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DANS L’HOTELLERIE — Luc 10:34-35

 

André Gibert

 

Table des matières :

1     Le Seigneur prend en charge les Siens

2     Sauvés jusqu’au bout

3     Les ressources mise en oeuvre par le Saint Esprit

3.1      Les deux deniers

3.2      La Parole

3.3      La prière

4     La communion

5     La grâce ne manquera pas

 

 

Les sous-titres ont été ajoutés par Bibliquest ; ME 1924 p. 270 à 275

 

1                    Le Seigneur prend en charge les Siens

C’est l’inépuisable sujet offert à notre méditation que celui de l’amour du Sauveur pour nous. Un de ses traits divins est que dans toutes ses manifestations il s’adapte parfaitement à l’état et aux circonstances de ceux qui en sont les objets ; les actes, les soins qui l’expriment sont exactement propres non pas seulement à commencer, mais à achever tout ce que réclament cet état ou ces circonstances. Il n’entreprend rien que pour l’amener à la perfection. Tout est beau, dans cet amour : son activité, son opportunité, son efficacité, sa suffisance, sa patience, sa permanence. «Ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, il les aima jusqu’à la fin».  Venu vers des pécheurs, tombés si bas, afin de les délivrer, il s’occupe d’eux jusqu’à ce qu’il les ait amenés à la gloire. Auteur du salut éternel, il sauve «jusqu’à l’achèvement» ceux qui s’approchent de Dieu par lui, et cet achèvement ne sera réalisé qu’avec l’introduction dans la maison du Père. Entre tant d’autres, le passage cité en tête de ces lignes nous dépeint la sympathie active et efficace du Sauveur, s’occupant jusqu’au bout de ceux qu’il a sauvés.

Le bon Samaritain de la parabole n’est pas seulement «ému de compassion». On peut être ému et se trouver impuissant à traduire cette émotion en actes, surtout en actes efficaces. La compassion de l’homme ne va jamais bien loin en face d’une détresse morale ; quand nos coeurs, si fermés, sont touchés par quelque misère, ce ne sont que de pauvres secours que nous pouvons apporter. Tout au plus «témoignons-nous» de la sympathie par quelques paroles. Et sans doute, recevoir un témoignage semblable du Samaritain eût été déjà quelque chose pour le malheureux blessé, un soulagement moral, si faible fût-il, car ni le lévite ni le sacrificateur n’en avaient tant fait ! Mais quoi ! l’essentiel était de le tirer de sa terrible situation, et des paroles n’auraient pas suffi. Le Samaritain fait passer dans les actes nécessaires la compassion dont il est ému. Il «use de miséricorde» et montre à l’oeuvre la grâce qui répond pleinement aux besoins. Seul il a pu s’approcher, bander les plaies, y verser l’huile et le vin. Voilà le blessé ranimé, restauré, guéri ou en voie de l’être.

Mais il est encore sur le chemin, loin de chez lui, en un lieu isolé. Les voleurs pourraient l’assaillir à nouveau, et sa dernière condition devenir pire que la première. Son bienfaiteur ne le laisse pas exposé à de nouveaux périls : il le met sur sa propre bête et le mène dans l’hôtellerie. Notre précieux Sauveur ne nous a pas secourus une fois pour nous abandonner ensuite. Comment nous remettre sur pied pour nous replacer avec nos propres forces au milieu d’un monde de dangers, monde ennemi que Satan conduit ? Non. Ce qu’Il nous a acquis par sa mort c’est une rédemption éternelle ; il nous donne la vie éternelle. «Éternel», tel est le caractère de ce qu’il apporte, et cela suppose qu’il veillera lui-même à nous le conserver, nous conservant nous-mêmes, tandis que nous sommes sur la terre et dans nos corps de faiblesse.

