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... «SELON LA PUISSANCE QUI OPÈRE EN NOUS...»

 

 

Éphésiens 3:20

 

André Gibert

 

Plan et sous-titres sont ajoutés par Bibliquest ; ME 1973 p. 311

 

 

Table des matières :

1     Nés de nouveau

1.1      Foi, repentance, conversion

1.2      Développements ultérieurs

2     Habités par le Saint Esprit

2.1      Onction, sceau, arrhes

2.2      Quand a lieu le sceau du Saint Esprit

2.3      Comment le Saint Esprit est conféré

2.4      Comment savoir si une personne possède le Saint Esprit

3     Affranchis

3.1      Relation entre le sceau du Saint Esprit et l’affranchissement

3.2      Intervalle entre sceau et affranchissement ?

3.3      Dans le Christ Jésus

4     Parfaits — mais des progrès à faire continuellement

 

 

 

1                    Nés de nouveau

1.1   Foi, repentance, conversion

La première chose pour un homme est qu’il se trouve devant Dieu dans une condition autre que celle d’enfant d’Adam. C’est à cette nécessité que répond la nouvelle naissance.

Elle résulte d’un travail de l’Esprit de Dieu dans l’âme, avec, à l’origine, une parole de Dieu, reçue et crue : «la foi est de ce qu’on entend, et ce qu’on entend par la parole de Dieu» (Rom. 10:17). C’est là le premier mouvement de la nouvelle nature, mais on naît «d’eau et de l’Esprit», on «naît de Dieu» (Jean 3:5 ; 1:13). La conscience est atteinte, le sentiment que l’on est coupable et souillé aux yeux de Dieu est éveillé, et, par suite, le besoin d’être sauvé. Tout cela est contraire aux pensées de l’homme naturel : arrêté dans son «propre chemin», voilà quelqu’un qui se tourne vers Dieu qui parle, et qu’il écoute. Il se produit chez lui un changement de pensées, à l’égard de lui-même essentiellement, mais comme effet d’un changement de pensée vis-à-vis de Dieu. Il condamne son passé (c’est la repentance) et il prend le chemin «vers Dieu» (c’est proprement la conversion).

Jusqu’à ce que Christ fût venu, les témoignages que les croyants recevaient de Dieu les faisaient regarder vers l’avenir, vers une rédemption non encore opérée mais dont l’espérance soutenait et nourrissait leur foi. Que ce fût sans loi ou sous la loi, la même grâce agissait en eux ; ils naissaient de nouveau sans que le fait de la nouvelle naissance fût explicitement dévoilé.

Venu ici-bas, le Seigneur Jésus enseigne à Nicodème (Jean 3) que le royaume de Dieu tant annoncé par les prophètes et maintenant prêché au monde, ne pouvait être vu que par les possesseurs de cette nouvelle nature, et qu’eux seuls pouvaient y entrer. «Il vous faut être nés de nouveau». Il lui apprend de plus que cela ne comporte pas seulement des bénédictions terrestres mais la vie éternelle, donnée par Celui qui devient désormais l’objet de la foi comme «descendu du ciel».

Une fois l’oeuvre de la rédemption accomplie et Christ «monté au-dessus des cieux», l’Évangile est proclamé, «en salut à quiconque croit» (Rom. 1:16), sur la base de la justice de Dieu satisfaite par la croix où le Fils de l’homme a été élevé, et selon l’amour de Dieu qui «a donné son Fils unique afin que quiconque croit en Lui ait la vie éternelle» (Jean 3:15, 16). «À ceux qui l’ont reçu, il leur a donné le droit d’être enfants de Dieu» (1:12). Ils peuvent se dire tels (1 Jean 3:9 ; 4:7 ; 5:1). «L’Esprit qui vivifie» les a vivifiés, selon les paroles du Fils (Jean 6:63 ; 5:21). Leur position devant Dieu comme enfants est inébranlablement assurée, et toutes les bénédictions qui se rattachent à cette relation nouvelle leur sont acquises.

