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JEAN 17
Adrien Ladrierre
Subdivisions ajoutées par Bibliquest. ME 1908 p 384
Table des matières :
Dans le chapitre 17 de l’évangile de Jean, le Seigneur Jésus s’adresse à Dieu en faveur des siens, de ceux qui lui appartiennent, qui lui ont été donnés par son Père ; aussi combien il les aime ! Ce sont ceux qui ont entendu sa voix et qui ont cru sa parole.
Il s’adresse à Dieu comme Père. C’est sous ce nom si doux que Jésus, le Fils unique et bien-aimé, nous fait connaître Dieu. Les anciens fidèles connaissaient Dieu comme le souverain Créateur de toutes choses, comme le Tout-puissant et l’Éternel, mais les chrétiens le connaissent comme Père, le Père de notre Seigneur Jésus-Christ.
Mais il n’est pas seulement le Père du Seigneur Jésus : il est aussi notre Père. À tous ceux qui croient au nom de son Fils, qui l’ont reçu dans leur cœur, il leur a donné le droit d’être ses enfants : ils sont nés de Lui. C’est pourquoi le Seigneur, après sa résurrection, envoie ce message à ses disciples : « Je monte vers mon Père et votre Père ». Et l’apôtre Jean, s’adressant aux chrétiens, leur dit : « Voyez de quel amour le Père nous a fait don que nous soyons appelés enfants de Dieu. Bien-aimés, nous sommes maintenant enfants de Dieu ».
Le Seigneur Jésus a reçu de son Père autorité sur toute chair ; il est le Seigneur de tous. Mais à ceux que le Père lui a donnés, à ses brebis, il donne la vie éternelle. La vie éternelle n’est pas seulement une vie qui dure toujours ; celle-là est le partage de tous les hommes, même des réprouvés. La vie éternelle est une vie divine, dans laquelle on connaît Dieu le Père et Jésus-Christ son Fils, et dans laquelle on jouit de la relation que l’on a avec Dieu comme son enfant, de tout ce que Dieu est : amour et lumière, et aussi de tout ce que le Seigneur Jésus est pour Dieu et pour nous. Cette vie est en Christ ; il est la vie éternelle ; mais elle est communiquée au croyant. Celui qui croit au Fils a la vie éternelle, déjà maintenant. Il a Christ, il a la vie. Notre vie, c’est Christ lui-même.
C’est pour ceux qui sont à Lui, que le Père lui a donnés, auxquels il a fait connaître le nom du Père, auxquels il a donné la vie éternelle, c’est pour ceux-là que Christ adresse des demandes au Père, et nous savons que le Père exauce toujours son Fils bien-aimé. Combien il est doux de savoir qu’avant de quitter ce monde, le Seigneur Jésus a prié pour nous ! Il s’en allait de ce monde vers son Père, et il laissait les siens ici-bas. Quand il était avec eux, il les avait fidèlement gardés, comme le bon Berger, et personne n’avait pu les ravir de ses mains.
Maintenant qu’il s’en va vers son Père, à qui confiera-t-il les siens ? À Celui qui les lui a donnés ; il les remet entre les mains de son Père. Il lui demande, au Père saint, de les garder en son nom, le nom de Père, dans la jouissance de leur relation d’enfants, dans la sainteté.
Le Seigneur dit ces choses, adresse ces demandes à son Père, afin que la joie des disciples soit accomplie. Quoi de plus propre, en effet, à réjouir le cœur que de savoir que le Seigneur Jésus nous a placés dans les mains de son Père, afin que nous soyons gardés par Lui !
Jésus a donné aux siens la parole de Dieu, la connaissance du Père, et ils ont reçu cette Parole ; mais le monde qui a rejeté Christ, qui a manifesté sa haine contre Lui et son Père, n’aime pas non plus les enfants de Dieu. Les disciples ont été haïs, persécutés, comme leur cher Maître. Le chrétien n’est pas du monde qui a crucifié Jésus ; le monde, c’est le présent siècle mauvais avec ses principes opposés à Dieu. Ce qu’il y a dans le monde, c’est la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Si quelqu’un aime le monde, l’amour du Père n’est pas en lui ; car le monde gît dans le méchant. Le monde a rejeté Jésus, le monde est dans les ténèbres, le monde va à la perdition.