 

2                    Sauvés jusqu’au bout

Car le voyage n’est pas encore arrivé à sa fin. Nous n’assistons pas à cette fin dans la parabole, et cela n’importe pas au sens de celle-ci ; nous n’avons pas l’idée de nous demander si cet homme poursuivra sa route ou s’il remontera à Jérusalem, il nous suffit de nous arrêter sur le touchant tableau qui termine l’histoire. Tandis qu’il est encore en voyage, le blessé ranimé est placé dans un milieu où il ne risque rien et où il ne manque de rien. Le sauveteur, après avoir pris soin de lui, s’en va, mais le sauvé n’a rien à craindre. Ainsi en est-il pour nous. Nous savons bien où nous allons, — dans la maison du Père — mais pour le moment nous sommes de passage dans l’hôtellerie. C’est un séjour provisoire. Tous les croyants sont ainsi introduits par le Seigneur dans ce même séjour, une sphère d’attente, mais où il y a paix, sécurité et ressources (*). Les bienfaits de la grâce s’y renouvellent sans cesse. Jésus est absent, mais même absent il s’occupe de ses bien-aimés ; il a pourvu à tout, à leur sûreté, à leur nourriture. En quittant ce monde il a laissé tout ce qu’il fallait pour eux, et il a envoyé du ciel quelqu’un pour en prendre soin. C’est le Saint Esprit. «Si je m’en vais, je vous l’enverrai», dit-il.

 

(*) En fait c’est l’Assemblée, mais évidemment il s’agit ici d’un sujet différent.

Tout est ordonné pour nous, mais en dehors de nous, et c’est là notre bonheur. Il y a toute une activité qui se déploie en notre faveur et à laquelle nous n’avons nullement part. Notre affaire est de nous remettre à elle, de nous confier. L’homme sauvé, dans la parabole, ne dit pas un mot. Mais il entend. Il sait ce qu’il en est, ce qu’il en sera, toutes les dispositions généreuses de son bienfaiteur ; il n’a qu’à en jouir, et à en être reconnaissant. Le Seigneur s’en est allé, mais nous savons qu’il vient. Bientôt, nous dit-il lui-même. Le Samaritain donne bien peu à l’hôtelier : deux deniers ; l’absence sera courte. Remarquons que le chiffre de la dépense n’est pas absolument défini ; c’est une provision, mais qui peut être dépassée sans dommage pour l’homme recueilli : «ce que tu dépenseras de plus, moi, à mon retour, je te le rendrai».  On ne saurait donc partir de cette allégorie pour fixer une date au retour du Seigneur. Il peut avoir été dépensé plus ou moins : ce qui est sûr, c’est qu’Il vient bientôt, le plus tôt possible. Quelle joie pour le coeur qui l’aime et apprécie sa grâce, pour celui qui, éprouvant quel amour nous a montré notre divin prochain, y répond !

 

3                    Les ressources mise en oeuvre par le Saint Esprit

3.1   Les deux deniers

En attendant nous sommes aux mains du divin hôtelier, le Saint Esprit envoyé ici-bas pour y garder les saints et les nourrir. Quelles ressources met-il en oeuvre ? Les deniers du Seigneur, tout ce que son sacrifice nous a acquis. Puis toutes les ressources divines, celles du Père. Enfin ce qui est à lui : la grâce, cette faveur si souvent appelée sur les saints dans les épîtres, avec la paix qui répond à tous leurs sujets de trouble. Il y a une grande douceur à se dire : Il est absent, celui qui m’a aimé, mais parce qu’il m’aime il reviendra bientôt, et en attendant il me nourrit, par son Esprit, de ce qui est à Lui, des biens infinis du Père, des biens de cette maison où je serai dans peu de temps avec Lui.

3.2   La Parole

Parmi ces ressources, il y a la Parole. Qui donc y parle, sinon Christ ? de qui nous parle-t-elle, sinon de Christ ? que nous donne-t-elle, sinon Christ ? quelles richesses étale-t-elle devant nous, sinon celles de Christ ? Mais c’est le Saint Esprit qui nous les distribue, l’Esprit qui nous la fait comprendre. «Il vous conduira dans toute la vérité. Il ne parlera pas de par Lui-même, mais il dira tout ce qu’il aura entendu, et il vous annoncera les choses qui vont arriver».

