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ENTRETIENS SUR LE LIVRE DES NOMBRES

 

Adrien Ladrierre et famille

 

Périodique mensuel La Bonne Nouvelle 1884

 

 

Table des matières :

1     Le camp d’Israël — ch. 1 à 4

2     La pureté du camp et la séparation — ch. 5 et 6

3     Les offrandes, la consécration des Lévites et les trompettes d’argent — ch. 7 à 10:10

4     Le départ et les premiers pas dans le désert — ch. 10:11-36

5     Les premiers murmures — ch. 11

6     Le péché de Marie et d’Aaron — ch. 12

7     Le bon pays méprisé — ch. 13 et 14

8     La rébellion de Coré — ch. 15 et 16

9     Ressources de Dieu dans la traversée du désert — ch. 17 à 19

10       Le péché de Moïse et le serpent d’airain. — ch. 20-21

11       Histoire de Balaam — ch. 22 à 25

12       Derniers préparatifs avant d’entrer en Canaan — ch. 26 à 36

 

 

 

1                        Le camp d’Israël — ch. 1 à 4

 

— Aujourd’hui nous commencerons le livre des Nombres. Il nous raconte la marche des enfants d’Israël à travers le désert. Mais avant tout, l’Éternel commanda à Moïse de dénombrer, c’est à dire compter, combien il y avait d’hommes au-dessus de vingt ans parmi le peuple. C’est pour cela que ce livre est appelé « les Nombres ».

— Pourquoi Dieu a-t-il fait compter les hommes au-dessus de vingt ans ?

— Pour que Moïse sût combien il y en avait de capables d’aller à la guerre.

— Avaient-ils donc à combattre dans le désert ?

— Non ! Mais Dieu allait les conduire dans le pays de Canaan qu’il leur donnait. Là ils auraient à combattre ces peuples très méchants que Dieu voulait détruire. Les enfants d’Israël étaient l’armée de l’Éternel pour exécuter ses jugements. L’Éternel indiqua à Moïse, dans chaque tribu, un homme pour être prince ou chef de cette tribu. Combien y avait-il de tribus ?

— Douze, autant que Jacob avait de fils.

— Il y eut donc douze princes désignés par l’Éternel pour être chefs de milliers d’Israël. Quand on eut compté les hommes au-dessus de vingt ans, on trouva que c’était la tribu de Juda qui en renfermait le plus. Il y en avait 74600, et leur prince était Naasson.

— Après Joseph, Juda était le meilleur des fils de Jacob. Il est si bon pour son jeune frère Benjamin et rassure si bien son père âgé.

— C’est vrai, son cœur avait été touché par la grâce de Dieu. Nous voyons combien fut grande la bénédiction que Jacob lui donna : « Ta main sera sur la nuque de tes ennemis ». Et bien plus, c’est dans la tribu de Juda que naquit notre Seigneur Jésus Christ qui est appelé « le lion de la tribu de Juda ».

— Combien y avait-il en tout d’hommes propres à aller à la guerre ?

— 603550.

— Quelle immense multitude !

— Nous voyons en cela la fidélité de Dieu envers son serviteur Abraham. Il lui avait promis que sa postérité serait extrêmement nombreuse. Abraham n’avait qu’un seul fils, et ici dans le désert, quand Moïse compte seulement les guerriers de la postérité d’Abraham, on en trouve des mille et des centaines de mille.

— Est-ce qu’Aaron était un des douze princes ?

— Non. Moïse et Aaron appartenaient à la tribu de Lévi qui ne fut pas dénombrée avec les autres. Les Lévites devaient s’occuper spécialement de service du tabernacle. Quand les enfants d’Israël étaient sur le point de partir, les Lévites démontaient le tabernacle et, dans la marche, ils le portaient avec tous les objets qui y appartenaient. Ce sont aussi ceux qui le dressaient quand les enfants d’Israël s’arrêtaient pour camper, et si un étranger s’en approchait, il était mis à mort.

— Comment y avait-il douze tribus puisque la tribu de Lévi n’était pas comptée ?

— Ne te rappelles-tu pas ce que Jacob dit à Joseph avant de mourir ? (Genèse 48:5). Les deux fils de Joseph devaient être comptés au nombre des enfants de Jacob ; et ainsi, Éphraïm et Manassé étant chacun une tribu, complétaient le nombre de douze.

Je te dirai maintenant comment les enfants d’Israël campaient dans le désert. Tout autour et près du parvis du tabernacle se trouvaient les tentes des Lévites. Les autres tribus campaient plus loin, mais toujours entourant le tabernacle. Chacune se tenait près de sa bannière, sous les enseignes de leurs maisons de pères. La tribu de Juda campait à l’orient, et avec elle Issacar et Zabulon. Au midi était le camp de Ruben avec Siméon et Gad. Éphraïm avec Manassé et Benjamin campait à l’ouest. Et au nord, la tribu de Dan campait avec Aser et Nephtali. Tous se trouvaient ainsi campés à la place que l’Éternel leur avait assignée, dans un ordre parfait.

— Ce devait être bien beau à voir. Le tabernacle, la demeure de Dieu au milieu, puis les Lévites à l’entour et trois tribus de chaque côté. N’était-ce pas ainsi ?

— Oui. Maintenant pense à cette immense multitude dans un désert sec, aride, sans chemin. Combien grandes se montraient la bonté et la puissance de Dieu envers eux ! Il les protégeait, les guidait, les nourrissait et les désaltérait chaque jour. Tout venait directement de Lui. Sans Lui, ils n’auraient pu subsister.

— Et c’est ce même Dieu puissant et bon qui veille aussi sur nous.

— Oui ! Que son nom en soit béni ! Après avoir établi cet ordre de camp, l’Éternel dit à Moïse de présenter les Lévites à Aaron afin qu’ils le servissent. L’Éternel les donnait pour cela à Aaron et à ses fils. Te rappelles-tu ce que l’Éternel avait dit touchant les premiers-nés d’Israël quand l’ange destructeur fit mourir tous les premiers-nés des Égyptiens ?

— Les enfants d’Israël devaient donner à l’Éternel tous leurs premiers-nés.

— C’est cela. Eh bien, l’Éternel dit qu’il prendrait les Lévites à la place des premiers-nés d’Israël. Il commanda donc à Moïse de compter les Lévites depuis l’âge de un mois, et de compter aussi les premiers-nés des autre tribus depuis le même âge. Moïse ayant trouvé qu’il y en avait deux cent soixante treize de plus que les Lévites, l’Éternel dit qu’il fallait racheter les premiers-nés qui étaient de plus et donner cet argent à Aaron et ses fils. Pour chacun il fallait donner cinq sicles.

— Est-ce beaucoup d’argent ?

— Je ne puis te le dire exactement, environ 75 euros. Lévi avait eu trois fils, Guerson, Kehath et Merari. D’après eux, leurs descendants furent nommés Guershonites, Kehathites et Merarites. Voici la place que l’Éternel assigna à chaque famille autour du tabernacle. Les Guershonites étaient derrière à l’occident. Les Kehathites étaient du côté du midi. Les Merarites campaient au nord. À l’orient, devant l’entrée du tabernacle campaient Moïse, Aaron et ses fils. Quand tout cela fut établi, l’Éternel dit à Moïse de compter les Kehathites depuis l’âge de trente ans jusqu’à cinquante pour faire le service dans le tabernacle.

— Avaient-ils un service particulier ?

— Oui, comme tu vas le voir. Lorsque le camp était sur le point de partir, Aaron et ses fils entraient dans le sanctuaire et démontaient le voile qu’ils étendaient sur l’arche. Par-dessus ils mettaient une couverture de peaux de taissons ou blaireaux, et couvraient le tout d’un drap entièrement bleu. Ensuite ils plaçaient les barres au moyen desquelles on portait l’arche. Après cela ils étendaient un drap bleu sur la table des pains de proposition, plaçaient dessus les plats, les coupes, les vases et le pain, et sur le tout ils mettaient un drap d’écarlate, et par-dessus une couverture de peaux de taissons. Ils mettaient aussi les barres. Le chandelier d’or avec tous ses ustensiles était recouvert d’abord d’un drap bleu, puis d’une couverture de peaux de taissons. Il en était de même pour l’autel des parfums et toutes les choses dont on se servait dans le lieu saint. Quant à l’autel d’airain, on le couvrait d’un drap de pourpre, et après avoir mis dessus tous les ustensiles qui servaient à cet autel, on étendait sur le tout des peaux de taissons et l’on y mettait les barres. C’est ainsi que les meubles saints du tabernacle étaient portés dans la marche à travers le désert.

— Tous les objets sont en dernier lieu recouverts de peaux de taissons. Je pense que c’était pour bien les garantir. Mais d’où vient qu’il n’y en a pas sur l’arche ?

— Je crois que les diverses couvertures avaient chacune une signification dans la pensée de Dieu. En effet les peaux de blaireaux servaient pour préserver les choses saintes. Mais la raison pour laquelle l’arche était recouverte d’un drap bleu apparent à tous les yeux, c’est qu’elle représentait le trône de Dieu dans le ciel. Le bleu est la couleur céleste. Il était donc évident que le Dieu du ciel marchait avec son peuple dans le désert. Il y a quelqu’un qui a traversé ainsi le monde en montrant aux yeux de tous un caractère céleste. Sais-tu qui ?

— C’est le Seigneur Jésus.

— Tu dis bien. Il est appelé le « céleste », mais ceux qui lui appartiennent sont aussi appelés « les célestes ». Ils ont à manifester le caractère de Christ ici-bas (1 Corinthiens 15:48 ; Philippiens 3:20 ; Colossiens 3:1-4). Quand donc tout était ainsi disposé par Aaron et ses fils, les Kehathites venaient, et Aaron et ses fils indiquaient à chacun ce qu’il avait à porter des choses saintes. Éléazar, un des fils d’Aaron, était le chef de ces Lévites. Il avait pour charge spéciale de prendre soin de l’huile du luminaire, du parfum, de l’huile de l’onction, et avait la surveillance des Kehathites.

— Les Kehathites pouvaient-ils voir les choses magnifiques qu’ils portaient ?

— Non. S’ils avaient porté sur elles des regards curieux, ils seraient morts. Après cela, l’Éternel dit à Moïse de compter les Guershonites, depuis l’âge de trente ans jusqu’à cinquante. Eux devaient porter les tapis du tabernacle, le rideau de l’entrée et les couvertures, le rideau de la porte et les tentures du parvis et tout ce qui y appartenait. Ithamar, le second fils d’Aaron, était leur chef.

— Et les Merarites, que portaient-ils ?

— Ils furent aussi dénombrés et leur service fut de porter les ais, les traverses, les piliers et les soubassements du tabernacle et du parvis. Ils avaient aussi pour chef Ithamar.

— Pauvres Merarites ! Ils avaient le plus lourd fardeau tandis que les Kehathites avaient les choses les plus précieuses.

— C’est vrai. Mais Dieu, qui lui-même assignait à chacun son service, donnait aussi à chacun les forces et les moyens pour l’accomplir. L’un n’était pas moins honorable que l’autre, car c’était le service de l’Éternel. L’important pour le Merarite comme pour le Kehathite, c’était de servir de bon cœur l’Éternel leur Dieu. Et à nous il est dit : « Quelque chose que vous fassiez en parole ou en œuvre, faites tout au nom du Seigneur Jésus, rendant grâces par lui à Dieu le Père » (Colossiens 3:17).

 

 

2                        La pureté du camp et la séparation — ch. 5 et 6

 

— Nous avons vu comment l’Éternel règle l’ordre du camp et de la marche ainsi que le service des Lévites. Après cela, il commanda aux enfants d’Israël de mettre hors du camp les lépreux et tous ceux qui étaient impurs à cause de certaines maladies ou pour avoir touché un mort.

— Pour quelle raison devaient-ils faire cela ?

— Parce que l’Éternel habitait au milieu d’eux. Le camp ne devait pas seulement avoir extérieurement une belle apparence, mais, à l’intérieur aussi, tout devait répondre à la pureté et à la sainteté de l’Éternel. N’en est-il pas maintenant de même pour nous ?

— Oui, nous ne devons pas seulement être pieux au dehors mais purs au dedans.

— Précisément. De plus, l’Éternel dit que si quelqu’un des enfants d’Israël avait fait tort à un autre, il devait le confesser, rendre ce en quoi il avait fait tort et ajouter un cinquième par-dessus. Et si quelque mal avait été commis sans que personne le sût, l’Éternel indiqua un moyen par lequel la personne coupable pourrait être reconnue et jugée.

— Les enfants d’Israël ne pouvaient jamais oublier que Dieu était au milieu d’eux dans le désert puisqu’il leur montrait qu’il voyait et savait tout ce qu’ils faisaient.

— En effet, ils ne pouvaient l’oublier. Sa face allait avec eux selon la prière que Moïse adressa à l’Éternel sur la montagne : « Que le Seigneur marche, je te prie, au milieu de nous ; car c’est un peuple de cou roide ; et pardonne nos iniquités et nos péchés ». Ainsi le Seigneur allait avec eux, comme le Dieu miséricordieux et faisant grâce, comme le Dieu lent à la colère.

Après que le camp eut été purifié, l’Éternel parla à Moïse touchant ceux qui désiraient se séparer pour être à l’Éternel. On les appelait des Nazaréens, ce qui veut dire séparés ou consacrés.

— Y en avait-il d’entre le peuple qui se séparaient ainsi d’eux-mêmes pour Dieu ?

— Oui. Dieu ne commande à personne de se consacrer à lui, mais il dit à Moïse ce que devaient faire ceux qui se consacraient ainsi. Le Nazaréen ne devait boire ni vin ni liqueur forte, et ne devait point manger de raisins même secs, ni rien qui provînt de la vigne, depuis les pépins jusqu’à la peau.

— Était-ce pour la même raison que Dieu avait dit à Aaron de ne pas boire de vin quand il entrerait dans le lieu saint ?

— Oui, ne pas boire de vin ni de liqueurs fortes était une figure qui représentait la séparation d’avec tout ce qui peut exciter la nature : Le Nazaréen devait trouver toute sa joie en Dieu. La seconde chose qu’avait à faire celui qui se consacrait était de laisser pousser ses cheveux.

— Pourquoi cela ?

— Afin de montrer qu’il ne pensait pas à lui-même ni à son apparence devant les hommes. Il était séparé de tout pour Dieu. En troisième lieu, il ne lui était pas permis de s’approcher d’aucune personne morte ce qui rendait impur. Il ne devait se souiller ainsi ni pour son père ni pour sa mère, ni pour aucune personne de sa famille s’ils venaient à mourir. Il devait être à part de toute douleur aussi bien que de toute joie naturelle. Durant tous les jours de sa séparation, il était saint à l’Éternel.

— Combien de temps cela durait-il ?

— Aussi longtemps qu’il le voulait. Cela dépendait entièrement de lui. Il est possible que les autres Israélites ne comprenaient pas pourquoi tel ou tel se séparait ainsi de tout ; mais Dieu le comprenait et y faisait attention. D’un autre côté, l’Éternel savait que le Nazaréen était au milieu d’un monde où règne la mort et que, quelque fidèle que fût le cœur de celui qui se consacrait, la tentation et la mort pouvaient le toucher et le souiller. Ainsi l’Éternel dit à Moïse ce qu’il y avait à faire si, par exemple, quelqu’un venait à mourir subitement auprès du Nazaréen.

— Que devait-il donc faire ?

— Tout recommencer. Il fallait d’abord qu’il se rasât la tête pour montrer qu’il avait perdu son nazaréat. Ensuite, il apportait le huitième jour une offrande de deux tourterelles ou de deux jeunes pigeons au sacrificateur à l’entrée du tabernacle. Le sacrificateur offrait l’un des oiseaux en sacrifice pour le péché, et l’autre en holocauste afin de faire propitiation pour le Nazaréen. Celui-ci amenait aussi un agneau d’un an, en sacrifice pour le délit, et les premiers jours n’étaient comptés pour rien parce que sa séparation avait été souillée.

— Dieu était bien bon de permettre qu’après cela il fût encore un Nazaréen.

— En effet, et cela nous rappelle ce que chaque enfant de Dieu doit faire s’il est tombé en faute. Par exemple, Jacob au commencement avait vu Dieu à Béthel et avait fait un vœu à l’Éternel. Ensuite, il fait bien des choses qui n’étaient pas bonnes, mais quand Dieu l’a châtié de diverses manières, il revient à Béthel. Ainsi nous avons à revenir à Dieu avec confiance, et, confessant notre faute, recommencer notre course.

— Que devait faire le Nazaréen quand le temps de séparation était passé ?

— On le faisait venir à l’entrée du tabernacle, et il offrait à l’Éternel un holocauste un sacrifice pour le péché et un sacrifice de prospérité, puis des pains sans levain, des gâteaux pétris à l’huile et du vin pour être répandu sur les offrandes. Ensuite le Nazaréen se rasait la tête et mettait ses cheveux sur le feu qui était sous le sacrifice de prospérité. Après cela, le sacrificateur plaçait sur les mains du Nazaréen une partie de son offrande qu’il tournoyait devant l’Éternel. Alors le Nazaréen pouvait boire du vin.

— Pourquoi devait-il mettre ses cheveux sous le sacrifice de prospérité ?

— Le sacrifice de prospérité était celui dont l’homme qui l’offrait pouvait manger. Il était ainsi comme à la table de Dieu, en communion avec Lui. Par la puissance de Dieu, le Nazaréen avait pu accomplir les jours de sa séparation sans être souillé, et il brûlait la marque de sa consécration sur le feu du sacrifice de prospérité, en signe de communion avec Dieu, de sorte que, soit qu’il laissât pousser ses cheveux soit qu’il les rasât quand le temps était accompli, c’était pour Dieu.

— Connaissons-nous des hommes qui ont été Nazaréens ?

— Sans doute ! Samson fut Nazaréen dès sa naissance selon l’ordre de l’Éternel à sa mère. Samuel fut donné à l’Éternel par sa mère Anne, et Jean le baptiseur était aussi Nazaréen. Mais celui qui le fut d’une manière parfaite, c’est le Seigneur Jésus qui dès sa naissance fut saint, innocent, sans souillure, séparé des pécheurs. Et nous sommes appelés à marcher sur ses traces, à être des enfants de Dieu sans reproche et purs.

Après que l’Éternel eut ainsi dit tout ce qui se rapportait au Nazaréen, il indique à Moïse comment Aaron et ses fils devaient bénir les enfants d’Israël. Voici cette bénédiction : « L’Éternel te bénisse et te garde ! L’Éternel fasse lever la lumière de sa face sur toi et use de grâce envers toi ! L’Éternel lève sa face sur toi et te donne la paix ! » Et l’Éternel ajouta : « Ils mettront mon nom sur les enfants d’Israël ; et moi, je les bénirai ».

— Le peuple d’Israël était bien heureux. Dieu habitait au milieu d’eux et les bénissait.

