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L’ESPÉRANCE CHRÉTIENNE
André Gibert
Table des matières :
1 L’ESPÉRANCE CHRÉTIENNE dans la Première épître de Pierre
1.1 L’espérance vivante — 1 Pierre 1:3
1.2 L’espérance parfaite en la grâce qu’apportera la révélation de Jésus Christ — 1 Pierre 1:13
1.3 La foi et l’espérance en Dieu — 1 Pierre 1:21 et 3:5
1.4 L’espérance qui est en vous — 1 Pierre 3:15
2 L’ESPÉRANCE CHRÉTIENNE dans l’Épître aux Colossiens
2.1 L’espérance réservée dans les cieux
2.3 Christ en vous l’espérance de la gloire
ME 1969 p. 141
Nés de nouveau, «régénérés selon la grande miséricorde du Dieu et Père de notre Seigneur Jésus Christ», après avoir été «élus selon la préconnaissance de Dieu le Père» (v. 2), les chrétiens ont reçu une vie entièrement nouvelle. Elle est à vivre, «pendant le temps de leur séjour ici-bas», dans la foi et l’espérance, entièrement, uniquement : comme ces chrétiens de la dispersion juive auxquels écrivait l’apôtre et qui «séjournaient parmi les nations», nous sommes «comme forains et étrangers» (2:11) dans un monde auquel nous n’appartenons pas. Cette vie est la vie même de Jésus Christ ressuscité d’entre les morts. Elle s’accompagne d’afflictions dans nos corps mortels, parce que, à la différence de l’espérance d’Israël, son espérance n’est pas dans quoi que ce soit de terrestre. Vous avez été, dit Pierre, «régénérés pour une espérance vivante» qui se situe en dehors de la terre : «pour un héritage... conservé dans les cieux pour vous, qui êtes gardés», sur la terre, «par la puissance de Dieu par la foi». Vous pour l’héritage, et l’héritage pour vous. Il faut attendre pour que cette vie s’épanouisse sans obstacle ni limitation dans cet héritage céleste. Présentement elle se meut dans l’espérance, mais quelle espérance !
Cette espérance est vivante comme l’est la Parole par laquelle nous avons été régénérés (v. 23). Elle participe de la victoire sur la mort, attestée par la résurrection de Jésus Christ. C’est là son fondement indestructible. Toutes les espérances terrestres sont marquées du signe de la mort. «Il n’y a pas d’espérance de demeurer ici-bas» (1 Chron. 29:15). «L’espérance des méchants périt» avec eux (Prov. 10:28 ; 11:7), et «nous savons que le monde entier gît dans le méchant» (1 Jean 5:19). La plus haute espérance pour la terre, celle d’Israël, s’est corrompue et flétrie en tant que confiée à ce peuple. L’espérance chrétienne, elle, est affranchie de la mort, et son domaine est hors de toute emprise. Elle peut vivre dans l’âme du croyant : ce n’est pas simplement l’espérance d’une vie future, c’est la vie qui espère, la vie déjà possédée.
Il en est ainsi, en définitive, parce que l’objet de cette espérance, par delà l’héritage, est Christ lui-même. «Le christ Jésus, notre espérance», dit Paul (1 Tim. 1:2). Même pour la terre c’est en lui que vit l’espérance d’Israël ; que dire de l’espérance céleste ! Elle est vivante parce que Christ vit et que nous jouirons de l’héritage conservé dans les cieux parce que Christ ressuscité d’entre les morts le détient dans le ciel et y introduira ceux qui croient en Lui. «Parce que je vis, vous aussi vous vivrez» (Jean 14:19) ; cela est vrai dès maintenant et pour l’éternité.
