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QU’EST-CE QUE LA MORT ?
Auteur inconnu
Les divisions et sous-titres ont été ajoutés par Bibliquest — ME 1897 p. 168
Table des matières :
2 Gages [ou : salaire] du péché
3 Christ l’a subie — elle a perdu sa puissance
4 La mort « est à nous » (1 Cor. 3:22)
4.1 La mort est pour nous la délivrance et le salut
4.2 Nous sommes morts, et nous avons à nous tenir pour morts
4.3 La mort, fin du vieil homme. Elle nous fait être avec Christ
4.4 La fin du péché, des entraves et des troubles
5 Vivre c’est Christ, et mourir un gain
Pour l’homme inconverti, rien n’est plus terrible que la mort. C’est à bon droit que l’Écriture la nomme « le roi des terreurs ». Elle est la fin judiciaire de l’être du premier Adam ; et qu’y a-t-il au delà ? Et cela n’est pas vrai seulement pour la nature physique de l’homme, mais plus on considère la mort en rapport avec sa nature morale, plus elle apparaît terrible. Tout ce dans quoi l’homme a employé son activité, ses pensées, son être tout entier, a pris fin, a péri pour toujours. « Quand son esprit sort, ses pensées périssent ». Dans la mort, l’homme trouve la fin de tout projet, de toute espérance, de toutes ses pensées et de tous ses plans. Leur ressort est brisé. L’être dans lequel il se mouvait a passé ; il ne peut compter sur rien de plus. La scène affairée au milieu de laquelle sa vie s’est écoulée, ne le connaît plus. Lui-même tombe et cesse d’exister. Personne n’a plus à faire avec lui comme appartenant à cette scène. Sa nature a cédé, impuissante qu’elle est à résister à ce maître auquel elle appartient, et qui maintenant fait valoir ses terribles droits.
Mais c’est loin d’être tout. L’homme, il est vrai, comme homme vivant dans ce monde, est réduit à néant. Mais pourquoi ? C’est que le péché est entré, et avec le péché la conscience et la puissance de Satan ; bien plus encore, avec le péché, le jugement de Dieu. La mort exprime et rend témoignage de tout cela. Elle est les gages du péché, la terreur pour la conscience, la puissance de Satan sur nous, car il a « le pouvoir de la mort ». Dieu peut-il ici venir en aide ? Hélas ! la mort est le jugement que lui-même a porté contre le péché. La mort est la preuve que le péché ne saurait passer inaperçu, et elle est la terreur et le tourment de la conscience comme témoin du jugement de Dieu ; elle est l’officier de justice pour le criminel, et la preuve de sa culpabilité en présence du jugement à venir. Comment ne serait-elle pas terrible ? Elle est le sceau mis sur la chute et la ruine et la condamnation du premier Adam, et l’homme n’a rien que cette vieille nature. Il ne saurait comme homme vivant subsister devant Dieu. La sentence de mort est écrite sur lui, car il est un pécheur, et il ne peut pas se délivrer lui-même. Il est à la fois coupable et condamné, et le jugement est à la porte. Mais Christ est intervenu. Il est descendu dans la mort — ô merveilleuse vérité ! — Lui, le Prince de la vie. Qu’est donc maintenant la mort pour le croyant !
Remarquez, lecteur, toute la force et la portée de cette merveilleuse et ineffable intervention de Dieu. Nous avons vu la mort comme étant la faiblesse de l’homme, la dissolution de son être, la puissance de Satan, le jugement de Dieu, les gages du péché. Mais c’est en relation avec le premier Adam, dont l’apanage, à cause du péché, est la mort et le jugement. Nous avons vu le double caractère de la mort ; d’abord, l’extinction de la vie ou de la puissance de vie dans l’homme, et ensuite le témoin du jugement de Dieu et l’introducteur dans ce jugement. Christ a été fait péché pour nous ; il a subi la mort ; il a passé par la mort comme étant le pouvoir de Satan et le jugement de Dieu. Christ a rencontré la mort avec ses causes et dans tous ses caractères.
Christ a subi entièrement le jugement de Dieu avant que le jour du jugement soit venu. Il a passé par la mort, gages du péché. Pour le croyant, la mort, cause de terreur pour l’âme, a, de toutes manières et complètement, perdu sa puissance. Le fait physique peut avoir lieu, mais Christ a si pleinement annulé sa puissance, que cela n’arrive pas nécessairement : Nous ne dormirons pas tous, bien que nous devions tous être changés. Nous désirons, dit l’apôtre, « non d’être dépouillés, mais d’être revêtus, afin que ce qui est mortel soit absorbé par la vie ». Telle est la puissance de vie en Christ.