— Nous sommes plus heureux encore. Nous sommes bénis en Christ de toutes bénédictions spirituelles dans les lieux célestes. Le Dieu de Paix est aussi avec nous, et nous sommes dans la lumière de sa faveur et de sa grâce à cause de son Fils bien-aimé. Si nous marchons dans la sainteté, nous jouissons de toutes choses. L’apôtre Paul disait aux Corinthiens : « Que la grâce du Seigneur Jésus Christ, et l’amour de Dieu, et la communion du Saint Esprit soient avec vous tous ! » Voilà la bénédiction prononcée pour nous.

— Elle est bien belle et je désire y penser souvent et me dire qu’elle est aussi pour moi, puisque l’apôtre dit : « avec vous tous ».

 

 

3                        Les offrandes, la consécration des Lévites et les trompettes d’argent — ch. 7 à 10:10

 

— Nous continuerons à voir ce que Dieu nous dit relativement à la marche de son peuple dans le désert.

Après que Moïse eut dressé et sanctifié le tabernacle avec tous ses ustensiles (sanctifié veut dire consacré à l’Éternel par l’onction avec l’huile sainte — Exode 40), les princes d’Israël amenèrent leurs offrandes devant l’Éternel. C’étaient six chariots couverts et douze bœufs. Et l’Éternel dit à Moïse de prendre ces offrandes et de les donner aux Lévites.

— Qu’est-ce que les Lévites devaient en faire ?

— Moïse donna deux chariots et quatre bœufs aux Guershonites pour transporter les rideaux et les tapis du tabernacle. Mais il donna les quatre autres chariots et les huit bœufs aux Merarites qui avaient la plus lourde charge.

— Je suis bien contente en effet de voir que ces pauvres Lévites ne furent pas obligés de porter ces lourds fardeaux dans le désert où ils auraient été si fatigués.

— C’étaient les soins de Dieu pour eux. Dieu ne nous donne jamais quelque chose à faire sans nous fournir la force et les moyens nécessaires pour l’accomplir (Lisez 1 Corinthiens 10:13). C’est Lui qui avait mis au cœur des princes de donner ces chariots pour aider les Lévites. Les princes devaient être heureux de voir leurs offrandes agréées de Dieu pour soulager leurs frères dans leur service, et les Lévites devaient être bien reconnaissants envers l’Éternel et les princes. Ainsi les actions de grâces abondaient et c’est ce qui plaît à Dieu (Lisez 2 Corinthiens 9:11-15).

— Et les Kehathites, n’eurent-ils rien ?

— Non, les choses saintes devaient être portées sur les épaules. Le jour où l’autel fut oint et consacré, les princes apportèrent d’autres offrandes. Le prince de la tribu de Juda vint le premier et offrit un plat et un bassin d’argent remplis de fine farine pétrie à l’huile pour une offrande de gâteau, une coupe d’or pleine d’encens, un jeune taureau, un bélier et un agneau pour l’holocauste, un bouc en sacrifice pour le péché, et, pour le sacrifice de prospérité, deux taureaux, cinq béliers, cinq boucs et cinq agneaux.

— C’étaient de magnifiques offrandes. Est-ce que chaque prince en fit autant ?

— Oui. Et Dieu prend plaisir à le rappeler dans son livre. Mais il faut te souvenir que Dieu ne regarde pas à la richesse et à l’abondance des offrandes, il regarde au cœur qui offre. « On est agréable selon ce qu’on a » dit l’apôtre, et il ajoute : « Dieu aime celui qui donne joyeusement », de bon cœur, quand même ce ne serait qu’ « une coupe d’eau froide ». La pauvre veuve qui jetait dans le trésor du temple, pour le service de l’Éternel, deux petites pièces de monnaie, donnait plus, aux yeux de Jésus, que les riches qui mettaient des dons plus abondants.( 2 Corinthiens 8:12 ; Matthieu 10:42 ; Luc 21:1-4).

— Je suis bien contente de savoir cela car je ne suis qu’une enfant et je ne puis donner ni faire grand chose.

— Le tabernacle ayant été dressé, Moïse y entrait pour parler avec l’Éternel.

— Comment est-ce que l’Éternel parlait avec Moïse ?

— Moïse entendait la voix qui s’adressait à lui de dessus le propitiatoire qui était sur l’arche, d’entre les chérubins.

— Savons-nous ce que l’Éternel disait à Moïse ?

— Oui. La première chose fut de dire à Aaron d’allumer les lampes du chandelier d’or afin de jeter leur lumière sur le chandelier et éclairer tout devant elles. Ainsi l’on pouvait voir la beauté du chandelier fait d’après le modèle que l’Éternel avait montré à Moïse.

— Peux-tu me dire ce que cela signifie pour nous ?

— Le Seigneur Jésus nous l’explique lui-même. Il disait à ses disciples : « Que votre lumière luise ainsi devant les hommes, en sorte qu’ils voient vos bonnes œuvres, et qu’ils glorifient votre Père qui est dans les cieux ». Le chrétien est dans ce monde comme une lumière que Jésus a allumée et qu’il entretient. En se conduisant d’une manière digne de Dieu, saintement et justement, il fait briller cette lumière. Mais ce n’est pas afin que les hommes le louent pour sa bonne conduite, c’est afin qu’ils glorifient Dieu qui l’a sauvé et l’a rendu capable de le servir (Matthieu 5:16 ; 1 Pierre 2:12). Vois par exemple Pierre et Jean dans Actes 3. Ils ont guéri un pauvre boiteux. Toute la foule court à eux et admire. Mais eux disent : « Pourquoi avez-vous les yeux fixés sur nous, comme si nous avions fait marcher cet homme par notre propre puissance ou par notre piété ? le Dieu de nos pères a glorifié son serviteur Jésus,… par le foi en son nom, son nom a guéri cet homme ». Tu vois que la lumière de Pierre et Jean éclaire le chandelier, c’est à dire glorifie le Seigneur Jésus dont le chandelier était la figure. Ainsi si tu t’appliques à faire tout au nom du Seigneur Jésus, tu feras luire ta lumière pour sa gloire.

— Je comprends et te remercie beaucoup.

— Continuons maintenant à voir ce que l’Éternel dit à Moïse. Il lui commanda de purifier les Lévites afin de pouvoir faire leur service au tabernacle.

— Comment furent-ils purifiés ?

— On les aspergea de l’eau de purification, ensuite ils se rasèrent le poil sur tout le corps et lavèrent leurs vêtements. Cela montrait que toute trace de souillure devait être ôtée de dessus eux pour pouvoir servir l’Éternel. Ensuite ils présentèrent un jeune taureau pour l’holocauste, un autre pour le sacrifice pour le péché, et une offrande pour le gâteau. Cela voulait dire qu’ils ne pouvaient être agréés de Dieu qu’en vertu de la bonne odeur de l’holocauste et du gâteau, et parce que la victime pour le péché était faite péché à leur place.

— C’est la même chose pour nous, n’est-ce pas ? C’est le sacrifice du Seigneur Jésus qui ôte nos péchés et qui nous rend agréables à Dieu.

— Oui. Et c’est ainsi que nous sommes rendus capables de servir Dieu d’une manière qu’il agrée. Après cela, Moïse fit venir les Lévites à l’entrée du tabernacle et y réunit aussi tous les enfants d’Israël. Ceux-ci posèrent leurs mains sur la tête des Lévites, et Aaron offrit les Lévites devant l’Éternel de la part de tous les enfants d’Israël. Ensuite les Lévites posèrent leurs mains sur la tête des jeunes taureaux qui furent offerts l’un en sacrifice pour le péché et l’autre en holocauste. Alors l’Éternel dit des Lévites : « Ils me sont entièrement donnés d’entre les enfants d’Israël ; je les ai pris pour moi à la place de tous les premiers-nés ».

— Peux-tu m’expliquer cela? Mais d’abord, dis-moi pourquoi les enfants d’Israël posent leurs mains sur la tête des Lévites ?

— C’était pour montrer que les Lévites prenaient la place des premiers-nés qui appartenaient à l’Éternel depuis la nuit où Dieu frappa les premiers-nés des Égyptiens et épargna ceux des Israélites. Et les Lévites à leur tour mettent leurs mains sur la tête des jeunes taureaux pour montrer que la vie de ceux-ci est prise à la place de la leur car, comme pécheurs, les Lévites ne pouvaient pas subsister devant l’Éternel sans un sacrifice. C’est ainsi que Jésus « s’est donné lui-même pour nous, afin qu’il nous rachetât de toute iniquité et qu’il purifiât pour lui-même un peuple acquis, zélé pour les bonnes œuvres » (Tite 2:14).

— Merci. Je désire me souvenir que Jésus m’a rachetée pour que je le serve.

— Les Lévites devaient servir au tabernacle depuis l’âge de vingt-cinq ans jusqu’à cinquante. Après cela, ils étaient dispensés de ce qui était trop fatigant, mais continuaient à garder le tabernacle et les choses qui s’y trouvaient.

— Et les sacrificateurs, servaient-ils toute leur vie ?

— Oui, il n’y avait pas d’âge assigné pour cesser leur service.

Ainsi s’était écoulée une année depuis que les enfants d’Israël étaient sortis d’Égypte. Le premier mois de la seconde année, l’Éternel rappela à Moïse que les enfants d’Israël avaient à célébrer la Pâque, la fête qui leur rappelait leur délivrance. Ils la célébrèrent donc dans le désert de Sinaï.

— Ils devaient être bien heureux de se souvenir de toute la bonté de Dieu envers eux.

— Je le pense. Les chrétiens sont aussi heureux de se souvenir de la mort du Seigneur Jésus pour eux. Ce qui nous montre bien que les enfants d’Israël tenaient à célébrer la fête, c’est que quelques hommes vinrent à Moïse et Aaron et dirent : « Nous sommes impurs à cause du corps mort d’un homme ; pourquoi serions-nous privés de faire la fête ? » Moïse leur dit : « Attendez ; j’entendrai ce que l’Éternel commandera à votre sujet ». Tu vois que Moïse même ne voulait rien décider sans l’ordre de Dieu.

— Et qu’est-ce que Dieu dit pour ces pauvres gens ?

— L’Éternel dit : « Si un homme est impur à cause d’un corps mort, ou s’il est en voyage, il fera la pâque le second mois, le quatorzième jour ». Mais Dieu ajouta que si quelqu’un de pur ou qui n’était pas en voyage ne faisait pas la pâque au temps fixé, il serait retranché du milieu du peuple parce qu’ainsi il méprisait la bonté de l’Éternel.

— Dieu se montrait bien bon pour ceux qui étaient empêchés de manger la pâque avec les autres. Ils pouvaient tout de même se rappeler ce que Dieu avait fait pour tirer son peuple hors d’Égypte.

— En effet. Dieu pourvoit à tout pour nous. Il est possible qu’un chrétien soit empêché de se réunir avec les autres pour adorer Dieu, mais Dieu ne le prive pas pour cela de la bénédiction quand ce qui l’empêche est vraiment légitime. L’important c’est d’avoir un cœur soumis, toujours prêt à écouter et à faire ce que le Seigneur commande et nous laisser conduire en tout par Lui. Dans le désert, c’était l’Éternel lui-même qui dirigeait tous les mouvements de son peuple.

— Comment le faisait-il ?

— Je vais te le dire. Le jour où le tabernacle fut dressé, la nuée, qui était le signe de la présence de l’Éternel, le couvrit et y demeura. La nuit, elle paraissait comme de feu jusqu’au matin. Quand la nuée se levait de dessus la tente, les enfants d’Israël partaient ; quand elle s’arrêtait, là, ils s’arrêtaient et plantaient leurs tentes, de sorte que c’était au commandement de l’Éternel qu’ils campaient ou partaient. Ainsi, ils marchaient et restaient constamment avec Dieu, comme maintenant encore nous devrions le faire.

— Mais nous n’avons pas de nuée pour nous conduire.

— Tu te trompes. Nous n’avons pas une nuée visible aux yeux de notre corps ; mais Dieu guide, à travers ce monde, ceux qui par la foi regardent à Lui. Par sa parole et par son Esprit, il nous enseigne ce qu’il veut que nous fassions, où il veut que nous allions. Et quand nous sommes dociles, nous jouissons de sa présence et il nous fait connaître sa volonté. L’Éternel disait à David qu’il le guiderait de son œil, et c’est ce qu’il veut faire pour nous aussi. Plus un enfant aime son père et sa mère, plus il désire faire ce qui leur plaît et plus aussi il apprend ce qui leur est agréable, même sans qu’ils aient toujours besoin de le dire.

— Je pense que si les Israélites étaient restés en arrière quand la nuée marchait, ou eussent voulu continuer leur route quand elle s’arrêtait, ils n’auraient eu ni manne pour se nourrir, ni eau pour boire.

— Certainement non, et ils se seraient égarés et auraient péri dans le désert. Et c’est ainsi que si nous suivons notre propre volonté, nous nous égarons et ne saurions être heureux. Ce ne fut pas tout ce que l’Éternel dit à Moïse relativement à la marche du peuple. Il lui commande de faire deux trompettes d’argent battu.

— Que devait faire Moïse de ces trompettes ?

— C’était pour convoquer l’assemblée et faire partir le peuple. Les sacrificateurs seuls devaient s’en servir. Quand on sonnait de ces trompettes, le peuple devait s’assembler à la porte du tabernacle. Si l’on sonnait d’uns seule, ce n’étaient que les princes et les chefs qui s’assemblaient. Quand les sacrificateurs sonnaient avec éclat, les camps vers l’orient partaient, et, quand ils sonnaient une seconde fois, les camps vers le midi se mettaient en marche.

— Je comprends cela ; les trompettes avertissaient le peuple jusqu’aux extrémités des camps.

— Oui ; et, comme les sacrificateurs étaient tout près du tabernacle, ils voyaient les premiers quand la nuée se mettait en mouvement et alors ils donnaient le signal du départ. Et comprends-tu ce que cela signifie ?

— Non ! Peux-tu me le dire, s’il te plaît ?

— C’est que pour connaître la pensée de Dieu, ce qu’il veut et aime, il faut vivre près de Lui, c’est à dire ne pas laisser courir ses pensées et ses désirs vers toutes sortes de choses vaines et frivoles.

— Merci ! Combien la parole de Dieu nous donne de leçons ! Mais les trompettes ne devaient-elles servir que pour assembler le peuple ou le faire partir ?

— Non. L’Éternel dit aussi : « Quand, dans votre pays, [le pays de Canaan où ils allaient entrer], vous irez à la guerre contre l’ennemi qui vous presse, alors vous sonnerez des trompettes avec éclat, et vous serez rappelés en mémoire devant l’Éternel, votre Dieu, et vous serez délivrés de vos ennemis » (Nombres 10:9). De quelle confiance et de quel courage les enfants d’Israël devaient être remplis, quand ils entendaient le son des trompettes et qu’ils se disaient : « Quelque puissants que soient nos ennemis, ces trompettes nous rappellent que l’Éternel a promis de nous délivrer ». Nous avons aussi à combattre mais nous pouvons être sûrs que Dieu nous délivrera. L’apôtre Paul était à Corinthe où il combattait pour le Seigneur contre Satan et les idoles, en annonçant l’évangile et le Seigneur lui dit : « Ne crains point, mais parle et ne te tais point » (Actes 18:9). Une autre fois, il était en prison par suite de la haine des Juifs qui voulaient le faire mourir, mais le Seigneur, la nuit, se tint près de lui et lui dit : « Paul, aie bon courage » (Actes 23:11). Nous pouvons rappeler ce vers du cantique : « Son bras combat pour nous et nous délivrera ».

Les sacrificateurs sonnaient aussi des trompettes dans les jours de joie, les fêtes et les jours solennels, au commencement des mois, quand les enfants d’Israël offraient leurs holocaustes et leurs sacrifices de prospérité. C’était le témoignage éclatant de la joie du peuple de Dieu.

— Ces trompettes me rappellent ce qui arrivera quand Jésus viendra nous chercher. Il y aura aussi un son de trompette.

— Oui ; il descendra du ciel avec un cri de commandement, avec une voix d’archange et avec la trompette de Dieu, et il réunira tous les siens, les morts ressuscités et les vivants, non point à l’entrée d’un tabernacle terrestre, mais pour les introduire là-haut, auprès de Lui, dans la maison du Père. Quels transports de joie il y aura alors !

 

 

4                        Le départ et les premiers pas dans le désert — ch. 10:11-36

 

— Tout ayant été bien ordonné pour la marche du peuple d’Israël, ils n’avaient plus qu’à se mettre en route à travers le désert pour gagner le pays de Canaan. Te rappelles-tu ce qui devait leur donner le signal de départ ?

— C’était la nuée.

— En effet. Eh bien, le vingtième jour du second mois de la seconde année depuis la sortie d’Égypte, la nuée se leva de dessus le tabernacle, et les enfants d’Israël partirent du désert de Sinaï et allèrent jusqu’au désert de Paran où la nuée se posa. Et voici l’ordre suivant lequel ils devaient marcher : d’abord partait la bannière du camp de Juda avec Issacar et Zabulon. Après eux venaient les Guershonites et les Merarites, portant le tabernacle. Ensuite s’avançait le camp de Ruben avec Siméon et Gad, et à leur suite, les Kehathites portant les choses saintes sur les épaules. De cette manière, quand on s’arrêtait, les Guershonites et les Merarites avaient le temps de dresser le tabernacle pour recevoir les choses saintes quand les Kehathites arrivaient.

— Je vois comme tout était bien arrangé pour qu’il n’y eût pas de confusion.

— Oui, nous apprenons ainsi que Dieu n’aime pas le désordre, comme l’apôtre Paul l’écrivait aux Corinthiens en parlant de la manière dont on doit se comporter dans les assemblées chrétiennes (1 Corinthiens 14:33. Vois encore à un autre point de vue, 2 Thessaloniciens 3:11). Pour que l’esprit soit paisible, il est nécessaire qu’il y ait de l’ordre, que chacun et chaque chose soit à la place que Dieu lui assigne.

— Qu’est-ce qui venait après les Kehathites ?

— C’était le camp d’Éphraïm, de Manassé et de Benjamin. Dans un Psaume inspiré par l’Esprit de Dieu, en vue de la détresse où se trouverait un jour le peuple d’Israël, cette circonstance est rappelée. Lis au Psaume 80 les deux premiers versets.

(Lecture) « Berger d’Israël ! prête l’oreille, Toi qui mènes Joseph comme un troupeau, toi qui es assis entre les chérubins, fais luire ta splendeur ! Devant Éphraïm, et Benjamin, et Manassé, réveille ta puissance, et viens nous sauver ! »

— Tu vois ! Le psalmiste rappelle ces jours paisibles et heureux où l’Éternel conduisait et gardait son peuple à travers le désert après l’avoir délivré, et il invoque Dieu pour qu’il le délivre encore par sa même puissance.

— Et Dieu a-t-il exaucé cette prière ?

— Il l’exaucera quand il rétablira son peuple dans la terre de Canaan. Dieu est fidèle. Il n’oublie pas ses promesses. Mais continuons l’ordre de la marche. À l’arrière-garde venait le camp de Dan avec Aser et Nephtali.

— Quel magnifique spectacle ce devait être que toute cette multitude, dans un ordre parfait, avec l’Éternel au milieu d’eux !