Lors de la révélation de Jésus Christ, nous connaîtrons «un salut qui est prêt à être révélé au dernier temps», et pour lequel aussi nous avons été régénérés et sommes gardés (v. 5) ; nos âmes l’attendent avec joie, dans la certitude d’être déjà sauvées que leur donne la foi (v. 9). Nous sommes exhortés à «espérer parfaitement» dans cette «grâce qui nous sera apportée» alors. Il faut, pour espérer ainsi, avoir préalablement «ceint les reins de notre entendement», comme des voyageurs qui ont bien fait leur compte qu’ils ne sont plus de ce monde et qu’ils sont sur le point de le quitter pour une patrie bienheureuse (cf Exode 12:11 ; Luc 12:35). Ensuite il faut «être sobres», ne goûter des biens et des affections terrestres que ce qui est nécessaire pour le peu de temps à passer ici-bas, de façon à ne pas être détournés de ce que notre entendement a si heureusement saisi. Prendre nos aises, laisser errer nos pensées et nos sentiments, n’est pas compatible avec la «perfection de l’espérance». Nos forces spirituelles doivent être rassemblées, nos esprits et nos coeurs fixés sur Christ. S’il est l’objet de l’espérance vivante, il en est aussi le réalisateur. Sa révélation glorieuse apportera la suprême expression de la grâce, savoir la glorification d’hommes autrefois pécheurs. Il vaut la peine de s’y arrêter.
«La grâce de Dieu qui apporte le salut est apparue» en Christ lorsqu’il est venu dans l’abaissement afin de nous obtenir ce salut par son sacrifice (Tite 2:11). Sa seconde venue comportera au contraire «l’apparition de la gloire de notre grand Dieu et Sauveur Jésus Christ» (v. 13), et alors la grâce qui nous sera apportée sera pour nous cette glorification avec Lui. Dans le passage de Tite l’apparition (epiphaneia) de la gloire de Christ est liée à la «bienheureuse espérance», qui est proprement l’enlèvement des saints pour être auprès de Celui dont ensuite ils partageront la manifestation ; tandis que Pierre, sans distinguer cette première phase, place devant les yeux des pèlerins d’ici-bas la «révélation» (apocalupsis) de Celui qu’ils aiment sans l’avoir vu.
La grâce qui nous sera ainsi apportée est le couronnement de toutes les «grâces sur grâces» que nous avons reçues de la plénitude de la Parole faite chair (Jean 1:16). Elle fait un tout avec la grâce qui assure déjà le salut à nos âmes, et avec la faveur (ou grâce, c’est le même mot) dans laquelle nous sommes (Romains 5:2 ; 1 Pierre 5:12) en attendant que nos corps soient transformés à la ressemblance du corps de la gloire de notre Seigneur Jésus Christ. La «gloire à venir qui doit nous être révélée» (révélée pour nous, à notre bénéfice) sera vue ensuite dans les «enfants de Dieu», dans leur propre «révélation» (Romains 8:18, 19, 21).
Cette grâce est aussi assurée que la grâce déjà apparue et que nous goûtons au point de dire : Abba, Père. Espérer parfaitement en elle, c’est éprouver sans l’ombre d’une inquiétude ou d’une hésitation la certitude qu’elle va être apportée. Combien donc il importe que nous rejetions tout ce qui trouble une telle espérance et porte par là atteinte à la grâce et à la vérité venues par Jésus Christ ! Ne laissons rien s’interposer (pas l’épaisseur d’une feuille de papier, nous disait un jour un cher frère) entre Christ et nous. Il s’agit de jouir dès maintenant dans nos âmes de ce qui bientôt va nous être apporté en réalité. Préfèrerions-nous la terre au ciel ? On comprend que les versets suivants (14-17) placent devant nous la marche dans l’obéissance, la sainteté, la crainte. Impossible d’espérer «parfaitement» sans cela.