Il y a plus encore. La mort n’est pas seulement annulée, mais, de même que toutes choses, elle « est à nous », comme le dit l’apôtre. Par le fait que le Seigneur y est entré pour moi, la mort et le jugement deviennent mon salut. Le péché, dont la mort était les gages, a été ôté par la mort même, et là le jugement a été porté pour moi. La mort n’est pas une terreur pour mon âme ; elle n’est pas le signe de la colère, mais la preuve la plus complète et la plus précieuse de l’amour, parce que Christ y a passé. Je suis affranchi même du pouvoir de la loi sur moi, car elle n’a de puissance sur un homme qu’aussi longtemps qu’il est en vie ; or, en Christ, je suis mort à la loi. Par la mort, Dieu a déjà été satisfait quant au péché et au jugement. En un mot, Christ, qui n’a pas connu le péché, étant venu en ressemblance de chair de péché, et pour le péché, c’en est fait de ma condition tout entière dans le premier Adam ; toutes les conséquences découlant de cette condition ont été subies selon la justice, et, par la mort, le vieil homme, la puissance de Satan, le péché, le jugement, la mort elle-même qui se rattache au vieil homme, à l’homme pécheur, tout est passé et a pris fin pour toujours. Je vis maintenant devant Dieu en Celui qui est ressuscité, après avoir enduré pour moi tout ce qui était à la charge du vieil homme. Dieu a eu affaire avec le vieil homme et tous ses fruits et conséquences pour moi, mais c’est dans le nouvel homme qui a pris même les conséquences naturelles attachées au vieil homme, et qui a passé à travers la mort comme puissance dans la main de Satan. La mort m’a affranchi pour toujours de tout ce qui était du vieil homme, et de tout ce qu’il avait à attendre comme vivant.
En premier lieu, comme question de l’acceptation de l’âme devant Dieu, la mort et le jugement sont entièrement passés. L’épreuve terrible a été subie, mais par un autre, de sorte que j’en suis délivré selon la justice de Dieu. Les flots qui détruisirent les Égyptiens formaient comme un mur à droite et à gauche d’Israël ; c’était pour lui le sentier qui le conduisait sûrement hors d’Égypte. Le salut de Dieu était là. L’Égypte et son pouvoir oppressif étaient laissés derrière les Israélites. La mort est pour nous la délivrance et le salut.
Secondement, qu’est-elle devenue en pratique ? Dans la puissance de la résurrection de Christ, je suis vivifié. Il est devenu ma vie. Je puis me passer de la vie du vieil homme, si j’ose dire ainsi : j’ai celle du nouveau. Mais Celui qui, maintenant ressuscité, est ma vie, a passé par la mort. Je me tiens moi-même pour mort. C’est pourquoi il n’est jamais dit que nous avons à mourir au péché. Le vieil homme ne le peut, ni ne le voudrait, et le nouvel homme n’a pas de péché auquel il ait à mourir. Il est dit que nous sommes morts, et il nous est commandé de nous tenir pour morts. En Romains 6 :11, nous lisons : « De même vous aussi, tenez-vous vous-mêmes pour morts au péché, mais pour vivants à Dieu dans le Christ Jésus » ; et en Colossiens 3:3 : « Car vous êtes morts, et votre vie est cachée avec le Christ en Dieu ». Et alors nous sommes exhortés à mortifier nos membres qui sont sur la terre, dans la puissance de cette nouvelle vie et de l’Esprit Saint qui habite en nous. J’ai donc le droit de me tenir pour mort.
Quel immense gain est pour moi la mort sous ce rapport, si les désirs du nouvel homme sont réellement en moi ! Quelle délivrance et quelle puissance ! Pour la foi, ce qui est la mort c’est le vieil homme, pécheur et une entrave et une fatigue ; le vieil homme en qui, si j’ai à répondre devant Dieu, je suis perdu, incapable de Le rencontrer. « Quand nous étions dans la chair », dit l’apôtre, « les passions des péchés, lesquelles sont par la loi, agissaient dans nos membres pour porter du fruit pour la mort » (Romains 7:5). Mais plus loin, il dit : « Vous n’êtes pas dans la chair, mais dans l’Esprit, si du moins l’Esprit de Dieu habite en vous » (Romains 8:9). La chair n’est pas notre position devant Dieu. En elle, nous sommes reconnus perdus et ruinés. Telle était la position du premier Adam, et c’était la nôtre. La loi appliquait à cette position la mort et le jugement. Mais je n’y suis plus ; je suis dans le dernier Adam, le second Homme.