— Oui. C’était le peuple de Dieu, et cet ordre, la présence et la direction de Dieu, manifestaient la gloire de l’Éternel aux yeux de tous. Lui seul pouvait ainsi garder, nourrir et désaltérer une telle multitude dans le désert. Aussi la renommée de l’Éternel se répandait-elle au loin (Vois Josué 2:10-11). Mais dans cette première traite des enfants d’Israël, se passe un fait très remarquable.

— Quoi donc ?

— Il y avait parmi les Israélites un homme appelé Hobab, fils du beau-père de Moïse. Il était peut-être resté avec eux depuis que Jéthro était venu faire visite à Moïse (Exode 18). Moïse, au moment de partir, dit à Hobab : « Nous partons pour le lieu dont l’Éternel a dit : Je vous le donnerai. Viens avec nous, et nous te ferons du bien à l’égard d’Israël ». Mais Hobab répondit : « Je n’irai pas ; mais je m’en irai dans mon pays, et vers ma parenté ». Alors Moïse insista en disant : « Je te prie, ne nous laisse pas parce que tu connais les lieux où nous aurons à camper dans le désert ; et tu nous serviras d’yeux ».

— C’est bien étrange ! Est-ce que Moïse avait besoin que Hobab lui montrât le chemin puisque c’était la nuée qui devait le faire ?

— Certainement, Moïse n’avait pas besoin de Hobab. Il semble qu’il ait oublié en ce moment que Dieu allait avec son peuple et que, par conséquent, les Israélites n’avaient pas à dépendre d’un homme, fût-il le meilleur guide dans le désert. Qui connaissait le mieux le chemin et les endroits où il fallait camper ? Était-ce l’Éternel ou Hobab ?

— C’était l’Éternel.

— Oui, et pour nous aussi le guide parfait dans ce monde, c’est Dieu par sa Parole et son Esprit. « Ta Parole est une lampe à mon pied et une lumière à mon sentier », disait le psalmiste ; et l’Éternel dit : « Je t’enseignerai le chemin où tu dois marcher ; je te conseillerai, ayant mon œil sur toi » (Ps. 119:105 ; 32: 8).

— Et que fit Hobab ? J’aimerais bien le savoir.

— Cela ne nous est pas dit. Mais ce qui est bien plus important, nous savons ce que Dieu fit. L’arche de l’Éternel lui-même quitta sa place au milieu du peuple pour se mettre à leur tête, les conduire et leur chercher un lieu pour se reposer.

— Quelle bonté de Dieu ! Il ne voulait pas qu’un homme conduisit son peuple, les enfants d’Israël ; il voulait les conduire Lui-même.

— Oui. Un homme, même un enfant du désert, aurait pu se tromper. L’Éternel ne le pouvait pas. En le suivant, on était sûr du chemin. Il montrait ainsi sa tendresse pour ceux qu’il avait rachetés. Il marchait devant eux. N’en est-il pas ainsi pour nous ? Ne connais-tu pas quelqu’un qui marche ainsi devant les siens ?

— Oh oui ! J’y pensais. C’est le bon Berger, qui met ses brebis dehors, qui marche devant elles pour les conduire et qui leur fait entendre sa voix (Jean 10:3 et 4).

— Et sais-tu où il les conduit ?

— Dans le repos, dans la maison de son Père.

— Oui. Mais dès ici-bas, ce tendre Berger donne à ses brebis le repos du cœur dans son amour. C’est ce que David savait déjà. Il le dit dans le Psaume 23. Veux-tu lire les quatre premiers versets. ?

Lecture : « L’Éternel est mon berger : je ne manquerai de rien. Il me fait reposer dans de verts pâturages, il me mène à des eaux paisibles. Il restaure mon âme ; il me conduit dans des sentiers de justice à cause de son nom. Même quand je marcherais par la vallée de l’ombre de la mort, je ne craindrai aucun mal ; car tu es avec moi : ta houlette et ton bâton, ce sont eux qui me consolent ». Que c’est beau !

— Tout en Jésus, dans son amour, est d’une beauté parfaite (Lis Psaume 45:2 ; Cant. des Cant. 5:16). Ainsi l’Éternel cherchait lui-même, dans le désert, un lieu convenable où son peuple pût se reposer, et durant leur marche, il étendait sur eux sa nuée pour les protéger de l’ardent soleil. Quelle merveilleuse grâce ! Mais il est le même pour nous.

— J’aimerais bien savoir ce que Moïse pensa en voyant Dieu se mettre à la tête de son peuple.

— Je suis sûre qu’il en fut profondément touché et qu’il n’eut pas de peine à reconnaître combien cela valait mieux que d’être conduit par Hobab. Quand l’arche se mettait en mouvement, Moïse disait : « Lève-toi, Éternel ! Et que tes ennemis soient dispersés, et que ceux qui te haïssent s’enfuient devant toi ! ». Il savait que sous la conduite de Dieu Israël n’avait à craindre aucun ennemi. Puis, quand l’arche se reposait et que l’Éternel reprenait sa place au milieu de son peuple, Moïse, heureux de la présence de Dieu au milieu de son peuple, disait : « Reviens, Éternel, aux dix mille milliers d’Israël ! »

— Plus tu me racontes ces choses, et plus elles me semblent magnifiques.

— Elles le sont en effet. Ce sont les choses magnifiques de Dieu (Actes 2:11). Et combien plus grandes et merveilleuses les choses qu’il a accomplies pour nous, son peuple céleste ! Jésus a aboli le péché, annulé la mort et vaincu Satan. Ce précieux Sauveur nous conduit à travers ce monde, et l’Église est l’habitation de Dieu par le Saint Esprit. Nous pouvons bien chanter :

 

Jésus, mon Fort et mon Rocher,

Mon grand Libérateur !

Quel ennemi peut m’approcher

Sous ton bras protecteur ?

 

La délivrance est dans ton bras,

Et l’amour dans ton cœur.

Quel bonheur ! Toujours tu seras

Ma gloire et mon Sauveur !

 

5                        Les premiers murmures — ch. 11

 

— Je pense que les enfants d’Israël poursuivirent joyeusement leur route à travers le désert, suivant l’arche et heureux à la pensée d’arriver bientôt en Canaan.

— C’est ce qu’ils auraient dû faire car ils avaient l’Éternel avec eux et pour eux. Mais voici ce qui arriva. Le peuple se plaignit de la fatigue, et l’Éternel l’entendit et sa colère s’embrasa, et le feu de l’Éternel consuma quelques-uns d’entre eux.

— C’était bien mal à eux de se plaindre ainsi, justement quand Dieu marchait devant eux pour leur chercher une place de repos.

— Sans doute; mais c’est là, depuis le commencement, la triste histoire du cœur de l’homme. Il n’est pas content de ce que Dieu lui donne. C’est comme Adam qui n’était pas satisfait d’avoir tout le paradis terrestre à sa disposition. Il pensait que Dieu lui faisait tort en lui refusant l’arbre de la connaissance du bien et du mal. Mais sais-tu ce que doit dire un chrétien, quelle que soit sa position ?

— Je pense qu’il doit être toujours satisfait.

— Oui ! L’apôtre Paul en prison ne se plaignait pas, mais disait : « J’ai appris à être content en moi-même dans les circonstances où je me trouve » (Phil. 4:11). L’amour de Jésus lui suffisait.

— Ils durent être bien effrayés quand le feu de l’Éternel en consuma quelques-uns.

— J’en suis sûre. Ils surent qu’ils avaient péché, et que Dieu qui était au milieu d’eux les entendait quand ils se plaignaient dans leurs tentes, et qu’il ne pouvait laisser passer le mal sans le reprendre. Dieu entend aussi tout ce que nous disons et même il connaît nos plus secrètes pensées (Hébreux 4:12-13).

— Oh ! Je sens qu’il doit en voir souvent de mauvaises en moi, et aussi qu’il doit entendre des paroles qui ne sont pas bonnes. Mais punit-il maintenant comme autrefois ?

— Nous sommes bien heureux que Dieu ne laisse rien passer de mal chez les siens sans le reprendre. Si nous sommes attentifs, il nous avertit par sa Parole et par son Esprit quand nous avons pensé, dit ou fait quelque chose de mal. Alors nous ne pouvons être heureux jusqu’à ce que nous lui ayons confessé notre faute ; mais si nous sommes légers, insouciants, ne nous inquiétant pas d’avoir fait dit ou pensé ce qu’il ne peut approuver, il nous châtie par des épreuves diverses. Et c’est « pour notre profit, afin que nous participions à sa sainteté » (Hébreux 12:10).

— Et que firent les Israélites quand ils virent ce feu qui les consumait ?

— Ils s’adressèrent à Moïse, qui pria l’Éternel et le feu s’éteignit. Dieu leur faisait grâce quand ils se repentaient.

— Ils devaient être bien reconnaissants.

— Peut-être dans le moment. Mais, hélas ! Cela ne dura pas longtemps. Il y avait parmi eux beaucoup de gens sortis avec eux d’Égypte. Ceux-là se mirent à regretter toutes les bonnes choses qu’il y avait en Égypte, et qui ne se trouvaient pas dans le désert. On comprend cela pour ces gens. Mais ce qu’il y a de bien triste, c’est que les enfants d’Israël suivirent leur exemple, se lamentant et disant : « Qui nous fera manger de la chair ? Il nous souvient du poisson que nous mangions en Égypte pour rien, des concombres et des melons, et des poireaux, et des oignons, et de l’ail ; et maintenant notre âme est asséchée ; il n’y a rien, si ce n’est cette manne devant nos yeux » (v. 5-6).

— Oh ! Qu’ils étaient ingrats et méchants, n’est-ce pas ? La manne leur venait du ciel, de Dieu lui-même ; que pouvait-il y avoir de meilleur ?

— Sans doute. Et de plus, ils oubliaient dans quel terrible esclavage ils étaient en Égypte et comment Dieu les en avait tirés.

— Est-ce que Dieu envoya encore le feu pour les consumer ?

— Non, mais sa colère s’embrasa extrêmement contre eux. Moïse aussi fut fort affligé, et il dit à l’Éternel : « Pourquoi as-tu fait ce mal à ton serviteur ? Et pourquoi n’ai-je pas trouvé grâce à tes yeux, que tu aies mis sur moi ce fardeau de tout ce peuple ? » (11:11).

— Mais Moïse n’était pas seul, n’est-ce pas ? Dieu était avec lui.

— Sans doute. Mais dans les difficultés, nous oublions facilement que Dieu nous a dit : « Je ne te laisserai pas, je ne t’abandonnerai point » (Hébreux 13:5). Et il nous invite à rejeter tout notre fardeau sur Lui (1 Pierre 5:7), et s’il nous donne une tâche à accomplir, il fournit aussi la force nécessaire. Mais pensons aussi combien le cœur de Moïse devait être attristé en voyant la méchanceté de ce peuple que l’Éternel comblait de biens. Il se sentait tout à fait impuissant pour le conduire et le maintenir dans la soumission à Dieu, mais toutefois, il aurait dû penser que l’Éternel était puissant pour faire ce que lui ne pouvait pas.

— J’aimerais bien savoir ce que l’Éternel répondit à Moïse.

— Il ne lui fait point de reproches, mais il lui dit : « Assemble-moi soixante-dix hommes des anciens d’Israël, que tu sais être les anciens du peuple et ses magistrats, et amène-les à la tente d’assignation, et ils se tiendront là avec toi. Et je descendrai, et je parlerai là avec toi, et j’ôterai de l’Esprit qui est sur toi, et je le mettrai sur eux, afin qu’ils portent avec toi le fardeau du peuple, et que tu ne le portes pas toi seul » (v. 16-17).

— C’était bien bon de la part de l’Éternel de répondre ainsi à Moïse, mais est-ce que Moïse ne perdait pas ainsi quelque chose ?

— Certainement. Il aurait mieux valu pour lui avoir l’Éternel seul avec lui, que d’avoir soixante-dix hommes pour l’aider. L’Esprit qui était sur Moïse était une force suffisante sans qu’il fût nécessaire de la partager avec les anciens, ce qui ne l’augmentait pas. Mais en cela, nous voyons la tendresse de l’Éternel. Il condescend à aider son serviteur qui était fidèle dans toute sa maison (Hébreux 3:2, 5).

— Mais l’Éternel ne s’occupa-t-il pas aussi du peuple qui avait murmuré ?

— Oui. Il dit à Moïse : Dis au peuple : sanctifiez-vous pour demain, et vous mangerez de la chair. Vous n’en mangerez pas un jour, ni deux jours, mais un mois entier, jusqu’à ce que vous l’ayez en dégoût, parce que vous avez méprisé l’Éternel qui est au milieu de vous, et que vous avez pleuré devant lui, disant : pourquoi sommes-nous sortis d’Égypte ? (Voir v. 18-20).

— Comment une telle chose pouvait-elle se faire ?

— Tu parles comme Moïse et comme les disciples, plus tard, au Seigneur Jésus (Matthieu 15:33). Moïse dit à l’Éternel : « Il y a six cent mille hommes de pied dans ce peuple au milieu duquel je suis, et tu as dit : je leur donnerai de la chair, et ils en mangeront un mois entier. Leur égorgera-t-on du menu et du gros bétail, afin qu’il y en ait assez pour eux ? Ou assemblera-t-on tous les poissons de la mer pour eux, afin qu’il y en ait assez pour eux ? » Mais ne comprends-tu pas que c’était un manque de foi chez Moïse lorsqu’il raisonnait ainsi ? N’était-ce pas douter de la parole et de la puissance de l’Éternel ? N’aurait-il pas dû dire que Celui qui donne chaque jour du pain du ciel à tout ce peuple, peut bien aussi lui donner de la viande pendant un mois entier, s’il le veut ?

— C’est bien vrai. Je n’y avais pas pensé. Mais est-ce que Dieu fait des reproches à Moïse pour avoir manqué de foi ?

— Oui, mais c’est avec beaucoup de douceur. On voit combien Dieu aime et supporte ses chers serviteurs. Il lui dit : « La main de l’Éternel est-elle devenue courte ? Tu verras maintenant si ce que j’ai dit t’arrivera ou non ». Alors Moïse alla dire au peuple les paroles de l’Éternel. Puis il assemble les soixante-dix hommes d’entre les anciens du peuple et les amena à l’entrée du tabernacle. Alors L’Éternel descendit dans la nuée, ôta de l’Esprit qui était sur Moïse et le mit sur les anciens, et aussitôt que l’Esprit fut sur eux, ils prophétisèrent.

— Que veut dire prophétiser ? Est-ce annoncer des choses à venir ?

— Les prophètes annonçaient bien, en effet, des choses à venir ; mais « prophétiser » veut dire exprimer les choses que l’Esprit mettait dans leur pensée. Ils devenaient ainsi la bouche de Dieu.

— Est-ce aussi ce que faisaient les prophètes dont il est parlé dans les Actes et les épîtres ?

— Je le pense, mon enfant. Il y avait deux de ces anciens choisis par Moïse, qui ne s’étaient pas trouvés au tabernacle, mais étaient restés dans le camp, et là, l’esprit vint sur eux et ils prophétisèrent aussi. Alors quelqu’un courut le rapporter à Moïse, et Josué, le serviteur de Moïse, jaloux de la gloire de son maître, et pensant peut-être que puisque ces deux n’étaient pas venus au tabernacle, ils n’avaient pas le droit de prophétiser, dit : « Mon seigneur Moïse, empêche-les ».

— Et est-ce que Moïse le leur défendit ?

— Oh, non. Moïse ne pensait pas à lui-même ; il comprenait que ce serait très mal de ne pas reconnaître l’œuvre de l’Esprit de Dieu chez d’autres, et il était au contraire plein de joie de voir qu’un grand nombre y avaient part ; aussi dit-il à Josué : « Que plutôt tout le peuple de l’Éternel fût prophète ; que l’Éternel mît son Esprit sur eux ! »

— Que c’était beau de la part de Moïse de ne pas être jaloux.

— Oui ; le fidèle serviteur ne pense qu’à la gloire de son Maître et se réjouit de tout ce qui y contribue.

— J’aimerais bien que tu me dises comment Dieu donna de la chair à manger à cette grande multitude.

— L’Éternel fit lever un vent qui fit venir de la mer, de l’ouest, des cailles. Et elles s’abattirent sur le camp et autour du camp, jusqu’à une journée de marche de distance. Il y en avait environ la hauteur de deux coudées (un mètre) sur la terre.

— Quelle prodigieuse quantité ! Cela montrait bien la puissance de Dieu. C’est comme lorsque le Seigneur nourrissait cinq mille hommes avec cinq pains et deux poissons, et qu’il faisait venir tant de poissons autour de la barque de Pierre. Mais que firent-ils de tant d’oiseaux ?

— Ils se mirent à les amasser tout ce jour-là, toute la nuit et encore le lendemain, et ils les étendirent autour du camp pour les sécher au soleil.

— Je pense qu’ils furent reconnaissants envers Dieu, et qu’ils le remercièrent bien de leur avoir envoyé toute cette viande, au lieu de les punir de leurs plaintes.

— Hélas ! Ce qui suit nous montre que non, et qu’ils ne se repentirent pas de leurs murmures, qu’ils ne furent pas touchés de la bonté de Dieu, et qu’ils ne songèrent qu’à satisfaire leur grossière gourmandise. Mais alors la colère de Dieu s’embrasa contre eux, et il les frappa d’une fort grande plaie. Nous ne savons pas quelle fut cette plaie, mais le Psalmiste dit : « Et il leur donna ce qu’ils avaient demandé, mais il envoya la consomption dans leurs âmes » (Ps. 106:15). Et l’apôtre Paul dit aussi : « Quelques-uns d’eux ont murmuré et ont péri par le destructeur » (1 Cor. 10:10). Au lieu d’entrer dans ce beau pays de Canaan, comme ils en exprimaient l’espoir dans ce beau cantique de délivrance après avoir passé la mer Rouge (Exode 15:13, 17), ils tombent morts dans le désert. Et on ensevelit là le peuple qui avait convoité et on donna à ce triste lieu un nom qui devait rappeler le souvenir du péché du peuple et du jugement de Dieu.

— Quel nom lui donna-t-on ?

— On l’appela Kibroth-Hattaava, ce qui veut dire : « les sépulcres de la convoitise ». Et nous avons dans cette histoire un exemple frappant de ce que dit l’apôtre Jacques : « La convoitise ayant conçu, enfante le péché ; et le péché étant consommé, produit la mort » (Jacques 1:15). Après cela, le peuple quitta cet endroit, témoin de sa folie, et s’en alla à Hatséroth.

 

 

 

6                        Le péché de Marie et d’Aaron — ch. 12

 

— Je voudrais te poser une question touchant les anciens qui prophétisaient. Est-ce que l’Éternel leur parlait de la même manière qu’à Moïse ?

— Non. Moïse était particulièrement favorisé comme fidèle serviteur de l’Éternel. Ce qui suit nous le montre, et tu y verras comment Dieu lui parlait. Marie et Aaron parlèrent contre Moïse à cause de sa femme qui n’était pas de la race d’Israël.

— Pourquoi donc ? Étaient-ils jaloux d’elle ?