 

1.2   Développements ultérieurs

Mais une chose peut vous appartenir de plein droit sans que vous en ayez encore la possession effective et la libre disposition. Il faut des opérations subséquentes du Saint Esprit peur que ces bénédictions soient réellement possédées ici-bas, que nous en jouissions en tant que participants de la nature divine (2 Pierre 1:4) du fait de la nouvelle naissance, et que nous puissions en témoigner. Et à la vérité cela ne sera jamais complètement réalisé aussi longtemps que nous serons dans ce corps, où la vieille nature dispute constamment la place à la nouvelle.

Ce travail de l’Esprit, n’est-il pas comme le jaillissement progressif de la fontaine d’eau vive dans l’âme ? De la plénitude «nous avons tous reçu et grâce sur grâce». Il y a progrès, par étapes, bien que de nombreuses différences existent d’un croyant à l’autre, de telle sorte qu’il serait vain et dangereux de vouloir transformer une expérience personnelle, quelle qu’elle soit, en loi générale. Certains seront amenés plus loin que d’autres qui ne dépassent pas d’étroites bornes dans l’immense domaine offert à tous ; il en est qui marchent plus vite alors que d’autres s’attardent, quelquefois pour ensuite mieux adorer et servir, mais plus souvent, hélas, à leur détriment. Il est bien entendu que nous parlons exclusivement de la carrière terrestre d’enfants de Dieu : nés de nouveau, ils auront tous place dans la gloire, la grâce aura travaillé à leur égard de façon adaptée à leur état autant qu’il l’aura fallu, selon le propos de Dieu ; mais une progression normale suppose que chacun aille avec la lumière déjà reçue, afin d’en recevoir de nouvelles. Comme le disait le Seigneur Jésus, «prenez garde à ce que vous entendez : de la mesure dont vous mesurerez il vous sera mesuré ; et à vous qui entendez, il sera ajouté ; car à quiconque a, il sera donné ; et à celui qui n’a pas, cela même qu’il a sera ôté» (Marc 6:24, 25).

Le principe du développement peut se résumer ainsi : l’âme fait des progrès quant à la connaissance et à la jouissance des effets de l’oeuvre de Christ, dans la mesure où elle laisse libre d’agir «la puissance qui opère en nous».

La Parole de Dieu permet de marquer quelques moments décisifs de cette progression normale.

 

2                    Habités par le Saint Esprit

2.1   Onction, sceau, arrhes

La grande caractéristique du christianisme est que Christ est glorifié dans le ciel et qu’en conséquence le Saint Esprit est descendu ici-bas, comme Personne divine, à la Pentecôte, pour y demeurer. Depuis lors, quiconque est «né de nouveau» est un vase préparé pour que ce Saint Esprit habite en lui.

Il ne s’agit pas là simplement d’une action exercée en faveur des croyants, ou effectuée par eux, ou dépendant de certaines conditions (par exemple de prières suffisamment ferventes) en dehors de «la foi simple et sincère en Christ» (R. B.). L’Esprit, dit Jésus aux siens, «demeure en vous». Il y habite (Jean 14:16 ; Rom. 5:5 ; 2 Tim. 1:14 ; Jacq. 4:5). Dieu oint le croyant, le scelle et lui donne les arrhes de l’Esprit dans son coeur (2 Cor. 1:22). Le Saint Esprit est lui-même «l’onction de la part du Saint», par laquelle «nous connaissons toutes choses» (1 Jean 2:20) ; il est «le Saint Esprit de Dieu par lequel vous avez été scellés pour le jour de la rédemption» (Éph. 4:30) ; il est les «arrhes de notre héritage» comme Saint Esprit de la promesse (Éph. 1:13, 14) ; comme Esprit d’adoption, Esprit du Fils de Dieu, il fait jouir les croyants de la relation établie par la nouvelle naissance (Rom. 8:15 ; Gal. 4:6) (*).

