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LE SERPENT D’AIRAIN — Nombres 21:4-9
Et comme Moïse éleva le serpent dans le désert, ainsi il faut que le Fils de l’homme soit élevé, afin que quiconque croit en Lui ne périsse pas, mais qu’il ait la vie éternelle (Évangile de Jean 3:14-15).
Dieu avait promis aux Israélites la terre de Canaan, cette terre fertile, abondante en oliviers et en vignes, et découlant de lait et de miel. Pour s’y rendre, ils devaient traverser un aride désert ; et quoique Dieu satisfît à leurs besoins pendant leur voyage, ils murmurèrent contre Lui, et allèrent jusqu’à mépriser les bénédictions dont il les comblait. Pour les punir de leur ingratitude, le Seigneur envoya parmi eux des serpents brûlants qui mordirent le peuple, de sorte qu’il en mourut un grand nombre. Les Israélites repentants vinrent à Moïse, le conducteur que l’Éternel leur avait donné ; ils lui confessèrent le péché qu’ils avaient commis en se laissant aller au murmure, et le prièrent d’intercéder pour eux, afin que les serpents fussent retirés. Moïse donc pria pour le peuple, et le Seigneur lui dit : « Fais-toi un serpent brûlant (semblable à l’un de ceux qui ont mordu le peuple), et mets-le sur une perche ; et il arrivera que quiconque sera mordu et le regardera, vivra » (Nomb. 21:4-9).
Lecteur, qui que vous soyez, vous êtes précisément dans le même état que l’Israélite qui avait été mordu par les serpents brûlants. Le péché habite en vous : vous souffrez de sa morsure. Riche ou pauvre, jeune ou vieux, respecté ou méprisé, vous êtes pécheur ; vous avez au dedans de vous les effets de la morsure du péché et de Satan, et ces effets sont : la mort. Le poison opère dans votre cœur, qui, comme le dit la parole de Dieu, est « désespérément malin ». Il vous est impossible de vous guérir vous-même ; vous ne pouvez, de quelque manière que ce soit, éviter la mort, qui est la conséquence du péché qui habite en vous. Toute la science des médecins ne peut l’éloigner ; et, eussiez-vous toutes les richesses de la terre, vous ne pourriez l’engager à se tenir loin de vous. Même pendant que vous lisez ces paroles, vous vous avancez vers elle. Et pourquoi vous est-il ordonné, ainsi qu’à tous les hommes, de mourir une fois, si ce n’est parce que « tous ont péché ? » Tel est donc votre état ! Le poison du péché opère en vous, dans le silence peut-être et en secret, mais continuellement et avec efficace, et l’effet de cette opération, c’est la mort !
Or, comme le serpent d’airain fut élevé sur une perche, afin que les pauvres Israélites mourants pussent fixer les yeux sur lui et ainsi être guéris, de même Jésus a été élevé sur la croix, afin que tout pécheur qui croit en Lui ait la vie éternelle. L’Israélite n’avait autre chose à faire qu’à regarder ; et vous, vous n’avez qu’à croire. Vous demanderez peut-être : « Comment la simple foi en Jésus peut-elle me sauver de mes péchés ? cela est-il possible ? Je ne le comprends pas ». Les Israélites auraient pu tenir le même langage. Ils auraient pu dire à Moïse : « Comment la vue de ce serpent d’airain peut-elle nous guérir de nos douloureuses plaies ? ». Mais quelle eût été la réponse du serviteur de Dieu ? « Regardez seulement, croyez ma parole, ou plutôt la parole de votre Dieu. Jetez seulement un faible regard sur ce serpent, un regard mourant, et vous vivrez. Ah ! si vous sentez les douleurs de ce venin qui coule dans vos veines, si vous connaissez les terribles agonies de la mort qui est la suite de cette affreuse morsure, vous cesserez de raisonner. Vous croirez que ce que je vous dis est vrai, même parce que vous désirerez qu’il en soit ainsi, parce que vous voudrez être sauvé ». C’est ainsi qu’aurait parlé Moïse, et c’est de cette manière aussi que je voudrais vous répondre. Croyez seulement ce que Dieu dit : « Qui croit au Fils a la vie éternelle » (Jean 3:36). Vous périssez ! Dieu vous présente le remède. La demande qu’il vous fait n’est-elle pas bien simple : — de croire et d’être sauvé ? Ce n’est pas ma parole que je vous dis, c’est celle de Dieu même. Ce n’est pas mon message de salut, c’est celui de Dieu. Il sait que vous ne pouvez vous sauver ; il sait que toutes vos prières, toutes vos larmes ne peuvent effacer un seul péché, et il sait qu’à moins qu’ils ne soient tous lavés, tous pardonnés et effacés, vous ne pouvez échapper aux justes conséquences du péché, — la mort éternelle. Dieu, dans son insondable amour, fait donc dépendre le salut de l’homme de l’œuvre de Jésus, et non de ce que peut faire le pécheur, ou pour mieux dire, de ce qu’il ne peut pas faire.