— Ils ne comprenaient pas la grâce de Dieu et montraient le même esprit que nous voyons, du temps des apôtres chez les Juifs qui ne pouvaient pas souffrir que cette grâce s’étendît même aux païens (1 Thessaloniciens 2:15-16 ; Actes 13:45-47). Ils auraient voulu que les bénédictions de Dieu fussent pour eux seuls.

— Heureusement que Dieu avait d’autres pensées, sans cela que serions-nous devenus ?

— C’est vrai. Le cœur de l’homme est petit et étroit ; celui de Dieu est large. Il est riche envers tous ceux qui l’invoquent, et il veut que tous soient sauvés (Romains 10:12-13 ; 1 Timothée 2:4).

— Qu’est-ce que Marie et Aaron dirent contre Moïse ?

— Voici leurs paroles : « L’Éternel n’a-t-il parlé que par Moïse seulement ? N’a-t-il pas parlé aussi par nous ? »

— Ils pensaient peut-être aux anciens qui avaient prophétisé.

— C’est possible. Mais en parlant ainsi ils cherchaient à rabaisser l’autorité de Moïse, et c’est toujours un grand mal de méconnaître l’autorité de ceux à qui Dieu l’a confiée.

— Est-ce que le peuple les entendit ?

— Cela est très probable, et tu peux penser que c’était donner un bien mauvais exemple que de parler contre celui que l’Éternel avait choisi et établi pour être le conducteur de son peuple. Dieu dit aussi à son peuple d’aujourd’hui : « Obéissez à vos conducteurs et soyez soumis, car ils veillent pour vos âmes, comme ayant à rendre compte ; afin qu’ils fassent cela avec joie, et non en gémissant, car cela ne vous serait pas profitable » (Hébreux 13:17). L’apôtre Paul écrivait aux Thessaloniciens : « Or nous vous prions, frères, de connaître ceux qui travaillent parmi vous, et qui sont à la tête parmi vous dans le Seigneur, et qui vous avertissent, et de les estimer très haut en amour à cause de leur œuvre » (1 Thess. 5:12-13).

— Moïse ne fut-il pas bien fâché contre son frère et sa sœur ?

— Non. La parole de Dieu nous dit qu’il était très doux, plus que tous les hommes qui étaient sur la face de la terre. Il ne leur fit aucun reproche.

— C’est bien beau. Je voudrais bien être comme lui et ne pas répondre quand on me taquine. Moïse me rappelle le Seigneur Jésus qui ne répondait rien à ceux qui l’outrageaient.

— Mais il y a quelqu’un qui prend en main la cause de ceux à qui l’on fait tort ; quelqu’un qui avait entendu les paroles de Marie et d’Aaron, et qui savait parfaitement tout ce qui se faisait dans le camp.

— Oh ! C’est l’Éternel, n’est-ce pas ?

— Oui, et soudain il dit à Moïse, et à Aaron, et à Marie : « Sortez, vous trois, vers la tente d’assignation ».

— Comme Marie et Aaron durent avoir peur ! Mais je suis sûre que Moïse était bien tranquille ; il n’avait rien fait de mal.

— Ils allèrent donc tous les trois, et l’Éternel descendit dans la colonne de nuée et appela Aaron et Marie. Ils s’approchèrent, et l’Éternel leur dit : « Écoutez mes paroles : s’il y a un prophète parmi vous, moi l’Éternel, je me ferai connaître à lui en vision, je lui parlerai en songe. Il n’en est pas ainsi de mon serviteur Moïse, qui est fidèle dans toute ma maison ; je parle avec lui bouche à bouche, et en me révélant clairement, et non en énigme ; et il voit la ressemblance de l’Éternel. Et pourquoi n’avez-vous pas craint de parler contre mon serviteur, contre Moïse ? ».

— Je vois maintenant la différence qu’il y avait dans la manière dont Dieu parlait à Moïse et aux autres. Combien Moïse était heureux d’être ainsi admis près de Dieu. Et combien l’Éternel aimait son cher serviteur, parce qu’il était fidèle. Moïse ne disait rien, et Dieu prenait sa défense. Ne penses-tu pas qu’il devait être bien consolé en entendant les paroles de l’Éternel ? J’aimerais être aussi fidèle, mais je ne suis qu’une enfant.

— Un enfant peut être fidèle dans les choses qu’il a à faire, si petites soient-elles. Et un jour viendra où ceux qui auront bien servi le Seigneur entendront sa voix leur dire : « Bien, bon et fidèle esclave, tu as été fidèle en peu de chose, je t’établirai sur beaucoup : entre dans la joie de ton maître » (Matthieu 25:21).

— Dieu dit-il autre chose à Marie et Aaron ?

— Non. Mais sa colère s’embrasa contre eux et il s’en alla, et la nuée se retire de dessus le tabernacle.

— Ils devaient être bien fâchés et repentants d’avoir parlé ainsi contre leur frère.

— Ils se turent en la présence de l’Éternel et ne cherchèrent pas à s’excuser. Mais quand Aaron regarda Marie après que la nuée fut partie, voilà elle était toute couverte de lèpre.

— Quel châtiment terrible !

— Oui, elle dut comprendre quel grand péché elle avait commis, et nous pouvons voir par là combien Dieu juge sévèrement ceux qui parlent mal contre ses fidèles serviteurs. Ils sont punis aussi sévèrement que Guéhazi, le serviteur d’Élisée, qui était avare et menteur, et que le roi Ozias qui avait osé entrer dans le temple. Dieu a dit : « Ne touchez pas à mes oints, et ne faites pas de mal à mes prophètes » (2 Rois 5 ; 2 Chroniques 26:16-21 ; Psaume 105:15).

— Est-ce que Marie resta lépreuse ?

— Non, l’Éternel eut compassion d’elle. Quand Aaron la vit dans ce triste état, il fut tout effrayé et dit à Moïse : « Ah ! Mon seigneur, ne mets pas, je te prie, sur nous ce péché, par lequel nous avons agi follement et par lequel nous avons péché ».

— Mais, que pouvait faire Moïse ?

— Rien par lui-même, mais il cria à l’Éternel disant : « Ô Dieu ! Je te prie, guéris-la, je te prie ».

— C’était bien beau de la part de Moïse. Il n’était pas du tout fâché contre Marie. Et il dit deux fois « je te prie ». On voit comme il désirait qu’elle fût guérie.

— Oui. Il avait l’Esprit de Christ qui, quand il souffrait, ne menaçait pas ; au contraire, lorsqu’on le clouait sur la croix, il intercédait pour ses meurtriers et disait : « Père, pardonne-leur car ils ne savent ce qu’ils font ». et tu sais qu’il nous a laissé un modèle pour que nous suivions ses traces. Jésus disait à ses disciples : « Priez pour ceux qui vous font du tort et qui vous persécutent » (1 Pierre 2:21-24 ; Luc 23:34 ; Matthieu 5:44).

— Je désire beaucoup avoir aussi ce même esprit de patience et de pardon.

— Dieu te le donnera si tu le lui demandes et si tu as devant les yeux le Seigneur Jésus. Étienne, en voyant le Seigneur dans la gloire, pardonnait à ceux qui le tuaient et priait pour eux.

— Je suis bien sûre que Dieu exauça la prière de Moïse.

— Oui. Dieu entendit les prières des siens, et Marie dut sa guérison à celui-là même contre qui elle avait parlé. Mais l’Éternel voulut qu’elle eût le temps de réfléchir au péché qu’elle avait commis et, en même temps, que tout le peuple sût que Dieu n’avait pas laissé passer impunément le tort fait à son serviteur. Marie, sur ordre de l’Éternel, dut demeurer sept jours enfermée hors du camp.

— Je pense qu’elle fut bien humiliée et repentante.

— Nous pouvons l’espérer. Dieu châtie les siens pour leur profit, et même le pauvre peuple d’Israël dispersé pour avoir rejeté Jésus, mais pour qui Jésus a prié, sera guéri et rétabli dans sa terre, lorsque le temps marqué pour son châtiment sera achevé (Ésaïe 40:2). Marie demeura donc sept jours hors du camp, et le peuple ne partit pas jusqu’à ce qu’elle y fut rentrée. Après cela, ils continuèrent leur voyage et vinrent camper au désert de Paran.

 

 

7                        Le bon pays méprisé — ch. 13 et 14

 

— Tu m’as dit qu’après le péché de Marie et d’Aaron, les enfants d’Israël allèrent camper au désert de Paran. Étaient-ils encore bien loin du pays de Canaan ?

— Non, ils en étaient tout près. Et l’Éternel dit à Moïse : « Envoie des hommes, et ils reconnaîtront le pays de Canaan que je donne aux fils d’Israël ; vous enverrez un homme pour chaque tribu de ses pères, tous des princes parmi eux ». Ainsi Moïse choisit douze hommes pour les envoyer. Je te dirai le nom de deux d’entre eux. L’un était Caleb, de la tribu de Juda ; l’autre, de la tribu d’Éphraïm, était Josué, le serviteur de Moïse.

— Que devaient-ils faire dans le pays de Canaan ?

— Moïse leur dit : « Vous verrez le pays, ce qu’il est, et le peuple qui l’habite ; s’il est fort ou faible, s’il est en petit nombre ou en grand nombre ; et quel est le pays où il habite, s’il est bon ou mauvais ; et quelles sont les villes dans lesquelles il habite, si c’est dans des camps ou dans des villes murées ; et quel est le pays, s’il est gras ou maigre, s’il y a des arbres ou s’il n’y en a pas. Ayez bon courage, et prenez du fruit du pays. Or c’était le temps des premiers raisins ».

— Mais n’étaient-ils pas sûrs que Dieu voulait leur donner un bon pays ?

— Certainement, car il le leur avait dit. Dieu voudrait-il donner quelque chose de mauvais à son peuple ? Mais si l’Éternel dit à Moïse d’envoyer ces hommes pour examiner le pays, c’est que les enfants d’Israël l’avaient demandé, comme nous le lisons dans un autre livre de la Bible. Il y avait de l’incrédulité dans leur cœur. Ils ne se fiaient pas à la parole de l’Éternel, et l’Éternel consent à ce qu’ils s’assurent par leurs yeux que c’était un excellent pays.

— C’est certainement ce que trouvèrent les hommes que Moïse avait envoyés, n’est-ce pas ?

— Tu vas le voir. Ils parcoururent le pays, et arrivèrent à une ville nommée Hébron. Là, ils virent des géants, fils d’un homme nommé Anak. Te rappelles-tu que nous avons déjà parlé de Hébron dans l’histoire d’Abraham, quand il était étranger au pays de Canaan, et que Sara sa femme venait de mourir ?

— Oui. C’est là qu’il acheta une pièce de terre avec une caverne pour y enterrer Sara. C’est là aussi qu’il fut enterré par ses deux fils Isaac et Ismaël.

— C’est bien cela. De là, les douze hommes allèrent dans une riche vallée, où ils coupèrent un sarment de vigne avec une grappe si lourde qu’ils étaient deux à la porter avec une perche.

— Quelle grappe magnifique. Ils pouvaient être sûrs que le pays était bon.

— Oui. C’était un exemple de la richesse du pays que l’Éternel donnait à son peuple. Les envoyés d’Israël appelèrent cet endroit  Nahal Eshcol, c’est-à-dire la vallée de la grappe. Ils cueillirent aussi des figues et des grenades pour les apporter à leurs frères.

— Restèrent-ils bien longtemps ?

— Quarante jours, après lesquels ils revinrent vers les enfants d’Israël et leur montrèrent les magnifiques fruits du pays, en disant : « Vraiment, il est ruisselant de lait et de miel ».

— Cela montrait bien aux enfants d’Israël que Dieu ne les avait pas trompés. Je pense qu’ils se sentirent tout encouragés et prêts à entrer dans ce bon pays.

— Hélas, non ! Tout le contraire arriva à cause de leur incrédulité. Ils avaient mis en doute la bonté de l’Éternel, maintenant ils n’eurent pas confiance en sa puissance. Les envoyés ajoutèrent : « Seulement, le peuple qui habite dans le pays est fort, et les villes sont fortifiées, très grandes ; et nous y avons vu aussi les enfants d’Anak ».

— C’était vrai, n’est-ce pas ?

— Oui, mais en parlant ainsi, ils cherchaient à effrayer et à décourager le peuple. Josué et Caleb ne partageaient point leur incrédulité et leur lâcheté, et Caleb leur dit de monter hardiment et posséder ce pays-là, car certainement ils seraient les plus forts.

— Oh ! Le brave Caleb ! Il avait confiance en Dieu.

— Oui, et c’est là le secret de la force. Mais les autres hommes dirent : « Nous ne sommes pas capables de monter contre ce peuple, car il est plus fort que nous… Tout le peuple que nous y avons vu est de haute stature. Et nous y avons vu les géants… Et nous étions à nos yeux comme des sauterelles ».

— J’espère bien que les enfants d’Israël n’écoutèrent pas ces méchants hommes. N’avaient-ils pas avec eux l’Éternel qui les avait délivrés de Pharaon et les avait fait passer à travers la mer Rouge. L’Éternel était plus fort que les géants.

— Oui, c’est bien là ce qu’ils auraient dû penser, et c’est ce que nous devrions toujours penser devant les difficultés : toutes choses lui sont possibles (Marc 10:27). Mais les pauvres enfants d’Israël oublièrent l’Éternel pour ne voir que les géants et les villes fortes. Tout le peuple se mit à jeter des cris et à pleurer et à murmurer contre Moïse et Aaron : « Oh ! Si nous étions morts dans le pays d’Égypte ! Ou si nous étions morts dans le désert ! Et pourquoi l’Éternel nous fait-il venir dans ce pays, pour y tomber par l’épée, pour que nos femmes et nos petits enfants deviennent une proie ? Ne serait-il pas bon pour nous de retourner en Égypte ? » Et ils ajoutèrent : « Établissons un chef et retournons en Égypte ».

— Oh ! C’est affreux ! Quelle ingratitude de leur part ! Ils oublient tout ce que Dieu a fait pour eux, et ils l’accusent de vouloir leur malheur. Et puis ils rejettent Moïse qui avait été si bon pour eux et veulent aller se remettre en esclavage.

— Oui, c’est là où conduit l’incrédulité. Tel est le méchant cœur de l’homme ; il doute toujours de la bonté de Dieu et de sa puissance.

— Que fit Moïse ? Ne fut-il pas extrêmement affligé ?

— Certainement ; mais que pouvait-il faire ? Dans leur douleur, Moïse et Aaron tombèrent sur leurs faces devant le peuple. Alors Josué et Caleb, extrêmement attristés mais remplis de hardiesse, déchirèrent leurs vêtements, et seuls contre tout ce peuple, ils dirent : « Le pays par lequel nous avons passé pour le reconnaître est un très bon pays. Si l’Éternel prend plaisir en nous, il nous fera entrer dans ce pays-là et nous le donnera… Seulement ne vous rebellez pas contre l’Éternel ; et ne craignez pas le peuple du pays, car ils seront notre pain : leur protection s’est retirée de dessus eux, et l’Éternel est avec nous ».

— Qu’ils étaient courageux et que j’aime ces deux hommes ! Ils avaient confiance en l’Éternel, et ils n’avaient pas peur, eux. Mais est-ce que le peuple ne les écouta pas ?

— Loin de là ; toute l’assemblée parla de les lapider.

— Mais, l’Éternel ne vint-il pas au secours de Moïse, d’Aaron, de Josué et de Caleb ?

— La gloire de l’Éternel apparut à tous les enfants d’Israël sur la tente d’assignation, et il dit à Moïse : « Jusques à quand ce peuple me méprisera-t-il, et jusques à quand ne me croira-t-il pas, après tous les signes que j’ai faits au milieu de lui ? Je le frapperai de peste et je le détruirai, et je ferai de toi une nation plus grande et plus forte que lui ».

— Les Israélites l’auraient bien mérité. Est-ce que Moïse n’eut pas le désir de devenir ainsi le père d’un grand peuple ?

— Non. Moïse ne pensait pas du tout à lui-même. Il n’avait à cœur que la gloire de l’Éternel et le bien du peuple qu’il aimait malgré toute sa méchanceté. Tu le verras par tout ce qu’il répondit à l’Éternel : « Mais les Égyptiens en entendront parler (car par ta force tu as fait monter du milieu d’eux), et le diront aux habitants de ce pays, qui ont entendu que toi, Éternel, tu étais au milieu de ce peuple, que toi, Éternel, tu te faisais voir face à face, et que ta nuée se tenait sur eux, et que tu marchais devant eux, dans une colonne de nuée le jour, et dans une colonne de feu, la nuit. Si tu fais périr ce peuple comme un seul homme, les nations qui ont entendu parler de toi, parleront , disant : Parce que l’Éternel ne pouvait pas faire entrer ce peuple dans le pays qu’il leur avait promis par serment, il les a tués dans le désert. Et maintenant, je te prie, que la puissance du Seigneur soit magnifiée, comme tu as parlé, disant : l’Éternel est lent à la colère, et grand en bonté, pardonnant l’iniquité et la transgression, et qui ne tient nullement celui qui en est coupable pour innocent, qui visite l’iniquité des pères sur les fils, sur la troisième et la quatrième génération. Pardonne, je te prie, l’iniquité de ce peuple, selon la grandeur de ta bonté, et comme tu as pardonné à ce peuple depuis l’Égypte jusqu’ici ».

— Quelle belle prière ! Moïse oublie encore tout ce que le peuple a dit contre lui.

— Oui ! Moïse vivait près de Dieu. Il connaissait ses pensées, l’aimait et se confiait en lui de tout son cœur. Aussi il ne veut pas que les autres peuples puissent rien dire contre la gloire et le nom de l’Éternel, et pour implorer sa miséricorde et sa patience envers le peuple, il s’appuie sur ce que Dieu lui-même a dit. Oh ! Combien Moïse est ainsi plus heureux que s’il avait pensé à lui-même. Aussi Dieu apprécie-t-il son cher serviteur, il a égard à sa prière et il lui répond : « J’ai pardonné selon ta parole ». Quelle gloire pour Moïse !

— Le peuple devait bien trembler en attendant cette bonne nouvelle.

— Dieu lui pardonnait, il l’avait dit. Cependant, à l’égard de son gouvernement, sa gloire devait être maintenue. Il ne peut tenir le coupable pour innocent, et c’est pourquoi Dieu ajoute : « Tous ces hommes qui ont vu ma gloire, et mes signes, que j’ai faits en Égypte, et dans le désert, et qui m’ont tenté ces dix fois, et qui n’ont pas écouté ma voix ; … s’il voient le pays que j’avais promis par serment à leurs pères ! Aucun de ceux qui m’ont méprisé ne le verra. Mais mon serviteur Caleb, parce qu’il a été animé d’un autre esprit et qu’il m’a pleinement suivi, je l’introduirai dans le pays où il est entré, et sa semence le possèdera ».

— Et Josué, ne devait-il pas aussi entrer dans le pays ?

— Sans doute, mais comme conducteur du peuple. Après cela, l’Éternel ajouta : «  Demain tournez-vous, et partez pour le désert, vous dirigeant vers la mer Rouge ».

— Dieu voulait-il donc les faire retourner en Égypte ?