En attendant que la révélation de Jésus Christ nous apporte cette grâce finale, Celui que nous connaissons comme l’Agneau dont le sang précieux nous a rachetés, est non seulement vivant, de l’autre côté de la mort vaincue, mais il est dans la gloire. Dieu la lui a donnée après l’avoir ressuscité d’entre les morts, de sorte que notre foi et notre espérance fussent en un tel Dieu qui a voulu et fait tout cela. C’est «par Christ» que nous croyons, mais Celui en qui nous croyons est «Dieu qui l’a ressuscité d’entre les morts et lui a donné la gloire». De même, en Romains 4:24, nous croyons «en Dieu qui a ressuscité d’entre les morts Jésus Christ notre Seigneur», de sorte que notre justification vient de la foi en un tel Dieu. Ici, c’est notre espérance qui est en Lui, par la même foi. Il opèrera pour nous ce qu’il a fait pour Christ, qu’il a ressuscité et glorifié. Notre espérance est non seulement, comme en Hébreux 6:19, une ancre de l’âme sûre et ferme parce que jetée au-dedans du voile où Christ est entré, mais elle est «en Dieu». Quelle assurance que rien ne peut quoi que ce soit contre elle ! L’héritage est conservé dans les cieux, nous sommes gardés sur la terre par la puissance de Dieu, mais Dieu lui-même se fait le garant de l’espérance. Elle est aussi ferme que lui, et lui est pour nous, à jamais. Nos péchés ont été portés par Christ, que Dieu a ressuscité et glorifié, et du moment que cette question est ainsi réglée, quoi d’autre pourrait troubler notre confiance ? Comme fondement, le sang versé ; comme sommet, Dieu donnant la gloire à notre rédempteur et l’assurant à tous ceux qui ont été rachetés par ce sang précieux ! En vérité, «que dirons-nous donc à ces choses ?»
C’est, au reste, le propre de la foi dans tous les temps que de mettre son espérance en Dieu lui-même, tel qu’il s’est révélé. Le croyant a saisi qu’il ne peut compter ni sur soi ni sur qui ou quoi que ce soit au monde, en dehors de Dieu. Les «saintes femmes» d’autrefois espéraient ainsi en Dieu (1 Pierre 3:5). Sara ne se reposait ni sur sa beauté ni sur son rang, pas plus qu’elle n’était arrêtée par son incapacité naturelle à enfanter (Hébr. 11:11) ; elle n’espérait rien d’elle-même, ni de son seigneur Abraham, mais elle avait toute assurance en «espérant en Dieu». Quand le coeur est tourné vers Dieu et non vers les choses qui se voient, il n’y a plus ni doute, ni crainte, mais la paix du coeur, dans la confiance en Dieu lui-même et dans la recherche constante de son approbation.
Si une telle espérance vit en nous, cela ne peut manquer de se voir au-dehors. Le croyant en qui elle habite ne peut pas être comme les autres gens. La joie de l’espérance (Romains 12:12) se lira sur ses traits, l’assurance que donne l’espérance du salut (1 Thessaloniciens 5:8) le marquera. Sa conduite sera dans la paix et la sainteté, la pureté au milieu des souillures de toutes sortes. L’attention de son entourage sera attirée. Voilà quelqu’un qui travaille comme nous, qui doit faire face aux mêmes obligations que nous, mais qui montre dans tout cela un comportement étrange : ce qui nous attire, plaisirs, honneurs, fortune, semble le laisser indifférent ; il n’obéit pas aux sollicitations des choses visibles mais à celles d’un monde mystérieux vers lequel vont ses désirs ! L’effet de cet étonnement peut être que des âmes soient intéressées et que s’éveille en elles le besoin de connaître une telle part pour la posséder elles-mêmes. Mais plus souvent l’étonnement s’accompagne d’irritation : qu’est-ce que ces gens-là qui font fi de ce que nous estimons ? Et l’on «dira des injures» (4:5), les fidèles seront l’objet de calomnies, de railleries, d’une opposition haineuse, qui ira jusqu’à la persécution si Dieu le permet ainsi.
Ce qui importe pour le chrétien, c’est d’être «toujours prêt à répondre à quiconque lui demande raison de l’espérance qui est en lui». Quel que soit le motif de cette demande, en bien ou en mal, il doit rendre raison «avec douceur et crainte», la sainte crainte qui s’attache pour lui aux choses divines, et la douceur de la grâce qui n’est point hautaine mais se met avec humilité au service des pécheurs.
«Toujours prêt». Cela suppose une manière d’être constamment fidèle, égale, éloquente dans sa simplicité muette. Les paroles viendront d’elles-mêmes au moment convenable, fournies par le Saint Esprit ; elles rendront compte de ce qui remplit le coeur.
Combien tout ceci nous reprend ! Le monde qui nous entoure peut-il voir qu’il y a en nous une espérance ? Il n’en sera ainsi que si elle revêt pour nous toute sa valeur, qui est infinie. Gardons-la précieusement, cette espérance qui est vivante en elle-même mais qui doit vivre en nous — l’espérance de la grâce qui va nous être apportée à la révélation de Jésus Christ — l’espérance mise en Dieu.
