[ Page principale | Nouveautés | La Bible | la Foi | Plan des sujets | Études AT | Études NT | Index auteurs + ouvrages + sujets]

 

ÉLUS POUR L’OBÉISSANCE DE JÉSUS CHRIST

 

 

1 Pierre 1:2

 

André Gibert

 

ME 1967 p. 85

Table des matières :

1     L’obéissance est la joie de la communion — pour Christ, pour le chrétien

2     Souffrance du fidèle au contact de la désobéissance

3     Notre tendance à la désobéissance

4     Désobéissance et incrédulité

5     Écouter ce que Dieu dit pour connaître Sa volonté

 

 

1                    L’obéissance est la joie de la communion — pour Christ, pour le chrétien

Obéir, c’est faire ce que veut un autre. L’obéissance est rendue de bon coeur, jusqu’à être une joie, en proportion du prix que cet autre, et par conséquent sa volonté, a pour nous. Faire la volonté de Dieu était délicieux pour Christ (Psaume 40:8), parce que, gardant les commandements de son Père, il demeurait dans son amour (Jean 15:10). Cette joie d’une communion réalisée en obéissant implique l’accord entre la volonté qui commande et les motifs qui font agir celui qui obéit ; et en effet la volonté de Jésus était une avec celle de son Père, plus exactement il n’en avait pas d’autre : «Je ne cherche pas ma volonté, mais la volonté de celui qui m’a envoyé» (Jean 5. 30). Tout en lui se rapportait à Dieu, rien à lui-même. «Je viens, ô Dieu, pour faire ta volonté» (Héb. 10:9) : toute sa vie ici-bas n’a pas eu d’autre sens. Obéir à Dieu était proprement sa nourriture (Jean 4:34), ce qui formait et alimentait son être moral ; «accomplir son oeuvre» était sa vie et sa joie parce qu’elle était l’oeuvre de Dieu, dans laquelle Dieu serait manifesté et glorifié. Il la lui avait «donnée à faire», toutes les oeuvres particulières qui y concouraient lui avaient été «données par le Père pour les accomplir» (Jean 17:4 ; 5:36) : et ce «don» avait pour son coeur le prix infini de Celui qui le dispensait.

Pareillement, faire la volonté de Dieu est la source des délices du chrétien, parce qu’il a reçu la même vie que Christ. Sa nature nouvelle se plaît à cette volonté ; garder les commandements du Seigneur est le secret pour demeurer dans son amour (Jean 15:10), garder les commandements de Dieu, c’est l’amour même de Dieu (1 Jean 5:3) : quoi de plus précieux ? Jésus donne à ceux qui viennent à Lui et apprennent de Lui, un joug aisé et un fardeau léger, dans le repos et la joie du coeur. C’est la part des «enfants d’obéissance», ceux qui, élus et sanctifiés «pour l’obéissance (et l’aspersion du sang) de Jésus Christ» (1 Pierre 1:14, 2), sont engagés dans le même chemin que Lui. Toutes les formes d’obéissance qui leur sont demandées, comme celle des enfants à leurs parents, des serviteurs à leurs maîtres, des saints à leurs conducteurs, ne sont que des applications particulières de l’obéissance à Christ devenu leur Maître, mais qui est aussi l’obéissance de Christ, leur Modèle, — l’obéissance à son Dieu et Père devenu notre Dieu et Père.

 

2                    Souffrance du fidèle au contact de la désobéissance

Or ces enfants d’obéissance se trouvent, tant qu’ils sont ici-bas, comme Lui l’a été, au milieu et au contact des «fils de la désobéissance» (Éphésiens 2:2 ; 5:6), dont ils ont été tirés. Ils en souffrent, et plus ils seront obéissants et jouiront des délices de l’obéissance, et plus aussi ils connaîtront de telles souffrances. Christ, l’Homme parfait, à l’obéissance parfaite, «a appris l’obéissance par les choses qu’il a souffertes» (Hébreux 5:8) : pour lui qui était Fils, l’état de serviteur constituait quelque chose d’entièrement nouveau, il «a pris» la forme d’esclave, il est «devenu» obéissant (Philippiens 2:7, 8) ; et il a expérimenté ce que l’obéissance inébranlable à Dieu entraînait de souffrances dans un monde rebellé contre Dieu. Cela l’a conduit «jusqu’à la mort, et la mort de la croix», pour subir, en Gethsémané et à Golgotha, des souffrances où nul autre que lui ne pouvait entrer ; nous les contemplons de loin, et nous adorons !