— Non, cela n’était pas possible, mais l’Éternel dit à Moïse et à Aaron qu’il ferait à ces hommes incrédules suivant qu’ils avaient parlé, et que tous ceux qui avaient été dénombrés depuis l’âge de vingt ans et au dessus et qui avaient murmuré, mourraient dans le désert, excepté Josué et Caleb. L’Éternel dit aussi qu’il ferait entrer dans le pays justement leurs petits enfants desquels il avait dit qu’ils seraient en proie, mais que pour eux ils erreraient dans le désert durant quarante ans jusqu’à ce qu’ils fussent tous morts. Et pour leur faire voir immédiatement l’effet du jugement de Dieu, les dix hommes qui avaient décrié le pays furent frappés de mort devant l’Éternel.

— Leurs petits enfants avec Josué et Caleb n’entrèrent pourtant pas tout de suite dans le pays ?

— Non, ils restèrent dans le désert et souffrirent ainsi du péché du peuple. Mais ils apprirent à reconnaître dans le désert, durant ces quarante années, les soins merveilleux de l’Éternel, étant nourris, abreuvés et protégés par lui (lis Deutéronome 8).

— Je pense que les enfants d’Israël furent bien attristés en entendant ce que Moïse leur annonça de la part de l’Éternel.

— En effet, ils menèrent un fort grand deuil, mais leur cœur n’était pas réellement humilié, ni soumis, ni attristé d’avoir déshonoré Dieu. Le lendemain, s’étant levés de bon matin, ils dirent : « Nous monterons au lieu dont l’Éternel a parlé ; car nous avons péché ».

— N’avaient-ils pas raison de vouloir réparer leur faute ?

— Ce n’était pas la réparer, mais l’aggraver par une désobéissance, car l’Éternel ne leur avait pas dit de faire cela, tout au contraire. Ils auraient dû se soumettre au châtiment que Dieu leur infligeait et rentrer au désert. Aussi Moïse leur dit-il : « Pourquoi transgressez-vous ainsi le commandement de l’Éternel ? Cela ne réussira point. Ne montez pas, car l’Éternel n’est pas au milieu de vous, afin que vous ne soyez pas  battus devant vos ennemis ». C’est comme s’il leur avait rappelé les propres paroles de leurs envoyés : ce peuple est plus fort que nous.

— Est-ce qu’ils crurent Moïse, cette fois-ci ?

— Hélas, non ! Ils furent aussi incrédules qu’auparavant. Ils s’obstinèrent à aller contre les ennemis, mais l’arche de l’alliance de l’Éternel et Moïse ne bougèrent point du camp. Alors les pauvres Israélites firent la triste expérience que seuls ils n’avaient aucune force. Ils furent battus et mis en déroute.

— Je vois que Dieu n’est avec nous que si nous sommes obéissants.

— Oui ! Mais avec Lui nous sommes toujours plus que vainqueurs.

 

 

8                        La rébellion de Coré — ch. 15 et 16

 

— Nous avons vu la dernière fois comment le peuple que l’Éternel avait choisi se rebella contre Lui et méprisa le bon pays ; ce que je veux te dire aujourd’hui, en premier lieu, te montrera qu’en dépit de tout, Dieu reste le même dans ses desseins de grâce. Il avait dit : «Vos petits enfants, je les ferai entrer, et ils connaîtront le pays que vous avez méprisé », et que Josué et Caleb y entreraient aussi. Et maintenant il dit à Moïse : « Parle aux fils d’Israël et dis-leur : Quand vous serez entrés dans le pays de votre habitation que je vous donne ».

— Je pense que Dieu voulait ainsi leur donner la certitude qu’il leur avait pardonné, et qu’il les amènerait certainement dans ce pays.

— Oui. Et ce qu’il dit à Moïse pour eux montre envers eux la plus grande grâce. Il lui dit que, quand ils voudraient faire une offrande de bonne odeur, celui qui la ferait, offrirait la quatrième partie d’un hin de vin pour l’aspersion. Or, si tu te rappelles, le vin est l’expression de la joie ; il devait y avoir de la joie quand ils offriraient leurs sacrifices de bonne odeur. Ensuite, il y a une autre preuve de la grâce de Dieu s’étendant à tous et pas seulement aux enfants d’Israël ; c’est qu’il y aurait une même loi pour l’étranger qui séjournerait parmi eux. Il pourrait aussi offrir des sacrifices de bonne odeur et se réjouir devant l’Éternel. « Comme vous, ainsi sera l’étranger devant l’Éternel ».

— C’est bien beau. Devant la grâce de Dieu, il n’y a pas de différence. Il veut nous bénir tous.

— Tu as raison. Et l’Éternel pourvoit encore à autre chose. Après leur avoir dit qu’ils devraient, quand ils mangeraient du pain du pays, présenter d’abord un gâteau en offrande à l’Éternel, il ajoute ce qu’ils devraient faire quand ils auraient péché par ignorance, c’est à dire sans savoir que ce qu’ils faisaient était mal.

— Mais, comment puis-je reconnaître une chose mauvaise que j’ai faite par ignorance ?

— Si nous désirons sérieusement faire la volonté de Dieu, il nous fera connaître les fautes que nous commettons d’abord par ignorance. Pour cela, il se sert des avertissements de nos parents et des chrétiens qui nous montrent, dans notre conduite, des choses qui ne sont pas selon Dieu. Puis il nous faut veiller et nous appliquer à l’étude de la parole de Dieu qui nous fait connaître ses pensées. « Comment un jeune homme rendra-t-il pure sa voie ? Ce sera en y prenant garde selon la Parole » (Psaume 119:9).

— Merci pour ton explication. Je vois que nous ne devons pas nous excuser d’avoir mal fait en prétextant notre ignorance.

— Non, et c’est une chose très sérieuse. David disait à l’Éternel : « Qui est-ce qui comprend ses erreurs ? Purifie-moi de mes fautes cachées » (Psaume 19:12). Il sentait bien que la sainteté de Dieu ne peut supporter aucun mal.

— Que devaient donc faire ceux qui avaient commis une faute par ignorance ?

— Ils devaient offrir des sacrifices pour leur péché qui leur était ainsi pardonné.

— Et nous, qu’avons-nous à faire quand nous nous apercevons que nous avons fait par ignorance quelque chose qui n’est pas bien ?

— Il nous faut le confesser immédiatement à Dieu. Il a dit : « Si nous confessons nos péchés, il est fidèle et juste pour nous pardonner et nous purifier de toute iniquité » (1 Jean 1:9). Mais il y avait d’autres péchés dont l’Éternel parle à Moïse : ce sont ceux commis par fierté, c’est à dire volontairement, en bravant Dieu pour ainsi dire, en se rebellant ouvertement contre lui. Pour une personne ayant agi ainsi, soit d’Israël, soit étrangère, aucun sacrifice ne pouvait être offert, elle devait être mise à mort. « Cette âme a outragé l’Éternel…elle a méprisé la parole de l’Éternel, et elle a enfreint son commandement ».

— C’est une chose bien terrible. Y a-t-il un exemple d’une telle personne ?

— Oui, dans le chapitre même que nous lisons. Un homme fut trouvé qui ramassait du bois un jour de sabbat. On l’amena à Moïse et à Aaron et à toute l’assemblée, et on l’enferma jusqu’à ce que l’Éternel eût dit ce qu’il fallait lui faire. « Et l’Éternel dit à Moïse : l’homme sera mis à mort ; que toute l’assemblée le lapide avec des pierres hors du camp ». Et c’est ce qui fut fait. Il avait péché, non par ignorance, mais volontairement, en méprisant le commandement de l’Éternel (voir comme application aux Juifs qui rejetaient volontairement Christ, Hébreux 10:26-30, c’était après la descente du Saint Esprit. Comparez aussi Luc 23:34. Ils pouvaient alors être sauvés, s’ils écoutaient et recevaient l’évangile. Actes 3:14-19).

— Les Israélites devaient faire attention à se rappeler les commandements de l’Éternel.

— Nous aussi. Et voici ce que Dieu, dans sa grâce, ordonna à Moïse pour que les enfants d’Israël se souvinssent de ses commandements et qu’ils les fissent : « Qu’ils se fassent, en leurs générations, une houppe (ou frange) aux coins de leurs vêtements, et qu’ils mettent à la houppe du coin un cordon de bleu ». En les voyant, ils devaient se souvenir de ce que Dieu demandait d’eux et le faire, au lieu de suivre les désirs de leur propre cœur.

— Et nous, devrions-nous porter des cordons de bleu à nos vêtements ?

— Non. Le chrétien possède le Saint Esprit qui tourne ses pensées vers Jésus dans le ciel. Le bleu est la couleur céleste, le chrétien appartient au ciel où est Jésus, et dans les moindres détails de sa vie, même pour le manger et le boire, nous devons nous le rappeler et faire tout « au nom du Seigneur Jésus » (Colossiens 3:17 ; 1 Corinthiens 10:31).

— Les enfants d’Israël devaient être bien reconnaissants de tous les soins que Dieu prenait pour qu’ils fussent obéissants, et ils s’y appliquaient de tout leur cœur.

— Hélas ! Si Dieu ne le change pas dans sa grâce, le méchant cœur de l’homme reste toujours le même. Et c’est encore ce que j’ai à te montrer maintenant dans une nouvelle et triste histoire de rébellion. Coré était un de ces Kehathites qui portaient les choses saintes, mais qui s’éleva dans son esprit, voulant une position plus haute que celle que Dieu lui avait donnée. Il s’associa avec Dathan et Abiram, et On de la tribu de Ruben, et avec deux cent cinquante hommes des principaux d’Israël. Ils s’assemblèrent contre Moïse et Aaron et dirent : « C’en est assez ! Car toute l’assemblée, eux tous sont saints, et l’Éternel est au milieu d’eux ; et pourquoi vous élevez-vous au dessus de la congrégation de l’Éternel ». Ainsi Coré qui avait sa place de service que l’Éternel lui avait assignée, s’élevait contre le sacrificateur et le médiateur que Dieu avait établis.

— C’était bien mal. Il aurait dû être content de la place que Dieu lui donnait (lisez Romains 12:3-8). Moïse dut être bien attristé.

— Sans doute. Il parla à Coré et à ceux qui étaient avec lui et leur dit : « Demain, l’Éternel fera connaître qui est à lui, et qui est saint, et il le fera approcher de lui ; et celui qu’il a choisi, il le fera approcher de lui. Faites ceci : Prenez des encensoirs, Coré et toute son assemblée ; et demain, mettez-y du feu et placez de l’encens dessus, devant l’Éternel ; et il arrivera que l’homme que l’Éternel aura choisi, celui-là sera saint. C’en est assez, fils de Lévi ! ». Moïse dit aussi à Coré : « Est-ce peu de choses pour vous que le Dieu d’Israël vous ait séparés de l’assemblée d’Israël, en vous faisant approcher de lui pour faire le service du tabernacle de l’Éternel, et pour vous tenir devant l’assemblée afin de la servir, — qu’il t’ait fait approcher, toi et tous tes frères, les fils de Lévi, avec toi, … que vous recherchiez aussi la sacrificature ? C’est pourquoi, toi et toute ton assemblée, vous vous êtes assemblés contre l’Éternel ; et Aaron, qui est-il, que vous murmuriez contre lui ? ».

— Et que dit Moïse à Dathan et Abiram ?

— Il les fit appeler, mais ils refusèrent de venir en l’accusant de s’être établi chef (dominateur) sur eux, et de les avoir tirés d’un bon pays pour les faire mourir au désert.

— Mais c’était bien leur faute ! Coré et les autres firent-ils le lendemain ce que Moïse avait dit ?

— Ils osèrent venir dans leur rébellion, avec leurs encensoirs, du feu et de l’encens, et même Coré réunit toute l’assemblée contre Moïse et Aaron à l’entrée du tabernacle.

— Pauvres Moïse et Aaron ! Les voilà encore tous seuls contre ce méchant peuple.

— Non, pas tout seuls ! La gloire de l’Éternel apparut à toute l’assemblée, et l’Éternel dit : « Séparez-vous du milieu de cette assemblée, et je les consumerai en un moment ». Mais ils tombèrent sur leurs faces et dirent : « Ô Dieu ! Dieu des esprits de toute chair ! Un seul homme péchera, et tu seras courroucé contre toute l’assemblée ? ».

— Que Moïse et Aaron sont bons ! Les voilà encore qui prient pour ce méchant peuple.

— Alors Moïse, sur le commandement de l’Éternel, dit au peuple : « Éloignez-vous, je vous prie, d’auprès des tentes de ces méchants hommes, et ne touchez à rien qui leur appartienne, de peur que vous ne périssiez dans tous leurs péchés ». Et ils obéirent et se retirèrent d’auprès des tentes de Coré, de Dathan et d’Abiram. Mais ces deux derniers sortirent comme pour braver Moïse, et se tinrent à l’entrée de leurs tentes avec leurs femmes, et leurs fils, et leurs petits enfants. Alors Moïse dit : « À ceci vous connaîtrez que l’Éternel m’a envoyé pour faire toutes ces œuvres … Si l’Éternel  crée une chose nouvelle, et que le sol ouvre sa bouche et les engloutisse avec tout ce qui est à eux, et qu’ils descendent vivants dans le shéol, alors vous saurez que ces hommes ont méprisé l’Éternel ».

— Quel moment terrible ! Dathan et Abiram auraient bien dû se repentir.

— C’étaient aussi des hommes qui péchaient par fierté. Ils méprisaient et bravaient le jugement qui les menaçait, comme font aussi de nos jours tant d’hommes. Et le jugement vint. Comme Moïse achevait de parler, la terre s’ouvrit sous leurs pieds et les engloutit avec ce qui était à eux, et tous les hommes qui étaient à Coré. Et ils descendirent vivants dans le gouffre et la terre les couvrit. Et tout Israël terrifié s’enfuit à leurs cris, s’écriant : « De peur que la terre ne nous engloutisse », car ils sentaient bien qu’ils avaient péché en écoutant ces rebelles.

— Ce devait être bien saisissant. Et les deux cent cinquante hommes furent-ils aussi engloutis ?

— Non. Ils avaient méprisé la sacrificature d’Aaron, prétendant être aussi saints que lui, et Dieu choisit ce moyen pour leur montrer quel était celui qu’il avait choisi. Tandis qu’ils offraient l’encens, le feu vint de la part de l’Éternel et les consuma.

— Combien les Israélites devaient être saisis de crainte !

— Oui. Puisqu’ils ne voulaient pas croire et obéir, Dieu devait les juger. Mais, en même temps, dans sa bonté, il voulait leur laisser des signes qui leur rappelassent ses jugements afin qu’ils apprissent à les éviter. Il ordonna donc à Éléazar de prendre les encensoirs des hommes qui avaient été consumés et d’en faire des plaques pour couvrir l’autel. C’était pour rappeler aux enfants d’Israël qu’aucune personne qui ne serait pas de la famille d’Aaron, ne devait s’approcher pour offrir l’encens, c’est à dire pour être sacrificateur.

— Combien Dieu était patient avec ce méchant peuple !

— En effet, il est patient envers tous. Mais l’homme exerce toujours cette patience en se montrant incorrigible.

— Les enfants d’Israël recommencèrent-ils à murmurer ?

— Le lendemain même. Toute l’assemblée murmura contre Moïse et Aaron disant : « Vous avez mis à mort le peuple d’Israël ».

— Mais, c’était absurde. Ils avaient bien pu voir que c’était l’Éternel qui avait ouvert la terre et envoyé le feu. Moïse et Aaron n’auraient pu faire cela !

— C’est vrai. Mais je te l’ai dit ! Le cœur de l’homme est incorrigible, incrédule et rebelle. Que faire de cette assemblée qui murmurait toujours ? La gloire de l’Éternel apparut encore. Le jugement était de nouveau suspendu sur leur tête. L’Éternel parla à Moïse et, encore une fois, dit : « Retirez-vous du milieu de cette assemblée, et je les consumerai en un moment ». Alors de nouveau Moïse vint au secours du peuple. Il dit à Aaron : « Prends l’encensoir, et mets-y du feu de dessus l’autel, et mets-y de l’encens, et porte-le promptement vers l’assemblée, et fais propitiation pour eux ; car la colère est sortie de devant l’Éternel, la plaie a commencé ». C’est ce que fit Aaron, il se tint entre les morts et les vivants, et la plaie s’arrêta. Ainsi le sacrificateur que l’on avait méprisé est celui qui sauve le peuple. Mais un grand nombre avait péri.

— C’est une bien triste histoire. Mais c’est beau de voir Aaron s’employer ainsi pour arrêter le jugement.

— C’est ainsi que, maintenant, Jésus est dans le ciel notre grand souverain sacrificateur pendant que nous traversons ce monde (Hébreux 7:25-27).

— Tu as dit que le cœur de l’homme est incorrigible. Je sens que c’est bien vrai : je retombe si souvent dans les mêmes fautes. Que faut-il donc faire ?

— L’apôtre Paul nous montre un homme qui a appris de Dieu qu’en lui n’habite aucun bien. Il a lutté pour faire le bien, et il voit que le mal est plus fort que lui. Alors il s’écrie : « Misérable homme que je suis, qui me délivrera de ce corps de mort ? » Et la réponse est : « Je rends grâces à Dieu, par Jésus Christ notre Seigneur ». C’est Dieu qui délivre par Christ de la puissance du péché, en nous donnant une nouvelle vie, et alors nous sommes plus que vainqueurs.(Romains 7:18, 24, 25 ; 8:1-11,36).

 

 

9                        Ressources de Dieu dans la traversée du désert — ch. 17 à 19

 

— Te rappelles-tu pourquoi Dieu fit périr Coré et ceux qui étaient avec lui ?

— Ils avaient méprisé le sacrificateur que Dieu avait établi, et ils pensaient avoir autant de droit qu’Aaron à être sacrificateurs.

— C’est bien cela. Dieu les détruisit par un jugement terrible. Puis, le peuple ayant murmuré, il aurait été détruit aussi sans la propitiation faite pour eux par Aaron. Qu’est-ce que cela devait enseigner aux enfants d’Israël ?

— Cela leur montrait le besoin qu’ils avaient du sacrificateur.

— Le sacrificateur avec son encensoir plein de parfum, représente la grâce du Seigneur Jésus dont nous avons sans cesse besoin pendant que nous traversons ce monde. C’est Lui qui est notre seul grand souverain sacrificateur toujours vivant pour intercéder pour nous (Hébreux 4:14-16 ; 7:25). Maintenant, Dieu, dans sa compassion envers son peuple, va leur montrer, non plus par le jugement, mais par un effet de sa puissance qui tire la vie de la mort, quel est celui qu’il a choisi. Et nul autre n’a ce droit s’il n’est appelé de Dieu (Hébreux 6:4).

— Comment Dieu leur montra-t-il cela ?