ME 1978 p. 197
Le chrétien est considéré dans cette épître comme marchant sur la terre vers la gloire du ciel. L’apôtre Pierre voit dans la même condition les croyants hébreux auxquels il écrit, mais ceux-ci ont à déplacer leurs regards de l’espérance terrestre juive vers cette espérance céleste, alors que les Colossiens, comme tous les croyants tirés des nations, n’avaient jusque-là aucune espérance et étaient «sans Dieu dans le monde» (Éph. 2:12).
L’apôtre Paul, heureux de rendre grâces pour la foi dans le Christ Jésus que montraient les chrétiens de Colosses et pour leur amour envers tous les saints, éprouvait le besoin de prier plus spécialement pour eux «à cause de l’espérance qui leur était réservée dans les cieux». Ils étaient — et nous sommes — déjà propres pour les bénédictions glorieuses qui nous attendent là-haut, «rendus capables de participer au lot des saints dans la lumière», mais l’espérance nous est réservée dans les cieux, de même qu’en 1 Pierre 1:4 l’héritage est «conservé dans les cieux pour vous». Or Paul avait sujet de craindre qu’on ne détournât ces croyants de l’espérance céleste pour en faire des chrétiens terrestres, les tenants d’une religion terrestre qui mêlait à «la parole de la vérité de l’évangile» les «éléments du monde», philosophie, superstitions ou ordonnances légales. Faute d’approfondir l’espérance céleste dont ils «avaient entendu parler», ils étaient en danger de perdre à la fois la joie de cette espérance (Rom. 12:12) et leur caractère d’étrangers. Nous avons si vite fait de cesser de regarder en haut ! Il n’est pas rare, hélas, d’entendre : «Oh ! qui peut savoir au juste ce qu’il en sera dans le ciel ? Puisque notre espérance y est réservée, pourquoi nous en préoccuper ? travaillons plutôt à améliorer notre séjour présent, la terre !». Ce n’est pas là le «mangeons et buvons» de l’incrédulité ouverte, le mal est plus subtil, mais n’est-ce pas rabaisser, par réelle incrédulité, la gloire de l’espérance réservée dans les cieux, comme les chrétiens hébreux étaient enclins à le faire de «l’espérance proposée», l’exemple de leurs pères méprisant le pays désirable étant là pour les avertir (Héb. 3:13, 19) ? Dès lors les convoitises de la chair et les séductions du monde prennent le dessus. Mais plus encore, c’est méconnaître que l’espérance chrétienne ne fait qu’un avec Christ lui-même (1 Tim. 1:1). Il va être bientôt manifesté en gloire. N’est-ce pas de Lui que nous avons le privilège de témoigner en tant que gens qui l’attendent et qui seront manifestés en gloire avec Lui, de même que c’est avec Lui que notre vie est actuellement «cachée en Dieu» ? L’apôtre inspiré va donc mettre en relief devant ces croyants — et devant nous — la valeur infinie de cette Personne. Après avoir insisté sur une marche «digne du Seigneur pour lui plaire à tous égards», il leur parle de Lui pour former les esprits et les coeurs en vue d’une telle marche, vers un tel objet.