(*) Ce triple aspect — onction, sceau et arrhes — est bien mis en évidence dans les lignes suivantes, extraites des Notes sur la 2° épître aux Corinthiens, Messager Évangélique 1904, p. 165, 166

a) «L’onction a le sens l’une consécration pour un service et est envisagée ainsi dans l’Ancien Testament. La même chose est dite du Seigneur Jésus en Actes 10:38. Mais pour nous elle a aussi le sens d’une capacité d’intelligence pour recevoir et comprendre les choses de Dieu. C’est ainsi que l’apôtre Jean écrit aux petits enfants : «Vous avez l’onction du Saint, et vous connaissez toutes choses...» (1 Jean 2:27)

b) «Le sceau est le cachet de Dieu, apposé sur le croyant comme étant Sa propriété, qu’il reconnaît pour avoir part à toute l’efficace de l’oeuvre de la rédemption. Ce n’est pas la foi qui est scellée, c’est moi-même, qui ai saisi par la foi cette efficace. En Éph. 1:13, nous sommes scellés pour avoir cru à l’oeuvre de Christ, au chap. 4:30 nous le sommes en vue de la rédemption de notre corps»

c) … «Les arrhes nous donnent la certitude des choses qui sont seulement espérées...»

Plus loin dans le même texte est transcrit ceci, de J.N.D. : Nous sommes établis en Christ par Dieu qui nous scelle de son Esprit... Le sceau est personnel. Il est l’acte de donner le Saint Esprit. Je mets un sceau sur un document. Le sceau est l’effet de l’onction sur l’individu. Quand je suis oint, je puis dire que Dieu m’a scellé pour le jour de la rédemption.

Posséder ainsi le Saint Esprit est la part de l’âme dès l’instant où elle saisit pour elle-même, par la foi, la valeur de l’oeuvre expiatoire de Christ et se repose sur la justice de Dieu satisfaite par cette oeuvre. C’est sur ce «principe de la foi» que nous avons la paix avec Dieu, la rémission des péchés, l’accès à la faveur divine (Rom. 5:1, 2). Mais dès lors il y a plus : «l’amour de Dieu est versé dans nos coeurs par l’Esprit Saint qui nous a été donné», de sorte que «non seulement cela», mais, appelés à nous glorifier dans les tribulations, nous le sommes à nous glorifier en «Dieu» lui-même, «par notre Seigneur Jésus Christ» (v. 3-11).

 

2.2   Quand a lieu le sceau du Saint Esprit

Cette possession du Saint Esprit, avec ses effets bénis, peut accompagner immédiatement la nouvelle naissance, sans toutefois se confondre jamais avec celle-ci, car, ainsi que J.N.D. l’a maintes fois exprimé, il faut qu’il y ait la vie pour que le Saint Esprit vienne habiter dans un homme. Il se peut aussi, sans que ce soit indispensable, qu’un intervalle plus ou moins long s’écoule, une période de troubles intérieurs où l’âme, du fait même de la vie divine, prend une conscience accrue de la sainteté de Dieu, de sa propre culpabilité, confesse ses péchés mais, faute de se reposer entièrement sur l’oeuvre de Christ, cherche encore un salut qui pourtant lui appartient déjà ! Elle regarde toujours à elle-même, et s’en juge indigne. Elle n’ose pas se l’approprier. Elle ne jouit pas de la rémission de ses péchés parce qu’elle ne voit pas que Dieu est pleinement glorifié par le sacrifice de son Fils bien-aimé. Elle est comme l’enfant prodigue en route vers la maison, incertain de son sort tant qu’il n’est pas dans les bras de son père. De fait cette âme se tient encore sous la loi qui condamne, comme si Jésus n’avait pas tout accompli. Combien y en a-t-il, malheureusement, qui demeurent dans cet état, même toute leur existence ici-bas

 