— L’Éternel parla à Moïse disant : « Parle aux fils d’Israël, et prends d’eux, de tous leurs princes selon leurs maisons de pères, une verge par maison de père, douze verges ; tu écriras le nom de chacun sur sa verge ; et tu écriras le nom d’Aaron sur la verge de Lévi ; car il y aura une verge pour chaque chef de leurs maisons de pères. Et tu les poseras dans la tente d’assignation, devant le témoignage où je me rencontre avec vous. Et il arrivera que la verge de l’homme que j’ai choisi bourgeonnera ». Moïse fit donc comme l’Éternel lui avait dit, et le lendemain, quand Moïse entra au tabernacle, il vit que la verge d’Aaron, pour la maison de Lévi, avait bourgeonné, et avait poussé des boutons, et avait produit des fleurs et mûri des amandes.

— C’est merveilleux, et cela en une seule nuit ! Les enfants d’Israël devaient être convaincus maintenant qu’Aaron était celui que Dieu avait choisi.

— Sans doute. Le verge d’Aaron n’était qu’un morceau de bois mort comme les autres, mais la puissance de Dieu se manifestait en produisant la vie dans la mort. Aaron n’était qu’un homme faible comme les autres, mais Dieu l’avait choisi pour être sacrificateur, le canal de sa grâce envers le peuple pour le conduire à travers le désert.

— Le Seigneur Jésus est notre souverain sacrificateur, et la verge d’Aaron qui avait fleuri me fait penser que Lui aussi a été tiré de la mort par la puissance de Dieu.

— Tu as raison. Et il est maintenant au ciel, de sorte que nous pouvons nous approcher du trône de la grâce, pour recevoir miséricorde et trouver grâce, et avoir du secours au moment opportun (Hébreux 4:14-16).

— Que fit-on de cette verge d’Aaron ?

— Moïse apporta toutes les verges dehors ; les enfants d’Israël reprirent chacun la leur, mais quant à celle d’Aaron, l’Éternel commanda qu’elle fût placée devant l’arche, afin d’y demeurer comme signe au peuple rebelle, pour qu’il ne murmurât plus.

— Ils devaient être bien heureux d’avoir un tel sacrificateur pour aller à Dieu pour eux.

— Il semble que la grâce et la bonté de Dieu les effrayèrent encore plus que le jugement ; car, lorsqu’ils eurent vu cette marque de la puissance du Dieu vivant au milieu d’eux, ils s’écrièrent : « Voici, nous expirons, nous périssons, nous périssons tous ! Quiconque s’approche en aucune manière du tabernacle de l’Éternel, meurt ». Mais alors l’Éternel dans sa bonté les rassure.

— C’est bien touchant de voir la patience de Dieu envers un si méchant peuple. Mais comment les rassura-t-il ?

— Ils ne devaient plus approcher du tabernacle et de l’autel, mais l’Éternel enseigne ce que Aaron et ses fils auraient à faire dans le sanctuaire et à l’autel, afin qu’il n’y eût plus de colère contre les enfants d’Israël. Ainsi la grâce de Dieu répond à leurs craintes. L’Éternel dit aussi que les Lévites seraient employés au service du tabernacle.

— Puisque les Lévites étaient ainsi constamment employés au service de l’Éternel, comment faisaient-ils pour vivre ?

— Dieu y avait pourvu, mon enfant, comme il pourvoit encore aujourd’hui aux besoins de ses serviteurs. Toutes les offrandes que les enfants d’Israël présentaient à l’Éternel et qui n’étaient point brûlées, comme les holocaustes, appartenaient aux sacrificateurs. Ces choses étaient très saintes, et les sacrificateurs et leurs enfants devaient les manger dans un lieu très saint. L’Éternel leur donnait aussi les prémices des fruits de la terre, parce qu’ils ne devaient point avoir d’héritage et de portion dans le pays. L’Éternel était leur portion.

— Ils avaient la meilleure part

— Et c’est la nôtre aussi (vois Psaume 16:5 et Luc 10:39-42).

— Et qu’est-ce que l’Éternel donnait aux Lévites ?

— Les enfants d’Israël devaient leur donner toutes les dîmes, c’est à dire la dixième partie de ce qu’ils récoltaient et de leurs biens. C’était leur salaire pour le service qu’ils accomplissaient au tabernacle. Mais eux devaient aussi donner la dixième partie de ce qu’ils recevaient de meilleur, et cela était pour les sacrificateurs.

— Dieu prenait soin de tout régler pour son peuple, et il veillait à ce que ceux qui le servaient ne manquassent de rien.

— Tu peux remarquer aussi que Dieu associait les enfants d’Israël à ce service, en leur disant de soutenir de leurs dons les sacrificateurs et les Lévites. Et maintenant encore l’apôtre dit aux chrétiens : « Que celui qui est enseigné dans la parole fasse participer à tous les biens temporels celui qui enseigne » (Galates 6:6). L’Éternel voyait encore d’autres choses dont les enfants d’Israël auraient besoin dans leur longue traversée du désert, et dans sa bonté, il leur enseigne comment y pourvoir.

— De quoi avaient-ils encore besoin puisque Dieu les nourrissait, les gardait et les conduisait ?

— Il pouvait leur arriver d’être souillés par diverses choses, et être ainsi rendus impropres à la présence de Dieu dans le camp. C’est pourquoi l’Éternel dit à Moïse et Aaron : « Parle aux fils d’Israël, et qu’ils t’amènent une génisse rousse, sans tare, qui n’ait aucun défaut corporel, et qui n’ait point porté le joug. Et vous la donnerez à Éléazar, le sacrificateur, et il la mènera hors du camp, et on l’égorgera devant lui. Et Éléazar, le sacrificateur, prendra de son sang avec son doigt et fera aspersion de son sang , sept fois, droit devant la tente d’assignation ; et on brûlera la génisse devant ses yeux ». Tout devait être brûlé, même le sang ; et pendant qu’elle brûlait, le sacrificateur devait jeter dans le feu, du bois de cèdre, de l’écarlate et de l’hysope. Peux-tu me dire ce que représentent ces choses ?

— Tu me l’as dit quand tu m’as parlé de la purification du lépreux. C’est tout ce qui tient à l’homme, depuis la plus grande jusqu’à la plus petite, et tout ce dont nous sommes orgueilleux.

— Tout ce qui rappelle l’homme et sa grandeur était ainsi jeté dans le feu qui consumait la génisse. Et tous ceux qui s’étaient occupés de brûler la génisse, même le sacrificateur, étaient impurs jusqu’au soir et devaient laver leurs vêtements avant de pouvoir rentrer dans le camp. Puis un homme pur devait ramasser la cendre de la génisse et la déposer hors du camp dans un lieu pur.

— Que faisait-on avec ces cendres ?

— Elles étaient pour la purification du péché. On en mettait dans de l’eau, et cette eau était appelée « eau de séparation ». Si quelqu’un était souillé par quelque accident, comme par exemple s’il avait touché un mort ou s’il était entré dans une tente où se trouvait un mort, on devait l’asperger avec de l’eau de séparation le troisième jour, puis de nouveau le septième jour, alors il était pur. Sans cela, il restait impur, et devait être retranché d’Israël.

— J’aimerais beaucoup savoir ce que ces choses signifient pour nous. Est-ce que la génisse rousse est une figure du sacrifice du Seigneur Jésus ?

— Oui ! Il faut d’abord bien te rappeler que le sacrifice de Christ a été offert une fois pour toutes et qu’ainsi il a aboli le péché (Hébreux 9:25-27 ; 10:10-14). Ceux qui croient en Lui sont donc parfaitement sauvés. Mais nous avons à traverser un monde méchant (1 Jean 5:19), et il arrive trop souvent que nos cœurs ne sont pas vigilants, que nous oublions que Christ a souffert pour nous retirer du présent siècle mauvais (Galates 1:4), et que nous nous laissons souiller par les choses qui nous entourent et qui sont du monde : la convoitise de la chair et l’orgueil de la vie.

— Quand je vois une de mes compagnes porter un joli chapeau ou une robe qui me plaît, je désire en avoir de semblables, ou quand je passe dans les rues et que je vois tant de belles choses dans les magasins, je suis tentée de trouver heureuses les personnes qui peuvent les acheter. Mais je sais que ce n’est pas bien, que ce ne sont pas les choses de Christ mais du monde.

— Oui, le Saint Esprit nous montre que, quand Christ a souffert sur la croix, toutes ces choses ont été condamnées et que nous devrions en avoir fini avec elles, tout comme le bois de cèdre, l’hysope et l’écarlate étaient consumés avec la génisse. Et quand nous nous sommes laissés aller à désirer ou à goûter quelqu’une de ces choses, nous le sentons amèrement dans nos cœurs, car c’est à cause de cela que Christ est mort.

— C’est vrai, on est bien malheureux alors, mais que faire ?

— Nous avons un avocat auprès du Père, Jésus Christ, le juste, qui est la propitiation pour nos péchés. Et quand le Saint Esprit, par la parole de Dieu, nous a montré que nous nous sommes laissés souiller  par quelque chose du monde, alors « si nous confessons nos péchés, Dieu est fidèle et juste pour nous pardonner nos péchés et nous purifier de toute iniquité » (1 Jean 2:1-2 ; 1:9). Et c’est là notre « eau de séparation ». Nous avons horreur d’avoir ainsi péché contre l’amour et la sainteté de Dieu, mais, ayant confessé notre faute, la parole de Dieu nous assure que Dieu lui-même nous purifie. Plus nous penserons à l’amour de Christ, au prix qu’il a payé pour nous sauver et nous séparer du mal, plus nous craindrons tout ce qui peut nous souiller.

 

 

10                  Le péché de Moïse et le serpent d’airain. — ch. 20-21

— Les enfants d’Israël continuaient leur route à travers le désert. Le temps s’écoulait, les quarante années touchaient à leur fin, et ceux qui avaient été incrédules mouraient l’un après l’autre, selon la parole de Dieu. Ils ne devaient pas voir le bon pays de Canaan ; c’était réservé à leurs enfants ainsi qu’à Josué et Caleb.

— Moïse et Aaron devaient aussi entrer en Canaan, n’est-ce pas ?

— Nous verrons bientôt ce qui leur arriva. Au premier mois de la quarantième année, le peuple vint au désert de Sin et campa dans un endroit appelé Kadès.

— N’est-ce pas là qu’ils étaient quand on envoya les espions ?

— Oui, ils y revenaient après ce long voyage de quarante années. C’est là que mourut Marie, la sœur de Moïse et d’Aaron, et elle fut ensevelie.

— Pauvre Marie ! Elle n’entra pas non plus dans le pays promis. Mais les enfants d’Israël n’envoyèrent plus d’espions cette fois.

— Non. Mais il ne faut pas croire qu’ils fussent meilleurs que leurs pères.

— Firent-ils donc quelque chose de mauvais ?

— Il n’y avait pas d’eau et, au lieu de s’attendre à l’Éternel, ils se soulevèrent contre Moïse et Aaron.

— C’est ce qu’ils avaient déjà fait quand Moïse frappa le rocher et qu’il en sortit de l’eau. Que firent cette fois Moïse et Aaron ?

— La seule chose qu’ils pouvaient faire. Ils allèrent à l’entrée de la tente d’assignation et tombèrent sur leurs faces devant l’Éternel.

— Demandaient-ils que l’Éternel punisse le peuple ?

— Non. Ils cherchaient le secours auprès de Lui. Et la gloire de l’Éternel apparut, et l’Éternel dit à Moïse : « Prends la verge, et réunis l’assemblée, toi et Aaron, ton frère, et vous parlerez devant leurs yeux au rocher, et il donnera ses eaux ».

— C’était bien bon de la part de Dieu ; il ne leur adresse pas de reproche.

— En effet. Dieu montrait sa grâce envers eux. C’est elle qui conduisait le peuple à travers le désert. C’est la grâce de Dieu qui nous conduit aussi et qui seule rafraîchit et soutient notre âme.

— Quelle verge Moïse devait-il prendre ?

— Celle qui avait fleuri et qui était devant l’Éternel comme signe de sa grâce envers les Israélites. Moïse et Aaron convoquèrent donc le peuple, mais Moïse n’entrait pas dans les pensées de grâce de Dieu, il pensait davantage à la méchanceté du peuple, et il dit : « Écoutez, rebelles ! Vous ferons-nous sortir de l’eau de ce rocher ? Et Moïse leva sa main, et frappa le rocher de sa verge, deux fois ; et il en sortit des eaux en abondance, et l’assemblée but, et leurs bêtes ».

— Moïse ne fit pas exactement ce que l’Éternel avait dit, car il frappa le rocher au lieu de lui parler. Était-ce bien mal ?

— Certainement. C’est le plus triste moment de la vie de ce grand serviteur de Dieu. D’abord, au lieu de parler au rocher, il parle au peuple pour lui reprocher sa rébellion, au moment où Dieu voulait montrer sa grâce envers eux. Ensuite il frappe deux fois le rocher avec sa propre verge, ce que Dieu ne lui avait pas dit de faire.

— Il eut bien tort. Mais je me rappelle que la première fois, il avait frappé le rocher avec sa verge et que l’eau en était sortie (Exode 17). Il pensait peut-être devoir faire de même cette fois.

— C’est possible, mais cela ne l’excuse pas. Nous ne devons jamais suivre nos propres pensées ; ce serait nous croire plus sages que Dieu. Il faut faire ce qu’il nous dit et comme il nous le dit. Il est vrai que, la première fois, Moïse avait dû frapper le rocher avec la verge du jugement, celle qu’il avait étendue autrefois contre l’Égypte ; mais maintenant, il aurait dû seulement parler au rocher, en tenant dans sa main la verge de la grâce. Il aurait dû se mettre avec Dieu au dessus du péché du peuple et agir avec grâce envers lui. Et il y a dans toute cette histoire, un précieux enseignement pour nous.

— Lequel ?

— Comme je te l’ai dit autrefois, le rocher était une figure de Christ (voyez 1 Corinthiens 10:4), qui a été frappé une fois pour toutes sur la croix, afin que toute bénédiction découlât de Lui pour nous. Mais maintenant, il ne peut plus être frappé. Il est au ciel comme notre grand souverain sacrificateur, et là un trône de grâce est dressé, duquel nous pouvons nous approcher avec confiance, pour recevoir miséricorde et trouver grâce afin d’être secourus au moment opportun (Hébreux 4:14-16).

— Dieu montra-t-il à Moïse et Aaron qu’il n’était pas satisfait ?

— Sans doute. L’Éternel leur dit : « Parce que vous ne m’avez pas cru, pour me sanctifier aux yeux des fils d’Israël, à cause de cela vous n’introduirez pas cette congrégation dans le pays que je leur donne ».

— Je suis fâchée pour eux. N’était-ce pas bien sévère ?

— Non ! Tout ce que Dieu fait à l’égard des siens est bon et pour leur bien, même quand il les châtie (Hébreux 12:5-11). Moïse et Aaron, qui étaient à la tête du peuple, devaient lui donner l’exemple de la foi et de l’obéissance. Dieu n’en aimait pas moins son serviteur Moïse, bien qu’il eût été obligé de le punir, comme je ne t’en aime pas moins quand tu as fait quelque chose de mal et que je suis obligée de te punir.

— Je te comprends. Il y a encore autre chose que j’ai remarquée dans cette histoire, c’est que, malgré la désobéissance de Moïse et d’Aaron, l’Éternel donna de l’eau au peuple.

— Oui, sa grâce se montre malgré les manquements de ses serviteurs. Nos fautes n’arrêtent pas l’accomplissement des desseins de son amour. — Après cet événement, le peuple continua son voyage vers Canaan. Il était tout près du but, mais il devait rencontrer encore bien des obstacles, bien des ennemis que Satan allait placer devant lui. Il est toujours l’ennemi de Dieu et de son peuple, et maintenant comme alors, il met des entraves sur notre chemin. Les enfants d’Israël étaient près des frontières d’Édom, le pays des descendants d’Ésaü, le frère de Jacob, et Moïse fit dire au roi de ce peuple : Tu sais tout le travail que nous avons eu, et comment nous avons été maltraités en Égypte. L’Éternel nous a délivrés et nous voici près de tes frontières. Laisse-nous passer par ton pays, nous n’y ferons aucun dommage. Mais le roi d’Édom refusa et sortit contre eux pour les combattre.

— C’était bien méchant de sa part, car son peuple et les Israélites étaient proches parents.

— Sans doute, et c’est à cause de cette parenté que l’Éternel ne voulut pas que les Israélites leur fissent aucun mal. Israël prit un autre chemin et vint près de la montagne de Hor. Là, l’Éternel dit à Moïse et à Aaron : « Aaron n’entrera pas dans le pays que j’ai donné aux fils d’Israël parce que vous vous êtes rebellés contre mon commandement… Prends Aaron et Éléazar, son fils, et fais-les monter sur la montagne de Hor ; et dépouille Aaron de ses vêtements, et fais-les revêtir à Éléazar, son fils ; et Aaron sera recueilli, et mourra là ». Et Moïse fit ainsi ; Éléazar revêtit les vêtements d’Aaron, pour être souverain sacrificateur à sa place, puis Aaron mourut, et Moïse et Éléazar redescendirent vers le peuple qui pleura Aaron durant trente jours.

— Ils devaient être bien affligés en pensant que s’ils n’avaient pas murmuré, Aaron aurait pu entrer dans le pays.

— Oui, et c’était une leçon bien solennelle pour eux de voir que l’Éternel n’épargnait même pas le souverain sacrificateur, parce qu’il avait été désobéissant.

— Les enfants d’Israël rencontrèrent-ils encore d’autres ennemis après le roi d’Édom ?

— Oui. Le Cananéen, le roi d’Arad, ayant appris que les Israélites venaient par le même chemin qu’avaient autrefois suivi les espions, sortit en armes contre eux et leur fit quelques prisonniers. Mais Israël s’adressa à l’Éternel qui lui donna une pleine victoire contre ses ennemis.

— C’est ainsi qu’ils auraient toujours dû faire.

— Certainement. Après cela, ils continuèrent leur chemin autour du pays d’Édom, et rencontrèrent un autre ennemi, le pire de tous. Eux-mêmes, leur propre méchant cœur. Le peuple se découragea à cause de la longueur du chemin, et se plaignit de la manne et du manque d’eau, et ils parlèrent contre l’Éternel et contre Moïse. Cette fois, l’Éternel châtia leur ingratitude et envoya contre eux des serpents brûlants dont la morsure fit périr un grand nombre d’Israélites.

— Je connais cette histoire ! Me permets-tu de la dire ?

— Bien volontiers !

— Les enfants d’Israël vinrent vers Moïse et lui dirent : « Nous avons péché, car nous avons parlé contre l’Éternel et contre toi ; prie l’Éternel qu’il retire de dessus nous les serpents ». Moïse pria, et l’Éternel lui dit de faire un serpent d’airain, de le mettre sur une perche, et que quiconque serait mordu et regarderait vers le serpent serait guéri.

— C’est bien cela. Mais te rappelles-tu de quoi le serpent d’airain est la figure ?

— Il représente le Seigneur Jésus qui a été cloué sur la croix, et celui qui regarde vers Lui, c’est à dire qui croit en Lui, est sauvé.