Par rapport aux ordonnances, l’apôtre dit : « Si vous êtes morts avec Christ aux éléments du monde, pourquoi, comme si vous étiez encore en vie dans le monde, établissez-vous des ordonnances ? » Pour la foi, nous sommes morts et non pas vivants dans le monde. C’est pourquoi tout ce qui nous le fait réaliser pratiquement, comme les épreuves, les souffrances, les douleurs, est un gain pour nous. Ces choses rendent moralement vrai et réel dans nos âmes le fait que nous sommes morts, et ainsi elles nous délivrent du vieil homme. « En toutes ces choses est la vie de mon esprit ». Il est dégagé et délivré de l’influence aveuglante et mortelle du vieil homme. Ces douleurs et ces peines de la vie sont moralement la mort en détail. Mais la mort de quelle chose ? Du vieil homme, et ainsi tout est gain.
Troisièmement, si la mort vient en fait, de quoi est-ce la mort ? De ce qui est mortel, du vieil homme. Est-ce que la nouvelle vie, la vie de résurrection peut mourir ? En Christ, elle a passé à travers la mort, et cela a été réalisé en nous. Elle ne peut mourir ; elle est Christ. C’est pourquoi, dans la mort, elle ne fait que laisser la mort derrière elle : elle quitte ce qui est mortel. Nous sommes absents du corps et présents avec le Seigneur. La nouvelle vie était auparavant extérieurement liée à ce qui était mortel ; il n’en est plus ainsi : nous délogeons pour être avec Christ. Il est vrai que la foi regarde à un triomphe plus grand ; nous serons revêtus ; cependant c’est la puissance de Dieu. Le vieil homme, grâces à Dieu, ne revivra jamais. Dieu, à cause de son Esprit qui habite en nous, vivifiera nos corps mortels. La vie de Christ se manifestera dans un corps glorieux ; nous serons conformes à l’image du Fils de Dieu, pour qu’il soit premier-né entre plusieurs frères. C’est le fruit de la puissance divine. Mais, en attendant, la mort est toujours une délivrance, parce que, comme nous possédons une nouvelle vie, elle nous débarrasse du vieil homme qui est une entrave et une gêne dans notre chemin. Elle nous fait être avec Christ. Combien cette pensée est douce et rafraîchissante ! Lorsqu’une fois nous avons saisi la différence entre le vieil homme et le nouvel homme, ainsi que la réalité de la nouvelle vie que nous avons reçue en Christ, nous reconnaîtrons et sentirons que la mort du vieil homme est un gain vrai et réel. Nul doute que le temps de Dieu ne soit le meilleur, parce que seul il connaît ce qui nous est nécessaire comme discipline et exercice, afin de former nos âmes pour lui-même, et il peut nous conserver pour que nous connaissions la puissance de cette vie en Christ, telle que ce qui est mortel soit absorbé, sans que nous passions par la mort.
Si la mort est la fin du vieil homme, c’est donc la fin du péché, des entraves et des troubles. Nous en avons fini avec le vieil homme, en qui nous étions coupables devant Dieu ; nous en avons fini selon la justice, parce que Christ est mort pour nous ; nous en avons fini pour toujours, parce que nous vivons dans la puissance du nouvel homme. Telle est la mort pour le croyant. « Déloger et être avec Christ est de beaucoup meilleur ». En effet, quant au jugement, Christ l’a subi ; quant à la puissance du péché, déloger est la fin de la nature même dans laquelle il vit ; quant à l’assujettissement à la mort, c’est en être délivré pour être avec Christ dans le nouvel homme qui jouit de lui. Qui donc, relativement au gain propre que procure la mort, ne voudrait mourir ?
Si nous vivons pour servir Christ, il vaut la peine de souffrir dans ce monde ; mais ce n’en est pas moins une souffrance en soi, quelque bénédiction qui puisse en résulter pour nous consoler. Pour nous, vivre c’est Christ, et mourir un gain. Ce n’est que le vieil homme qui meurt, lui, d’abord notre misère et ensuite notre ennemi. Naturellement, ceci suppose que l’on a la vie divine, et qu’en pratique le cœur soit ailleurs que dans les choses où le vieil homme vivait.