 

3.3   La prière

Il y a ensuite la prière, par laquelle nous nous adressons à Dieu au nom de Jésus. Et comment prier, sinon par l’Esprit qui «nous est en aide dans notre infirmité», qui «lui-même intercède par des soupirs inexprimables», l’Esprit qui connaît ce que nous ne connaissons pas : «ce qu’il faut demander comme il convient ? Et celui qui sonde les coeurs sait quelle est la pensée de l’Esprit, car il intercède pour les saints, selon Dieu».

 

Précieuses ressources, divine activité, plénitude de grâce : le Père donne tout au Fils ; le Saint Esprit prend de ce qui est au Fils en vue des siens et le leur donne. Rien ne peut nous manquer, jusqu’au bout, c’est-à-dire jusqu’au ciel. L’hôtelier est là, toujours à l’oeuvre, disposant de tout, nous en faisant jouir ; il nous faut seulement le laisser agir librement, recevoir de lui sans le contrister, et voilà où notre responsabilité commence. Mais tout dans l’hôtellerie est divinement disposé pour nous.

 

4                    La communion

Il est touchant de voir comment cela nous est présenté tout à la fin du saint Livre. Il est pour nous le livre du voyage, dont nous avons besoin pendant l’absence du Seigneur ; au ciel il ne sera plus nécessaire, nous aurons Christ lui-même. Les dernières pages du livre parlent avant tout de son retour, et c’est ce fait précieux qui en remplit les tout derniers paragraphes. Comment en serait-il autrement ? Ils expriment une communion heureuse entre ceux qui attendent et Celui qui vient (Apoc. 22:17, 20). L’Esprit, fidèle compagnon du voyage, réveille les affections de l’Épouse, lui parle de son Seigneur, et se joint à elle pour dire : Viens. Et Lui, le Maître et l’Époux, scellant de son témoignage propre toutes les choses que l’Esprit a dites, parle aux coeurs qui l’aiment et soupirent après Lui. «Je viens bientôt !» Ils répondent : «Amen, viens, Seigneur Jésus !»

Il semble qu’il n’y ait rien à ajouter. On est au point culminant, bien haut, déjà sur la montagne — Oui, je viens. — Oh ! viens ! Échange béni des promesses et des désirs de l’amour...

 

5                    La grâce ne manquera pas

Mais en attendant ? Sans doute, c’est bientôt, mais si tôt que ce soit, il faut arriver jusqu’à ce moment-là. Et ceux qui soupirent sont ici-bas, et il y a les dangers, et les pièges, et les voleurs, et la faim, et la soif, et la faiblesse et les infirmités ! Là-haut, une fois la réunion, tant attendue effectuée, tout sera réglé, tout sera parfait, il n’y aura plus de sujet d’inquiétude. Mais en attendant ? N’y a-t-il pas à craindre ? Si proche que soit le temps, arrivera-t-on sans défaillir ?

Une troisième voix s’élève, distincte. Le dernier mot du saint Livre (Apoc. 22:21) n’est prononcé ni par les croyants, ni par Christ, et cela est divinement convenable. «Que la grâce du Seigneur Jésus Christ soit avec tous les saints».  C’est Celui qui a reçu sur la terre la charge des saints, c’est le Saint Esprit, qui atteste que son service s’accomplira jusqu’au bout parce qu’il a tout reçu pour cela. Il nous semble entendre le divin hôtelier dire : J’ai reçu les deux deniers, tout ce qu’il faudra, et dans l’hôtellerie rien ne manquera, ni protection, ni soins, jusqu’au retour du Sauveur. «Que la grâce du Seigneur Jésus-Christ soit avec tous les saints !» Cette grâce seule nous donne l’assurance d’arriver au bout, a ce moment bienheureux du retour ; elle embrasse, répétons-le, dans ses manifestations, tout ce qui répond aux besoins, si multipliés soient-ils, de ce temps d’attente. C’est celle du Seigneur Jésus-Christ, qui tient en mains toutes les ressources divines en faveur de ceux qu’il a cherchés et sauvés. Et le Saint Esprit, dispensateur de cette grâce selon toutes ses diverses applications, se plaît à dire : Elle ne manquera pas, elle ne manquera à aucun des saints.