— Oui, il est guéri de la blessure mortelle du péché. Au lieu de la mort, il a la vie. Le précieux Sauveur a dit : « Comme Moïse éleva le serpent dans le désert, ainsi il faut que le fils de l’homme soit élevé, afin que quiconque croit en lui ne périsse pas, mais qu’il ait le vie éternelle ». Jésus par sa mort a détruit celui qui avait l’empire de la mort, c’est à dire le diable. Après cela, les enfants d’Israël continuèrent leur voyage et vinrent près d’un puits. Et l’Éternel dit à Moïse : « Assemble le peuple, et je leur donnerai de l’eau ». Et le peuple auquel Dieu accordait ainsi la bénédiction, se mit à chanter au lieu de murmurer. Ils dirent : « Monte, puits ! Chantez-lui : Puits, que des princes ont creusé, que les hommes nobles du peuple, avec le législateur, ont creusé avec leurs bâtons ! ».

— On est bien heureux de les entendre chanter au lieu de se plaindre.

— Oui ! Nous devrions, au lieu d’être mécontents, toujours rendre grâce à Dieu le Père pour toutes choses, au nom du Seigneur Jésus (Éphésiens 5:20). Dieu les avait fait passer à travers la mer Rouge, et ils étaient entrés dans le désert en chantant le cantique de la rédemption. Maintenant, au bout des quarante ans, ils sont sur le point d’en sortir pour entrer en Canaan, et ils chantent à cause de la bénédiction. Dieu avait fait jaillir pour eux des eaux dans des lieux arides.

— N’eurent-ils plus d’ennemis à combattre ?

— Oui. Satan fit encore plus d’un effort contre eux. Ils arrivèrent près du pays de Sihon, roi des Amorrhéens, et ils lui demandèrent de pouvoir passer à travers son pays. Sihon ne le voulut pas et vint contre eux avec son armée. Mais il fut vaincu ; Israël détruisit son peuple et s’empara de ses villes. Ensuite les enfants d’Israël vinrent dans la contrée de Basan, et Og, roi de ce pays, vint aussi les combattre. Ce Og était un géant, comme nous le lisons dans le Deutéronome. Mais l’Éternel dit à Moïse : « Ne le crains pas, car je l’ai livré en ta main, lui et tout son peuple, et son pays ». Og, malgré sa force et sa puissance, périt avec son peuple, et Israël posséda son pays. Ainsi les enfants d’Israël étaient toujours vainqueurs avec l’Éternel, et nous sommes toujours plus que vainqueurs en Christ qui nous a aimés (Romains 8:37).

 

11                  Histoire de Balaam — ch. 22 à 25

 

— Après avoir défait Sihon et Og, les enfants d’Israël vinrent camper tout près du Jourdain, dans les plaines du pays de Moab. Le peuple de ce pays et les Madianites qui demeuraient aussi là, furent fort effrayés en voyant arriver ce grand peuple auquel des rois puissants n’avaient pu résister. Et le roi de Moab, nommé Balak, pensant que, seul, il ne pourrait pas vaincre Israël, envoya des messagers à Balaam qui demeurait à Péthor sur le fleuve Euphrate.

— Qui était donc ce Balaam ?

— C’était un faux prophète qui savait bien tout ce que Dieu avait fait pour Israël.

— Comment un faux prophète pouvait-il aider le roi de Moab ?

— Balak ne connaissait pas Dieu. Il avait une grande confiance en ce Balaam qui avait une grande réputation, et il croyait que si Balaam maudissait Israël, lui, Balak pourrait le vaincre. Il chargea donc ses messagers d’offrir des présents à Balaam, et de lui demander de venir maudire Israël.

— Balaam connaissait-il l’Éternel ?

— Oui, mais pas dans son cœur. Il prétendait le consulter, mais c’était en employant de mauvais moyens. Cependant tu verras comment, en cette occasion, Dieu se servit de Balaam.

— Que répondit Balaam aux envoyés de Balak ? Alla-t-il avec eux ?

— Il leur dit qu’il devait consulter l’Éternel. Et dans la nuit, Dieu lui parla et lui dit : « Tu n’iras pas avec eux ; tu ne maudiras pas le peuple, car il est béni ». Alors Balaam dit aux seigneurs que Balak lui avait envoyés : « Allez dans votre pays ; car l’Éternel refuse de me laisser aller avec vous ».

— Que fit alors Balak ?

— Il envoya des messagers choisis parmi les plus grands seigneurs et en plus grand nombre avec la promesse des plus grandes récompenses s’il venait maudire Israël. Mais Balaam répondit : « Quand Balak me donnerait plein sa maison d’argent et d’or, je ne pourrais transgresser le commandement de l’Éternel, mon Dieu ».

— C’est une bien belle réponse, n’est-ce pas ?

— Oui, c’était de belles paroles, mais il les disait pour se faire valoir. Son cœur n’était pas droit ; au fond, il désirait les richesses que Balak mettait devant lui. Nous le voyons bien quand, au lieu de renvoyer simplement les messagers comme les premiers, en s’en tenant à la parole de Dieu, il leur dit : « Demeurez ici cette nuit, et je saurai ce que l’Éternel aura de plus à me dire ».

— Il savait pourtant bien ce que Dieu lui avait dit la première fois. Espérait-il donc que Dieu changerait de pensée ?

— Peut-être car l’homme juge Dieu d’après son propre cœur. En tout cas, cela montre que Balaam n’était pas simple et droit de cœur.

— Dieu vint-il encore lui parler ?

— Oui, et ce fut pour lui dire d’aller avec ces hommes. Mais Dieu ajouta : « Seulement, la parole que je te dirai, tu la feras ». Balaam donc, le matin venu, sella son ânesse et suivit les Seigneurs de Moab.

— Pourquoi Dieu lui permit-il d’aller ?

— Pour montrer que sa puissance était au-dessus de toute la méchanceté de Balak, de Balaam et de Satan, et qu’en dépit de tout, son peuple était et serait béni. Mais il voulut donner encore un avertissement à Balaam qui s’en allait peut-être tout content en pensant que maintenant il ferait comme Balak désirait, et qu’il aurait ses riches présents. Dieu montra au faux prophète qu’il connaissait son cœur.

— Comment Dieu avertit-il Balaam ? Vint-il au devant de lui ?

— Comme Balaam s’en allait, l’Ange de l’Éternel vint pour s’opposer à lui. L’ânesse vit l’Ange dans le chemin avec son épée nue, et s’en alla à travers champs ; mais Balaam qui ne voyait pas l’Ange, se mit à frapper l’ânesse pour la faire revenir dans le chemin. Alors l’Ange se plaça dans un sentier de vignes qui avait un mur de chaque côté, de sorte que, pour l’éviter, l’ânesse se serra contre la muraille, en pressant le pied de Balaam qui continua à la frapper. L’Ange se tint alors dans un endroit si étroit que l’on ne pouvait passer ni à droite ni à gauche, et l’ânesse, ne pouvant plus avancer, se coucha sous Balaam qui se mit fort en colère, et frappa de nouveau la pauvre bête.

— Pauvre ânesse, en effet. Comment Balaam ne comprenait-il pas qu’il devait y avoir là quelque chose d’extraordinaire, lui qui se vantait d’être prophète ?

— Il était aveuglé par l’amour du gain. Mais alors, comme dit l’apôtre Pierre : « Une bête de somme muette, parlant d’une voix d’homme, réprima la folie du prophète » (2 Pierre 2:16). L’Éternel, en effet, ouvrit la bouche de l’ânesse qui dit à Balaam : « Que t’ai-je fait, que tu m’aies frappée ces trois fois ? Et Balaam dit à l’ânesse : Parce que tu t’es jouée de moi. Que n’ai-je une épée dans ma main ; certes je te tuerais maintenant ! Et l’ânesse dit à Balaam : Ne suis-je pas ton ânesse, sur laquelle tu montes depuis que je suis à toi jusqu’à ce jour ? Ai-je accoutumé de te faire ainsi ? Et il dit : Non ». Alors l’Éternel ouvrit ses yeux, et il vit l’Ange avec son épée nue à la main.

— Qu’il dut être effrayé !

— Il se prosterna sur son visage, et l’Ange lui dit : « Voici, moi, je suis sorti pour m’opposer à toi, car ton chemin est pervers devant moi. Et l’ânesse m’a vu et s’est détournée devant moi ces trois fois ; si elle ne se fût détournée de devant moi, je t’eusse maintenant tué ; et elle, je l’eusse laissée en vie ».

— Ainsi son ânesse lui avait sauvé la vie. Qu’il devait être humilié en voyant qu’une pauvre bête était plus sage que lui !

— Oui, l’homme qui suit son propre chemin est plus dépourvu de vraie intelligence que les bêtes (Lisez Ésaïe 1:2-3). Quand Balaam eut entendu l’Ange, il dit : « J’ai péché, car je ne savais pas que tu te fusses placé à ma rencontre dans le chemin ; et maintenant, si cela est mauvais à tes yeux, je m’en retournerai ».

— Il avait raison, n’est-ce pas ?

— Cela aurait été bien s’il eût dit cela par obéissance, avec un cœur vraiment soumis à Dieu. Mais il craignait seulement pour sa vie. Il ne savait rien de la bonté et de la miséricorde de Dieu, qui voulait bénir ce pauvre peuple que sa puissance avait tiré d’Égypte. Tout ce qu’il avait en vue, c’étaient les richesses promises par Balak. Dieu le laisse donc aller. Il voulait manifester, par la bouche même de Balaam et en dépit de lui, sa fidélité envers Israël. Mais l’Ange lui dit : « Seulement tu ne diras que la parole que je te dirai ». Ce n’était pas une recommandation, mais une affirmation que, malgré tous ses efforts pour plaire à Balak, Balaam ne pourrait faire autrement que dire ce que Dieu voudrait. Il s’en alla cependant au pays de Moab.

— Pauvre Balaam ! J’ai bien peur pour lui. Il aurait mieux fait de se repentir et de s’en retourner.

— Oui, mais tout nous montre qu’il ne connaissait pas Dieu en vérité. Balak vint à sa rencontre et le conduisit sur les hauts lieux où étaient ses idoles, afin que de là il pût voir le camp des enfants d’Israël et les maudire. Balaam dit au roi : « Bâtis-moi sept autels, et prépare-moi ici sept taureaux et sept béliers ». Et pendant que Balak se tenait près des autels où l’on avait offert les victimes en holocauste, Balaam se retira à l’écart. Et Dieu vint au devant de lui, et mit dans sa bouche ce qu’il devait dire au roi de Moab qui était là avec ses seigneurs.

— Que devait-il dire ? Je suis sûre que c’était de bonnes choses pour Israël.

— Oui, il n’y a que bénédiction dans le cœur de Dieu pour les siens, et Dieu est fidèle à ses promesses. Balaam dit de la part de l’Éternel : « Comment maudirai-je ce que Dieu n’a pas maudit ? Et comment appellerai-je l’exécration sur celui que l’Éternel n’a pas en exécration ? Voici c’est un peuple qui habitera seul, et il ne sera pas compté parmi les nations ».

— Que voulait-il dire par là ?

— Que le peuple d’Israël était séparé, mis à part des autres peuples pour Dieu, et précieux à ses yeux. Et c’est encore le privilège du peuple de Dieu actuellement, c’est à dire de ceux qui appartiennent à Christ (Lisez Exode 19:5-6 ; Tite 2:14 ; 1 Pierre 2:9).

— Balak ne fut-il pas bien fâché ?

— Oui ! Il conduisit alors Balaam dans un autre lieu et lui dit : « Maudis-le-moi de là ».

— On voit bien comme Balak était ignorant. S’il avait connu Dieu, il n’aurait pas pu croire que Dieu changerait de pensée.

— C’est bien certain. Mais ce fut une occasion pour que Dieu mit dans la bouche de Balaam une bénédiction encore plus complète, en montrant en même temps que Dieu ne peut changer. Voici ce que dit Balaam de la part de l’Éternel : « Dieu n’est pas un homme, pour mentir, ni un fils d’homme, pour se repentir : aura-t-il dit, et ne fera-t-il pas ? Aura-t-il parlé, et ne l’accomplira-t-il pas ? Voici j’ai reçu mission de bénir ; il a béni et je ne le révoquerai pas. Il n’a pas aperçu d’iniquité en Jacob, ni n’a vu d’injustice en Israël. L’Éternel, son Dieu est avec lui, et un chant de triomphe royal est au milieu de lui… Car il n’y a pas d’enchantement contre Jacob, ni de divination contre Israël » ;

— C’est bien beau ce que Dieu dit de son peuple. On voit combien il l’aimait, et Israël était bien en sûreté. Mais je ne comprends pas comment Dieu peut dire qu’il n’a pas vu d’iniquité en lui. Israël avait souvent péché contre Dieu.

— C’est vrai. Mais ici, l’Éternel parle d’Israël comme l’ayant choisi, racheté, mis à part, et ayant jeté tous leurs péchés derrière son dos. C’était pour l’amour de son nom et de sa fidélité qu’il effaçait ainsi leurs péchés. Qui pouvait alors les condamner ? Il est vrai qu’il châtiait les enfants d’Israël quand ils péchaient, mais ils restaient son peuple qu’il voulait bénir. Et quand Satan les accusait, et que le serviteur de Satan voulait les maudire, Dieu prenait leur cause en main et les justifiait (Voyez encore Zacharie 3). Et c’est ainsi que Dieu parle aussi maintenant aux siens, pour les remplir de confiance et d’assurance quand Satan veut les décourager.

— Où est-ce que Dieu dit cela pour nous ?

— Dans le huitième chapitre de l’épître aux Romains. Lis du verset 31 au verset 39.

— (après avoir lu) Que c’est beau et consolant ! Dieu est pour nous. Il l’a bien montré en nous donnant son Fils. Et il nous justifie, et Jésus intercède pour nous au ciel, et rien ne peut nous séparer de son amour et de l’amour de Dieu. C’est bien plus qu’Israël ne possédait.

— Oui, ce sont les richesses du cœur de Dieu envers de pauvres pécheurs qu’il sauve par grâce.

— Que fit cette fois Balak ? Ne fut-il pas convaincu que Dieu voulait bénir Israël ?

— Non, il voulut essayer une troisième fois, et conduisit Balaam dans un endroit différent. Balaam, voyant que Dieu voulait bénir Israël, n’alla plus cette fois à la rencontre des enchantements. Mais pouvait-il ainsi échapper à la puissance de Dieu ? Non. Levant ses yeux vers le désert, il vit tout Israël rangé selon l’ordre divin, et l’Esprit de Dieu fut sur lui, et il dit : « Que tes tentes sont belles, ô Jacob ! et tes demeures, ô Israël ! … Bénis sont ceux qui te bénissent, et maudits sont ceux qui te maudissent ». Si tu te les rappelles, ce sont les paroles mêmes que Dieu dit à Abraham (Genèse 12:3).

— Maintenant, Balak devait bien voir qu’il ne pouvait faire maudire Israël.

— Oui, mais au lieu de regarder cela comme venant de Dieu, il s’en prit à Balaam. Tout en colère il lui dit : « Fuis en ton pays. J’avais dit que je te comblerais d’honneurs ; et voici, l’Éternel t’a empêché d’en recevoir ».

— Ainsi, Balaam n’eut même pas les richesses qu’il désirait si fort ?

— Peut-être parvint-il ensuite à s’en faire donner. Mais, à ce moment-là, il répondit qu’il n’avait pu dire autre chose que ce que l’Éternel lui avait commandé ; et il ajouta : « Viens, je t’avertirai de ce que ce peuple fera à ton peuple à la fin des jours » ; car l’Éternel avait quelque chose de plus glorieux encore pour son peuple dans l’avenir. Il prophétisa donc : « Une étoile surgira de Jacob, et un sceptre s’élèvera d’Israël », et il ajouta qu’elle détruirait Moab, Édom et toutes les nations d’alentour.

— Qui est cette étoile ?

— C’est le Seigneur Jésus. Il viendra régner et mettra tous ses ennemis sous ses pieds (Lisez Psaumes 2 et 110). Ce sera la gloire d’Israël aux derniers jours, quand il aura reconnu Jésus pour son Roi. C’est ce que voyait Siméon lorsqu’en prenant le petit enfant dans ses bras, il disait de lui : « Une lumière pour la révélation des nations¸ et la gloire de ton peuple Israël » (Luc 2:32). Ainsi, avec Jésus, tout se termine par la gloire ; et si Israël a la gloire terrestre, nous aurons la gloire céleste (Jean 17:23-24 ; comparez avec Apocalypse 21:10, 23).

— Cette histoire de Balaam est merveilleuse. Ce qui me frappe, c’est qu’il était un si méchant homme, et que Dieu lui montre des choses si magnifiques.

— C’est bien remarquable en effet. Dieu se sert de tels instruments et confond les desseins de Satan au moyen de ses propres serviteurs. Mais l’histoire de Balaam offre une leçon très sérieuse, c’est que l’on peut avoir beaucoup de connaissances religieuses sans être converti. Balaam avait dit : « Que je meure de la mort des hommes droits, et que ma fin soit comme la leur », mais ce n’était que de belles paroles. Son cœur ni droit devant Dieu ni humilié. Il était toujours l’ennemi du peuple de Dieu, comme le montre la suite de son histoire.

— Est-ce qu’il nous est encore raconté quelque chose de lui ?

— Oui. Puisqu’il n’avait pu maudire Israël, il pensa à une autre manière de lui faire du mal. Il conseilla à Balak de chercher à faire tomber les enfants d’Israël dans le péché (Voyez Apocalypse 2:14 ; Nombres 31:16).

— Pourquoi cela ?

— Balaam savait que l’Éternel est un Dieu saint et jaloux de sa gloire. Il avait sans doute appris que Dieu avait toujours puni les rébellions du peuple d’Israël, et même qu’il avait fait tomber au désert les hommes qui étaient sortis d’Égypte. Il pensa donc que si les Israélites se détournaient de l’Éternel, il les détruirait.

— Quelle méchanceté horrible !

— Oui, c’est bien là la ruse de Satan, et c’est ce qu’il s’efforce encore de faire en cherchant à séduire les enfants de Dieu et à les entraîner dans le péché.

— Comment le roi Balak s’y prit-il pour suivre le mauvais conseil de Balaam ?

— Au lieu de faire la guerre aux Israélites, il les traita en amis. Des filles Moabites les invitèrent aux fêtes et aux festins qui accompagnaient les sacrifices faits aux faux dieux, et les pauvres Israélites se laissèrent séduire, mangèrent avec les idolâtres, se prosternèrent devant leurs dieux, et s’attachèrent particulièrement à la principale idole nommée le Baal de Péor.

— C’est bien mal !

— Oui. Rien n’est plus affligeant que de voir le peuple de Dieu s’allier avec le monde et le péché. L’apôtre Paul avertissait sérieusement les chrétiens d’y prendre garde (Lisez 2 Corinthiens 6:14-18 ; 7:1 ; et 1 Corinthiens 10:8).

— Et qu’arriva-t-il à ce pauvre peuple ? Il n’était pas aussi beau que quand Balaam le voyait du haut de la montagne.

— Assurément non. Aussi la colère de l’Éternel s’embrasa-t-elle contre Israël ; et Moïse, sur l’ordre de Dieu, fit pendre tous les chefs et tuer tous les hommes qui s’étaient attachés à Baal Péor.