Suit alors (Col. 1:13-20) l’incomparable déploiement des titres et des suprématies de Celui en qui toute la plénitude s’est plu à habiter et qui doit occuper en toutes choses la première place. La foi est incitée à puiser dans ces trésors cachés de la sagesse et de la connaissance (2:3), et les croyants sont exhortés à demeurer dans la foi, «fondés et fermes» (1:23), en attendant d’être présentés devant Lui saints et irréprochables et irrépréhensibles (1:22), en vertu de l’oeuvre de la croix. Qu’ils ne se laissent pas détourner de l’espérance inséparable de cette foi (Héb. 11:1) ! Ce serait perdre le bénéfice de l’évangile, car elle est l’espérance de l’évangile (1:23), elle appartient à l’évangile, elle est incorporée à cet évangile qu’ils ont cru et qui est, comme pour les Éphésiens, «la parole de la vérité, l’évangile de leur salut» (Éph. 1:13). Ils avaient été convertis par cette bonne nouvelle et, réconciliés «dans le corps de Sa chair, par la mort» (1:22), l’évangile de leur salut leur apportait l’espérance d’être dans les cieux avec Christ mort et ressuscité pour eux. Le salut ne sera complet que lorsque cette espérance sera changée en vue à la venue du Seigneur, par la rédemption de nos corps. Nous avons la pleine assurance d’être déjà réconciliés, et pour l’éternité, mais nos corps sont encore mortels, et c’est «en espérance» que «nous sommes sauvés» (Rom. 8:24). Sans doute, la nouvelle naissance est le fait fondamental, mais initial : elle est le point de départ de la vie nouvelle tendue vers l’avenir glorieux. On ne saurait trop répéter qu’il n’y a pas de témoignage sans l’application de cela à notre vie pratique : le chrétien est réellement un étranger sur la terre en proportion de la place qu’il donne dans sa vie quotidienne à la bienheureuse espérance. La renier, ou seulement la laisser s’affaiblir dans l’âme, au lieu de «retenir jusqu’au bout la confiance et la gloire de l’espérance» (Héb. 3:6, 14 ; 6:11 ; 10:23), c’est stériliser le terrain sur lequel l’évangile a été semé et empêcher cet évangile de porter du fruit et de croître (Col. 1:6).
Mais cette vie nouvelle est la vie même de Celui qui est l’objet de l’espérance, Christ glorifié après avoir été vivifié, ayant été «mis à mort en chair» (1 Pierre 3:18). L’épître aux Éphésiens, adressée à des chrétiens vus comme «assis dans les lieux célestes en Christ», leur parle de l’Esprit de la promesse, arrhes de l’héritage — une jouissance anticipée de leurs bénédictions spirituelles dans les lieux célestes : aux Colossiens cheminant sur la terre en regardant vers le ciel, l’apôtre parle de «Christ en vous l’espérance de la gloire» (1:27). La gloire n’est pas encore là, il n’en est pas encore revêtu à la vue des habitants de la terre, mais Lui est là. Le même qui dans le ciel est assis à la droite de Dieu, établi chef sur toutes choses, est là, présence invisible mais active dans et parmi les siens. Privilège insigne pour nous, les nations, qui étions exclus de la bénédiction promise à Abraham par le Dieu de gloire, et qui avons maintenant accès à des bénédictions autrement glorieuses, qui sont fermées à la descendance charnelle d’Abraham : c’est le «mystère» chargé de gloire du v. 27. La gloire elle-même est encore à venir, elle resplendira quand nous serons manifestés avec Christ, jusque là elle est à l’état d’espérance tout comme le salut, mais cette espérance n’est pas inerte, elle est «une espérance vivante» (1 Pierre 1:3) ; plus que cela, elle ne fait qu’un avec Christ, et Christ lui-même vient vivre dans les siens. L’espérance est «en vous», dira encore Pierre (3:15), mais Paul la transcende : cette espérance, en vous c’est Christ ! Peut-on concevoir chose plus précieuse pour de pauvres pèlerins ? Ils n’ont rien en eux-mêmes, sinon des membres à mortifier (Col. 3:5), mais, morts avec lui (2:20), ressuscités avec lui (3:1), ils sont «accomplis en lui» (2:10) et en Lui ils possèdent toutes choses. S’il en est ainsi, avec quelle «dignité» ne sommes-nous pas appelés à marcher dans ce monde, manifestant dans nos corps la vie de «Christ en nous l’espérance de la gloire» ! Et telle est notre responsabilité, à nous sur qui son nom est invoqué : c’est selon que nous porterons dans nos corps la mort de Jésus que sa vie sera manifestée en nous, dans notre chair mortelle (2 Cor. 4:10, 11), comme il en était pour Paul. La mortification de la chair s’accomplit dans la joie et les actions de grâces du nouvel homme (Col. 3:16, 17).
Réservée dans les cieux où Christ est assis à la droite de Dieu — révélée dans l’Évangile de la gloire du Christ qui est l’image de Dieu (2 Cor. 4:4) — vivante en nous par Christ l’espérance de la gloire», ah ! ne nous laissons pas détourner d’une telle espérance !