2.3   Comment le Saint Esprit est conféré

Insistons sur le fait que la manière selon laquelle ce don du Saint Esprit est conféré est aussi diverse que possible. En fixer le déroulement selon un ordre systématique serait méconnaître qu’il s’agit là de la vie dans ses déploiements multiples, selon la sagesse de Dieu, qu’il en soit béni ! Le geôlier de Philippes passant de la terreur à la joie dès qu’il entend proclamer le salut (Actes 16), diffère d’un Saul demeurant trois jours sans y voir, avant de «se laver de ses péchés, invoquant le nom du Seigneur» (Actes 22:16) — d’un Corneille recevant l’Esprit Saint quatre jours après avoir entendu de l’ange que ses bonnes oeuvres étaient «montées devant Dieu» mais qu’il avait à apprendre «comment être sauvé» (Actes 10). La façon dont le Saint Esprit tomba sur les Juifs repentants à Jérusalem en Actes 2, sur les Samaritains en Actes 8, sur les gens de Césarée en Actes 10, enfin sur les disciples d’Actes 19 qui avaient bien cru mais qui ignoraient que le Saint Esprit fût ici-bas, nous offre chaque fois une preuve de cette sagesse aussi bien que de cette grâce si variée de Dieu.

 

2.4   Comment savoir si une personne possède le Saint Esprit

Nous sommes enfants de Dieu dès la nouvelle naissance, mais la nouvelle naissance, si elle entraîne la repentance et donne de nouvelles pensées, de nouveaux désirs, n’apporte pas par elle-même la certitude et la paix. Les magnifiques perspectives que Romains 5:1-11 ouvre au croyant sont fermées à l’âme tant qu’elle n’est pas assurée du pardon de ses péchés. Mais dès qu’elle accepte ce pardon, tel qu’il est offert, sans conditions, sans réserves, le Saint Esprit découvre ces bénédictions à ses yeux enfin ouverts. Il agissait en elle dès le début de l’oeuvre, mais maintenant il vient demeurer chez elle. Il n’est pas seulement l’Esprit par qui Dieu donne, mais l’«Esprit qui nous a été donné». Demander à quelqu’un s’il a reçu le Saint Esprit, ou s’il est scellé du Saint Esprit, équivaut à demander s’il jouit de la paix avec Dieu par notre Seigneur Jésus Christ, et il ne peut le faire que s’il se repose entièrement sur Christ et son oeuvre. Mais en réalité il est superflu et il peut être inopportun et fâcheux de poser la question : l’état d’une âme qui en est là parle de soi, quand bien même la personne concernée ne saurait pas qu’elle possède le Saint Esprit. Plus exactement encore, ce n’est pas tant cette question qui est à poser, mais bien : Avez-vous la paix avec Dieu ? L’âme en paix confesse Jésus comme son parfait Sauveur à elle, elle se sait «de lui», l’amour de Dieu est versé en elle, elle a l’espérance de la gloire de Dieu où déjà sa foi peut voir Jésus. Elle est «sauvée». C’est l’enfant prodigue sous les baisers du père. Sans doute, toutes choses peuvent ne pas lui être encore distinctes, tel l’aveugle guéri qui n’apercevait d’abord que des «arbres qui marchent» et qui vit tout clairement après une nouvelle intervention de Jésus. D’autre part, elle aura d’autres luttes. Mais elle est scellée, elle est «dans le christ Jésus» (Rom. 8:1). Elle est «chrétienne» (Rom. 8:9). «Un chrétien est celui dans le corps duquel l’Esprit Saint habite comme dans un temple, lui donnant d’une manière consciente la place où le met une rédemption accomplie» (J.N.D., M. E. 1881, p. 291).

Toutes les épîtres sont adressées directement à de tels, aussi bien les Corinthiens (1 Cor. 3:16 ; 6:19), ou les Galates (Gal. 3:2), ou les chrétiens juifs auxquels écrivait Jacques (Jacq. 4:5), que les Éphésiens. Les exhortations, dans ces épîtres, prennent toujours appui sur cette position reconnue, soit pour presser les saints de la saisir en toute hardiesse de foi, soit pour leur enjoindre de ne plus vivre «à la manière des hommes» mais comme ceux qui ont reçu une part si belle qu’elle fait d’eux des étrangers ici-bas, des membres du corps de Christ, unis par l’Esprit à la Tête glorifiée dans le ciel, en attendant d’y être effectivement avec Lui.