— Les Israélites furent-ils bien affligés ?

— Oui, ils reconnurent leur faute, et toute l’assemblée se mit à pleurer devant la tente d’assignation. À ce même moment, un homme d’Israël amena dans le camp, aux yeux de tous, une femme madianite qu’il fit entrer dans sa tente.

— C’est comme s’il se moquait de l’Éternel !

— Son châtiment ne se fit pas attendre. En voyant cette audace, Phinées, fils d’Éléazar le sacrificateur, prit une pique, entra dans la tente, et transperça l’homme et la femme. Alors la plaie qui frappait Israël fut arrêtée, mais 24 000 hommes étaient tombés.

— C’est terrible ! Balaam n’avait que trop bien réussi dans sa méchanceté.

— C’est vrai. Mais Dieu avait ses témoins fidèles ; Satan ne peut être plus fort que Dieu. Phinées avait à cœur la gloire de l’Éternel, et à cause de lui, de son acte de fidélité, la colère de Dieu se détourna d’Israël. Aussi Dieu l’approuva-t-il et dit : « Voici je donne à Phinées mon alliance de paix ; et ce sera une alliance de sacrificature perpétuelle, pour lui et pour sa semence après lui ». Dieu a dit : « J’honorerai ceux qui m’honorent » (1 Samuel 2:30).

— Dieu ne fit-il rien aux Madianites et au méchant Balaam ?

— Il dit aux Israélites : « Serrez de près les Madianites, et frappez-les ; car eux vous ont serrés de près par leurs ruses, par lesquelles ils vous ont séduits ». Mais nous verrons une autre fois comment ils exécutèrent cet ordre.

 

 

12                  Derniers préparatifs avant d’entrer en Canaan — ch. 26 à 36

 

— Qu’arriva-t-il après l’histoire de Balaam et le péché des Israélites ? Firent-ils tout de suite la guerre aux Madianites ?

— Non. L’Éternel commanda d’abord à Moïse de faire avec Éléazar le dénombrement des Israélites depuis l’âge de vingt ans, et des Lévites depuis l’âge d’un mois. Parmi tous ceux qui furent dénombrés, il ne s’en trouva pas un de ceux qui l’avaient été par Moïse et Aaron, au désert de Sinaï quarante ans auparavant.

— Je sais pourquoi ! Dieu avait dit qu’ils mourraient tous au désert, excepté Caleb et Josué, parce qu’ils avaient eu peur des géants et n’avaient pas eu confiance en Dieu.

— La parole de Dieu s’accomplit à leur égard, et il en sera encore de même aujourd’hui pour ceux qui sont incrédules : ils n’entreront pas dans le repos de Dieu (Hébreux 3:7-19 ; 4:1-11). Mais le peuple dénombré maintenant comptait bien entrer en Canaan, sur la promesse de Dieu. En particulier, il y avait parmi eux les filles d’un homme nommé Tselophkhad, qui était mort au désert sans laisser de fils. Or les femmes n’héritaient pas. Alors les filles de Tselophkhad vinrent demander à Moïse de leur donner une possession au pays de Canaan, comme si elles eussent été des fils, afin que le nom de leur père ne fût pas oublié. Tu vois, elles avaient confiance que l’Éternel introduirait son peuple en Canaan, et qu’elles tenaient aussi à en avoir leur part comme d’une chose que Dieu donnait.

— Moïse leur accorda-t-il ce qu’elles demandaient ?

— Moïse ne pouvait rien faire de lui-même. Il consulta l’Éternel. Or Dieu aime que l’on croie sa parole et que l’on apprécie ses dons. Aussi il accorda à ces filles ce qu’elle demandaient. Mais elles devaient épouser des maris de la même tribu qu’elles, pour que la portion de cette tribu restât la même, sans que rien n’en passât à une autre. Et ce fut désormais une loi pour tout Israël. Si un homme mourait sans laisser de fils, ses filles héritaient, et s’il n’avait pas d’enfant, c’était son plus proche parent. Tu vois que Moïse et les filles de Tselophkhad agissaient comme s’ils étaient déjà dans le pays. C’est là la foi. Elle compte sur ce que Dieu dit, comme le tenant déjà (Hébreux 11:1 ; Romains 4:21).

— Moïse devait être bien triste de penser que lui n’entrerait pas en Canaan.

— J’en suis sûre. Mais Moïse pensait au peuple de Dieu bien plus qu’à lui-même, comme tu vas le voir. L’Éternel lui dit : « Monte sur cette montagne d’Abarim, et regarde le pays que j’ai donné aux fils d’Israël. Tu le regarderas, et tu seras recueilli vers tes peuples, toi aussi, comme Aaron, ton frère, a été recueilli ; parce que, au désert de Tsin, lors de la contestation de l’assemblée, vous avez été rebelles à mon commandement ». Alors Moïse dit : « Que l’Éternel… établisse sur l’assemblée un homme qui sorte devant eux et entre devant eux, et qui les fasse sortir et les fasse entrer ; et que l’assemblée ne soit pas comme un troupeau qui n’a pas de berger ».

— C’est beau, il ne se plaint pas. Je vois bien qu’il pensait d’abord au peuple d’Israël.

— Oui, et c’est parce qu’Israël était le peuple de Dieu. Il connaissait leur méchant cœur mieux que personne, mais il les aimait parce qu’ils appartenaient à l’Éternel.

— Et qui est-ce que l’Éternel choisit ? Était-ce un fils de Moïse ?

— Non, Dieu n’a pas les mêmes pensées que les hommes, et Moïse aussi s’en remet entièrement à Dieu. Il ne pense ni à lui ni à sa famille, pour lui procurer de l’honneur. L’Éternel lui dit : « Prends Josué, fils de Nun, un homme en qui est l’esprit, et pose ta main sur lui. Et tu le feras se tenir devant Éléazar, le sacrificateur, et devant toute l’assemblée, et tu lui donneras tes ordres devant leurs yeux ; et tu mettras sur lui de ta gloire, afin que toute l’assemblée des fils d’Israël l’écoute ».

— Je crois comprendre pourquoi l’Éternel choisit Josué. Il avait été le serviteur de Moïse et toujours auprès de lui, et il savait bien comment Moïse agissait. Mais est-ce que l’Éternel parlait avec Josué comme il parlait avec Moïse ?

— Non. Le sacrificateur Éléazar devait se présenter devant l’Éternel et le consulter pour lui. Moïse avait été le médiateur entre Dieu et son peuple durant la traversée du désert, et maintenant qu’il allait mourir, et que les Israélites étaient sur le point d’entrer en Canaan et de combattre, Dieu leur donnait pour capitaine celui qui avait déjà combattu à leur tête contre Amalek (Voyez Exode 17).

— Je vois là une autre raison pour laquelle Josué fut choisi.

— Après cela, l’Éternel rappela aux Israélites les sacrifices qu’ils devaient offrir le jour du sabbat, le premier jour de chaque mois, et aux fêtes de l’Éternel, et il indiqua de quelle manière ces sacrifices devaient être offerts. Te rappelles-tu quelles étaient les fêtes de l’Éternel ?

— Oui. C’étaient la Pâque, la fête des pains sans levain, celle des premiers fruits, la Pentecôte, la fête des trompettes, celle des expiations et celle des tabernacles (Lisez Lévitique 23).

— Pour chacune de ces fêtes, il y avait des sacrifices particuliers. Ensuite l’Éternel régla pour son peuple ce qui concernait les vœux.

— Qu’est-ce que cela veut dire ?

— C’est quand un homme ou une femme avait promis de faire une chose, par exemple quand le juge Jephté promit d’offrir en holocauste à Dieu ce qui sortirait de sa maison s’il remportait la victoire sur les ennemis (Lisez Juges 11:30-40 ; voyez aussi Nombres 21:2-3). L’Éternel dit donc à Moïse que si un homme a fait un vœu, il devait le tenir, mais que si une fille ou une femme en avait fait un, et que le père ou le mari ne l’approuvait pas, l’Éternel leur pardonnerait de ne pas le tenir, parce que la fille doit obéir à son père, et la femme à son mari. Mais si une veuve avait fait un vœu, elle devait le garder.

— Après cela, Moïse monta-t-il sur la montagne comme l’Éternel le lui avait dit ?

— Non. Il avait encore quelque chose à dire aux Israélites, et il avait quelque chose à faire avant que leur voyage fût terminé. Moïse ne devait les quitter que lorsque tout serait prêt pour leur entrée en Canaan. D’abord, l’Éternel lui dit : « Exécute la vengeance des fils d’Israël sur les Madianites ». Alors Moïse choisit mille homme de chaque tribu, qui allèrent contre les Madianites, sous la conduite de Phinées, fils d’Éléazar.

— Pourquoi Josué ne les conduisit-il pas ?

— C’est parce que Phinées, tu te le rappelles, avait montré son zèle pour Dieu, et Dieu l’honorait ainsi. Les Israélites remportèrent une victoire complète sur les Madianites ; ils tuèrent leurs cinq rois et firent aussi mourir le faux prophète Balaam. Nous voyons par là qu’il était resté avec les ennemis de Dieu et d’Israël, et il partage leur jugement. Il est un exemple solennel du sort qui attend ceux qui professent connaître Dieu, et prennent son nom et ses paroles sur leurs lèvres, sans que leur cœur soit touché par son amour. Les enfants d’Israël prirent les enfants, le bétail et les richesses des Madianites, et brûlèrent leurs villes et leurs châteaux, puis ils revinrent au camp. Alors Éléazar dit que tout ce qu’ils avaient pris devait être purifié par le feu ou par l’eau de purification, et qu’eux-mêmes devaient laver leurs vêtements avant d’entrer dans le camp.

— Pourquoi devaient-ils faire cela ?

— Pour se purifier eux-mêmes et purifier toutes choses de toute trace du péché qui se rattachait aux Madianites, car Dieu est saint. Ensuite on partagea le butin en deux parties égales : l’une pour ceux qui étaient allés à la guerre, et l’autre pour le reste de l’assemblée.

— Est-ce que tout n’aurait pas dû appartenir à ceux qui avaient eu la peine ?

— Non. L’Éternel voulait que les Israélites se considérassent comme un peuple, une famille soumise à son autorité. Les uns avaient eu les fatigues de la guerre, les autres avaient gardé le camp. Chacun avait accompli ce que l’Éternel lui avait donné à faire. La récompense était pour tous. Il en est ainsi maintenant : les uns sont à la brèche pour annoncer l’Évangile, les autres y participent par leurs prières, et tous ensemble en ont la joie. Moïse préleva aussi un tribut pour l’Éternel, sur la part de ceux qui étaient allés à la guerre, et le donna à Éléazar. Sur la part de l’assemblée, il leva un tribut dix fois plus grand et le donna aux Lévites.

— Ainsi chacun eut sa portion ordonnée de Dieu ; personne n’était oublié. Cela fait plaisir de voir comme l’Éternel avait soin de tous.

— Oui. Ce qu’il arrange est toujours parfait, et si l’on y pensait, il n’y aurait ni envie ni jalousie. Mais il y eut un autre sujet de joie. Les officiers qui avaient conduit le peuple vinrent dire à Moïse qu’ils n’avaient pas perdu un seul homme, et, en reconnaissance, ils offrirent à l’Éternel des bijoux et de l’or qu’ils avaient pris aux Madianites. Moïse mit cette offrande devant l’Éternel, dans la tente d’assignation.

— Les enfants d’Israël pouvaient voir qu’en obéissant à l’Éternel, ils étaient bien plus heureux. Quelle différence quand ils péchaient et qu’un si grand nombre d’entre eux périssaient.

— C’est vrai ! Quand nous marchons avec Dieu, nous ne perdons rien et nous gagnons tout. Après cette victoire, il y eut une épreuve pour le cœur de Moïse. Les descendants de Ruben et de Gad avaient beaucoup de bétail, et ils vinrent demander à Moïse et Éléazar de ne pas passer le Jourdain, mais de pouvoir s’établir dans les pays que l’on avait pris à Sihon et à Og, parce que là il y avait de beaux pâturages pour leurs troupeaux.

— Mais ce n’était pas là Canaan, le pays promis !

— Non, Canaan était de l’autre côté du Jourdain. Aussi Moïse fut-il bien attristé de cette demande qui montrait que ces tribus préféraient au pays choisi de Dieu un autre qui leur convenait mieux. Il leur parla donc très sérieusement, leur demandant pourquoi ils resteraient là tandis que leurs frères iraient à la guerre, et ils allaient faire perdre courage aux enfants d’Israël. Ils savaient ce qui était arrivé à leurs pères à Kadès-Barnéa, et ils devaient prendre garde de se détourner de l’Éternel, car il laisserait ce peuple au désert, et ils seraient la cause de sa destruction.

— Je pense qu’ils auraient bien fait d’écouter Moïse, et d’entrer avec les autres au pays de Canaan. Quel pays pouvait être meilleur que celui que Dieu leur donnait ?

— Tu as bien raison, mais tel est notre méchant cœur. Il est incliné à préférer les biens actuels aux biens à venir, et il tend à s’établir dans ce monde au lieu de jouir des choses célestes. Nous devons y prendre garde. Les descendants de Ruben et de Gad insistèrent auprès de Moïse en disant : nous bâtirons des enclos pour nos troupeaux, et nous laisserons nos femmes et nos enfants dans les villes murées. Pour nous, nous passerons en armes devant les fils d’Israël, et nous combattrons avec eux jusqu’à ce qu’ils soient mis en possession de leur héritage. Alors Moïse leur accorda ce qu’ils demandaient, et recommanda à Josué et à Éléazar de veiller à ce que les Rubénites et les Gadites tinssent parole.

— Je suis bien fâchée pour eux. Les voilà, pour ainsi dire, séparés de leurs frères.

— Oui. Cette recherche de leurs aises leur attira plus tard bien des souffrances. La moitié de la tribu de Manassé suivit leur triste exemple. Il y a là une grande leçon pour nous. Il faut bien nous garder de chercher nos bénédictions ici-bas. Les bénédictions du chrétien sont toutes en haut où est Christ, et c’est là que doit être notre cœur.

— Ce que tu me dis me rappelle ce verset de cantique :

 

« Suivons-le tous animés d’un saint zèle ;

N’arrêtons pas nos cœurs en ces bas lieux ;

Ce Dieu Sauveur, lui-même, nous appelle,

Et nos vrais biens sont cachés dans les cieux ».

 

— Je désire que ton cœur soit tout entier pour Christ et ne désire que Lui. C’est ainsi que l’on est gardé contre les attaques du diable et du monde. Les tribus de Ruben et de Gad, et la demi tribu de Manassé, s’établirent dans un pays très fertile et très avantageux pour eux, c’est vrai, mais le Jourdain ne les séparaient pas du désert et ne le protégeait pas contre les attaques des ennemis.

Après ces choses, l’Éternel commanda à Moïse d’écrire la liste de leurs campements dans le désert. Ils pouvaient voir ainsi comment Dieu tenait compte de chacun de leurs pas, et se rappeler en même temps comment il les avait conduits, gardés et soutenus durant ce long voyage. Ensuite, avant de les introduire en Canaan, il leur rappelle ce que sa sainteté demandait d’eux dans ce pays.

— Qu’était-ce donc ?

— C’était d’y détruire toute trace d’idolâtrie, de s’en emparer complètement, et d’en chasser tous les habitants, de peur que ces idolâtres ne les entraînassent dans leurs péchés, puis de se le partager suivant la grandeur des familles. Ensuite, l’Éternel indiqua à Moïse quelles seraient les limites du pays.

— Ces Israélites qui passèrent le Jourdain étaient bien heureux. Dieu lui-même arrangeait tout pour eux. Cela valait mieux que de se choisir soi-même son pays et de s’arranger du mieux que l’on pouvait.

— Assurément. Rien n’est bon et sûr comme d’être conduit par Dieu et de s’attendre à lui pour arranger tout. Ce n’est pas pour rester inactif, mais pour n’agir que selon la volonté de Dieu qui veut nous diriger en tout, comme il le faisait pour Israël. L’Éternel eut même soin de dire à Moïse quels seraient les hommes qui, sous l’autorité de Josué et Éléazar, devraient partager le pays. Qui pouvait mieux que l’Éternel connaître ceux qui seraient capables de le faire ? Et après les avoir choisis, il leur donnait certes aussi ce qu’il fallait pour accomplir leur tâche. C’est ainsi que, de nos jours aussi, c’est à Dieu de choisir et qualifier ses serviteurs.

— Moïse devait être bien content de voir, avant sa mort, les soins de Dieu pour son peuple.

— C’était une grande consolation pour lui, et cela montrait combien Dieu aimait son cher serviteur, bien qu’il eût dû le châtier. L’Éternel donna encore un commandement relatif aux Lévites. Les enfants d’Israël devaient leur donner, dans le territoire des diverses tribus, quarante-huit villes pour y habiter. Parmi les villes données aux Lévites, il y en avait six que l’on appelait villes de refuge. Il y en avait trois d’un côté du Jourdain et trois de l’autre.

— Qu’était-ce que ces villes de refuge ?

— Elles servaient à recevoir et à abriter celui qui avait tué quelqu’un.

— Ne devait-on pas punir les meurtriers ?

— La loi prononçait dans ce cas la peine de mort, et l’un des proches parents du mort pouvait poursuivre le meurtrier et le tuer. On l’appelait le vengeur du sang. Mais Dieu, dans sa grâce, avait établi ces villes de refuge, gardées par ses serviteurs les Lévites afin que celui qui, par accident, sans le vouloir et sans haine, aurait tué quelqu’un, pût s’y sauver et être en sûreté. Quand un homme, après avoir commis un meurtre, s’était sauvé dans une des villes de refuge, on examinait si, en réalité, il l’avait fait par mégarde ou non. Dans ce dernier cas, on faisait sortir le meurtrier de la ville de refuge et on le faisait mourir. Mais ce ne pouvait être que sur la déposition de deux témoins ou plus. Un seul ne suffisait pas. Mais s’il était démontré que le meurtre était involontaire, on renvoyait le meurtrier dans la ville de refuge où il était en parfaite sécurité. Il devait y rester jusqu’à la mort du souverain sacrificateur, après quoi il pouvait retourner dans sa possession.

— Que lui serait-il arrivé s’il était sorti de la ville de refuge ?

— Le vengeur du sang aurait eu le droit de le tuer s’il l’avait rencontré.

— Il me semble que ces villes de refuge représentent le Seigneur Jésus. Nous sommes des pécheurs qui ne méritons que la mort, mais si nous allons nous réfugier près de Lui, nous sommes en sûreté.

— Tu as raison. Et comme les portes de la ville étaient toujours ouvertes pour que le meurtrier s’y réfugiât, ainsi le Seigneur Jésus, dans sa grâce, est toujours prêt à recevoir celui qui vient à Lui. Il a dit : « Je ne mettrai point dehors celui qui vient à moi ». C’est ainsi que se termine le livre des Nombres. S’il plaît au Seigneur, nous continuerons à nous entretenir ensemble du livre suivant.

— Je m’en réjouis. J’aime bien apprendre avec toi ce que Dieu nous enseigne dans sa Parole.