 

3                    Notre tendance à la désobéissance

Mais pour nous, nous avons à souffrir, hélas, d’une autre manière, et qui est humiliante, savoir, des conséquences de nos manquements à obéir. Ils sont le fruit d’une volonté qui est en nous et qui est opposée à celle de Dieu. La grâce nous a tirés de la désobéissance où nous étions nés, mais nos coeurs tendent à revenir à ce triste foyer natal, et nous perdons ainsi la joie de l’obéissance. Cette propre volonté, chacun de nous ne sait que trop avec quelle facilité elle arrive à se glisser, ouvertement ou sournoisement, à côté de la volonté de Dieu, à s’y mêler, enfin à la supplanter. En l’accomplissant, nous obéissons «aux convoitises de notre corps mortel» (Romains 6:12), au péché auquel on «obéit pour la mort» (id. 16), et, en réalité, nous désobéissons à Dieu, comme Adam le fit à l’instigation d’Ève, pour obéir aux suggestions de Satan. La chose est claire quand il s’agit de manquements positifs et de péchés évidents. Mais elle est tout aussi vraie dans les cas, plus subtils, où notre propre volonté prétend accomplir l’oeuvre de Dieu, comme Saül en 1 Samuel 15. Le coeur se satisfait de ses intentions, qu’il juge bonnes, nous alléguons notre sincérité, alors que nous mettons de côté la volonté de Dieu !

 

4                    Désobéissance et incrédulité

D’où provient ce défaut d’obéissance, sinon d’un obscurcissement de l’entendement, empêché de faire son office qui est de «discerner la volonté de Dieu, bonne, agréable et parfaite», et cela parce que nous nous sommes «conformés au présent siècle» (Romains 12:2) ? Les affections nouvelles se sont du même coup assoupies. Les regards se sont détournés de Christ vers d’autres objets. Nous avons oublié de veiller. En un mot, la foi a manqué.

Désobéissance et incrédulité, les deux vont ensemble dans l’Écriture. Il suffit de rappeler ici Hébreux 3:18, 19. Une foi ferme et constante ne met jamais en question, à aucun degré, le fait que la bonté de Dieu est bonne, agréable et parfaite, et si nous étions assez pénétrés de ce que Dieu nous fait connaître de lui, de sa grâce, comme de sa sainteté et de sa justice, obéir serait toujours notre joie. Nous serions constamment à demander à Dieu : Fais-moi connaître et discerner cette volonté ! C’est ce que l’apôtre souhaitait si ardemment pour les saints (Colossiens 1:9 ; Éphésiens 5:10, 17 ; voir aussi Hébreux 13:21).

 

5                    Écouter ce que Dieu dit pour connaître Sa volonté

Le modèle est toujours le Chef et le consommateur de la foi : son oreille était ouverte chaque matin par l’Éternel qui l’avait creusée, pour, dit-il, «que j’écoute comme ceux qu’on enseigne. Le Seigneur l’Éternel m’a ouvert l’oreille, et moi je n’ai pas été rebelle...» (Ésaïe 50:4, 5).

C’est de la même manière que la volonté divine nous est donnée à connaître. Nos oreilles ont à écouter. Elles ont été ouvertes une fois, par grâce, pour l’obéissance de la foi à salut ; elles ont à l’être chaque jour pour l’obéissance de la foi dans la pratique journalière. Elles le seront, si nous ne sommes pas «rebelles», et ne les fermons pas. La Parole est là, à notre disposition pour que nous l’écoutions. «L’obéissance, a-t-on dit, se règle toujours sur la Parole de Dieu». Celui qui disait que ses délices étaient de faire la volonté de Dieu continuait aussitôt en déclarant : «ta loi est au-dedans de mes entrailles». À nous de recueillir et de méditer les enseignements de cette Parole, et de le faire avec prière.

Elle a des injonctions claires et précises, toujours motivées, car ce n’est pas une obéissance aveugle mais éclairée qui nous est proposée.

Nous ne saurions hésiter sans mauvaise foi sur quantité d’enseignements, qu’il s’agisse de nous souvenir de la mort du Seigneur, de le faire d’une manière digne de lui, de nous aimer l’un l’autre, — ou d’observer des prescriptions qui paraissent, au coeur non exercé, concerner des détails tout extérieurs, alors qu’elles sont lourdes de signification spirituelle, comme par exemple le devoir, pour la femme, de ne pas déshonorer sa tête et attenter à sa gloire en se coupant les cheveux (1 Cor. 11:5, 6, 15).

Mais une pratique plus constante et plus vigilante de la Parole, accompagnée toujours d’humble prière par l’Esprit, nous placera dans une intimité croissante avec Christ, dans la connaissance intime de la pensée de Dieu, que son Esprit assure à ceux qui le craignent (Psaume 25:14). Ainsi prouverons-nous que nous connaissons, aimons et écoutons Celui qui dit : «Si vous m’aimez, gardez mes commandements...» (Jean 14:15, 21).