Mais le chrétien n’est pas du monde, comme Jésus n’en était pas. La croix où Jésus a été cloué le sépare du monde. Le chrétien est à son Sauveur et il est du ciel.
Mais il est dans le monde. Il est appelé à y marcher encore quelque temps, mais en en restant séparé. Le Seigneur n’a pas demandé que les siens fussent ôtés du monde ; ils sont déjà propres pour le ciel, mais ils ont à faire quelque chose dans le monde, c’est pourquoi le Seigneur ne demande pas qu’ils en soient ôtés. Qu’est-ce donc que le chrétien a à faire ici-bas ? Représenter Christ, servir son Dieu, et rendre témoignage à sa grâce. Son privilège est, ici-bas, de manifester le caractère céleste de Christ dans sa vie de tous les jours. Et il le peut, car Christ est sa vie, et le Saint-Esprit la puissance de cette vie en lui.
Mais le chrétien est faible par lui-même, impuissant, et le monde qui l’entoure cherche à exercer sur lui sa mauvaise influence. Satan nous tend des pièges, et nous avons un mauvais cœur.
Le Seigneur Jésus savait cela ; aussi a-t-il prié son Père, afin que les siens fussent gardés du mal, tandis qu’ils traversent ce monde où Christ les a envoyés pour être ses témoins. Quelle sécurité pour nous d’être gardés par le Père, selon la demande que Christ lui a adressée pour nous !
Ce qui garde du mal, c’est d’en être séparé et de faire le bien. Le Seigneur demande à son Père que les siens soient sanctifiés par la vérité. Sanctifié veut dire séparé du mal, afin de servir à tout ce qui est selon Dieu. C’est la vérité, c’est-à-dire la parole du Père qui sanctifie, lorsqu’elle est reçue dans le cœur. Elle fait connaître Dieu, et Christ, et le monde, et nous-mêmes ; nous nous attachons à Dieu et à Christ, nous laissons ainsi le monde et le moi, et nous sommes propres au service de Dieu, comme autrefois les vases sacrés du tabernacle qui ne servaient que pour Dieu.
Le Seigneur, dans son amour, s’est sanctifié, c’est-à-dire mis à part pour les siens. Il est monté dans le ciel, après avoir fait la volonté de son Père et nous avoir fait connaître tout son amour en mourant pour nous. Nous avons donc là-haut un Sauveur qui nous a aimés et qui nous aime. En pensant à Lui, en le contemplant là-haut par la foi, comme une personne vivante, nos cœurs, nos affections, sont attirés vers Lui, et c’est là ce qui sanctifie véritablement. Car là où est l’amour du Sauveur, il n’y a point de place pour le monde.
On pourrait dire : Mais ces demandes du Sauveur étaient pour les apôtres qui étaient près de lui. Sont-elles pour nous ? Oui, ce précieux Sauveur a pensé à nous, à tous ceux qui recevraient dans leur cœur sa parole. Il a dit : « Je ne fais pas seulement des demandes pour ceux-ci, mais aussi pour tous ceux qui croient en moi par leur parole ». Les apôtres ont prêché ce qu’ils avaient reçu dans leur cœur. Le Saint-Esprit les guidant, ils ont annoncé ce qu’ils avaient vu, touché, contemplé, entendu de la Parole de vie, du Fils unique qui est la vie éternelle ; ils l’ont annoncé en prêchant, et aussi par les saints écrits qu’ils nous ont laissés, et cela afin que nous ayons communion avec eux, les mêmes pensées et les mêmes sentiments dans la connaissance de Dieu comme notre Père, de Jésus comme son Fils unique, notre précieux Sauveur, et que nous entrions dans les pensées et les sentiments divins. Ceux qui ont cru la parole des apôtres, soit prêchée par eux, soit lue dans leurs écrits, soit annoncée par les serviteurs de Dieu, ceux-là ont communion avec le Père — leur Père — et son Fils Jésus-Christ, leur Sauveur. Ainsi leur joie, à eux aussi, est accomplie. Comment ne serait-on pas heureux en entrant dans les pensées du Père à l’égard de son Fils, et du Seigneur Jésus à l’égard de son Père ?