Regardez à Jésus ; croyez que Dieu a fait péché celui qui n’a pas connu le péché ; croyez que son but, en venant ici-bas en ressemblance de chair de péché, était de nous sauver ; que le motif pour lequel il souffrit la croix était de glorifier Dieu en portant le péché et son affreux châtiment, pour le salut du pécheur. Jetez sur lui le regard de la foi, et vous serez sauvé. L’Israélite, s’il croyait les paroles de Moïse, regardait le serpent, quelque éloigné qu’il en fût. Les yeux déjà ternis par les approches de la mort, à peine respirant encore, il jetait un regard sur le serpent, et cela suffisait : il se levait vivant, un nouvel homme, pour ainsi dire. Le venin du serpent brûlant perdait sa force ; et celui qui, un moment auparavant, était sur le point de mourir, recouvrait instantanément la vigueur et la santé, capable de marcher et de combattre les combats du Seigneur. Il en sera de même de vous, si vous jetez sur Jésus un simple regard de foi, mettant en lui et dans ce qu’il a fait pour votre âme, une pleine confiance, comme celle d’un petit enfant : — si vous croyez le témoignage de Dieu au sujet de son Fils, vous êtes éternellement racheté, éternellement sauvé, il n’y a plus pour vous aucune condamnation : non ; mais la vie, la joie, la paix, la gloire seront votre partage ! (Rom. 8).
Peut-être direz-vous : Comment puis-je savoir si j’ai le droit de regarder ainsi à Jésus ? J’ai été un grand pécheur. Ne dois-je pas d’abord m’amender, avant de pouvoir espérer qu’il me pardonne ? Ne dois-je pas mener une vie plus sainte, avant d’oser me confier en Lui et croire que mes péchés me sont pardonnés ? — Je vous demanderai : Pour qui le serpent d’airain fut-il élevé ? Qui avait le droit de jeter les yeux sur lui et d’être guéri ? N’était-ce pas le pauvre Israélite qui périssait, parce qu’il avait été mordu ? N’était-ce pas parce qu’il se mourait qu’il avait le droit de regarder le serpent ? N’était-ce pas pour lui seul que le serpent avait été élevé ? Et Moïse lui disait-il d’essayer de se guérir avant de le regarder ? N’était-ce pas en le regardant qu’il trouvait la guérison ? Il en est de même de vous. Vos péchés mêmes sont votre titre pour regarder vers Jésus. Votre seul droit au salut qui est en Jésus, c’est parce que vous périssez. Si vous sentez que vos péchés sont nombreux, qu’ils sont pour vous un pesant fardeau, que cela fasse naître la confiance dans votre cœur ! C’est pour ceux qui sont tels que vous, que le Sauveur est venu. Vous êtes perdu ! Jésus est venu chercher et sauver ce qui était perdu. Ce sont les pauvres pécheurs qui ont besoin d’un Sauveur. Ce ne sont que ceux qui périssent qui ont droit à Lui. Il est leur ami ; c’est pour eux seuls qu’il a quitté la gloire. C’est pour eux qu’il a versé son sang. Il n’est pas venu pour les bons et les justes. Regardez donc à Lui, parce que vous êtes un pécheur. Que vos péchés vous convainquent que vous avez un titre à regarder vers Lui. Que votre misère soit ce qui vous fait recevoir sa paix et soit votre titre à sa gloire. Ceux qui sont en santé n’ont pas besoin de médecin ; ce sont ceux qui se portent mal. Pensez-vous qu’un homme gravement malade dirait : J’attendrai de me porter mieux avant de prendre le remède qui me guérira ? ou s’amuserait-il à raisonner avec son médecin sur la nature du remède qu’il lui présente ? Non ; il le saisira avec empressement et le boira jusqu’à la dernière goutte, si on lui assure que cela lui sera salutaire. Il l’espérerait et aurait confiance au remède. Désirant ardemment d’être soulagé, il rejetterait ses doutes et saisirait avidement ce qui lui donnerait l’espoir d’être guéri. . Ainsi, si vous désirez être sauvé, si vous sentez que vous périssez, ne perdez pas de temps à raisonner ou à chercher à vous rendre meilleur ; mais prenez, prenez le remède efficace, le parfait remède : croyez ! — confiez-vous dans l’oeuvre de Jésus. Son sang précieux purifie de tout péché ; et le salut vous est gratuitement offert. Croyez que ce sang a le pouvoir de guérir et de purifier. Croyez qu’il a été versé et offert à Dieu comme sacrifice pour les péchés, pour toujours ? (Héb. 9:26-28 ; 10:12:14). — Et tout est accompli, vous êtes sauvé !
« Dieu a tant aimé le monde, qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en Lui ne périsse pas, mais qu’il ait la vie éternelle » (Jean 3:16).