 

3                    Affranchis

3.1   Relation entre le sceau du Saint Esprit et l’affranchissement

L’apposition du sceau, inséparable de l’onction et des arrhes, assure donc l’âme dans la certitude que tous ses péchés sont pardonnés ; le fardeau en est ôté en conséquence de l’oeuvre accomplie sur la croix. Mais cette apposition du sceau est en même temps le point de départ de la délivrance non plus de notre culpabilité de pécheurs, mais de la puissance du péché qui demeure en nous, attaché à la vieille nature.

Une telle délivrance, remarquons-le, est nécessaire pour jouir sans arrière-pensée du pardon des péchés et disposer pleinement et librement, à la gloire de Dieu, des trésors de Rom. 5:1-11 ; mais elle ne l’est pas moins pour vivre «comme d’entre les morts étant faits vivants» (Rom. 6:13).

Nous avons vu le Saint Esprit venir habiter dans le croyant qui saisit la rémission des péchés parce que l’effusion du sang est faite et agréée : maintenant ce Saint Esprit dont il est oint et scellé opère dans Sa puissance — c’est «la loi de l’Esprit de vie» — pour lui faire saisir que cette puissance l’affranchit, mieux, qu’elle l’«a affranchi» «de la loi du péché et de la mort» (Rom. 8:2), et que cela aussi est fondé sur la croix où, Christ mourant pour lui, lui est mort avec Christ (Rom. 6). Il s’agit qu’il reçoive cette déclaration par la foi, comme il a reçu la certitude du pardon de ses péchés, en regardant à Christ et non plus à lui-même.

 

3.2   Intervalle entre sceau et affranchissement ?

Là encore il peut exister un intervalle plus ou moins long entre l’apposition du sceau et cet «affranchissement», comme entre la nouvelle naissance et le sceau, mais, ici encore, cela n’est nullement indispensable. Il se peut même que les combats de l’âme avec elle-même, qui sont décrits en Romains 7, précèdent la connaissance du pardon ; autrement dit, l’âme alors traverse Romains 7 avant Romains 3, ou en même temps, et dans ce cas pardon et délivrance vont ensemble, l’affranchissement est connu en même temps que la justification, bien que ce soient là deux opérations distinctes dans l’ascension vers la lumière. J.N.D. dit avoir connu cela pour lui-même (Lettre de 1872, dans Letters II, p. 193). Ce qui est indispensable, pour l’affranchissement, c’est que l’âme ait été réduite, par la découverte du péché en nous et de notre incapacité à nous en libérer, à s’écrier : «Qui me délivrera de ce corps de mort ?» Quelle action de grâce quand, aussitôt, le soupir de détresse est balayé par le chant de victoire : «Je rends grâces à Dieu par Jésus Christ notre Seigneur !» (Rom. 7:24-25).

 

3.3   Dans le Christ Jésus

La puissance de l’Esprit qui opère en nous, nous replace ainsi constamment en Christ. Du fait que l’Esprit de Dieu habite en nous, nous ne sommes plus dans la chair, nous sommes dans l’Esprit (Rom. 8:9), mais la «loi» de cet Esprit de vie est «dans le christ Jésus» (v. 2) et sa vertu libératrice s’est déployée à la croix. Christ étant mort pour nous, et nous-mêmes ayant été mis à mort avec Lui, nous sommes ressuscités avec Lui. Dieu scelle du Saint Esprit, et le Fils de Dieu affranchit par le même Esprit (Jean 8:36 ; Gal. 5:1) : non seulement Il a la vie en lui-même mais Il est vainqueur de la mort (Rom. 6:9, 10). L’Esprit habitant dans le chrétien comme personne divine est «l’Esprit de Christ» aussi bien que «l’Esprit de Dieu» (Rom. 8:9), lequel conduit «les fils de Dieu» (v. 14) ; délivrés d’eux-mêmes, du pouvoir du péché et de la condamnation de la loi, ils crient : «Abba, Père !» (Rom. 8:15).

 

4                    Parfaits — mais des progrès à faire continuellement

À eux donc de «marcher par l’Esprit», puisqu’ils «vivent par l’Esprit» (Gal. 5:16, 25). Leur marche doit démontrer la nouvelle naissance, la possession du Saint Esprit, l’affranchissement, une pleine conversion. C’est ce que montraient les Thessaloniciens, pourtant jeunes dans la foi (1 Thess. 1:9, 10).

