servir Dieu et de sauver les hommes.
À une autre occasion, on demande au Seigneur de jouer le rôle d’arbitre, à la suite d’une querelle. Qu’aurions-nous fait en pareille circonstance ? Aurions-nous pensé que c’était là une excellente occasion de rendre la justice et de faire ainsi une bonne oeuvre parmi les hommes ? Aurions-nous accepté de jouer ce rôle ? Remarquons bien que notre Maître ne l’a pas fait. «Homme - dit-il - qui est-ce qui m’a établi sur vous pour être votre juge et pour faire vos partages ?» (Luc 12:14). Sa tâche était tout autre et de loin plus importante.
Quelqu’un demandera peut-être : «Un arbitrage est-il une mauvaise chose ?» Évidemment non. Un arbitrage vaut mieux qu’une querelle. Il est préférable que le monde règle ses conflits par le dialogue plutôt que par la guerre. Mais ce qui est frappant, c’est que le Seigneur Jésus a laissé le soin de ce genre d’affaires à d’autres. Il n’a pas condamné l’arbitrage, mais il n’y a pas pris part lui-même. Cela faisait partie d’une catégorie de choses qui n’entrait pas dans ce qu’il avait appelé «les affaires de mon Père». Et le chemin du divin Maître est sans aucun doute celui que tout disciple doit suivre.
Au début du christianisme, l’esclavage était une institution bien établie et d’une cruauté sans pareille. On aurait pu penser que les serviteurs de Christ se soient sentis appelés à entamer une campagne pour tenter de l’abolir. Toutefois, l’épître à Philémon nous montre que les chrétiens de ces premiers temps n’ont rien entrepris pour changer cet état de choses. Onésime, un esclave en fuite, s’était converti par la prédication de l’apôtre Paul à Rome. Au lieu de saisir cette occasion pour dénoncer les maux de l’esclavage, l’apôtre renvoie expressément cet esclave à son maître chrétien, avec un message plein d’amour et de délicatesse. Il lui demande d’accueillir son esclave comme un frère en Christ.
Aucun chrétien ne peut rester indifférent aux mauvais traitements infligés aux esclaves, que ce soit à cette époque ou à l’heure actuelle. Sans parler des horreurs liées au commerce d’esclaves, qui existe encore ici et là sur la terre. Mais la ressource du chrétien, c’est Dieu lui-même. Non pas l’agitation, ni la propagande politique, ni des pétitions adressées au Parlement, ni des mobilisations de foules ! Non, la ressource, c’est d’entrer dans la présence de Dieu pour y déposer le fardeau que le monde fait peser sur notre coeur et d’en ressortir pour annoncer la bonne nouvelle de Christ aux hommes.
De cette façon, le chrétien pourra servir son Maître correctement. C’est ce que nous montre le Nouveau Testament.
À une époque où l’esprit démocratique a pénétré partout, nous ne devons pas oublier que les chrétiens sont exhortés à «honorer le roi» (1 Pierre 2:17). Qui était sur le trône lorsque l’apôtre Pierre écrivit cette exhortation ? Certainement pas un bon souverain ! C’était Néron, un des pires tyrans que le monde ait jamais connu. Un homme qui avait fait tuer sa mère et sa femme, qui était l’incarnation du vice et de la cruauté, portait la couronne impériale. Mais les chrétiens n’étaient pas appelés à collaborer à quelque mouvement que ce soit pour tenter de renverser l’empereur, ou pour chercher à instituer un meilleur gouvernement. Ils devaient persévérer dans une obéissance tranquille, et supporter des afflictions jusqu’à souffrir injustement, s’ils étaient appelés à cela. Et en plus, ils devaient honorer le roi à cause de sa position (1 Pierre 2:13-17). Toute autorité est ordonnée de Dieu (Rom. 13:1) ; le chrétien doit s’y soumettre, et non y résister.
Certains chrétiens voient les choses autrement. Ils pensent qu’ils doivent faire tout ce qui leur est possible pour donner une dimension morale à la vie publique, une dimension d’honnêteté.
Ceux qui parlent ainsi devraient considérer le cas de Lot. C’était un homme juste (2 Pierre 2:7). Mais il a commis une grave erreur. Après s’être établi dans la ville de Sodome, il y a accepté une position d’autorité. Nous le voyons assis à la porte de la ville, lieu où siégeaient les magistrats (Gen. 19:1). Il soupirait après la justice, dans cette atmosphère malsaine de Sodome. Mais ses efforts se sont soldés par un échec total. Son témoignage a été vain, ses mises en garde ont été ignorées et la destruction de la ville en a fait un fugitif ruiné qui finit misérablement ses jours dans une grotte. Quelle leçon !