Et le Seigneur a fait cette demande pour tous ceux qui croient en Lui, qu’ils soient un, ayant une même pensée, un même sentiment, un même amour. C’est ce qui a été réalisé d’une manière merveilleuse aux premiers jours de l’Église, lorsque les croyants n’avaient qu’un cœur et qu’une âme, que chacun se renonçait lui-même pour les autres. C’était un puissant témoignage, pour le monde, de la divinité de la mission de Christ. Puissions-nous le réaliser dans la mesure où cela est possible aujourd’hui !
Le Seigneur parle ensuite de ce qu’il a donné à ses bien-aimés. Ayant, comme homme, glorifié Dieu sur la terre, l’ayant glorifié dans sa vie, glorifié sur la croix où il a accompli l’œuvre qui nous sauve, Dieu lui-même l’a glorifié. Il l’a élevé à sa droite et l’a couronné de gloire. Cette gloire que Dieu lui a donnée, Jésus ne veut pas la garder pour lui seul ; il l’a donnée aux siens ; il nous l’a donnée. Nous ne la possédons pas encore, mais elle nous est déjà donnée, et, comme la parole du Seigneur ne peut manquer, nous serons introduits dans cette gloire. Le Seigneur Jésus reviendra nous chercher pour nous mener dans la maison du Père ; après cela, il viendra avec nous dans sa gloire qui éclatera aux yeux du monde. « Quand le Christ, qui est votre vie, sera manifesté, alors vous aussi, vous serez manifestés avec lui en gloire ». Voilà donc ce qui nous attend. Le monde nous verra avec Christ dans cette gloire, consommés en un, et connaîtra que c’était Dieu qui avait envoyé Jésus. Quand le Seigneur était sur la terre, le monde l’a haï et rejeté, mais Christ va paraître en gloire et le monde, à sa grande terreur, saura que Celui qu’il a crucifié était le Fils de Dieu ; ce sera pour le jugement qu’il apparaîtra alors.
Ici-bas, les chrétiens, les saints et bien-aimés du Seigneur, auront été, comme lui, haïs, méprisés, livrés à l’opprobre, ils auront été pauvres, faibles, chétifs, mais lorsqu’ils paraîtront avec leur Sauveur dans la gloire, sa gloire qu’il leur aura donnée, le monde saura que ces chrétiens méprisés, étaient aimés comme Jésus lui-même.
Quelle source de bonheur et de consolation pour nos âmes ! Nous avons la gloire en perspective, la gloire avec Jésus ; mais maintenant, tandis que nous cheminons dans ce monde, dans l’infirmité, au milieu des épreuves et des luttes, nous sommes aimés de Dieu comme Jésus lui-même a été aimé — Lui, le Fils bien-aimé de Dieu. Et quel motif aussi de sécurité pour nos cœurs ! Qu’aurions-nous à craindre, soit pour la vie, soit pour la mort, dans les bras de cet amour ?
Le Seigneur, avant de terminer, adresse à son Père une dernière demande pour les siens. C’est que, dans le ciel, là où Jésus est, non pas dans une position éloignée, mais tout près de lui, nous soyons aussi. Il ne veut pas être séparé là-haut de ceux qu’il aime ; la place qu’il occupe est la leur. Et il exprime cela, en disant : « Je veux » ; la seule fois qu’il exprime une volonté, c’est pour ses bien-aimés. Oh ! combien nous lui sommes chers ! Et quand nous serons là, qu’est-ce qui occupera et ravira nos cœurs ? Nous contemplerons sa gloire, sa gloire personnelle dans laquelle il est entré, dont il jouit, et nous verrons aussi l’amour dont il a été aimé par le Père avant la fondation du monde et qui sera manifesté par cette gloire.
L’homme aime à contempler les splendeurs des grands de la terre ; nous contemplerons les splendeurs du Fils de Dieu dans le ciel. Quelle perspective !
Combien nous pouvons bénir Dieu qui a envoyé son Fils, pour nous faire connaître son nom de Père, nous révéler des choses aussi glorieuses, et nous les donner pour que nous en jouissions !