Il s’agit de marcher «en nouveauté de vie» (Rom. 6:10-17) — d’imiter Dieu lui-même comme de bien-aimés enfants, marchant dans l’amour (Éph. 5:2) — de «revêtir» l’armure complète de Dieu» pour affronter les combats spirituels (Éph. 6:13-18) — d’«avancer vers l’état d’hommes faits» (Héb. 6:1), jusqu’à y être établis, comme l’apôtre Paul et avec lui (Phil. 3:15).

Cela ne veut évidemment pas dire que l’on puisse parvenir ici-bas à la perfection absolue et définitive : celle-ci n’existera pour nous que dans un état de résurrection effective et totale, quand ce qui est mortel aura été absorbé par la vie et que la vieille nature aura pris fin en même temps que le corps de notre abaissement sera transformé. Être parfait (ou : homme fait), sur la terre, c’est pour le chrétien avoir saisi avec la maturité d’un adulte «l’excellence de la connaissance du christ Jésus, son Seigneur», et le fait que nous sommes «accomplis en Lui» (Phil. 3:8 ; Col. 2:10), donc à la fois notre objet, Christ, et notre position en Lui (*). Avec la maturité d’un adulte, disons-nous, car c’est une affaire de foi affermie, d’intelligence spirituelle, d’expérience, et finalement de compagnie habituelle avec Jésus. Trois grands caractères de cet état sont donnés par l’apôtre en Phil. 3:3 : «Nous qui rendons culte par l’Esprit de Dieu — et qui nous glorifions dans le christ Jésus — et qui n’avons pas confiance dans la chair».

(*) «Le terme homme parfait (Col. 1:28) désigne simplement un état, celui d’un homme fait ; mais la mesure de la stature d’un homme fait en Christ (Éph. 4:13) est Christ lui-même, toute la plénitude qui est en lui ayant pénétré l’âme pour la former à Sa ressemblance et remplir toutes ses pensées de Lui. L’état subjectif de cette âme est mesuré et formé objectivement par la plénitude de Christ, pour qu’il n’y ait rien en elle qui s’oppose à Lui et l’en sépare, le saint croissant jusqu’à Lui en toutes choses» J.N.D., Letters III, p. 398

Dans cet état il n’est pas question de se reposer sur les résultats acquis, mais de persévérer. Il y a jusqu’au bout des progrès à faire, «jusqu’à ce que nous parvenions tous à l’unité de la foi et de la connaissance du Fils de Dieu, à l’état d’homme fait, à la mesure de la plénitude du Christ» (Éph. 4:13). L’aspiration de l’âme ne fait qu’un ici avec l’espérance de l’Église, dans la foi et l’amour. Paul, «oubliant les choses qui sont derrière», tendait «avec effort vers celles qui sont devant», et courait «droit au but, pour le prix de l’appel céleste de Dieu dans le christ Jésus» (Phil. 3:14). Il continue à nous dire : «Soyez mes imitateurs» (Phil. 3:17).

Bien-aimés, que, «selon les richesses de sa gloire», «le Père de notre Seigneur Jésus Christ» nous donne «d’être fortifiés en puissance par son Esprit, quant à l’homme intérieur», et que, laissant agir cette «puissance qui opère en nous», «étant vrais dans l’amour», croissant «dans la grâce et la connaissance de notre Seigneur et Sauveur Jésus Christ», «nous croissions en toutes choses jusqu’à Lui» (Éph. 3:14-16, 20 ; 4:15 ; 2 Pierre 3:18) (*).

 

 

(*) Lectures recommandées

J. N. Darby, Les Opérations de l’Esprit de Dieu. Messager Évangélique 1899

J. N. Darby, Le Sceau du Saint Esprit. Messager Évangélique 1881

W. Kelly, La Doctrine du Saint Esprit dans le Nouveau Testament

R. Brockhaus, Le Don du Saint Esprit. Messager Évangélique 1908-1909.