D’aucuns pourraient encore demander : N’est-il pas juste d’essayer d’élire les meilleurs candidats au Parlement ? N’est-ce pas ainsi que de meilleures lois passeraient, et que le pays serait mieux dirigé ?
On pourrait penser qu’il en est ainsi, mais c’est souvent le contraire qui arrive. Il est remarquable de voir que quand le temps fut venu pour que Dieu établisse un homme pour gouverner le monde entier, il choisit un homme violent et tyrannique tel que Nebucadnetsar. Cet homme fut le chef du premier grand empire des nations, quand Israël fut déchu de la faveur de Dieu à cause de sa désobéissance. Au lieu de le laisser sous la domination de rois de la lignée de David, Dieu livra son peuple entre les mains des Gentils, sous l’autorité de Nebucadnetsar, la «tête d’or» de Daniel 2. Dieu est au-dessus de tout et il peut accomplir sa volonté aussi bien par des hommes méchants que par des hommes bons. Que les chrétiens s’occupent donc des choses qui concernent leur Maître et qu’ils laissent le monde s’occuper des choses qui concernent son maître !
Pour le lecteur attentif de la Parole, il est évident que Satan a la haute main sur tout le grand système de ce monde. Ce système n’est pas encore à son apogée, mais son développement nous est décrit dans les prophéties.
Les pays d’Europe ont un rôle prépondérant à jouer dans ce vaste système organisé par le diable. Ils constitueront une confédération de dix royaumes, gouvernée par un chef que les Écritures appellent «la Bête» (Apoc. 13). Les juifs, de retour en Palestine et toujours incrédules, prendront pour roi un homme dont la méchanceté sera sans frein, «l’Antichrist». La Bête et l’Antichrist formeront une alliance et il s’ensuivra un débordement de mal sur la terre. On pourrait s’étendre longuement sur les choses terribles qui auront lieu alors. Les jugements sur «ceux qui habitent sur la terre» seront indescriptibles et leurs souffrances affreuses. On trouve beaucoup de détails à ce sujet dans les livres de Daniel et de l’Apocalypse. Soyons bien conscients que c’est vers ce dénouement-là que tend la politique d’aujourd’hui.
Mais si Satan est en train de construire ce grand système qu’il domine, Dieu a aussi un plan en vue, un plan d’envergure dont Christ est le centre. Je ne parle pas ici du ciel, ni de l’état éternel, mais du règne de Christ connu sous le nom de Millenium, les mille ans de bénédiction et de gloire sur la terre.
En Daniel 2, nous voyons le grand système mondial anéanti par «une pierre» qui se détache «sans mains», qui devient une grande montagne et remplit toute la terre. Ce passage nous montre ce qui remplacera le grand système de ce monde après sa destruction. «Le Dieu des cieux établira un royaume». De nombreuses prophéties attestent que Jérusalem sera la capitale de ce merveilleux royaume et qu’un règne de justice et de paix sera établi jusqu’aux extrémités de la terre. Alors, les hommes remettront leur épée au fourreau et ne feront plus la guerre.
Mais le chrétien aura sa part dans une sphère plus élevée et plus glorieuse encore. Si le monde à venir a un côté terrestre, il en a aussi un céleste, le royaume du Père. Dans celui-ci, en qualité d’enfants, nous serons pour toujours chez nous. Nous pourrons contempler, dans l’adoration, toutes les gloires de Christ en relation avec la bénédiction des hommes sur la terre, mais nous serons avec lui, demeurant dans l’amour du Père, et connaissant comme nous avons été connus.
Chose merveilleuse à dire, nous pouvons jouir déjà maintenant de cette scène d’amour et de vie. Nous n’y sommes pas encore de fait, mais nous pouvons y entrer par la puissance de l’Esprit Saint et goûter les joies de ce royaume de félicité. L’Esprit déploie ses gloires à nos coeurs et nous donne de voir Celui qui en est le centre, le Fils bien-aimé du Père.
Si nous connaissions davantage la joie de cette demeure, nous vivrions, par l’Esprit de Dieu, dans une sphère où les ambitions de ce monde n’ont aucune place. Et nous chercherions à passer le temps de notre séjour ici-bas, non en agissant pour le compte de ce système du monde, mais en accomplissant la volonté de Dieu et en défendant les intérêts de Celui qui a été rejeté ici-bas, mais exalté là-haut !